Grantil
Grantil | |
Usine Grantil | |
Création | 1838 |
---|---|
Disparition | 2013 |
Forme juridique | Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) (d)[1] |
Siège social | Châlons-en-Champagne |
Activité | industrie |
Produits | papier peint |
SIREN | 736420035 |
modifier - modifier le code - voir Wikidata |
Grantil, est une usine française de papiers peints, active de 1838 à février 2013. Fondée en Moselle, elle sera, pendant plusieurs décennies, l'un des plus grands employeurs privés de la ville de Châlons-sur-Marne.
Histoire
[modifier | modifier le code]Fondation et développement
[modifier | modifier le code]Fondée par Victor Granthille, l'entreprise voit le jour en 1838, sous le nom de Grantil jeune et Ch[2].Située initialement à Montigny-lès-Metz, pendant la guerre de 1870, elle aménage à Châlons-sur-Marne[2],[3]. Le déménagement a lieu en 1870[4] ou 1875, selon les sources[5]. La société est alors dirigée par Justin Granthille[3].
Grantil participe à plusieurs reprises à l'exposition universelle ou elle décroche une médaille d'argent lors de l'édition de 1878, une médaille d'or à celle de 1889[6] ; Puis, un Grand Prix, lors de l’édition de 1900[7],[8], où elle présente du papier peint de style Art déco, illustré par un certain Martiny[7].
La société décroche aussi un Grand Prix lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, qui se déroule aussi à Paris en 1925[9]. Durant les années 1920, elle embauche entre 200 et 300 salariés[10], et, jusqu'aux années 1960, Grantil est la seule fabrique de papiers peints de Châlons-sur-Marne[11].
Rachats successifs
[modifier | modifier le code]En février 1993, l'entreprise passe des mains du groupe Dynaction, alors en difficultés[12],[N 1], à celles du groupe Inaltera[12]. En 2001, devenue membre de la filiale belge Balta, l'entreprise investit dans la rénovation totale du parc machine. À cette époque, Grantil produit 11 millions de rouleaux de papiers peints par an[13].
Le 25 janvier 2013, alors devenue membre de la holding Grandéco wallfashion Group[5],[14], - actionnaire majoritaire de la société depuis 2007[5] - et embauche 162 salariés, elle est mise en arrêt forcé[5],[14]. Les employés souhaitent faire appliquer la procédure française.
Le tribunal de commerce de Châlons-en-Champagne nomme un administrateur, et décide de faire reprendre l’activité du 29 janvier au 7 février[5]. Le 7 février, le tribunal décide de prolonger l'activité jusqu'au 21 février, date de la fermeture définitive de l'entreprise[14]. Durant cette période, les employées investissent YouTube en postant deux vidéos. La première est visionnée 11 000 fois en deux semaines, et, la seconde 2 000 fois en trois jours[15].
Après la fermeture
[modifier | modifier le code]Le 26 avril, une quarantaine d'ex-employés séquestrent un cadre ainsi qu'un actionnaire de l'entreprise. Franck Leclere, délégué CGT de l'entreprise, justifie cette action expliquant leur avoir fait, 14 jours auparavant, une proposition de rachat sous forme de coopérative ouvrière auquel ils n'ont jamais répondu[4]. Le projet projet de Scop, proposé le 12 avril, et qui permettait la sauvegarde de 68 emplois, ne verra jamais le jours[14].
En novembre 2017, le conseil des prud’homme déboute les anciens employés[16], mais, le 15 mai 2019, la cour d'appel de Reims, demande le versement de leurs indemnités de licenciement[16],[17]. Les indemnités n'ont toujours pas été perçues en septembre 2020[18].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Dynaction fusionnera avec PCAS au printemps 2013. « PCAS fusionne avec Dynaction », L'Usine nouvelle, (lire en ligne)
Références
[modifier | modifier le code]- Sirene (registre national des sociétés).
- Clouzot 1935, p. 231
- Clause et Ravaux 1983, p. 242
- « Châlons : Le dirigeant belge séquestré par les ex-salariés de Grantil-Grandéco a été libéré dans la nuit. », sur France 3 Grand Est (consulté le )
- Philippe Schilde, « L’avenir de Grandéco se joue à Bercy et au tribunal de commerce », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- Clouzot 1935, p. 237
- Jérémie Cerman, « Le papier peint au temps de l’Art nouveau, des expositions à la commercialisation », Histoire de l'art, , p. 53 (lire en ligne)
- Clouzot 1935, p. 238
- Clouzot 1935, p. 243
- Clause et Ravaux 1983, p. 260
- Clause et Ravaux 1983, p. 268
- « Dynaction cède Grantil et Lecat-Porion », sur Les Echos, (consulté le )
- « Grantil investit une centaine de millions à Châlons-en-Champagne », sur Les Echos, (consulté le )
- « C'est bien fini pour Grandeco (ex Grantil) à Châlons-en-Champagne », sur France 3 Grand Est (consulté le )
- « Papier Peint Grandéco : YouTube, arme du désespoir », sur Les Echos, (consulté le )
- « Le montant des indemnités des ex-Grantil de Châlons-en-Champagne connu ce vendredi », sur Journal L'Union abonné, (consulté le )
- « Six ans plus tard, les ex-Grantil obtiennent gain de cause », sur L'Hebdo du Vendredi, (consulté le )
- « A Châlons, les indemnités des anciens Grantil sont toujours gelées », sur Journal L'Union abonné, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Clouzot, Histoire du papier peint en France, Éditions Charles Moreau, (lire en ligne)
- George Clause et Jean-Pierre Ravaux, Histoire de Châlons-sur-Marne, Horvath,