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filou

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Sans doute forme dialectale de fileur.
Singulier Pluriel
filou filous
\fi.lu\

filou \fi.lu\ masculin (pour une femme, on dit : filoute)

  1. (Vieilli) Voleur agissant par ruse, tricheur au jeu, personne qui abuse de la confiance.
    • Je souffre de me voir accablé d’éloges que je ne mérite pas, on me prend pour un fort, je ne suis qu’un simple filou. Je vole à droite, à gauche, je ramasse des rejets au coin des livres. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Les filous à Paris sont d'une dextérité sans égale, mais ils emploient leur adresse à vider les poches et non pas à les emplir. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 43)
    • C’était, pour la plupart, de jeunes filous experts dans l'art d’attendre, la nuit, au coin des rues, le passant titubant dont ils vidaient les poches. — (Francis Carco, Jésus-la-Caille, Troisième partie, ch. I, Le Mercure de France, Paris, 1914)
    • Voleur! Gredin! Filou! Bandit! Salopard! Elle trouve encore une quatorzaine d'autres épithètes du même tonneau. Tout en vitupérant, elle ramasse le gallinacé et l'ausculte. — (Frédéric Dard, San-Antonio : En avant la moujik, Paris : Éditions Fleuve noir, 1978, chapitre 5)
    • Il avait surpris sur le fait un filou qui avait voulu lui voler son mouchoir. — (Robert Challes, Frédéric Deloffre, Jacques Popin, Mémoires, 1996)
  2. (Par extension) Personne malhonnête.
    • Ce sont des filous qui ne pensent qu’à s’enrichir à nos dépens.
  3. (Familier) (Affectueux) Personnage espiègle ou coquin.
    • Ce Tactale était le mari de la femme-chef, la mère du Grand-Soleil ; c’était à la fois un fier filou et un gars qui avait la langue sacrément bien pendue. — (Hubert Jules Deschamps, Manon l’Américaine : ou, La vie de René des Grieux : histoire sauvage des deux mondes, Éditions Opta, 1977, page 194)
Singulier Pluriel
Masculin filou
\fi.lu\

filous
\fi.lu\
Féminin filoute
\fi.lut\
filoutes
\fi.lut\

filou \fi.lu\

  1. Qui fait preuve de filouterie.
    • Et pour mettre Karafalck à l’aise, nous tentâmes de le faire parler et à brûle-tourcoing nous lui demandâmes de but en blanc ce qu’il pensait de la guerre, s’il était pour ou s’il était contre. C’était, le lecteur s’en souviendra peut-être, une question fort à la mode à cette époque et peu de jours s’écoulaient sans qu’elle suscitât quelque débat, public ou privé. Mais nous avions, à la poser, un intérêt tout particulier : c’est que, le lecteur toujours subtil s’en est sans doute aperçu, car nous ne nous sommes pas privés, Dieu nous en garde, de jeter comme par hasard plusieurs allusions malignes, et parfois même filoutes, à la chose, c’est que, dis-je, nous étions un peu vexés d’avoir à nous compromettre en la compagnie d’un individu qui n’était même pas politiqué ; nous nous en voulions de déployer tant d’efforts pour sauvegarder la tranquillité d’un qui ne demandait rien d’autre qu’à rester à se la couler douce dans la couche de celle qu’il avait dans la peau, cependant que ses petits copains montaient la garde devant les institutions au péril de leur honneur, et qui semblait n’accorder qu’une importance restreinte, voire dérisoire, à la Liberté, à la Démocratie, aux Idéaux humains, au Socialisme et tout le tremblement. — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, 1966, pages 66-67)

Prononciation

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Références

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