colette (boutique)
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La boutique de luxe colette — habituellement orthographié en minuscules[n 1] —, qui est aussi un magasin concept, est une référence en matière de mode et de design, de son ouverture en 1997 au 213, rue Saint-Honoré, dans le 1er arrondissement de Paris, à sa fermeture en 2017.
En 2020, un documentaire retraçant son histoire, intitulé colette mon amour, est diffusé à travers le monde.
Présentation
[modifier | modifier le code]La boutique est fondée par Colette Roussaux et sa fille Sarah Andelman[6],[7]. Cette dernière, diplômée de l'École du Louvre, y exerce les fonctions de directrice artistique[2]. Les locaux se veulent un point de rencontre entre la mode, le parfum, le design[8], la musique[9],[n 2], l'édition, la photo[10], la presse[11], la beauté et les hautes technologies. Le slogan de colette est « StyleDesignArtFood »[4],[5].
La boutique s'étend sur 700 m2 répartis sur trois niveaux[12],[13] et a été conçue par l'architecte français Arnaud de Montigny[14]. Elle a été entièrement rénovée en 2013[15],[16]. Au sous-sol, un bar à eaux[17] est installé, proposant des eaux plates ou pétillantes, et jusqu'à quatre-vingt-cinq marques rares venant du monde entier[18]. L'aménagement intérieur du point de vente change toutes les semaines[13], ainsi que les vitrines[2] qui sont pensées comme les couvertures d'un magazine[4],[5]. Des expositions[12] sont également mises en place, avec des produits en édition limitée ou série exclusive[2]. La boutique dispose aussi d'un site de vente en ligne[19].
Une centaine de personnes y est employée en 2012[2] dont environ la moitié sur la surface de vente[20]. Certains des vendeurs sont reconnus et leurs comptes Instagram sont suivis par des milliers d'abonnés[5]. En moyenne, un millier de visiteurs vient chez colette chaque jour et quatre fois plus durant les semaines de défilés[5].
Régulièrement, la boutique s'associe avec des marques comme Chanel à Paris, Gap à New York, ou Comme des Garçons à Tokyo, pour créer des magasins éphémères[2].
Au sous-sol, Colette avait installé un restaurant couru du tout Paris de la mode, le water-bar, dirigé par Marc Giami, qui a recréé un restaurant à quelques mètres, le Mar'co[21].
Historique
[modifier | modifier le code]La boutique ouvre ses portes le [22] sur l'emplacement d'une ancienne pharmacie[5]. Le concept d'origine est de proposer des produits jamais vus en France. Au départ, les critiques sont nombreuses : « tour de Babel de la conso », « salon de curiosité », « royaume des apparences », « baromètre de la branchitude »[5] et d'autres encore[23], avant que le lieu ne devienne rapidement une référence en matière de mode et de design[11].
La boutique réalise en 2016 et 2017 un chiffre d'affaires estimé de 28 millions d'euros[24],[5].
2017 : année des 20 ans et fermeture
[modifier | modifier le code]En , la boutique fête ses 20 ans au musée des Arts décoratifs et accueille une installation artistique ludique et interactive, intitulée The BEACH. Imaginée par Snarkitecture, un studio d’artistes basé à New York, elle comprend une gigantesque piscine remplie de 750 000 balles transparentes en plastique recyclable symbolisant l'océan[25]. Le vernissage donne lieu à une fête d'envergure au sein du musée, rassemblant la scène artistique internationale et des designers et artisans émergents. Sous le signe de la régression avec un bar Coca-Cola et un buffet réalisé par la cheffe franco-américaine Alix Lacloche, la soirée est également choisie pour révéler l'édition limitée de la BMW i3 x Colette, une voiture 100 % électrique composée de 95 % de matériaux recyclés[26].
Le , la direction annonce la fermeture officielle de colette pour la fin de l'année. Le communiqué indique : « Toutes les bonnes choses ont une fin. Après vingt années exceptionnelles, colette devrait définitivement fermer ses portes le 20 décembre prochain. Colette Roussaux arrive à l'âge où il est temps de prendre son temps ; or, colette ne peut exister sans Colette[27],[28]. » Ce n'est donc pas pour raison économique que colette ferme[29]. Colette Roussaux ne souhaite d'ailleurs pas revendre son affaire[29], même si des négociations ont lieu avec Saint Laurent afin de reprendre la boutique et ses salariés[30],[31]. Une enseigne « Saint Laurent - Rive Droite » s'y installe finalement[32]
2020 : colette mon amour
[modifier | modifier le code]Après l’annonce de la fermeture de colette en 2017, Hugues et Eliane Lawson-Body décident d’y poser leurs caméras afin de filmer les derniers mois de cette institution parisienne[33],[34],[35]. Le documentaire colette mon amour, qui retrace l’histoire de la boutique et de ses deux fondatrices, est diffusé à travers le monde en 2020 : New York, Londres, Tokyo et Paris.
