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Paul-Henri Lanjuinais

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Paul-Henri Lanjuinais
Illustration.
Fonctions
Député français

(15 ans, 4 mois et 9 jours)
Élection
Réélection 27 avril 1902
6 mai 1906
24 avril 1910
Circonscription Morbihan
Législature VIIe, VIIIe, IXe et Xe (Troisième République)
Groupe politique Défense nationale (1902-1906)
Non-inscrit (1906-1910)
Droites (1910-1914)
Prédécesseur Pierre-Charles Langlais
Successeur Arthur Espivent de La Villeboisnet

(16 ans, 7 mois et 3 jours)
Élection 21 août 1881
Réélection 4 octobre 1885
22 septembre 1889
20 août 1893
Circonscription Morbihan
Législature IIIe, IVe, Ve, VIe et VIe (Troisième République)
Groupe politique Extrème-droite (1881-1885)
Union des Droites (1885-1889)
Prédécesseur Louis Joachim Le Maguet
Successeur Pierre-Charles Langlais
Président du Conseil général du Morbihan

(12 ans)
Conseiller général du Morbihan

(34 ans)
Circonscription Canton de Saint-Jean-Brévelay
Prédécesseur Louis-Georges de Cadoudal
Successeur vacant
Maire de Bignan

(35 ans)
Maire de Roézé-sur-Sarthe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 10e arrondissement de Paris
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Bignan (Morbihan)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Légitimiste : Extrême droite
Union des Droites
Défense nationale
Non inscrit
Droites
Père Paul-Eugène Lanjuinais
Diplômé de École spéciale militaire de Saint-Cyr
Profession Officier de cavalerie
Licencié en droit
Résidence Château de Kerguéhennec

Paul-Henri Lanjuinais
Liste des conseillers généraux du Morbihan
Liste des députés du Morbihan

Paul Henri, 3e comte Lanjuinais[1] ( à Paris - à Bignan, Morbihan), est un homme politique français.

Paul-Henri Lanjuinais est fils du comte Paul-Eugène Lanjuinais, membre de la Chambre des pairs, et petit-fils du conventionnel Jean-Denis Lanjuinais, professeur de droit et avocat rennais qui fait une longue carrière parlementaire, de 1789 à sa mort en 1827.

Il entre à l'École de Saint-Cyr (1852-1854, promotion « de l'Empire »), en sort comme officier de cavalerie, et fait, comme sous-lieutenant de hussards, la guerre de Crimée[2].

Il donne sa démission en 1863 pour passer une licence de droit.

Un notable morbihanais

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Après la guerre de 1870, durant laquelle il reprend du service avec le grade de capitaine, il est élu maire de Roézé dans le département de la Sarthe, puis de Bignan en 1881 jusqu’en 1916, année de sa mort[2].

À ce second mandat municipal, s’ajoutent celui de député de la circonscription de Pontivy, de 1881 à 1914, celui de conseiller général du canton de Saint-Jean-Brévelay, de 1882 à sa mort. Président du conseil général du Morbihan de 1901 à 1913, il est président du groupe monarchiste à la Chambre des députés.

Homme de culture, il préside aussi la société des bibliophiles bretons, ainsi que l'Association bretonne.

Le , Paul Henri Lanjuinais achète, à son cousin Louis Albert Henri de Janzé (petit-fils de Louis Henri de Janzé), le domaine de Kerguéhennec, d’une superficie de 1 630 hectares. Dès son installation, il s'applique à embellir le château et le parc et entreprend d'importants travaux de réaménagement. Pour cela, il fit appel à un architecte parisien, Ernest Trilhe, spécialisé dans la restauration. C'est le comte de Lanjuinais qui fait aménager, en 1872, le parc de 170 hectares par le paysagiste suisse Denis Bühler, auteur en 1854, avec son frère Eugène, du parc de la Tête d'or à Lyon[3].

Premier passage à la Chambre (1881-1898)

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Ses opinions monarchistes le désignent, le , aux suffrages des conservateurs de la 1re circonscription de Pontivy : élu[4] député par 7 042 voix (11 992 votants, 15 352 inscrits), contre Louis Joachim Le Maguet, républicain, député sortant, il prend place à l'extrême droite, voit son élection validée (1882) après enquête, et ne tarde pas à se signaler parmi les plus ardents adversaires du gouvernement de la République.

M. Lanjuinais prend part à un certain nombre de discussions : sur l'enseignement primaire, sur les conventions avec les compagnies de chemins de fer, et principalement sur les questions concernant l'armée et le budget de la guerre. Il vote contre les divers ministères qui se succèdent aux affaires, se prononce contre les crédits de l'expédition du Tonkin, etc., et, porté, le , sur la liste monarchiste du Morbihan, est réélu[5], le 4e sur 8, député de ce département.

Il reprend sa place à la droite monarchiste, continue son opposition au régime, vote contre l'expulsion des princes (loi d'exil de 1886), contre la politique extérieure et intérieure du gouvernement, et, à la fin de la législature, contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (), pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, contre les poursuites contre le général Boulanger.

Le , dans la 1re circonscription de Pontivy, Lanjuinais est réélu avec 7 810 voix sur 12 644 votants.

À la Chambre, il devient membre de la commission de l'armée et d'une commission spéciale pour les problèmes postaux.

Appartenant à la droite royaliste - il est vice-président, puis président du groupe, il est un adversaire déclaré des institutions républicaines, de l'enseignement laïque obligatoire (lois Jules Ferry), de l'impôt sur le revenu et sur la rente.

