La Grande Révolution/XXX
XXX
L’ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.
— LA RÉACTION EN 1791-1792
La nouvelle Assemblée nationale, élue par les citoyens actifs seulement, et qui prit le nom d’Assemblée nationale législative, se réunit le 1er octobre 1791, et dès le premier moment, le roi, enhardi par les manifestations de la bourgeoisie qui se pressait autour de lui, prit envers la nouvelle Assemblée, une attitude arrogante. Ce fut, comme aux débuts des États-Généraux, toute une série de méchantes petites vexations de la part de la Cour et de faibles résistances de la part des représentants. Et, malgré cela, dès que le roi vint à l’Assemblée, elle le reçut avec des marques avilissantes de respect et avec le plus vif enthousiasme. Louis XVI parla d’une constante harmonie et d’une confiance inaltérable entre le corps législatif et le roi. « Que l’amour de la patrie nous rallie, et que l’intérêt public nous rende inséparables », disait le roi — et en ce moment même il préparait l’invasion étrangère, pour dompter les constitutionnels et rétablir la représentation par trois ordres et les privilèges de la noblesse et du clergé.
En général, dès le mois d’octobre 1791 — au fond, dès l’évasion du roi et son arrestation à Varennes, en juin — la crainte de l’invasion étrangère envahit déjà les esprits et devient l’objet principal des préoccupations. L’Assemblée Législative a bien sa droite dans les Feuillants, ou monarchistes constitutionnels, et sa gauche dans le parti de la Gironde, qui sert d’étape de passage entre la bourgeoisie mi-partie constitutionnelle et la bourgeoisie mi-partie républicaine. Mais ni les uns ni les autres ne s’intéressent aux grands problèmes que la Constituante leur a légués. Ni l’établissement de la République, ni l’abolition des privilèges féodaux ne passionnent l’Assemblée Législative. Les Jacobins eux-mêmes et mêmes les Cordeliers semblent s’accorder pour ne plus parler de République, et c’est sur des questions d’ordre secondaire — comme celle de savoir qui sera maire de Paris, — que les passions des révolutionnaires et des contre-révolutionnaires viennent s’entrechoquer.
La grande préoccupation du moment, c’est la question des prêtres et celle des émigrés. L’une et l’autre dominent tout le reste à cause des tentatives de soulèvement contre-révolutionnaires organisés par les prêtres et les émigrés, et parce qu’elles se rattachent intimement à la guerre étrangère dont chacun sent l’approche.
Le plus jeune frère du roi, le comte d’Artois, avait émigré, on le sait, dès le 15 juillet 1789. L’autre, le comte de Provence, s’était évadé en même temps que Louis XVI, et avait réussi à gagner Bruxelles. Tous les deux avaient protesté contre l’acceptation de la constitution par le roi. Celui-ci, disaient-ils, ne pouvait pas aliéner les droits de l’ancienne monarchie ; par conséquent, son acte était nul. Leur protestation fut répandue par les agents royalistes dans toute la France et produisit un grand effet.
Les nobles quittaient leurs régiments ou leurs châteaux et émigraient en masse, et les royalistes menaçaient ceux qui ne feraient pas de même de les reléguer dans la bourgeoisie, lorsque la noblesse reviendrait victorieuse. Les émigrés, réunis à Coblentz, à Worms, à Bruxelles, préparaient ouvertement la contre-révolution, qui devait être soutenue par l’invasion étrangère. Il devenait de plus en plus évident que le roi jouait double jeu, car il n’était pas possible de ne pas voir que tout ce qui se passait dans l’émigration avait son assentiment.
