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Élections fédérales ouest-allemandes de 1953

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Élections fédérales ouest-allemandes de 1953
487 députés du Bundestag
(Majorité absolue : 244 députés)
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 33 120 940
Votants 28 479 550
85,99 % en augmentation 7,5
Votes exprimés 27 551 272
Votes nuls 928 278
CDU – Konrad Adenauer
Voix 12 443 981
45,17 %
en augmentation 14,2
Députés élus 243 en augmentation 104
SPD – Erich Ollenhauer
Voix 7 944 943
28,84 %
en diminution 0,4
Députés élus 151 en augmentation 20
FDP – Franz Blücher
Voix 2 629 163
9,54 %
en diminution 2,4
Députés élus 48 en diminution 4
GB/BHE – Waldemar Kraft
Voix 1 616 953
5,87 %
en augmentation 5,9
Députés élus 27 en augmentation 27
2e législature du Bundestag
Diagramme
Chancelier fédéral
Sortant Élu
Konrad Adenauer
CDU
Konrad Adenauer
CDU
wahlen-in-deutschland.de

Les élections fédérales ouest-allemandes de (en allemand : Bundestagswahl 1953) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 484 députés de la 2e législature du Bundestag. Du fait des résultats et en application de la loi électorale, 487 députés sont finalement élus.

Avec une participation en forte hausse, ce scrutin voit la CDU/CSU du chancelier Konrad Adenauer s'imposer comme la force politique dominante au niveau fédéral, puisqu'elle rate d'un seul siège la majorité absolue. Alors que le SPD, principal parti d'opposition, et le FDP, allié privilégié des Unions chrétiennes, stagnent, le KPD est exclu du Bundestag. Le GB/BHE, qui entend représenter les populations expulsées d'Allemagne de l'Est, et le DP confortent une majorité idéologiquement de droite conservatrice.

Lors des élections fédérales du , la nouvelle alliance chrétienne-démocrate CDU/CSU, emmenée par le président du Conseil parlementaire Konrad Adenauer, devient la première force politique de la nouvelle République fédérale. Avec 31 % des voix et 139 parlementaires sur 402, elle devance le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), vieux de 74 ans, pilier de la république de Weimar et qui réunit 29,2 % des suffrages exprimés et 131 députés.

Le Parti libéral-démocrate (FDP), héritier du mouvement libéral et national-libéral, prend la troisième place des formations politiques avec 11,9 % des voix et 52 sièges. Il devance nettement le Parti communiste d'Allemagne (KPD), qui se contente de 15 élus et 5,7 % des exprimés. Six autres partis parviennent à intégrer le Bundestag, dont les régionalistes du Parti bavarois (BP), les nationaux-conservateurs du Parti allemand (DP) et les conservateurs du Parti du centre allemand (DZP), ce dernier force majeure du régime républicain d'avant-guerre.

Le , l'Assemblée fédérale est convoquée pour élire le premier président fédéral d'Allemagne de l'Ouest. Le libéral Theodor Heuss, appuyé par les chrétiens-démocrates, est en tête au premier tour avec 46,9 %, devant le social-démocrate Kurt Schumacher. Au second tour, Heuss devient le premier chef de l'État fédéral ouest-allemand en recevant 51,7 %. Il propose alors Konrad Adenauer comme nouveau chancelier fédéral. Soutenu par une coalition entre la CDU/CSU, le FDP et le DP, il reçoit l'investiture du Bundestag par 202 voix sur 388 exprimées, soit neuf suffrages de moins que le total de sa majorité.

En ,les députés approuvent une réforme substantielle de leur mode d'élection. Si en il fallait franchir le seuil de 5 % des suffrages exprimés dans un seul Land pour y obtenir des sièges, ce seuil s'applique désormais au niveau de l'Allemagne de l'Ouest tout entière, ce qui limite l'émiettement de l'assemblée. De plus, chaque électeur dispose désormais de deux voix, une pour sa circonscription et une pour un parti politique, alors qu'au cours du précédent scrutin, la voix accordée au candidat uninominal revenait automatiquement à son parti de rattachement. Le nombre de députés passe de 400 à 484, par l'ajout de 84 sièges de liste, le total des circonscriptions restant donc inchangé.

Mode de scrutin

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Le Bundestag est constitué de 484 députés (en allemand : Mitglied des Deutschen Bundestages, MdB), élus pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Erststimme) lui permet de voter pou un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le pays comptant un total de 242 circonscriptions réparties entre les neuf Länder ; la deuxième (Zweitstimme) lui permet de voter pour une liste de candidats proposée par un parti politique au niveau du Land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des sièges attribués est répartie à la proportionnelle, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau national ou un mandat uninominal, puis distribuée entre les Länder. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, ces mandats sont conservés.

Principaux partis

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Parti Idéologie Chef de file Score en 1949
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Konrad Adenauer
(Chancelier fédéral)
31,0 % des voix
139 députés
Union chrétienne-sociale en Bavière
Christlich-Soziale Union in Bayern
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Socialisme démocratique, socialisme
Erich Ollenhauer 29,2 % des voix
131 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre
Libéralisme classique, libéralisme économique
Franz Blücher
(Vice-chancelier)
11,9 % des voix
52 députés
Parti communiste d'Allemagne
Kommunistische Partei Deutschlands
Extrême gauche
Communisme, marxisme, luxemburgisme
Max Reimann 5,7 % des voix
15 députés
Parti bavarois
Bayernpartei
Centre droit
Libéral-conservatisme, régionalisme
Anton Besold (en) 4,2 % des voix
17 députés
Parti allemand
Deutsche Partei
Droite
National-conservatisme, national-libéralisme
Heinrich Hellwege
(Ministre des Affaires du Bundesrat)
4,0 % des voix
17 députés
Parti du centre allemand
Deutsche Zentrumspartei
Centre droit
Démocratie chrétienne, conservatisme sociétal
Johannes Brockmann (de) 3,1 % des voix
10 députés

