Igé (Orne)
Igé | |
Le château de Lonné. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Collines du Perche normand |
Maire Mandat |
Isabelle Thierry 2020-2026 |
Code postal | 61130 |
Code commune | 61207 |
Démographie | |
Population municipale |
593 hab. (2021 ) |
Densité | 21 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 19′ 28″ nord, 0° 31′ 17″ est |
Altitude | Min. 90 m Max. 180 m |
Superficie | 27,86 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Ceton |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Igéen |
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Igé est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 593 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune se situe dans la région naturelle du Perche et appartient au nouveau canton de Ceton qui a incorporé depuis 2015 des communes de l'ancien canton de Bellême.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d'Ouche et au Perche et bénéficiant d’un caractère continental affirmé avec des précipitations atténuées et des amplitudes thermiques fortes[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 737 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Igé est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (79,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,9 %), prairies (25,1 %), forêts (19,9 %), zones urbanisées (1,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %), zones agricoles hétérogènes (0,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme Rupe Ialgeo (sans date)[14].
Albert Dauzat, Ernest Nègre et René Lepelley qui ne citent aucune forme ancienne, preuve qu'ils n'en connaissent pas, ont vu dans ce nom de lieu une formation toponymique gauloise ou gallo-romaine en -(i)acum au sens de « lieu de, propriété de »[15],[16],[17]. Pour cela, ils se basent sur le fait que la terminaison -é au sud ouest de la Normandie, dans le Maine, en Anjou et plus généralement à l'ouest, est généralement explicable par ce suffixe. Seul Ernest Nègre compare avec une forme ancienne d’Igé (Saône-et-Loire, Ibiacus 887) dont le -é final résulte effectivement de l'évolution phonétique du suffixe -(i)acum[16].
Le premier élément Ig- représenterait un anthroponyme gaulois ou gallo-romain tel qu’Ivius[15],[17] ou Aevius[16].
Le gentilé est Igéen.
Histoire
[modifier | modifier le code]Un camp protohistorique de type éperon barré a été découvert par Jusset de Bellesme au lieu-dit le Croche-Melier[18].
En 1817, Igé (1 321 habitants en 1806[19]) absorbe Marcilly (204 habitants[20]), au sud-est de son territoire.
Igé et sa voisine Saint-Cosme-en-Vairais forment le troisième noyau important de l'émigration percheronne vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle, après Mortagne-au-Perche et Tourouvre.[réf. nécessaire] Bien que n'ayant pas d'ouverture directe sur la mer, le Perche a envoyé au cours du XVIIe siècle un bon nombre de ses habitants pour la colonisation de la Nouvelle-France. Artisans, bûcherons, laboureurs venus du Perche ont été parmi les premiers colons à arriver en Nouvelle-France au XVIIe siècle.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blason | D'azur à l'obélisque du lieu d'argent, maçonné de sable et sommé d'une fleur de lis d'or ; au chef du second chargé d'une feuille d'érable de sinople accostée de deux coquilles de gueules[21]. |
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Détails | L'obélisque du lieu de ce blason est la pyramide d'Igé, qui marque la limite entre les généralités de Tours et d'Alençon. La feuille d'érable commémore la forte émigration percheronne vers le Canada. Les coquilles de gueules rappellent la présence en ce lieu d'une halte à destination des pèlerins chrétiens faisant route vers Saint Jacques de Compostelle. Adopté par la municipalité le 19 février 2013. |
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[23].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].
En 2021, la commune comptait 593 habitants[Note 2], en évolution de −10,56 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Igé a compté jusqu'à 1 880 habitants en 1841.
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Château de Lonné, des XVIIe, XIXe et XXe siècles, partiellement inscrit au titre des monuments historiques en 2000[27].
- Église Notre-Dame de Marcilly, du XIIe siècle, inscrite au titre des monuments historiques en 1971[28].
