Aller au contenu

Breguet 901 Mouette

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Breguet 901S
Vue du planeur
Breguet Br 901 Mouette (F-CAJA)
Musée de l'Air et de l'Espace

Constructeur Bréguet
Premier vol Mars 1954
Nombre construits 36
Équipage 1
Dimensions
Profil Série NACA 63
Envergure 17,32 m
Longueur 7,57 m
Surface alaire 15 m2
Allongement 20
Masses et charge
Masse à vide 265 kg
Charge alaire maximale 28 kg/m2
Masse maximale 430 kg
Performances
Vitesse maximale 220 km/h
Vitesse de décrochage 62 km/h
Finesse max. 35 à 85 km/h
Taux de chute minimal 0,6 m/s (à 72 km/h)

Le Breguet 901 Mouette est un planeur monoplace de compétition français datant des années 1950. Il a remporté de nombreux succès en compétition, remportant, entre autres, les championnats mondiaux de vol à voile en 1954 et 1956.

Conception et développement

[modifier | modifier le code]

Le premier planeur Breguet, le Breguet 900 eut quelques succès dans les compétitions nationales, mais échoua à s'imposer lors des deux Championnats du Monde de 1950 et 1952, en partie en raison de sa trop faible envergure[1]. Le 901 est un développement de ce planeur, conservant son aile médiane et sa construction en grande partie en bois mais désormais munie d'un profil laminaire et de water-ballasts logés dans les bords d'attaque[2]. L'aile du 901 est droite, effilée et construite autour d'un seul longeron et d'un bord d'attaque coffré formant caisson de torsion. L'aile en arrière du longeron est entoilée. Sur le 901 le caisson de torsion a été plaqué avec un sandwich contreplaqué-klegecell (une mousse plastique) au lieu du contreplaqué utilisé pour le 900. Son envergure de 17.32 m est de 2.97 m supérieure à celle du 900, l'allongement passant de 12,9 à 20. Il possède de longs volets Fowler à l'emplanture, des aérofreins à mi-corde et des petits saumons en bout d'aile. Les deux modèles ont des fuselages coffrés en contreplaqué mais le 901 a un nez plus long avec une longue verrière d'une seule pièce mieux profilée[1],[3],[4].

Les deux premiers 901 construits ont conservé la dérive arrondie du 900[5],[6] mais le troisième[3],[6] a une dérive droite avec une gouverne de direction droite sauf au niveau du talon. Le train d'atterrissage du 901 est un roue simple rétractable équipée d'un frein, plus un sabot de queue[3].

Le 901 vola pour la première fois en mars 1954. En 1956, il a évolué vers le 901S, qui avait un fuselage 510 mm plus long avec la même grande surface du gouvernail que le troisième prototype du 901. Un autre développement, le 901S1, avait une gouverne de direction plus inclinée et une dérive sans congé de raccordement avec le fuselage[4].

Historique opérationnel

[modifier | modifier le code]

Le prototype F-WAJA fait son premier vol le 11 mars 1954 piloté par Paul Lepanse son concepteur. Les essais constructeur ne dureront qu'une semaine avant que le prototype ne rejoigne le CEV pour certification[2]. Quatre mois plus tard, Gérard Pierre gagne les Championnats du monde de vol à voile avec ce premier prototype. Le deuxième prototype, piloté par G. Rousselet, a terminé à la septième place[7]. pour les championnats de 1956 le 901 a été amélioré en 901S que Paul MacCready pilotait pour une deuxième victoire Breguet dans le championnat[7].

En plus de ses succès internationaux le 901 a battu et parfois re-battu, de nombreux records nationaux français[4].

En 2019 restent inscrits au registre français de l'aviation civile : Un 901, quatorze 901 S, cinq 901 S1, un 901-07 et un 901-08 [8],

Testé par le CEV le prototype a été jugé peu stable longitudinalement avec une gouverne de direction inefficace. Malgré tout, il était aussi jugé très agréable à piloter en ascendances avec des rayons de virages très faibles permettant d'exploiter de petits thermiques. Ses performances étaient jugées excellentes et sa finesse mesurée à 35 à 95 km/h en faisait le meilleur planeur français voire mondial[9].

En 1960, à la suite d'un accident mortel du Breguet 901S N°5 dû à la perte de morceaux d'aile en air calme les 901 sont interdits de vol[10].

Chiffres de la Production de[6]

901
Version originale. Le troisième exemplaire avait une dérive et une gouverne de direction rectilignes en conservant le congé de raccordement entre la dérive et le fuselage. 3 construits.
901S
510 mm plus long, plus large, avec une queue identique au troisième 901, volets modifiés, plus lourd. 21 construits.
901S1
Comme le 901 mais avec la gouverne de direction droite tranchant sans arrondie talon, plus de congé dérive/fuselage. 9 construits.
901S2
3 construits.

Avion en exposition

[modifier | modifier le code]

Il y a de nombreux 901 dans les musées français, deux sont exposés :

  1. a et b (en) Martin Simons, Sailplanes : 1945-1965, Königswinter, EQIP Werbung & Verlag GmbH, , 2nd revised éd., 272 p. (ISBN 3-9807977-4-0)
  2. a et b Jouhaud, Reginald et Anne, Histoire du vol à voile français, Toulouse, Cépaduès, , 334 p. (ISBN 2-85428-274-4 et 978-2-85428-274-0, OCLC 37967179, lire en ligne), p. 133
  3. a b et c Leonard Bridgman, Jane's All the World's Aircraft 1956-57, Londres, Jane's All the World's Aircraft Publishing Co. Ltd, , p. 131
  4. a b et c (en) Georg Brütting, Die berümtesten Segelflugzeuge, Stuttgart, Motorbuch Verlag, , 141–2 p. (ISBN 3-87943-171-X)
  5. « First prototpye 901 production list » (consulté le )
  6. a b et c « Breguet production list » (consulté le )
  7. a et b « Single-Seater Championship Results », Gliding, vol. 5, no 3,‎ , p. 79 (lire en ligne)
  8. « Direction Générale de l'Aviation Civile », sur immat.aviation-civile.gouv.fr (consulté le )
  9. Jean-Claude Fayer, Prototypes de l'aviation française : 1945-1960, Boulogne Billancourt, ETAI, , 320 p. (ISBN 2-7268-8608-6), Page 41
  10. Reginald et Anne Jouhaud, Histoire du vol à voile français, Toulouse, Cépaduès, , 336 p. (ISBN 2-85428-274-4 et 978-2-85428-274-0, OCLC 37967179, lire en ligne), p. 164