Voix et sièges

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Au niveau fédéral

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Résultats des élections fédérales allemandes de 1953[1]
Partis Circonscriptions Liste Total des sièges
Votes % Sièges +/- Votes % Sièges Total +/- Dép.
Berl.
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 9 577 659 34,80 130 en augmentation 39 10 016 594 36,36 61 191 en augmentation 76 6
Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) 2 450 286 8,90 42 en augmentation 18 2 427 387 8,81 10 52 en augmentation 28 0
Total CDU/CSU 12 027 945 43,71 172 en augmentation 57 12 443 981 45,17 71 243 en augmentation 104 6
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 8 131 257 29,55 45 en diminution 51 7 944 943 28,84 106 151 en augmentation 20 11
Parti libéral-démocrate (FDP) 2 967 566 10,78 14 en augmentation 2 2 629 163 9,54 34 48 en diminution 4 5
Bloc pan-allemand/Fédération des réfugiés et expulsés (GB/BHE) 1 613 215 5,86 0 en stagnation 1 616 953 5,87 27 27 en augmentation 27 0
Parti allemand (DP) 1 073 031 3,90 10 en augmentation 5 896 128 3,25 5 15 en diminution 2 0
Parti communiste d'Allemagne (KPD) 611 317 2,22 0 en stagnation 607 860 2,21 0 0 en diminution 15 0
Parti bavarois (BP) 399 070 1,45 0 en diminution 11 465 641 1,69 0 0 en diminution 17 0
Parti impérial allemand (DRP) 204 725 0,74 0 en stagnation 295 739 1,07 0 0 en diminution 5 0
Parti du centre allemand (DZP) 55 835 0,20 1 en augmentation 1 217 078 0,79 2 3 en diminution 7 0
Autres partis 435 799 1,58 0 en diminution 3 433 786 1,57 0 0 en diminution 16 0
Votes valides 27 519 760 96,63 27 551 272 96,74
Votes blancs et nuls 959 790 3,37 928 278 3,26
Total 28 479 550 100 242 en stagnation 28 479 550 100 245 487 en augmentation 85 22
Abstentions 4 641 390 14,01 4 641 390 14,01
Inscrits / participation 33 120 940 85,99 33 120 940 85,99

Dans les Länder

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Land Union SPD FDP GB/BHE DP DZP
Drapeau du Bade-Wurtemberg Bade-Wurtemberg 52,4 % 23,0 % 12,7 % 5,4 % 1,6 % -
Drapeau de Basse-Saxe Basse-Saxe 35,2 % 30,1 % 6,9 % 10,8 % 11,9 %
Drapeau de Bavière Bavière 47,8 % 23,3 % 6,2 % 8,2 % 0,9 %
 Berlin-Ouest Les députés sont choisis par le Landtag
Drapeau de Brême Brême 24,8 % 39,0 % 7,5 % 3,3 % 17,0 % -
Drapeau de Hambourg Hambourg 36,7 % 38,1 % 10,3 % 2,5 % 5,9 %
Drapeau de la Hesse Hesse 33,2 % 33,7 % 19,7 % 6,4 % 2,8 %
Drapeau de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie Rhénanie-du-Nord-Westphalie 48,9 % 31,9 % 8,5 % 2,7 % 1,0 % 2,7 %
Drapeau de la Rhénanie-Palatinat Rhénanie-Palatinat 52,1 % 27,2 % 12,1 % 1,5 % 1,1 % -
Drapeau du Schleswig-Holstein Schleswig-Holstein 47,1 % 26,5 % 4,5 % 11,6 % 4,0 %
Allemagne 45,2 % 28,8 % 9,5 % 5,9 % 3,3 % 0,7 %
Résultats par circonscription et sièges de liste.

Avec une progression phénoménale de l'ordre de 14 points par rapport au scrutin de , la CDU/CSU manque d'un seul siège d'obtenir la majorité absolue au Bundestag. Le nouveau mode de scrutin joue en défaveur des petits partis. Avec seulement 2,2 % des voix, le KPD perd tous ses élus. Le résultat est le même pour les petites formations d'extrême droite ou régionalistes, notamment le BP, qui ne seront plus jamais représentées au Bundestag par la suite.

Le DP parvient à garder son groupe parlementaire en obtenant dix mandats directs grâce à ses alliances avec la CDU. Le DZP a pour sa part obtenu un mandat direct, mais son très faible score ne lui a guère permis de totaliser plus de trois sièges au terme du processus.

Conséquences

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Le chancelier fédéral Konrad Adenauer est par confirmé à son poste le par 305 voix sur 467, soit 31 suffrages de moins que le total de sa majorité. Il forme un nouveau gouvernement de coalition associant la CDU, la CSU, le FDP, le DP et le GB/BHE.

Cette coalition s'effrite au cours de la législature. En , huit députés du GB/BHE, dont les deux ministres, quittent leur parti pour adhérer à l'Union chrétienne-démocrate. Les 19 parlementaires restants du Bloc des réfugiés passent alors dans l'opposition. Le Parti libéral-démocrate décide trois mois plus tard de se retirer de la majorité. Cela conduit 17 élus — dont les quatre ministres — à fonder le Parti populaire libéral (FVP) afin de continuer à gouverner. Adenauer remanie en profondeur son cabinet en afin de tenir compte des nouveaux rapports de force au sein de son alliance.

Notes et références

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  1. « Bundestag election 1953 », sur www.bundeswahlleiterin.de (consulté le )

Liens externes

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