Westland Lynx
Lynx | ||
Lynx de la marine française le 14 juillet 2004. | ||
Rôle | Hélicoptère de transport et de lutte anti-sous-marine | |
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Constructeur | Westland Helicopters et Aérospatiale | |
Premier vol | ||
Mise en service | 1977 | |
Date de retrait | Toujours en service Septembre 2020 pour la version française |
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Nombre construit | 409 | |
Équipage | ||
2 pilotes (plus un opérateur de spécialité Elbor en France sur la version MK4) | ||
Motorisation | ||
Moteur | Rolls-Royce Gem 42-1 | |
Nombre | 2 | |
Type | Turbine | |
Puissance unitaire | 1 014 ch | |
Nombre de pales | 4 | |
Dimensions | ||
Diamètre du rotor | 12,80 m | |
Longueur | 13,33 m | |
Hauteur | 3,67 m | |
Masses | ||
À vide | 3 291 kg | |
Maximale | 5 330 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 324 km/h | |
Plafond | 2 700 m | |
Vitesse ascensionnelle | 606 m/min | |
Distance franchissable | 545 km | |
Distance de convoyage | 1 045 km | |
Armement | ||
Externe | 4 missiles Sea Skua ou 2 torpilles ou 2 charges de profondeur 8 missiles TOW ATGM ou 2 paniers à roquettes de 70 mm ou deux canons de 20 mm Sur la version française, le Lynx MK4 est équipé de 2 Mk 46, puis une torpille MU90 |
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Le Lynx est un hélicoptère conçu par Westland Helicopters et produit conjointement avec Aérospatiale.
Historique
[modifier | modifier le code]L'origine de la collaboration remonte à un contrat franco-britannique signé en [1].
Son premier vol a eu lieu le . Prévu à l'origine pour un usage civil et un usage naval, ses caractéristiques ont ensuite intéressé les milieux de la défense britannique. Des versions pour l'armée de terre et la marine ont ainsi été développées. Opérationnel à partir de 1977, il a été par la suite adopté par plus d'une douzaine d'autres nations.
Piloté par Rox Moxam en 1972, le Lynx a battu le record de vitesse sur 15 et 25 kilomètres à 321,74 km/h. Peu après, il a également réalisé le plus rapide circuit fermé de 100 kilomètres à une vitesse moyenne de 318,504 km/h.
Le Lynx a connu une brillante carrière commerciale. Les accords initiaux prévoyaient 55 Lynx pour les armées françaises et 190 pour les forces britanniques. 369 seront finalement construits dans le cadre de l’accord (moins 15 pour la France, plus 28 pour le Royaume-Uni et moins 54 à l'exportation)[2].
La British Army a commandé dans les années 1970 100 Lynx AH Mk.1 (modèle d'attaque) destinés à plusieurs rôles, dont le transport tactique, l'escorte, la lutte antichars (armé de huit missiles TOW), la reconnaissance et l'évacuation. Un système Marconi Elliot AFCS a été adapté sur le Lynx afin d'assurer une stabilisation automatique sur trois axes.
En France, le Lynx MK4 était principalement spécialisé dans la lutte anti-sous-marins. Pour cela, il est équipé d'un sonar actif DUAV 4 à immersion variable. Il peut effectuer trois à quatre cycles de recherche sonar par heure, chacun étant décomposé comme suit :
- mise en stationnaire de l'hélicoptère ;
- descente du sonar trempé DUAV 4 via le treuil ;
- émission-réception sonar à faible profondeur ;
- analyse des conditions bathythermiques ;
- poursuite de la descente du sonar trempé selon les résultats de l'analyse bathythermique jusqu'à une profondeur maximale classifiée mais estimée à plus de 100 m ;
- émission-réception avec analyse d'une colonne d'eau de 2 à 3 km de rayon ;
- remontée du sonar ;
- déplacement vers une autre zone de recherche.
Une mission type à 20 nautiques du bâtiment porteur permet d'effectuer sept à huit cycles en deux heures[3]. L'hélicoptère peut mettre en œuvre deux torpilles Mark 46 pour attaquer le sous-marin.
Le Lynx, de par sa modularité, permet de remplir d'autre missions. Entre autres :
- la lutte anti-navire : dans cette version, le Lynx est équipé d'une caméra FLIR ainsi que d'un kit de combat TITUS ;
- l'action de vive force : pour cette mission, l'équipage est renforcé par des commandos Marine ou des membres du GIGN selon la mission et/ou le théâtre des opérations. Un désignateur et un tireur d'élite sont ainsi embarqués. Le Lynx peut être équipé d'une arme automatique de sabord de calibre 7,62 mm : l'AANF-1. Le Lynx est compatible avec les équipements JVN ;
- la recherche et sauvetage sont effectués avec un plongeur embarqué. Les équipements mis en œuvre à bord sont la civière, la billy pugh, la sangle pour naufragé ;
- les différentes missions de servitude et logistique : transport de charges, personnes VIP…
Le Lynx a donc été un hélicoptère très polyvalent. Il est désormais remplacé par le NH90 NFH Caïman dans la marine française, son retrait a eu lieu le [4].
