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Hugo Boss (IMOCA, Finot-Conq, 2007)

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Gentoo
(depuis mars 2022)
illustration de Hugo Boss (IMOCA, Finot-Conq, 2007)
Gentoo en mai 2023
Autres noms Black Sambuca
Hugo Boss
Energa
Polish Ocean Racing
Compagnie du lit-Boulogne-Billancourt
Boulogne-Billancourt
Time for Oceans
Type monocoque foiler
Classe 60 pieds IMOCA
Fonction Course au large
Gréement Sloop
Histoire
Architecte Jean-Marie Finot et Pascal Conq
Chantier naval Neville Hutton, Lymington
Équipage
Équipage Solitaire ou double
Caractéristiques techniques
Longueur 60 pieds (18,28 mètres)
Longueur de coque 60 pieds (18,28 mètres)
Maître-bau 5,94 m
Tirant d'eau 4,50 m
Déplacement 8,5 t
Appendice Quille pendulaire, deux dérives, deux safrans
Lest 3,2 t
Hauteur de mât 28 m

Hugo Boss est un voilier de course au large, le deuxième Imoca à porter ce nom. Mis à l'eau en , il est skippé jusqu'en 2012 par le Britannique Alex Thomson, puis par le Polonais Zbigniew Gutkowski sous les couleurs d'Energa puis de Polish Ocean Racing. Racheté en 2015 par le Français Stéphane Le Diraison, il porte successivement les noms de Compagnie du lit-Boulogne-Billancourt, Boulogne-Billancourt et Time for Oceans. En 2020, il est doté de foils. En 2022, racheté par le Britannique James Harayda, il devient Gentoo.

Après la perte du premier Hugo Boss lors de la Velux 5 Oceans 2006, le Gallois Alex Thomson fait réaliser son nouvel IMOCA par le duo français Jean-Marie Finot et Pascal Conq, architectes qui ont conçu tous les bateaux vainqueurs du Vendée Globe depuis 1993 et qui ont imprimé leur marque sur la classe des 60 pieds. Le voilier est construit par Jason Carrington chez Neville Hutton à Lymington, près de Southampton. Hugo Boss possède la même carène que Generali de Yann Elies. Elle présente un bouchain marqué pour augmenter artificiellement sa largeur tout en réduisant sa surface mouillée. La coque est entièrement réalisée en carbone, de même que le voile de quille et le gréement. Son rouf présente la particularité d'être divisé en deux parties distinctes, laissant une tranchée médiane par laquelle reviennent toutes les manœuvres de mât. Il permet également un accès sûr au mât et à la plage avant[1].

Il est mis à l'eau le . Associé à Andrew Cape, Alex Thomson remporte la troisième place de la Fastnet Race[2]. Ils prennent ensuite le départ de la Barcelona World Race, une nouvelle course en double autour du monde. Le , ils battent le record de distance en 24 heures en 60 pieds, avec 500 milles parcourus[3], et terminent en deuxième position, derrière Jean-Pierre Dick et Damian Foxall à bord du plan Farr Paprec-Virbac 2.

Qualifié pour le Vendée Globe 2008-2009, Hugo Boss est victime d'un abordage par un chalutier le , alors que le voilier était au mouillage devant Les Sables-d'Olonne, attendant la marée[4]. Le choc a enfoncé le bordé tribord sur un mètre cinquante de largeur et entraîné le démâtage. La coque est réparée en utilisant une portion de carbone réalisée dans le moule de Generali et le mât est manchonné et renforcé. Hugo Boss est remis à l'eau au bout de douze jours de réparations. Cependant, quatre jours après le départ, Alex Thomson rentre au port et abandonne, en raison du délaminage d'une partie de la coque d'Hugo Boss[5].

Après plusieurs mois de chantier, Hugo Boss est remis à l'eau en . En août, il réalise une cascade en marchant sur la quille horizontale sortie de l'eau sous l'effet de la très forte gîte de son IMOCA[6]. Au départ de la Transat Jacques-Vabre avec Ross Daniel, Alex Thomson est à nouveau contraint à l'abandon à la suite d'une collision avec OFNI[7].

À partir de 2010, Alex Thomson navigue sur d'autres IMOCA rebaptisés Hugo Boss : l'ancien Pindar dessiné par Juan Kouyoumdjian et l'ancien Veolia Environnement dessiné par Bruce Farr. Le Finot-Conq n'est plus utilisé que pour l'entraînement et pour la réitération de la « marche sur quille » en , en raison des soupçons de photomontage pesant sur le cliché de 2009[8]. Cette nouvelle cascade – qui fait la une du magazine Bateaux – renforce sa réputation de « tête brûlée[9],[10] ».