Des magasins éphémères sont installés dans les villes qui diffusent le documentaire. Celui de Paris prend place en février au 2, rue du Vingt-Neuf-Juillet, à côté du jardin des Tuileries, en partenariat avec la Maison Kitsuné. Chaque jour, des produits sortent en édition très limitée, comme les 20 exemplaires d'un sac conçu par le créateur Virgil Abloh et sa marque Off-White[réf. souhaitée].
Quelques produits notables
[modifier | modifier le code]Les produits commercialisés par colette sont très variés, de la paire de tongs aux lunettes de soleil, de la papeterie aux gadgets les plus divers, voire une voiture[36]. Les prix vont de quelques euros à 100 000 euros[5]. La recherche de nouveautés reste permanente, au minimum une dizaine par semaine[11]. Les marques conçoivent d'ailleurs des produits inédits, vendus exclusivement chez colette[11], comme l'adaptation de produits existants à la couleur bleue de la boutique[4]. Durant les vingt ans de son existence, colette a mis en vente un total de 400 000 produits issus de 8 600 marques[4].
- Des baskets, avec des marques comme Adidas[5], Converse ou Nike[4] dans un espace qui leur est consacré au rez-de-chaussée[18].
- Des vêtements, avec des créations de Thom Browne, Julien David[5], Simone Rocha (en)[4], Sacai ou Raf Simons.
- Des carrés Hermès, proposés en 2010 dans une collection exclusive baptisée « Hermès pour colette »[37].
- Des pochettes-surprises à 20 euros[18].
- Des gadget high-tech, comme des casques audio, des montres Casio de la dernière génération ou le combiné rétro Moshi Moshi pour smartphone[18].
- Des produits Apple, souvent commercialisés en avant-première[4], comme l'Apple Watch[5].
- Des smartphones OnePlus, proposés lors de plusieurs ventes exclusives, notamment le OnePlus 3T colette Edition pour les 20 ans de la boutique[38].
- Des produits de soins Kiehl's, importés de New York pour la première fois à Paris par colette[18], ainsi que tout une gamme de cosmétiques vendus au premier étage et « qu'on ne trouve nulle part ailleurs »[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le site officiel utilise des minuscules[1]. Dans un entretien avec Sarah Andelman, la cofondatrice de la boutique, Vogue Paris sous-titre : « Cette marque sans majuscule […] » ; dans ce même article, à la question « Mais au fait pourquoi pas de majuscule ? » Sarah répond que c'est « pour distinguer le magasin du prénom de ma mère », Colette Roussaux[2]. D'autres articles de presse utilisent également la minuscule[3] sans que ce soit systématique. Paris Match précise en introduction d'un article : « Elle ne met toujours pas de majuscule à son prénom et vient pourtant de fêter ses 20 ans. colette enseigne parisienne pionnière […][4]. » L'Obs écrit « […] chez colette, sans majuscule, au 213, rue Saint-Honoré »[5].
- Depuis son ouverture, la boutique a commercialisé plus d'une trentaine de compilations à son nom[5].
Références
[modifier | modifier le code]- « Conditions générales de vente », sur colette.fr (consulté le ) : « […] dans les rapports avec colette, les présentes […] ».
- Thierry Dussart (photogr. Claudia Knoepfel), « Sarah, la fée du Faubourg », Vogue Paris, no 929, , p. 96 à 97.
- « Le choix de colette », sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) : « Cette semaine, colette notre légende nationale du « retail » […] En exclusivité chez colette. », p. 4.
- Emmanuelle Bosc, « Colette, 20 ans de succès », Paris Match, no 3545, du 27 avril au 3 mai 2017, p. 102 (ISSN 0397-1635)
- Céline Cabourg, « Colette, les pionniers du cool », L'Obs, no 2733, , p. 70 à 73 (ISSN 0029-4713)
- Emmanuelle Bosc, « Colette Rousseaux et Sarah Lerfel : les liens du style » Madame Figaro, 24 septembre 2010.
