Émile Louit
Naissance | |
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Nom de naissance |
Jean François Émile Louit |
Nationalité | |
Activité |
Industriel |
Père |
Paul Louit (Légion d'honneur) |
Distinction |
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Émile Louit, né le à Bordeaux et décédé le [1], est un négociant, un armateur[2],[3] et un industriel français. Fondateur de la société Louit Frères et Compagnie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Très jeune, Émile Louit fait son apprentissage en négoce dans la petite entreprise familiale de produits alimentaires créée par son père, Paul Louit, en 1825. Outre de nombreux produits de conserve, la manufacture produit le fameux "chocolat Louit" qui connaitra un franc succès. À la mort de son père en 1836, Rose Bouvier, sa mère, reprend l'affaire et la fait fructifier.
En 1846, Émile hérite de l'entreprise. Il crée, à Bordeaux, la Maison Louit Frères et Compagnie, et l'usine de Tivoli dont les produits alimentaires obtiendront de très nombreuses médailles aux expositions universelles et deviendront célèbres sur tous les marchés du monde occidental.
En 1843, l'entreprise lance la « Moutarde diaphane » qui devient rapidement un produit phare, emportant à elle seule 72 médailles dans les expositions universelles de France et de l'Etranger[4]. Directeur de cette brillante entreprise avec son jeune frère Charles-Joseph, décédé à Rome en 1857, Émile en reste l'unique chef jusqu'en 1863, époque où il en fait la session à un autre frère cadet, Édouard[5].
Le 1er octobre 1862 voit la naissance du Journal de Bordeaux, journal politique favorable à l'Empereur Louis Napoléon Bonaparte, dont Émile est le principal fondateur. Il en devient propriétaire, directeur et gérant. C'est sans doute pour mieux se consacrer à la direction de son journal qu'Émile se retire (au moins partiellement) de l'Entreprise alimentaire dont il cède, en 1863, la direction à son plus jeune frère Joseph dit « Édouard »[6].
Le 1er septembre 1868 est inauguré le « Théâtre Louit » qu'Émile fit construire par l'architecte Lamarche, sur l'emplacement du Cirque impérial. C'est le plus vaste et le plus magnifique des théâtres de province ; il contient 2 500 places, et les grandes réunions publiques de 1870-1871 y tiennent leurs séances, pendant le séjour à Bordeaux de l'Assemblée nationale. Selon les sources, il aurait coûté 400 000 francs ou 1 200 000 francs. On connaît une description de ce prestigieux théâtre qui ne servit qu'une vingtaine d'années avant d'être dévoré par un incendie en juillet 1888[7],[3].
Déjà décoré de l'Ordre royal d'Isabelle la Catholique, Emile l'est à nouveau Chevalier de la Légion d'honneur le .
Emile décède d'un « affaiblissement du sang » dans sa 68e année, le , à son domicile bordelais au 20, de la rue Judaïque[1]. Il ne connaîtra pas l'incendie qui détruira son théâtre l'été de l'année suivante. Sa nécrologie le dit « modeste à l'excès, [s'étant] toujours tenu à l'écart des agitations du monde et des ambitions politiques, bien qu'il ait consacré une partie de sa fortune à défendre dans la Gironde la doctrine impérialiste à laquelle il [avait] conservé, au prix des plus grands sacrifices, un organe militant »[8].
Le théâtre Louit
[modifier | modifier le code]En 1888, Le théâtre fut entièrement détruit par un incendie. Vers trois heures du matin, l'agent théâtral qui habitait face au bâtiment, témoigna qu'il "entendit un bruit de vitres brisées et vit de la fumée s'échapper". Malgré son intervention et plus tard celle des pompiers, le théâtre ne put être sauvé. On ne sut jamais précisément les causes du sinistre. Heureusement, il n'y eut aucune victime. On reconstruisit à son emplacement un café-concert sous le nom des « Folies bergères ».
« La salle avait une forme d'une ellipse dont le grand axe perpendiculaire à la scène comptait 21,50 m et le petit 19m50.Le rez-de-chaussée contenait 370 stalles d'orchestre et 600 de parquet. Dix-neuf portes y donnaient accès. Une première galerie était bordée par un balcon à deux rangs de places, derrière lequel se trouvaient en surélévation des loges de famille de 4, 6, 8 et 10 places. Au milieu, en face, était la loge des autorités ; à droite et à gauche, celles des Cercles de l'Union et Philharmonique.
Le théâtre-Louit avait quatre étages. La salle, prise dans son ensemble, était plus vaste qu’aucune de celles des autres théâtres
Au-dessus, au troisième étage, un cartouche avec le nom du portrait. Il y avait : Corneille, Racine, Molière, Victor Hugo, Beaumarchais, Scribe, Ponsard, Regnard, A. Dumas, E. Augier, A. Dumas fils, C. Delavigne, Meyerbeer, Rossini, Mozart, Gluck, Grétry et Auber.
Les portes des loges et des galeries étaient couvertes de peintures allégoriques surmontées de fleurs multicolores et décorées d'arabesques d'or. Le fond de la salle et les sièges étaient tendus en velours cramoisi à crépines d'or. La partie artistique de la construction avait été confiée à MM. Betton, Dalesses et Thénot. La coupole était composée de motifs architecturaux, terrasses, piédestaux, emblèmes servant d'attache a un immense vélum de gaze constellé de croissants d'or bordelais, avec un fond azuré figurant l'Olympe, ses Amours, ses Génies. Le lustre avait couté près de 28 000 fr. Il avait été admis, dit-on, à l'Exposition de 1867.La scène était large de seize mètres à l'ouverture, au rideau de douze. Elle avait quinze mètres de profondeur. Il y avait trois dessous pour les pièces ayant une machination compliquée. À droite et à gauche de la scène étaient distribués les loges des artistes, le foyer, le magasin d'accessoires et des logements. Il y avait cinq portes rue Castelnau d'Auros et une rue Saint-Sernin. Avant de pénétrer dans la salle, on rencontrait un grand vestibule orné de colonnes, de glaces, de tentures et de candélabres. Il était flanqué de six voies d'escalier aboutissant à des foyers spacieux prenant jour sur la rue ; chaque étage avait son foyer. Au rez-de-chaussée, café ouvert à tout le public ; à l'entresol, fumoir ; au premier étage, riche salon de rafraîchissements ; au-dessus, large terrasse couverte »[9]
Distinctions
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Acte de décès », sur Archives Bordeaux (consulté le )
- « Annuaire de la presse française (1886) Par Émile Mermet », sur Archives Bordeaux
- « La Diane du 08 juillet 1888 », sur Gallica.bnf.fr
- « Le Monde colonial illustré », sur Gallica.bnf.fr,
- « Collectif - Biographie nationale des contemporains », sur Gallica.bnf.fr,
- « Rapport adressé aux personnes qui ont concouru à la fondation du journal de Bordeaux », sur Gallica.bnf.fr
- « "Quotidien "Le XIXe siècle" », sur Gallica.bnf.fr,
- « Quotidien "Le Pays" du 07 janvier 1887 », sur Gallica.bnf.fr
- « Érnest Laroche - A travers le vieux Bordeaux », sur Gallica.bnf.fr,
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Site Louit Frères