Le 30 octobre 1791, l’Assemblée législative se décida enfin à sévir contre le frère puîné du roi, Louis-Stanislas-Xavier, qui avait reçu de Louis XVI, au moment de son évasion, un décret lui conférant le titre de régent, au cas où le roi serait arrêté. Maintenant l’Assemblée sommait le comte de Provence de rentrer en France dans deux mois ; sinon, il perdait ses droits à la régence. Quelques jours plus tard (9 novembre) l’Assemblée ordonnait aux émigrés de rentrer avant la fin de l’année ; sinon ils seraient traités en conspirateurs, condamnés par contumace, et leurs revenus seraient saisis au profit de la nation, « sans préjudice, toutefois, des droits de leurs femmes, de leurs enfants et de leurs créanciers légitimes. »
Le roi sanctionna le décret concernant son frère, mais opposa son veto au second décret, concernant les émigrés. Il fit de même pour un décret qui ordonnait aux prêtres de prêter serment à la Constitution, sous peine d’être arrêtés comme suspects, en cas de troubles religieux dans les communes qu’ils desservaient. Le roi opposa aussi son veto à ce décret.
L’acte le plus important de l’Assemblée législative fut la déclaration de guerre à l’Autriche. Celle-ci faisait ouvertement des préparatifs de guerre, pour rétablir Louis XVI dans ses droits d’avant 1789. Le roi et Marie-Antoinette pressaient l’empereur, et leurs instances devinrent de plus en plus pressantes après l’échec de l’évasion. Mais il est fort probable que ces préparatifs auraient traîné en longueur, peut-être jusqu’au printemps prochain, si les Girondins n’avaient pas poussé à la guerre. L’incohérence du ministère, dont un des membres, Bertrand de Moleville, était formellement opposé au régime constitutionnel, tandis que Narbonne voulait en faire l’appui du trône, amena sa chute, et en mars 1792 Louis XVI appela au pouvoir un ministère girondin, avec Dumouriez aux affaires extérieures, Roland, c’est-à-dire madame Roland, à l’Intérieur, de Grave, bientôt remplacé par Servan, à la Guerre, Clavière aux Finances, Duranthon à la Justice, et Lacoste à la Marine.
Inutile de dire (comme Robespierre le fit bientôt ressortir) que loin d’activer la Révolution, l’arrivée des Girondins au ministère fut au contraire un appoint pour la réaction. Tout fut dès lors à la modération, dès que le roi eut accepté ce que la Cour appelait « le ministère sans-culotte. » C’est seulement à la guerre que ce ministère poussa avec fureur, contre l’avis de Marat et de Robespierre, et le 20 avril 1792, les Girondins triomphaient. La guerre était déclarée à l’Autriche, ou, comme on disait alors, « au roi de Bohème et de Hongrie ».
La guerre était-elle nécessaire ? Jaurès (Histoire Socialiste, La Législative, p. 815 et suivantes) s’est posé cette question, et pour la résoudre il a mis sous les yeux du lecteur beaucoup de documents de l’époque. Et la conclusion qui découle de ces documents, et que l’auteur lui-même en déduit, est celle à laquelle arrivaient Marat et Robespierre. La guerre n’était pas nécessaire. Les souverains étrangers craignaient certainement le développement des idées républicaines en France ; mais de là, à courir dégager Louis XVI, il y avait loin : ils hésitaient à s’engager dans une guerre de ce genre. Ce furent surtout les Girondins qui voulurent la guerre et qui y poussèrent, parce qu’ils voyaient là le moyen de combattre le pouvoir royal.
La vérité, là-dessus, Marat l’avait bien dite, d’ailleurs, sans phrases. — Vous voulez la guerre, disait-il, parce que vos ne voulez pas de l’appel au peuple pour porter à la royauté le coup décisif. À cet appel au peuple, les Girondins et une masse de Jacobins préféraient l’invasion étrangère qui, en réveillant le patriotisme et en mettant à nu les trahisons du roi et des royalistes, amènerait la chute de la royauté, sans qu’il y eût un soulèvement populaire. — « Il nous faut de grandes trahisons », disait Brissot — cet homme qui haïssait le peuple, ses soulèvements désordonnés et ses attaques contre la propriété.
Ainsi la Cour de son côté, et les Girondins d’autre part, se trouvaient d’accord pour vouloir et activer l’envahissement de la France. Dans ces conditions, la guerre devint inévitable : elle s’alluma, furieuse, pour vingt-trois ans, avec toutes ses conséquences, funestes pour la Révolution et le progrès européen. — « Vous ne voulez pas l’appel au peuple, vous ne voulez pas la révolution populaire — eh bien, vous aurez la guerre, — peut-être la débâcle ! » Que de fois cette vérité s’est confirmée depuis !