Energa au départ du Vendée Globe 2012-2013.

À l'approche du Vendée Globe 2012-2013, Alex Thomson dispose de trois IMOCA et décide de se séparer du plan Finot-Conq. Il le vend au navigateur polonais Zbigniew Gutkowski, surnommé Gutek, deuxième de la précédente Velux 5 Oceans. Soutenu par le groupe énergétique Energa, Gutek remplace l'intégralité du gréement, les voiles et l'électronique[11]. Gutek et Energa achèvent le parcours de qualification de 1 500 milles à Cherbourg le , un mois à peine avant le départ[12]. Dès le début de la course, le marin polonais est aux prises avec ses pilotes automatiques et est contraint à l'abandon le [13].

Après son abandon, Gutek établit un record entre Las Palmas et la Guadeloupe[14] et participe à plusieurs courses dans les Caraïbes pour optimiser son bateau avant de tenter de battre le record de la traversée de l'Atlantique Nord à la voile[15]. Le , Energa quitte New York en même temps que Safran de Marc Guillemot. Les deux marins améliorent le temps d'Alex Thomson mais le Français arrive quelques heures avant le Polonais[16].

Energa au départ de la Transat Jacques-Vabre 2013.

Energa est préparé pour la Transat Jacques-Vabre, que Gutek court avec Maciej Marczewski, terminant à la septième place[17]. En 2014, le groupe Energa se désengage de l'IMOCA et Gutek s'attache à chercher un nouveau sponsor pour courir la Barcelona World Race 2014-2015[18]. Malgré le lancement d'une campagne de financement participatif, sur le modèle de Bertrand de Broc, Gutek ne parvient pas à réunir le budget nécessaire et déclare forfait le [19].

En , le 60 pieds est acheté par Stéphane Le Diraison, quatrième de la Route du Rhum 2014 en Class40, et prend les couleurs de la Compagnie du Lit - Boulogne Billancourt[20],[21].

Engagé sur le Vendée Globe, le skipper est contraint à l'abandon le 17 décembre 2016 à la suite du démâtage de son monocoque à 770 miles des côtes australiennes[22]. Dans l'optique de la Route du Rhum, le voilier passe en chantier de rénovation et est équipé d'un nouveau mat, l'allégeant ainsi de 690 kilogrammes[23].

Voilier à dérives droites, à quai. Coque bleue, pont et rouf blancs.
Time for Oceans au Havre avant le départ de la Transat Jacques-Vabre 2019.

En 2018, le voilier prend les couleurs de Time for Oceans, programme pour la préservation des océans en partenariat avec Bouygues Construction, la ville de Boulogne Billancourt et Suez[24].

Le 19 novembre 2018, le skipper et son monocoque arrivent en Guadeloupe à la 8e place de la catégorie IMOCA lors de la Route du Rhum[25].

Pour la Transat Jacques-Vabre 2019, Stéphane Le Diraison prend le départ aux côtés de François Guiffand, le binôme arrive 20e à Salvador de Bahia[26].

Vu de trois quarts arrière, voilier bleu amarré au ponton. Rouf et casquette jaune et blanc.
Gentoo à Lorient pour le Défit Azimut 2022.

En 2020, en vue du Vendée Globe, Time for Oceans rentre en chantier chez Multiplast et reçoit de nouveaux safrans, un nouveau cockpit et des foils[27]. Il termine 18e du Vendée Globe[28]. En 2021, mené par Le Diraison et Didac Costa, il termine 15e de la Transat Jacques-Vabre[29].

En mars 2022, le bateau est vendu au jeune Britannique James Harayda. Il devient Gentoo[30].

2007-2012 : Hugo Boss - Alex Thomson

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2012-2014 : Energa - Zbigniew Gutkowski

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Depuis 2015 : Compagnie du Lit - Boulogne-Billancourt puis Time for Oceans - Stéphane Le Diraison