Dans les années 2010, 62 exemplaires du AgustaWestland AW159 Wildcat[5] (« Future Lynx ») ont remplacé les anciens modèles dans les forces britanniques.
Engagements
[modifier | modifier le code]Dans l'armée britannique, le Lynx figure dans le Army Air Corps (AAC) et le Fleet Air Arm (FAA) avec 119 exemplaires en service en 2006. Les versions du Lynx AH.7 et AH.9 opèrent dans l'AAC en tant qu'hélicoptère d'attaque. Dans le FAA, le Lynx AH.7 fait office d'hélicoptère d'attaque/utilitaire en support des Royal Marines alors que le Lynx HMA.8 est équipé de missiles Sea Skua anti-navires et de torpilles Stingray pour la lutte anti-sous-marine. La Royal Navy qui les a remplacés par des Wildcat les retire du service le [6].
Le premier engagement du Lynx par le Royaume-Uni a eu lieu durant la guerre des Malouines. Trois appareils furent détruits, mais aucun en combat. Plus important, l'engagement du Lynx HMA.8 durant la guerre du Golfe en 1991 a eu un effet dévastateur sur la marine irakienne. Le Lynx a également servi d'hélicoptère de transport de troupes à l'armée de terre durant ce conflit.
Dernièrement, il est intervenu en mission lors de l'invasion de l'Irak en 2003.
Modèles
[modifier | modifier le code]- Westland WG.13 : Prototype ayant volé la première fois le .
- Lynx AH.1 : Première production pour l'AAC, avec plus de 100 appareils construits. Utilisé pour des fonctions diverses comme les manœuvres et l'assaut, l'escorte, la frappe anti-char (armé de 8 missiles TOW), la reconnaissance et l'évacuation.
- Lynx AH.1GT : Adaptation du AH.1 pour l'armée britannique.
- Lynx HAS.2 : Première production pour la marine britannique et l'Aéronautique navale française. Dans sa version anti-sous-marine, il est équipé de 2 torpilles ou charges sous-marines, et d'un sonar. Dans sa version surface, il est armé de 4 missiles Sea Skua (marine britannique) ou de 4 missiles AS.12 (Aéronautique navale).
- Lynx HAS.3
- HAS.3 GM : 19 hélicoptères modifiés pour leur usage par la Royal Navy dans le golfe Persique.
- HAS.3 ICE : 2 hélicoptères pour la Royal Navy pour les interventions en Arctique.
- HAS.3 : Version améliorée pour la Royal Navy.
- HAS.3S : Version améliorée pour la Royal Navy.
- Lynx HAS.4 : Version améliorée pour l'aéronavale.
- Lynx HAS.2 (FN) : Version française du HAS.2 pour l'aéronavale.
- Lynx AH.5 : Version améliorée pour l'AAC.
- Lynx AH.7 : Version d'attaque pour l'AAC.
- Lynx HMA.8 Super Lynx : Version améliorée pour l'attaque navale.
- Lynx AH.9 Battlefield Lynx : Version terrestre du précédent pour l'armée de terre britannique.
- Lynx Mk.21 : Version d'exportation du HAS.2 pour le Brésil.
- Lynx Mk.22 : Version jamais produite du HAS.2 pour l'Égypte.
- Lynx Mk.23 : Version d'exportation du HAS.2 pour l'Argentine.
- Lynx Mk.24 : Version jamais produite du HAS.2 pour l'Irak.
- Lynx Mk.25 : Version d'exportation du HAS.2 pour les Pays-Bas, aussi nommée UH-14A par l'armée néerlandaise.
- Lynx Mk.24 : Version jamais produite du HAS.2 pour l'Irak.
- Lynx Mk.27 : Version d'exportation du HAS.2 pour les Pays-Bas, aussi nommée SH-14B par l'armée néerlandaise.
- Lynx Mk.28 : Version d'exportation du AH.1 pour la police d'État du Qatar.
- Lynx Mk.80 : Version d'exportation du HAS.2 pour le Danemark.
- Lynx Mk.81 : Version d'exportation du HAS.2 pour les Pays-Bas, aussi nommée SH-14C par l'armée néerlandaise.
- SH-14D : Version améliorée pour les Pays-Bas.
- Lynx Mk.82 : Version jamais produite pour l'Égypte.
- Lynx Mk.83 : Version jamais produite pour l'Arabie saoudite.
- Lynx Mk 84 : Version jamais produite pour le Qatar.
- Lynx Mk 85 : Version jamais produite pour les Émirats arabes unis.