- (en) Suzy Menkes, « Paris's Colette boutique celebrates its 10th birthday », dans International Herald Tribune, 26 mars 2007.
- Pauline Gallard, « Murakami mangaïse Colette », Éditions Jalou, (consulté le ).
- « Colette loves sex », darkplanneur.com, 16 décembre 2011.
- J.B.A., « David Mushegain expose chez Colette », Rue Royal Market, (consulté le ).
- Sophie Massalovitch, « Les concept stores : shopping bohème », Challenges, no 400, , p. 98 à 99 (ISSN 0751-4417)
- « Colette fête ses 10 ans », sur Tendances de Mode.com, 1er mars 2007.
- Sophie Péters, « Colette, le magasin qui est devenu une griffe », sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le ) : « Le célèbre adage selon lequel tout ce qui est rare est cher trouve ici son expression au travers d'objets en série limitée ou que l'on ne trouve pas ailleurs. L'endroit est devenu en sept ans une griffe de luxe. », p. 16.
- (it) Maddalena Fossati, entrée « Colette », dans (it) Guido Vergani (dir.), Dizionario della moda, Milan, Baldini Castoldi Dalai Editore, , 922 p. (ISBN 88-8089-585-0).
- Aurore Leblanc, « Un coup de jeune pour la boutique colette », Mode, sur vogue.fr, Condé Nast, (consulté le ) : « La boutique colette […] s'offre un relooking complet cet été. ».
- Marie Maudieu, « Pourquoi Colette ne prend pas une ride », Design, sur strategies.fr, Stratégies, (consulté le ) : « Chez Colette, il y a toujours un petit quelque chose à acheter, même du superflu dont toute l'astuce consiste à faire croire qu'il est indispensable. ».
- Caroline Faquet, « Plongée dans le Water Bar de Colette », LSA, 1er mars 2011.
- Sophie De Santis et Hadrien Gonzales, « La face cachée de Colette », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
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- « In the Office with Colette - Yard », Yard, (lire en ligne, consulté le )
- Condé Nast, « Le créateur du Water Bar de colette ouvre un nouveau restaurant à Paris », sur Vogue France, (consulté le ).
- « colette ferme définitivement son concept store parisien », journal des femmes, (lire en ligne, consulté le )
- Vincent Noce, « Colette, des eaux et des bas », sur Libération.fr, 27 juin 2003
- « Au commencement des concept stores était Colette », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- The Beach, l'installation ludique des Arts Décoratifs pour les 20 ans de colette, Vogue, 21 mars 2017
- Colette Takes It to the Beach, Vogue, 21 mars 2017
- Le Point, magazine, « Temple de la hype et des fashionistas, la boutique colette va fermer ses portes », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
- « La boutique ultra-branchée Colette ferme ses portes mercredi soir à Paris », sur challenges.fr,
- Sophie Fontanel, « La vie de Colette », L'Obs, no 2750, , p. 80 (ISSN 0029-4713)
- (en) Osman Ahmed, « The End of an Era: Colette to Close Its Doors », The Business of Fashion,
- « Magasin de luxe parisien emblématique, colette ferme ses portes », lemonde.fr, 12 juillet 2017.
- « SAINT LAURENT RIVE DROITE PARIS », ysl.com, consulté le 23 juillet 2022.
- Maxime Asseo, « « Colette mon amour » : un documentaire en immersion dans le temple de la hype », sur nouvelobs.com,
- Lolita Mang, « Colette: les derniers jours du concept-store », sur numero.com,
- Relaxnews, « "Colette Mon Amour" : un documentaire consacré à l'emblématique concept store », sur ladepeche.fr,
- Cédric Pinatel, « Une Renault twizy chez Colette, ça donne ça », turbo.fr, (consulté le ).
- Vogue, « Hermès chez colette », Vogue, (lire en ligne, consulté le )
- « Le smartphone OnePlus 3T colette Edition bientôt en vente », sur GQ France (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site officiel
- Martine Robert, « Colette : les recettes du temple de la « hype » », sur lesechos.fr, Groupe Les Échos, (consulté le )
- Visite du concept-store Colette, sur Madame Figaro [vidéo] 2 min 21 s