Il est réélu avec 6 995 voix sur 12 766 votants le , dans la même circonscription. Il devient membre de diverses commissions en plus de celle de l'armée. En particulier il est élu membre de la commission d'enquête sur le scandale de Panamá. Ses interventions sont nombreuses (législation électorale, état de la marine, répression des menées anarchistes, régime fiscal des successions…).

Reconstitution de l'attentat , illustration parue dans Le Petit Parisien.

Le , vers 16 h 0, l'anarchiste Auguste Vaillant lance une bombe de forte puissance dans l'hémicycle du palais Bourbon.

« La bombe a été lancée de la seconde tribune publique située à la droite du président de la Chambre, au deuxième étage, et a éclaté à la hauteur de la galerie du dessous, emportant dans un immense tourbillon tout ce qu'elle rencontrait devant elle. Plusieurs députés ont été renversés ; l'abbé Lemire est projeté sur le sol, il est atteint par un projectile derrière la tête et reçoit une blessure profonde. D'autres députés sont blessés : MM. de Lanjuinais, Leffet, le baron Gérard, Sazenove de Pradine, de Montalembert, Charpentier, de Tréveneue. On les entoure, on les emporte dans les bureaux pour leur donner les premiers soins. M. Ch. Dupuy, au fauteuil, a eu le cuir chevelu déchiré par un clou. »

— Le Figaro, .

Second passage à la Chambre (1899-1914)

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Antidreyfusard, battu le par Langlais, qui obtient 6 803 voix contre 6 775 à lui-même, il se présente à l'élection du , après l'annulation de l'élection de Langlais et l'emporte cette fois facilement contre son adversaire avec 8 139 voix sur 13 696 votants, contre 5 514 voix pour son adversaire, après une intense campagne électorale où le clergé local le soutient avec vigueur et en raison de nombreuses pressions exercées sur les électeurs[6]. Membre de diverses commissions, il intervient notamment à propos du projet et des propositions de loi concernant le contrat et le droit d'association.

Le , il est réélu avec 8 053 voix sur 11 958 votants contre 269 voix seulement pour Le Bouédec, dès le premier tour. Dans son programme électoral, il manifeste l'espoir de voir la France « ouvrir les yeux » et se débarrasser d'un gouvernement qui, disait-il, « la mène à la ruine matérielle et morale ». Il prit la parole en séance publique en ce qui concerne la séparation des Églises et de l’État, l'assistance aux vieillards, l'enseignement congréganiste.

Le , il bat Le Floch avec 9 658 voix sur 13 308 votants, contre 2 591. Président de nombreux bureaux, il ne fait partie d'aucune commission. Il est entendu notamment lors de la discussion du budget sur l'exercice public des cultes. Son activité parlementaire s'est beaucoup réduite. « Sans doute se sentait-il impuissant devant l'œuvre de ce qu'il appelait « le bloc maudit », « cette secte impie et antinationale »[7] ».

Le , il obtient 7 047 voix sur 14 250 votants. Langlais, son ancien adversaire, a 6 386 voix. Il n'intervient qu'une seule fois en séance publique (à propos des vieux ouvriers, en 1911) et ne dépose qu'une proposition de loi d'intérêt local. Dans sa profession de foi, on sent percer une certaine lassitude. Il écrit en substance :

« … Depuis 29 ans, mes amis et moi n'avons cessé de lutter pour empêcher nos ennemis de déchristianiser la France, en vain. »

Armes de la famille Lanjuinais[8].

Il ne se représente pas aux élections de 1914, laissant son siège à son gendre, Arthur Espivent de La Villeboisnet, et meurt le , dans sa 82e année, à Bignan.

Ascendance et postérité

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Unique fils de Paul Eugène, 2e comte Lanjuinais, né de son second mariage avec Marie Louise Eugénie de Janzé ( - Paris - Paris), fille d'Henri, comte de Janzé (1784-1869) et petite-fille de Bigot de Préameneu, Paul-Henri Lanjuinais se maria aussi deux fois : (1°) en 1864, avec Louise Pillet-Will (1839-1870), fille du comte Michel Frédéric Pillet-Will (1781-1860) ; puis (2°) le avec Marie-Alexandrine de Boisgelin (1849-1906), fille de Bruno (1828-1895), 4e marquis de Boisgelin (1866).

Notes et références

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  1. On trouve parfois« de Lanjuinais », néanmoins la particule ne paraît pas justifiée, et on ne trouve pas de traces de lettres patentes concédant cette particule.
  2. a et b « Personnages », Paul-Henri Lanjuinais, sur mairie-bignan.fr (consulté le )
  3. « Château de Kerguéhennec », sur www.voyages-sur-internet.com (consulté le )
  4. Par 7 042 voix (11 992 votants, 15 352 inscrits), contre 4 948 à Louis Joachim Le Maguet
  5. par 60 316 voix (95 198 votants, 130 336 inscrits)
  6. « Rapport fait au nom du 6e bureau sur les opérations électorales du 22 janvier 1899.. », Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés,‎ , p. 1074-1075 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Lanjuinais (Paul-Henri, comte) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  8. Écartelé : au 1, du quartier des Comtes Sénateurs de l'Empire ; au 2, d'argent à la croix potencée de sinople ; au 3, d'argent à trois mains dextres appaumées de carnation 2, 1, les doigts tournés à dextre; au 4, d'azur au lion d'or tenant de la patte sénestre une balance d'argent et de la dextre un frein du même. L'écu environné d'une bordure de sable.
    Couronne de comte.
    Supports
    Deux lions.
    Devise
    « Dieu et les lois ».
    Manteau
    Le tout posé sur un manteau de pair de France, sommé du béret de comte-pair.

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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