Le Tour de France 1971 est la 58e édition du Tour de France, course cycliste qui s'est déroulée du 26 juin au . Il comprend 20 étapes pour une longueur totale de 3 608 km. Le départ du Tour a lieu à Mulhouse ; l'arrivée se juge à Paris au vélodrome de la Cipale. Le Belge Eddy Merckx remporte son troisième Tour de France, aidé par la chute de l'Espagnol Luis Ocaña dans la descente du col de Menté qui l'a contraint à l'abandon alors qu'il dominait l'épreuve. C'est le plus difficile succès du champion belge sur la Grande Boucle.
Ce Tour reste marqué par la chute et l'abandon de Luis Ocaña, alors porteur du maillot jaune avec sept minutes d'avance au classement général, dans le col de Menté, laissant ainsi la victoire finale à Eddy Merckx.
13 équipes de 10 coureurs prennent le départ de ce Tour. Seule la formation Molteni arrive à Paris au complet.
Un Tour de France dramatique et plein de panache, resté dans les mémoires. Eddy Merckx est le favori. Côté français, ni Poulidor ni Pingeon ne sont présents. Luis Ocaña est convaincu de pouvoir battre Merckx et fait partie des quatre "outsiders" : Ocaña, Pettersson, Zoetemelk et Bracke. L'étape d'Orcières-Merlette le fait entrer dans la légende. Ocaña relègue le cannibale à près de neuf minutes. Le Belge ne s'avoue pas vaincu et commence à grignoter son retard vers Marseille. Malheureusement, l'orage du col de Menté et la chute d'Ocaña met fin au duel. « Quoi qu'il arrive, j'ai perdu le Tour, il restera toujours un doute » avouera Merckx[2]. Au classement général, Eddy Merckx devance finalement le Hollandais Joop Zoetemelk et son compatriote Lucien Van Impe.
Lors de la 12e étape alpine menant à Orcières-Merlette, le Portugais Joachim Agostinho part en éclaireur, rapidement relayé par Luis Ocaña. Au pied du col du Noyer, Ocaña se lance à l’assaut des 60 derniers kilomètres. Merckx est irrémédiablement lâché. Sous un soleil accablant, Luis Ocaña assomme le Tour et rejette Eddy Merckx à 8′42″[3].
Ocaña mise sur le 12 juillet 1971 et l’étape entre Revel et Luchon pour asseoir définitivement son maillot jaune et attaquer une nouvelle fois Merckx. Ce jour-là, les cols du Portet-d’Aspet, de Menté et du Portillon sont au programme. Luis a choisi de frapper au col du Portillon. Lorsqu’on lui demande pourquoi, il a cette réponse : « j’attaque au Portillon, parce qu’au portillon, c’est automatique ! ». Dès le col de Portet-d’Aspet, Merckx multiplie les accélérations. Ocaña y répond à chaque fois et se porte à la hauteur du Belge. Le même schéma se répète dans l’ascension du col de Menté. Au sommet de la montée, les nuages s’assemblent et l’orage éclate. Il fait quasiment nuit lorsque les coureurs entament la descente du col de Menté. Eddy Merckx roule à bloc et prend tous les risques. Des coulées de boue viennent s’ajouter à la pluie et à la grêle que les essuie-glaces des voitures suiveuses ne parviennent plus à chasser. Dans un virage en forme de fer à cheval, Merckx file tout droit et tombe. « Le Cannibale » se relève et repart. Luis Ocaña, calé dans la roue du belge, chute également. Au moment où le maillot jaune se relève, il est heurté par Joaquim Agostinho. Ocaña se remet debout une seconde fois avant que Joop Zoetemelk, privé de freins, ne le frappe de plein fouet. Cette fois-ci, Luis ne se relève pas. C'est l'abandon et la fin du duel entre les deux champions[4].
Les coureurs de l'équipe en tête de ce classement portent une casquette jaune (représentée dans les classements par l'icône à côté du nom de l'équipe)[12],[13].
(en) John Nauright et Charles Parrish, Sports Around the World: History, Culture, and Practice, vol. 2, Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, (ISBN978-1-59884-300-2, lire en ligne)
J.B. Wadley, Eddy Merckx, Luis Ocaña and the 1971 Tour de France, Keighley, UK, Kennedy Brothers Publishing, (OCLC483164, lire en ligne)