Aller au contenu

Pauline Léon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pauline Léon
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Anne Pauline LéonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint

Pauline Léon, née le à Paris, décédée le à Bourbon-Vendée, est une personnalité de la Révolution française. Elle participe à la prise de la Bastille. Elle est pétitionnaire pour l'armement des femmes. Elle fonde en , avec Claire Lacombe, la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires, cercle exclusivement féminin. Elle épouse Théophile Leclerc du groupe des Enragés.

Fille de Pierre-Paul Léon, fabricant de chocolat, mort en 1784, et de Mathurine Télohan, étant l'ainée de 5 enfants[1], elle aide dès l'âge de 16 ans sa mère à tenir le commerce et à entretenir sa famille. Elle est présente le lors de la prise de la Bastille. Dès , elle fréquente plusieurs sociétés : le club des cordeliers (jusqu'en 1794), la Société fraternelle des patriotes de l'un et l'autre sexe, ou elle côtoie Jean-François Varlet et Louise Robert, et la Société de Mucius Scaevola.

Le , elle se rend à la tête d'une députation de citoyens à la barre de l'Assemblée Législative, où elle lit une adresse signée par 320 Parisiennes demandant la permission d'organiser une garde nationale féminine[2]. En , elle signe la pétition de la Société patriotique du Luxembourg qui réclame la mort du roi[3]et entre octobre 1792 et septembre 1793, elle appuie au moins 7 candidatures.

Club des femmes patriotes dans une église, dessin de Chérieux, 1793, Paris, BNF.

Le , elle fonde avec Claire Lacombe la Société des républicaines révolutionnaires. Le , elle conduit une délégation de Citoyennes républicaines révolutionnaires qui souhaitent être admises à la Convention. Le , elle signe une délibération de la Citoyennes républicaines révolutionnaires qui demande l'érection d'un obélisque à la mémoire de Marat, sur la place du Carrousel. Le , toutes les sociétés de femmes sont dissoutes par la Convention.

En , elle épouse Jean-Théophile Leclerc, du groupe des Enragés, et déclare reprendre le commerce de chocolat familial. Le , elle se rend à La Fère, où son époux est mobilisé. C'est là qu'ils sont arrêtés le 3 avril, sur ordre du Comité de sûreté générale, sous l'accusation d'hébertisme[4]. Ramenés à Paris, ils sont écroués à la prison du Luxembourg le 6 avril.

Le couple aura un fils, Pierre Leclerc, né le 27 fructidor an III (13 septembre 1795). Sa déclaration de naissance est faite le 29 fructidor, rue du fossé - Montmartre, passage des vignes no 7[5]. Son destin n'est pas connu, il n'apparaît pas dans l'acte de décès de sa mère[5].

Après le 9 Thermidor, elle cherche un appui auprès de Tallien, qu'elle a connu en 1792 et à qui elle écrit le 18 thermidor (5 août). Le surlendemain, Jean-Théophile Leclerc et son codétenu, Pierre-François Réal, sont amenés devant le Comité de sûreté générale. Pierre-François Réal est libéré immédiatement, Pauline Léon et Jean-Théophile Leclerc le 22 août. Ils sont à Lyon en 1798.

En 1804, son frère, François Léon, est arrêté et détenu trois mois et demi pour avoir, avec un nommé Sornet, rédigé et collé des papillons hostiles à Bonaparte. Dans son dossier se trouve une lettre de Pauline Léon datée du et adressée à Pierre-François Réal, devenu l’un des responsables de la Police générale, dans laquelle elle sollicite l’élargissement de son frère. Cette lettre nous apprend qu’elle exerce alors à Paris la profession d’institutrice. Signée « femme Leclerc », elle indique que Jean-Théophile Leclerc est vivant en 1804 ; mais ce dernier s'est installé à La Nouvelle-Orléans et ne semble plus avoir de contacts avec elle. Il meurt en 1820[6].

À une date inconnue, entre 1812 et 1835, elle s'installe chez sa sœur, Marie Reine Antoinette, à Bourbon-Vendée, où elle meurt en 1838, rentière, dans sa maison, rue de Bordeaux.

  • Adresse individuelle à l'Assemblée nationale par des citoyennes de la capitale, le , imprimée par ordre de l'Assemblée nationale, Paris, Imprimerie nationale, 1792, in-8, 4 pages.
  • « Précis de la conduite révolutionnaire d'Anne Pauline Léon, femme Leclerc », rédigé le au Luxembourg et adressé au Comité de sûreté générale, Archives nationales, Paris, F7 4774/9 dossier Leclerc.

Depuis 2015, l'allée Pauline-Léon, près de la place de la Bastille dans le 11e arrondissement de Paris, porte sa mémoire[7].

Depuis , une voie privée de la ville de Nantes porte son nom[8].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Connaissez vous Pauline Léon, la sans-culotte qui voulait former des "compagnies d'amazones" ? », sur France Culture, (consulté le )
  2. Luc Capdevila, Dominique Godineau, Armées, Presses universitaires du Mirail, 2004, p. 51 (ISBN 2-85816-755-9).
  3. Guillon 2006, p. 147-159.
  4. Françoise Brunel, Thermidor : la chute de Robespierre, 1794, Bruxelles, Complexe, coll. « La Mémoire des siècles » (no 211), , 155 p. (ISBN 2-87027-275-8, présentation en ligne), p. 29.
  5. a et b https://www.desecritsetdelhistoire.fr/post/la-citoyenne-r%C3%A9publicaine-r%C3%A9volutionnaire-pauline-l%C3%A9on - point 40
  6. Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc, la vie d'un révolutionnaire Enragé, (ISBN 978-2-9568174-3-7).
  7. « Conseil de Paris »
  8. « Nom de rues, place aux femmes », sur nantes.fr (consulté le ).

Bibliographie et webographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]