Le spectre du peuple armé et insurgé, demandant à la bourgeoisie sa part de la fortune nationale, ne cessait de hanter ceux du tiers-état qui étaient arrivés au pouvoir, ou qui avaient acquis par les clubs et les journaux une influence sur la marche des événements. Il faut dire aussi que peu à peu l’éducation révolutionnaire du peuple se faisait par la Révolution elle-même et qu’il s’enhardissait à réclamer des mesures imbues d’un esprit communiste, qui auraient contribué à effacer plus ou moins les inégalités économiques[1].
On parlait, au sein du peuple, d’« égalisation des fortunes ». Les paysans qui ne possédaient que de méchants lopins de terre, et les ouvriers des villes, réduits au chômage, se hasardaient à affirmer leur droit à la terre. On demandait dans les campagnes que personne ne pût posséder une ferme de plus de 120 arpents, et dans les villes on disait que quiconque désire cultiver la terre doit avoir droit à tant d’arpents.
La taxe sur les subsistances pour empêcher l’agiotage sur les objets de première nécessité, des lois contre les accapareurs, l’achat municipal des subsistances qui seraient livrées aux habitants au prix de revient, l’impôt progressif sur les riches, l’emprunt forcé et enfin de lourdes taxes sur les héritages, — tout cela était discuté par le peuple, et ces idées pénétraient aussi dans la presse. L’unanimité même avec laquelle elle se manifestaient chaque fois que le peuple remportait une victoire, soit à Paris, soit dans les provinces, prouve que ces idées circulaient largement au sein des déshérités, alors même que les écrivains de la Révolution n’osaient pas trop les afficher. — « Vous ne vous apercevez donc pas, disait Robert dans les Révolutions de Paris, en mai 1791, que la Révolution française, pour laquelle vous combattez, dites-vous, en citoyen, est une véritable loi agraire mise à exécution par le peuple ? Il est rentré dans ses droits. Un pas de plus, il rentrera dans ses biens… » (cité par Aulard, p. 91.)
On devine la haine que ces idées provoquaient chez les bourgeois qui se proposaient de jouir maintenant à leur aise des fortunes acquises, ainsi que de leur nouvelle situation privilégiée dans l’État. On peut en juger par les fureurs qui furent soulevées en mars 1792, lorsque l’on apprit à Paris que le maire d’Étampes, Simonneau, venait d’être tué par les paysans. Comme tant d’autres maires bourgeois, il faisait fusiller sans autre forme de procès les paysans révoltés, et personne ne disait rien. Mais lorsque les paysans affamés, qui demandaient que l’on taxât le pain, tuèrent enfin ce maire de leurs piques, il fallut entendre le chorus d’indignation soulevé par cet incident dans la bourgeoisie parisienne.
« Le jour est arrivé où les propriétaires de toutes les classes doivent sentir enfin qu’ils vont tomber sous la faux de l’anarchie », gémissait Mallet du Pan dans son Mercure de France ; et il demandait la « coalition des propriétaires » contre le peuple, contre les brigands, les prédicateurs de la loi agraire. Tous se mirent alors à pérorer contre le peuple, Robespierre comme les autres. C’est à peine si un prêtre, Dolivier, osa élever la voix en faveur des masses et affirmer que « la nation est réellement propriétaire de son terrain ». « Il n’y a pas de loi, disait-il, qui puisse, en justice, forcer le paysan à ne pas manger à sa faim, tandis que les serviteurs et même les animaux des riches ont ce qu’il leur faut. »
Quant à Robespierre, il s’empressa de déclarer que « la loi agraire n’est qu’un absurde épouvantail présenté à des hommes stupides par des hommes pervers. » Et il repoussa d’avance toute tentative que l’on essayerait de faire pour « l’égalisation des fortunes ». Toujours soucieux de ne jamais dépasser l’opinion de ceux qui représentaient la force dominante à un moment donné, il se garda bien de se ranger à côté de ceux qui marchaient avec le peuple et comprenaient que seules les idées égalitaires et communistes donneraient à la Révolution la force nécessaire pour achever la démolition du régime féodal.