- Manoir de Bray, du XVIIe siècle, et sa chapelle, partiellement inscrits au titre des monuments historiques en 1977[29].
- Motte castrale de Garenne-de-la-Motte, du Moyen Âge, inscrite au titre des monuments historiques en 1975[30].
- Église Saint-Martin, dotée d'une tour romane.
- Presbytère, bâti en 1830, au milieu d'un parc arboré[31].
- Pyramide d'Igé, 1735, sur la D301, monument marquant la limite entre la généralité d'Alençon et la généralité de Tours.
- Maison dite Henri IV, du XVIe siècle[32], plus ancienne demeure de l'ancien canton de Bellême[réf. nécessaire].
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L'église Notre-Dame de Marcilly.
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Le manoir de Bray.
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Le clocher de l'église Saint-Martin.
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La pyramide de généralités.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Pierre Gadois (vers 1594 Igé - 1667 Montréal), premier habitant de Montréal[33].
- Le comte Nicolas d'Orglandes, président du conseil général de l'Orne et député, achète le château de Lonné en 1800[34].
- Le comte Albert de Balleroy (1828 à Igé - 1872), député du Calvados[35], peintre spécialisé dans les scènes de chasse, partagea un atelier rue Lavoisier avec Édouard Manet[36].
- Jean Descarries (ou Descaris) dit le Houx (1621 Igé - 1687 Montréal).
- Jean Leduc (~1621 Igé - 1702 Montréal) Jean Descarries et Jean Leduc furent les deux premiers Français qui s'établirent à Notre-Dame-de-Grâce (Montréal), le . Vers la fin du XVIIe siècle, le nord du Vieux-Montréal était une immense forêt s’étalant au pied du mont Royal, entourée de marécages et de ruisseaux. Descarries et Leduc reçoivent chacun trente arpents de terre à Notre-Dame-de-Grâce, un vaste territoire que traverse aujourd'hui la rue Atwater jusqu’à Lachine. Les Descarries furent longtemps ancrées dans le secteur. Par exemple, Daniel-Jérémie Décarie (1836-1904) fut maire de Notre-Dame-de-Grâce de 1877 à 1904 et son fils, l'avocat Jérémie-Louis Décarie (1870-1927), fut un parlementaire québécois. En mai 1912, on désigne officiellement boulevard Décarie l’axe commercial qui traverse Notre-Dame-de-Grâce.
- Jacqueline Quatremaire (18 octobre 1918 Igé - 15 juin 1943 à Auschwitz) est une militante syndicaliste, communiste et résistante.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Igé et Saint-Martin-du-Vieux-Bellême », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Belleme_sapc » (commune de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Belleme_sapc » (commune de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Philippe Siguret, Histoire du Perche, Ceton, Fédération des amis du Perche, , 606 p. (ISBN 2-900122-27-9), p. 98-99.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, , p. 359a.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 515.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 152.
- Notice no IA00001514, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Marcilly », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- « L'Armorial », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
- « Isabelle Thierry a été élue maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Igé (61130) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Domaine de Lonné », notice no PA61000023, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église de Massilly », notice no PA00110824, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Manoir de Bray », notice no PA00110825, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Motte féodale dite Garenne-de-la-Motte », notice no PA00110826, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Laurence de Calan, Presybtères du Perche, éditions des Amis du Perche, collection "Présence du Perche", juillet 2012, p. 61. [ (ISBN 978-2-900122-983)]
- « maison dite Henri IV - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire-patrimoine.normandie.fr (consulté le ).
- « les Gadois, une famille pionnière originaire d'Igé » (consulté le ).
- Jean-Claude Martin, « d'Orglandes (Nicolas-François-Dominique Camille) », dans Notables du premier Empire, éditions du CNRS, (ISBN 2-271-05664-0), p. 117.
- « Site de l'Assemblée nationale » (consulté le ).
- « Site du château de Balleroy » (consulté le ).