Cette interview de l'auteur Alexandre Dumas Père vous est servie en 1 acte, 4 scènes, bien cuites, dorées au four, et servies avec un bon vin.
Acte premier
Scène première
Sont en scène
l'Interviewer,
Alexandre Dumas père (ADP),
Alexandre Dumas fils (ADF).
Au milieu de la scène une table basse avec dessus 2 tasses à café, 2 chaises de style ancien, Alexandre Dumas Père est debout à côté de la chaise gauche. La porte d'entrée se trouve côté cour. Côté jardin, des jouets éparpillés, près desquels se tient Alexandre Dumas Fils, l'Interviewer est assis sur la deuxième chaise. Une pendule près de la porte indique 3 heures moins 5. Au loin, le clocher de la cathèdrale de Dunkerque.
Alexandre Dumas commence en ayant un air dramatique.
Interviewer : Alexandre, bonjour, et merci de me recevoir. Je suis aujourd'hui chez vous pour que nous puissions parler des nouvelles aventures de vos
quatre chenapans. Alors, en cette bonne vieille ville de Dunkerque, où vous passez agréablement vos vacances en famille avec votre fils, vous aimez à y boire un bon pastis, avec un bon sandwich, profitant du bon air gracieux et détendu de
Dunkerque. Alors Alex... Je peux... vous... t'appeler Alex ? Oui, je pense que ça ne te pose pas plus de problème que ça ! Ho mais qui va là ! Ca ne serait pas le jeune Alex Dumas Fils.
Petit con que ton père t'appelle si je ne m'abuse ? Mais dis donc ! Tu as bien grandi depuis la dernière fois ! Tu es un sacré jeune homme ! Hmmm ?
ADF : J'ai 84 ans fieffé connard !
Interviewer : Gouzi gouzi gouzi ! Ho mais il est mignon... il est mi-gnon! Roh! Mais il est à toi ce nombril ? Ha! Prrrrrrtt!! Ho mais tu marches sur tes 2 jambes, et tu t'exprimes comme un GRAND GAR-ÇON ! Ha c'est papa qui doit être fier ! Hein papa ! Ha ça doit être un papounet ton papa !? Ha mais...attention à toi ! Tu vas tomber ! Ho ! Mais il ne bouge plus... ho... il est mort...De toutes façons c'est pas la première fois que ça lui arrive.
ADP : Oui ? Qu'ouïs-je ? Mon amour, ma dulcinée ? Mon cœur, ma poutre apparente ? Mon colibri, mon armoire à glace ? Ha ! Vous voilà enfin, je ne vous attendais plus ! Asseyez vous donc, et prenez un peu de café, il ne fait plus très bon depuis qu'il a arrêté de pleuvoir, le temps s'est rafraîchi, et la pendule s'est arrêtée sur trois heures moins cinq, c'était il y a un an... oui un an déjà. D'ailleurs, il n'y a plus de temps a perdre, si vous voulez bien nous remettrons cette interview à plus tard, je dois aller chercher mon fils à la crèche.
Scène deuxième
Les mêmes, au loin l'on voit toujours Dunkerque et sa cathédrale.
Ah la joie transpire dans Dunkerque et Alexounet !
ADP : Ha ! Conscience faible ! Ressort de l'incertitude ! Je n'ai plus rien ! Me voilà bien acquis ! Je ne profite jamais moi, non jamais ! Toujours les autres ! Ha L'enfer ! Hadès ! Dis à Cerbère de me laisser passer, Ragnarock est là, je te conduis au combat ! Thor, Albathor te combattront ! Tu connais l'issue finale ! 1-0 ! Balle au centre ! Monsieur Bayrou à vous la parole !Je la tiens toujours, moi ! Ho oui, tiens la moi fort!
ADF : Gagaga ui paga dagna paga.
Interviewer : Insolite rencontre entre l'auteur de ce fiasco mémorable que sont les
4 mousquetaires. Je n'ose m'exprmier devant cet illustre
écrivain. Il semble enveloppé d'une telle aura de tranquillité et d'assurance, je suis ému jusqu' à la moelle. Mais, lui que diable ! Que fait-il ? Il est en train de s'étouffer avec son joujou ! Ho Dieu, avant il n'avait que 4 ans, par contre maintenant il est mort.
ADP : Non ! Hadès pourquoi le prends-tu en cet âge si retenu par la sénilité et le fracas des souvenirs qui le hantent ? Prends-le donc, tiens! Qu'il ne cherche par le Styx à s'enfuir et à revenir, je ne pourrais supporter ! Non ! Que ne pars-tu mon enfant, mon aîné, mon ailleul. La
poursuite du temps ne peut se faire sans toi. Le chemin que tu m'as montré, les pas dans lesquels je marchais, quand je me tenais avec mes jeunes doigts pottelés par l'usure de la force, quand je faisais mes premier pas. Je ne reverrai plus l'image de ce vieillard souriant, ébourriffé et bouffi par la vigorité de son âge, toujours premier à tous les concours. Toujours premier pour me soutenir dans mes épreuves, et dans les moments joyeux. Tu étais tout. Tu seras partout.
Interviewer : Bonjour monsieur Dumas Père, c'est un honneur que de pouvoir enfin vous rencontrer. J'aimerais pouvoir commencer mon interview mais vu les horaires du métro je préfère partir, votre horloge indique qu'il sera bientôt 3 heures, ce qui est tôt pour la journée, mais tard pour un interviewer se couchant d'habitude tôt en soirée. Mes amitiés à vos entrailles.
Scène troisième
Les mêmes, nous sommes au Mexique.
Ah Ah! On rigole bien au Mexique ! Sauf Alexandre.
ADF : Père, je voulais vous prévenir d'un affreux
présage que mon
oracle personnel m'a fait entrevoir. Ne vous détournez pas de mon regard, il y a des choses bien plus horribles en ce monde qui valent la peine d'être vécues. C'en est assez de la modestie que je tiens à l'égard de ma propre vie vis à vis de la vôtre. Cela fait maintenant 3 mois que je connais la nouvelle mais que je me tarde à vous livrer... Haaaa Rosebud.
Interviewer : Donc, votre oeuvre, qui se conclut pour l'instant sur cette magnifique typographie de 4 kilos, vous permet de vivre à vos aises, n'est-ce pas ?
ADP : Mon fils, lui, par contre, il en est mort. Cela fera bientôt 1 mois. J'en suis toujours dévasté.
Interviewer : Encore merci pour cet entretien. J'espère vous revoir en aussi bonne forme la prochaine fois.
Scène finale
Les mêmes, New york en arrière-fond.
Alex interprète l'air ravagé par l'alcool
Interviewer : Et votre livre, Vingt ans après, vous pouvez nous en parler un peu?
ADF : Père, je vais me marier, mais avant je souhaiterais m'entretenir d'un sujet préoccupant.
ADP : Une autre tasse de café ?
ADF : Père, j'en ai fini, le mot qui me manquait n'était rien d'autres que...
Interviewer : Ah ! vous me ferez bien plaisir !
ADP : Sans sucre, et peu de lait comme le premier ?
ADF : Papounet ! Dis ! Dis papa ! Papa ! Papa ! Papa !
Interviewer : Je ne bois que du thé d'habitude, alors comprenez que j'hésite.
ADP : Ha ! dès que celui-ci partira à toi pour léternité et à jamais mon chagrin et mes larmes. Enfin, et l'heure tourne, il est bientôt 3 heures.
Interviewer : Bonjour Alex !
ADP : Soyez le bienvenu, mon fils est mort, n'y prêtez pas attention, il fait juste son intéressant.
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