Cette peur du soulèvement populaire et de ses conséquences économiques poussait aussi la bourgeoisie à se rallier de plus en plus autour de la royauté et à accepter telle quelle la constitution sortie des mains de l’Assemblée constituante, avec tous ses défauts et ses complaisances pour le roi. Au lieu de progresser dans la voie des idées républicaines, la bourgeoisie et les « intellectuels » évoluaient dans un sens contraire. Si en 1789, dans tous les actes du tiers état, on voit percer un esprit décidément républicain, démocratique, maintenant, à mesure que le peuple manifestait ses tendances communistes et égalitaires, ces mêmes hommes devenaient défenseurs de la royauté, tandis que les francs républicains, comme Thomas Paine et Condorcet, représentaient une infime minorité parmi les gens instruits de la bourgeoisie. À mesure que le peuple devenait républicain, les « intellectuels » rétrogradaient vers la royauté constitutionnelle.
Le 13 juin 1792, huit jours à peine avant l’invasion des Tuileries par le peuple, Robespierre tonnait encore contre la République. « C’est en vain, s’écriait-il à cette date, que l’on veut séduire les esprits ardents et peu éclairés par l’appât d’un gouvernement plus libre et par le nom d’une république : le renversement de la Constitution dans ce moment ne peut qu’allumer la guerre civile, qui conduira à l’anarchie et au despotisme. »
Craignait-il l’établissement d’une république aristocratique, comme Louis Blanc le fait supposer ? C’est possible ; mais il nous semble plus probable que, resté jusque-là défenseur décidé de la propriété, il craignait à ce moment, comme presque tous les Jacobins, les fureurs du peuple, ses tentatives de « nivellement des fortunes » ( « d’expropriation », dirions-nous aujourd’hui). Il craignait de voir sombrer la révolution dans des tentatives communistes. Toujours est-il qu’à la veille même du 10 août, à un moment où toute la Révolution, inachevée, arrêtée dans son élan et assaillie par mille conspirations, était remise en question, et que rien ne pouvait la sauver, sauf le renversement de la royauté par un soulèvement populaire, — Robespierre, comme tous les Jacobins, préférait maintenir le roi et sa cour, plutôt que de risquer un nouvel appel à la fougue révolutionnaire du peuple. Tout comme les républicains italiens et espagnols de nos jours, qui préfèrent un retour à la monarchie aux risques d’une révolution populaire, parce que celle-ci, nécessairement, s’inspirerait de tendances communistes.
Toujours l’histoire se répète, — et que de fois ne se répétera-t-elle pas encore, lorsque la Russie, l’Allemagne, l’Autriche vont commencer leur grande révolution !
Le plus frappant dans l’état d’esprit des politiciens de l’époque, c’est que précisément à ce moment, juillet 1792, la Révolution se trouvait menacée d’un formidable coup d’État royaliste, préparé de longue date, qui devait être soutenu par de vastes insurrections dans le Midi et l’Ouest, en même temps que par l’invasion allemande, anglaise, sarde et espagnols.
Ainsi, en juin 1792, dès que le roi eut renvoyé les trois ministres girondins (Roland, Clavière et Servan), Lafayette, chef des Feuillants et royaliste au fond, s’empressa d’écrire sa fameuse lettre à l’Assemblée législative (datée du 18 juin), par laquelle il lui offrait de faire un coup d’État contre les révolutionnaires. Il demandait ouvertement que l’on épurât la France des révolutionnaires, et il ajoutait que dans l’armée, « les principes de liberté et d’égalité sont chéris, les lois respectées, et la propriété sacrée » — pas comme à Paris, par exemple, à la Commune et chez les Cordeliers, où l’on se permettait de l’attaquer.
Il demandait — et cela donne la mesure de la réaction – que le pouvoir royal fût intact, indépendant. Il voulait « un roi révéré », — ceci, après la fuite de Varenne ! ceci, au moment même où les Tuileries préparaient une correspondance active avec l’Autriche et la Prusse, attendant d’elles sa « libération », et traitait l’Assemblée avec plus ou moins de mépris, selon la teneur des nouvelles qu’il recevait concernant les progrès de l’invasion allemande.
