y aller de
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (XVIIe siècle) Composé de y et de aller, au sens des jeux d’argent (miser) : J’y vais de cinq cents francs. Rien ne va plus.
Locution verbale
[modifier le wikicode]y aller de \i a.le də\ (se conjugue → voir la conjugaison de aller)
- (Impersonnel) Risquer, mettre en jeu.
Il y va de ma gloire, il faut que je me venge ;
— (Pierre Corneille, Le Cid, III, 4, 1637)
Et de quoi que nous flatte un désir amoureux,
Toute excuse est honteuse aux esprits généreux.Il avait empiété sur sa charge, il y allait de son honneur.
— (Louis de Rouvroy de Saint-Simon, Mémoires de Saint-Simon, Sautelet & Cie, Paris, 1829)Il y allait de la propriété, il y allait de l’indépendance, il y allait de la vie : la contestation devait être longue ; elle le fut en effet; mais vainement en chercherait-on le récit fidèle dans les historiens modernes de l’Angleterre.
— (Augustin Thierry, Dix ans d'études historiques, J.-P. Méline, Bruxelles, 1835)
- (Familier) Fournir, dépenser, participer, financièrement ou d’une autre façon. Le sens exact est précisé par le complément.
— Vous ne savez pas, vous, ce que c’est que l’envie de partir ?
— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
— Heu… il y aurait bien à dire là-dessus, et il serait peut-être excessif de prétendre que je ne souhaite pas, à de certaines heures… y aller de mon petit voyage…Tiens, môme, moi qui te parle, y a vingt-cinq piges, pour avoir offert un rouge à lèvres à une gonzesse, j’y suis allé de la voiture, six mois plus tard !
— (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 66)Bien entendu, le « fedayin » y est allé d’un chargeur complet.
— (Jean-Pierre Duval, Section Bordel - La guerre d' Algérie d'un appelé, Oranie, printemps 1958, éditions Heimdal, 1998)Mais il n’y peut rien, le flot l’entraîne, chacun y va de son histoire, c’est le chaos.
— (Julia Kristeva, L’Horloge enchantée, Fayard, 2015)Charles Maurras y va de sa petite larme en se félicitant d’une telle concorde nationale, parlant de l’avant-guerre comme d’un temps affreux où « les Français ne s’aimaient pas ».
— (Jean-Yves Le Naour, 1914-1918. L'intégrale, Perrin, 2018)
- Utiliser une expression de manière significative.
En juin puis en septembre, les réseaux de télévision français ont diffusé en direct les cérémonies marquant l'accession et les funérailles d'Élisabeth II, les animateurs y allant de « la Queen » comme si elle était reine de France.
— (Jocelyn Coulon, Ma France, Éditions La Presse, Montréal, 2023, page 77)
Notes
[modifier le wikicode]Attention à ne pas confondre y aller de avec en aller de, qui exprime une comparaison, et intervient toujours dans des formules comme il en va de... comme de..., il en va de même, ou il en va tout autrement[1].
- Il y va de mon honneur ! signifie Mon honneur est en jeu !, Je défends mon honneur !
- Le prix du gaz augmente. Il en va de même du prix du pétrole., c'est-à-dire que le prix du pétrole augmente aussi.
- Il en va de mon honneur comme du tien., c'est-à-dire que ce qui vaut du mien vaut du tien, ce qui s'applique à l'un s'applique à l'autre, par exemple : les deux ont été restaurés par nos aveux.
Dérivés
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]- Persan : مایه گذاشتن از (fa)
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- « aller », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ Académie française : Il en va de pour Il y va de