Massacre de Colfax
Date | 13 avril 1873 |
---|---|
Lieu | Colfax, Louisiane |
Coordonnées | 31° 31′ 01″ nord, 92° 42′ 42″ ouest | |
---|---|---|
Pendant la Reconstruction, la ville de Colfax a été le théâtre d'une tragédie, lors de la fête de Pâques, le . Approximativement cent-cinquante Afro-Américains et trois blancs furent tués lors d'un des plus importants actes de violence de toute la période de la Reconstruction[1]. Une milice blanche, emmenée par Christopher Columbus Nash (en), shérif élu sur une liste du Parti démocrate mais dont la nomination n'avait pas été officiellement validée, s'attaqua à des anciens esclaves libérés. Ces anciens esclaves assuraient la protection de représentants du Parti républicain au tribunal du comté. Ils s'y étaient rassemblés à la suite des tensions post-électorales.
Un rapport récent établi par l'armée américaine a permis l'identification formelle de cent-cinq victimes noires et des trois victimes blanches. Les corps de quinze à vingt victimes noires retrouvées dans les eaux de la rivière Rouge sont restés non identifiés[2],[3].
À cause de la nette disproportion entre les nombres de morts blancs et noirs et à la suite de témoignages rapportant qu'au moins cinquante prisonniers noirs furent exécutés alors qu'ils se trouvaient sous le contrôle de la milice blanche, les historiens du XXe siècle ont requalifié les faits en « massacre », rejetant le terme « émeute » d'abord utilisé pour rendre compte des événements. L'événement est également significatif car les anciens esclaves noirs, qui formaient la majorité de la population du comté, s'étaient organisés afin d'assurer leur défense et celle de leurs droits politiques.
Les événements se sont produits après l'élection controversée pour le poste de gouverneur de Louisiane de 1872, qui avait finalement vu le républicain William Pitt Kellogg gagner l'élection à la suite de l'intervention du gouvernement fédéral. Entretemps, les deux camps (démocrate et républicain) avaient chacun de son côté organisé une cérémonie d'investiture pour son candidat et les deux camps avaient validé leurs listes respectives de représentants locaux. L'élection de Nash, ancien officier de l'armée confédérée n'avait pas été approuvée et validée par Kellogg[Qui ?].
Après ces événements, Nash a rassemblé une grande partie des membres de la milice blanche impliquée dans le massacre dans une organisation paramilitaire suprémaciste, la White League qui compta de nombreux groupes opérant pour le Parti démocrate dans toute la Louisiane[4]. Leurs actions visaient à intimider les électeurs noirs afin de diminuer l'impact électoral des noirs et affaiblir le Parti républicain.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Colfax Riot, repère historique de la Cour de justice de la paroisse de Grant à Colfax.
- (en) « Military Report on Colfax Riot, 1875 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Congressional Record
- (en) Charles Lane, The Day Freedom Died: The Colfax Massacre, the Supreme Court, and the Betrayal of Reconstruction,
- (en) « NASH, Christopher Columbus », A Dictionary of Louisiana Biography, Louisiana Historical Association (consulté le ). « NASH, Christopher Columbus » (version du sur Internet Archive).