Et dire que l’Assemblée fut sur le point d’envoyer cette lettre de Lafayette aux 83 départements, et que seules les ruses des girondins l’empêchèrent, — Guadet prétendant que cette lettre était un faux, qu’elle ne pouvait venir de Lafayette ! Tout cela, deux mois à peine avant le 10 août !
Paris était inondé à cette époque de conspirateurs royalistes. Les émigrés allaient et venaient librement entre Coblentz et les Tuileries, d’où ils revenaient caressés par la Cour et rapportant de l’argent. « Mille tripots étaient ouverts aux conspirateurs », dit Chaumette, alors procureur de la Commune de Paris[2]. L’administration départementale de Paris qui avait dans son sein Talleyrand et La Rochefoucauld, appartenait entièrement à la Cour. La municipalité, une grande partie des juges de paix, « la majorité de la garde nationale, tout son état-major, appartenaient à la Cour, lui servaient de cortège et d’aboyeurs dans les fréquentes promenades qu’elle faisait alors (le 21 juin avait donc été oublié ?) et dans les différents spectacles », dit Chaumette.
« La maison domestico-militaire du roi, composée en très grande partie d’anciens gardes du corps, d’émigrés rentrés et de ces héros du 28 février 1791 connus sous le nom de chevaliers du poignard, indisposait le peuple par son insolence, insultait à la représentation nationale et annonçait hautement des dispositions liberticides. »
Les moines, les nonnes et l’immense majorité des prêtres se rangeaient du côté de la contre-révolution[3].
Quant à l’Assemblée, voici comment la caractérisait Chaumette : « Une assemblée nationale sans force, sans considération, divisée en elle-même, s’avilissant aux yeux de l’Europe par des débats petits et haineux, humiliée par une Cour impudente et ne répondant pas à ses mépris qu’en redoublant de bassesse auprès d’elle, sans puissance et sans volonté stable. » En effet, cette Assemblée, qui passait des heures à discuter de combien de membres seraient composées les députations envoyées au roi, et si les deux battants de la porte ou un seul leur serait ouvert, et qui en effet passait son temps, comme l’a très bien dit Chaumette, « à entendre des rapports déclamatoires, qui tous se terminaient par… des messages au roi », cette Assemblée ne pouvait être que méprisée par la Cour même.
Entre temps, tout l’Ouest et le Sud-Est — jusqu’aux portes mêmes des villes révolutionnaires, telles que Marseille, — étaient travaillés par des comités secrets royalistes, qui rassemblaient des armes dans les châteaux, enrôlaient des officiers et des soldats et se préparaient à lancer vers la fin de juillet une puissante armée marchant sur Paris, sous les ordres de chefs venus de Coblenz.
Ces mouvements dans le Midi sont si caractéristiques qu’il faut en donner, au moins, une idée générale.
- ↑ Après les décrets du 15 mars, il y eut de nombreuses réclamations. Elles ont été signalées par Doniol (La Révolution, etc., pp. 140 et suivantes) et par N. Karéiev (Les Paysans et la question paysanne en France dans le dernier quart du XVIIIe siècle, Paris (Giard), 1899, pp. 489 et suiv., et appendice no 33).
- ↑ Mémoires sur la Révolution du 10 août 1792, avec préface par F.-A. Aulard, Paris, 1893. Chaumette accuse même le directoire du département d’avoir fait venir soixante mille contre-révolutionnaires et de les avoir hébergés. S’il semble qu’il y ait eu de l’exagération dans le chiffre de soixante mille, le fait du rassemblement d’un grand nombre de contre-révolutionanaires à Paris est certain.
- ↑ Voici un fait-divers dont parlait le tout-Paris d’alors, et qui est raconté par madame Jullien : « La Supérieure des sœurs Grises de Rueil a perdu son portefeuille, qui a été trouvé et ouvert à la municipalité du lieu. Il est constaté qu’elles ont envoyé 48,000 livres aux émigrés depuis le 1er janvier. » (Journal d’une bourgeoise, p. 203.)