- Lynx Mk.86 : Version d'exportation du HAS.2 pour la Norvège.
- Lynx Mk.87 : Version d'exportation sous embargo du HAS.2 pour l'Argentine.
- Lynx Mk.88 : Version d'exportation pour l'Allemagne.
- Lynx Mk.89 : Version d'exportation pour le Nigeria.
- Lynx Mk.90 : Un hélicoptère exporté au Danemark.
- Super Lynx Mk.95 : Version d'exportation du HAS.8 pour le Portugal.
- Super Lynx Mk.99 : Version d'exportation du HAS.8 pour la Corée du Sud.
- Super Lynx Mk.130 : Version d'exportation pour l'Algérie
- Battlefield 800 : Projet abandonné en 1992.
- Super Lynx 300
- AW159 Wilcat (anciennement Futur Lynx) (premières livraisons en 2011)
Note :
- HMA signifie Helicopter, Maritime Attack, soit en français : hélicoptère maritime d'attaque.
- HAS signifie Helicopter, Anti-Submarine, soit en français : hélicoptère de lutte anti-sous-marine.
- AH signifie Attack Helicopter, soit en français : hélicoptère d'attaque.
Pays utilisateurs
[modifier | modifier le code]- Royaume-Uni
- Afrique du Sud
- Force aérienne sud-africaine - 4 Super Lynx 300 pour usage sur les corvettes de classe Valour ;
- Algérie
- Forces navales algériennes - 6 appareils pour le 560e escadron d'hélicoptères de recherche et de sauvetage de la marine algérienne, acquisition en 2012[7];
- Allemagne
- Force d'aviation navale allemande - 12 appareils commandés en 1981 pour usage sur des frégates ;
- Brésil
- Aviation navale brésilienne - 8 appareils progressivement portés au standard Super Lynx Mk21B à partir de 2018[8].
- Corée du Sud
- Danemark
- Malaisie
- Oman
- Portugal
- Escadron d'hélicoptères de la Marine portugaise - Utilisés sur les frégates de classe Vasco da Gama ;
- Thaïlande
Anciens utilisateurs
[modifier | modifier le code]- Royaume-Uni
- Argentine
- France
- Aéronautique navale française - 26 livrés à partir de 1979, retirés du service le [9],[10].
- Nigeria
- Norvège
- Pakistan
- Pays-Bas
- Aéronautique navale néerlandaise : 6 appareils « Search and Rescue » et 18 modèles de lutte anti-sous-marine ;
Appareils similaires
[modifier | modifier le code]Galerie
[modifier | modifier le code]-
Un Lynx décollant de l'Ouragan
-
Remplacement d'une turbine d'un des deux Lynx du Lamotte-Picquet
-
Un Lynx armé d'une torpille Mark 46
-
Un Lynx de l'aéronavale française
-
Un Lynx de la frégate française Lamotte-Picquet survolant les îles Mascali
-
Un Lynx appontant sur la frégate Latouche-Tréville
-
Deux Westland Lynx HMA8 WG-13 de la Royal Navy Black Cats, 2010
-
Westland Lynx Flottille 34F
-
Westland Lynx 815 naval Air Squadron
-
Westland Lynx Army Air Corps
-
Westland Lynx Danemark marine
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « L’Anglo-French Helicopter Agreement, ou quand Britanniques et Français révolutionnèrent le monde des voilures tournantes », (consulté le ).
- Armement et Ve République : Fin des années 1950, fin des années 1960, CNRS Editions, , 576 p. (ISBN 978-2-271-06011-2), p. 151
- « Des hélicoptères à bord des navires de combat », SUB-MARINE, no 9, , p. 23
- « Marine nationale : Spécialistes de la lutte anti-sous-marine, les hélicoptères Lynx ont tiré leur révérence », sur Zone Militaire, (consulté le ).
- (en) « Wildcat | Maritime attack helicopter », sur www.royalnavy.mod.uk, Royal Navy (consulté le )
- « Le 31 mars, les Lynx de la Royal Navy tirent leur révérence », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr (consulté le )
- « La Deutsche Marine formera des marins algériens », sur Zone Militaire, (consulté le )
- Pascal, « Modernisation des Super Lynx brésiliens ! », sur avia news, .
- « Le Lynx quitte le bord »
- « Marine nationale : Spécialistes de la lutte anti-sous-marine, les hélicoptères Lynx ont tiré leur révérence »
Complément
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le Lynx, sur le site de la Marine nationale.
- Le Lynx, sur le site NetMarine.
- Super Lynx 300, sur le site de Leonardo
- WG-13 Lynx de l'Aéronautique navale, histoire, missions, photos, caractéristiques.
- (fr) Hélicoptère Westland Lynx sur DéfPédia.com - informations, vidéos, photos, maquettisme, etc.