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Notes et références

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  1. Finot-Conq, « 2008 DCNS Marc Thiercelin », sur finot.com (consulté le ).
  2. (en) « Rolex Fastnet 2007 Open 60 », sur fastnet.rorc.org, Rolex Fastnet (consulté le ).
  3. « Hugo Boss : 500 milles à 21 nœuds de moyenne ! », sur voilesetvoiliers.com (consulté le ).
  4. Agathe Armand, « Hugo Boss : gros travaux et belle solidarité », sur voilesetvoiliers.com, Voiles et Voiliers, (consulté le ).
  5. Manon Borsi, « Alex Thomson (Hugo Boss) abandonne... », sur voilesetvoiliers.com, Voiles et Voiliers, (consulté le ).
  6. Hervé Hillard, « Alex, ce n’est pas un dériveur, descends de cette quille ! », sur voilesetvoiliers.com, Voiles et Voiliers, (consulté le ).
  7. « Hugo Boss jette l'éponge », sur lequipe.fr, L'Équipe, (consulté le ).
  8. (en) « Alex Thomson recreates famous keel walk », sur ybw.com, (consulté le ).
  9. Olivier Peretié, « Vendée Globe : dur Alex », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  10. « Olivier Bourbon », sur voilesetvoiliers.com, Voiles et Voiliers, (consulté le ).
  11. Hervé Hillard, « Gutek : «Si mon bateau termine, il sera dans les trois premiers» », sur oilesetvoiliers.com, Voiles et Voiliers, (consulté le ).
  12. « Gutek paré pour la grande boucle », sur vendeeglobe.org, (consulté le ).
  13. « Vendée Globe. « Gutek », 6e skipper à abandonner », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
  14. (en) « WSSR Newsletter No 226. Energa Monohull Las Palmas to Guadeloupe.28/02/13 », John Reed, sur sailspeedrecords.com, (consulté le ).
  15. « Les nouveaux défis de Gutek », sur vendeeglobe.org, (consulté le ).
  16. « « Gutek » a aussi amélioré le temps de Thomson sur l’Atlantique », sur .vendeeglobe.org, (consulté le ).
  17. « Energa septième de la Transat Jacques Vabre en IMOCA », sur transat-jacques-vabre.com via Wikiwix (consulté le ).
  18. (en) « Zbigniew “Gutek” Gutkowski and Maciej “Magic” Marczewski kick off registration process for the Barcelona World Race », sur barcelonaworldrace.org, (consulté le ).
  19. (pl) « Zbigniew Gutkowski nie wystartuje w Barcelona World Race », sur polishoceanracing.com.pl, (consulté le ).
  20. « Stéphane Le Diraison, un pas vers le Vendée Globe », sur vendeeglobe.org, (consulté le ).
  21. « Actualités - La Compagnie du Lit embarque avec Stéphane Le Diraison - Vendée Globe », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  22. a et b Ouest-France, « Vendée Globe. Stéphane Le Diraison a démâté ! », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  23. Redacteur, « Nouveau projet pour Stéphane le Diraison », sur Course au Large, (consulté le )
  24. « TIME FOR OCEANS, le nouveau projet IMOCA de Stéphane Le Diraison - Actualités Nautisme », sur Figaro Nautisme (consulté le )
  25. a et b Ouest-France, « Classement de la Route du Rhum 2018 », sur Ouest-France.fr (consulté le )
  26. a et b « Actualités - Time for Oceans, vingtième de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en IMOCA - Transat Jacques Vabre - Site Officiel », sur www.transatjacquesvabre.org (consulté le )
  27. Voiles et voiliers / Ouest France / Laurène COROLLER, « Vendée Globe. Installation de foils, nouveau cockpit : le gros chantier de Time for Oceans »
  28. a et b « Stéphane Le Diraison termine à la 18e place du Vendée Globe, suivi de près par Pipe Hare », sur lequipe.fr, 13 février 2021 (consulté le 30 mai 2022).
  29. a et b « Time for Oceans, 15e Imoca à franchir la ligne d'arrivée de la Transat Jacques-Vabre », sur imoca.org, 29 novembre 2021 (consulté le 30 mai 2022).
  30. [https://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/22521/james-harayda-la-releve-britannique « James Harayda, la relève britannique », sur vendeeglobe.org, (consulté le 30 mai 2022).
  31. http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites/breve/13603/gutek-3e-de-la-caribbean-600.html
  32. https://regattaguru.com/heineken/minisite?series_id=12#Results;class_id=1000
  33. « Monaco Globe Series 2018 », sur monacoglobeseries.geovoile.com (consulté le )
  34. « Drheam-Cup 700 », sur www.imoca.org (consulté le )
  35. « Classement de la course », sur Bermudes 1000 Race (consulté le )
  36. « Classement IMOCA Globe Series », sur www.imoca.org (consulté le )
  37. « Classement IMOCA Globe Series », sur www.imoca.org (consulté le )

Liens externes

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