Aller au contenu

Wau Holland

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Wau Holland
Wau Holland, en 2000.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 49 ans)
BielefeldVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Herwart Holland-MoritzVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
WauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Gymnasium Philippinum Marburg (en)
Université de MarbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Rédacteur à
Autres informations
A travaillé pour
Université technique d'Ilmenau (à partir de )
Die Tageszeitung (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Enregistrement vocal

Herwart Holland-Moritz, dit Wau Holland, né le à Cassel et mort le des suites d'une attaque d'apoplexie à Bielefeld, est un journaliste et hacker allemand, cofondateur du Chaos Computer Club.

Au début des années , Wau Holland étudie en informatique, mathématiques, politique et électrotechnique à Marbourg. Il est influencé par des écrits de Hans Magnus Enzensberger et lit Karl Marx[1],[2].

Vers la fin des années , Wau Holland s'installe à Hambourg et s'impreigne des magazines de contre-culture Humus et Kompost publiés par Werner Pieper (de), ainsi que le Whole Earth Catalog et CoEvolution Quarterly. Il puise également son inspiration dans le Technical American Party (TAP), une infolettre des pirates téléphoniques (phreakers) américains dont il dira qu'elle a été sa « drogue d'initiation »[1].

Journaliste au Die Tageszeitung (alias taz), il publie des articles au sujet des hackers et phreakers, rend compte du salon des télécommunications de Genève et donne des conseils de lectures sur des sujets aussi variés que l'apiculture ou la production de fausses cartes d'identité[1].

Si Wau Holland partage les craintes des anarchistes et écologistes de l'époque qui voient dans l'ordinateur un outil au service des dominants, il pense que l'informatique, décentralisée, peut aussi avoir un effet bénéfique sur les individus en leur permettant de construire des usages émancipateurs [2].

Dans le but de promouvoir cette idée de l'informatique, Wau Hollan et quatre autres personnes se réunissent dans les locaux de la rédaction du taz et, sous le titre « TUWAT, TXT Version », publient une tribune le appelant les hackers à une réunion à Berlin : « Pour que nous, les Komputerfrieks [fanatiques des ordinateurs], ne nous précipitions plus sans coordination, faisons quelque chose »[1],[3]. En se structurant, la communauté informelle de hackers prend alors le nom de Chaos Computer Club puis est officiellement fondée en tant qu'organisation en par Wau Holland et Steffen Wernéry[4],[5].

La même année, les deux cofondateurs réalisent le piratage du BTX (de) en détournant une page d'édition du Vidéotex d'une banque. Holland et Wernéry parviennent à détourner près de 135 000 Deutsche Mark mais l'argent est rendu rapidement et l'évènement fait entrer le Chaos Computer Club dans la légende[6],[2].

Durant les deux dernières années de sa vie, Wau Holland donne des cours d'informatique à des enfants dans un centre de jeunesse de Iéna[7],[8].

En mémoire de son fils, Günter Holland-Moritz crée en la Fondation Wau Holland (de), une fondation caritative dont les buts sont, entre autres, la défense de la liberté d'information et de communication ou promouvoir le courage moral dans le domaine du numérique[9],[10].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d (de) Matthias Röhr, Ursprüngeund Entwicklung des Chaos Computer Clubs in den 1980er Jahren [« Origines et développement du Chaos Computer Club dans les années 1980 »] (mémoire de fin d'études), Hambourg, , 111 p. (lire en ligne [PDF])
  2. a b et c Félix Tréguer, Pouvoir et résistance dans l’espace public : une contre-histoire d’Internet (XVe – XXIe siècle) (thèse de doctorat en sciences sociales), Paris, , 620 p. (lire en ligne [PDF]), p. 260-262.
  3. (de) Jakob von Lindern, « Chaos Computer Club: So tickt der wichtigste Hackerverein Deutschlands » [« Chaos Computer Club : voici comment fonctionne le plus important club de hackers d'Allemagne »], sur t3n (de), (consulté le ).
  4. (en) Steve Kettmann, « Tribute to Hippie Hacker Holland », sur Wired, (consulté le ).
  5. Sabine Blanc et Ophelia Noor, « 30 ans de bidouille politique », sur OWNI, (consulté le ).
  6. Annabelle Georgen, « Il y a 30 ans, le Chaos Computer Club entrait dans la légende en hackant le minitel allemand », (consulté le ).
  7. Estelle Dumout, « Mort d'un pionnier de l'informatique militante », sur ZDNet, (consulté le ).
  8. (de) « Wau Holland ist tot », sur spiegel.de, (consulté le ).
  9. (en) « Wau Holland Foundation Launches Campaign To Honor Moral Courage of PayPal 14 », sur newswire.com, (consulté le ).
  10. (de) Stefan Krempl, « Wau-Holland-Stiftung und CCC planen "Archiv der Hackerbewegung" », sur heise.de, (consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :