Victor Mottez
Naissance | |
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Décès |
(à 88 ans) Bièvres |
Sépulture |
Cimetière de Bièvres (d) |
Nom de naissance |
Victor-Louis Mottez |
Nationalité | |
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Fratrie | |
Enfant |
Henri-Paul Mottez (en) |
Mouvement | |
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Maîtres | |
Distinction |
Ulysse (d) |
Victor-Louis Mottez, né le à Lille et mort le à Bièvres, est un peintre français.
Il s'est illustré dans le renouveau de l'art de la fresque au XIXe siècle.
Il est également connu comme le traducteur du traité de l’Art de Cennino Cennini, traduction pour laquelle Auguste Renoir lui rendit hommage en le qualifiant d’un des élèves préféré d’Ingres.
Biographie
[modifier | modifier le code]Le père de Victor Mottez avait la passion de l'art et peignait lui-même. Envoyé quelques années en pension à Paris, il fut rappelé à cause du mauvais état des affaires de son père et ses études en furent écourtées. Il suivit des cours à l'école de dessin de Lille, et travaillait sous la direction de son père ou des amis peintres de celui-ci, comme Édouard Liénard, ancien élève de Jacques-Louis David. Il repartit à Paris en 1828-1829 pour entrer à l'École des beaux-arts où il étudia d'abord sous la direction de François-Édouard Picot, puis comme élève libre de Jean-Auguste-Dominique Ingres.
La révolution de 1830 fut vécue comme une catastrophe par cette famille très religieuse et dévouée aux Bourbons. Victor Mottez fut alors de nouveau rappelé à Lille par son père. Marié peu de temps après, il fit de nombreux voyages, dont le plus long et le plus important en Italie, dont il considérait les grands peintres comme des maîtres absolus. À Rome, il retrouva Ingres, qui l'aimait beaucoup et le conseilla souvent. De cette époque datent Le Christ au Tombeau (église Sainte-Catherine de Lille) et Le Martyre de saint Étienne (église Saint-Étienne de Lille).
Mottez se prit de passion pour l'art de la fresque lors de ce voyage en Italie et, ayant exécuté un portrait de sa femme Julie, il le montra à Ingres qui fit détacher la fresque du mur. Celle-ci a plus tard été donnée au musée du Louvre par les deux fils de l'artiste.
Rentré en France en 1838, il s'installa à Paris. Il exposa au Salon et se tourna de plus en plus vers l'art de la fresque, à sujets notamment religieux. Il traduisit le Il Libro dell'arte (Traité des arts) de Cennino Cennini, peintre florentin du XIVe siècle, et en retint les techniques. Ses œuvres pour l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois dans les années 1840, et de Saint-Séverin dans les années 1850) sont ses plus remarquables, admirées par Ingres et Eugène Delacroix. Mais en raison de l'hostilité d'une partie du clergé, des matériaux, des murs salpêtrés et de la négligence de la Ville de Paris, elles n'ont pas résisté au temps — elles étaient déjà détériorées au XIXe siècle — et sont aujourd'hui en grande partie effacées, sauf le Saint Martin découpant son manteau de Saint-Germain-l'Auxerrois. Les cartons conservés[Où ?] de l'artiste nous laissent une idée de leur aspect original.
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Le Christ au Tombeau (1838), Lille, église Sainte-Catherine
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Saint Martin découpant son manteau, fresque, Paris, église Saint-Germain-l'Auxerrois
Dans ces mêmes années, il fréquenta le salon des Bertin, côtoya les plus grands écrivains et artistes[1]. Il fit pour ce salon deux fresques qui furent détruites en 1854. Après la révolution française de 1848, Victor Mottez partit en Angleterre, où il peignit de nombreux portraits de nobles et de personnalités britanniques, mais aussi celui du ministre exilé François Guizot, exposé au Salon de la Royal Academy à Londres. Revenu en France en 1853, il œuvra ensuite à l'église Saint-Sulpice, au début des années 1860, avec Delacroix, où leurs styles très opposés illustrent la lutte des visions classique et romantique. Maurice Denis considérait ces fresques de Saint-Sulpice (un autre Saint Martin) comme « inoubliables »[réf. nécessaire].
Victor Mottez fut un excellent portraitiste durant toute sa carrière, et c'est ce qu'il fit essentiellement durant ses dernières années d'activités. On lui doit aussi des vitraux de l'église Saint-Maurice de Lille.
Famille
[modifier | modifier le code]Victor Mottez se maria trois fois, la première avec Julie Odevaere, parente d'un peintre et par sa mère d'une famille d'artistes belges. Elle est connue par des portraits à l'huile ou à la mine de plomb par Ingres et Chassériau, par la fresque réalisée par son mari en Italie (conservée au musée du Louvre) et par plusieurs portraits à l'huile que les fils de l'artiste ont déposés à Paris au Petit Palais et au palais des Beaux-Arts de Lille.
Le deuxième mariage de Mottez eut lieu en Angleterre avec Georgiana Page, de laquelle naquit un fils, le peintre Henri-Paul Mottez (en) (1855–1937)[2], mort sans descendance.
La troisième épouse de Mottez lui donna un autre fils, le contre-amiral Jean Mottez (1866-1942), qui fut directeur du personnel militaire de la Flotte, commandant des écoles de Méditerranée et sous-chef d'état-major général de la Marine. C'est de l'amiral Mottez que sont issus les nombreux descendants du peintre.
Œuvres
[modifier | modifier le code]Peinture murale et fresque
[modifier | modifier le code]- Portrait de Julie, 1837, fresque exécutée à Rome, Paris, musée du Louvre.
- Fresques de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris, 1839 à 1847.
- Chapelle Saint-François-de-Salles, Apothéose de saint François de Sales, 1853-1857, Paris, église Saint-Séverin.
- Chapelle Saint-Martin, 1859-1863, Paris, église Saint-Sulpice.
- La Chasse et la Pêche, vers 1865, Londres, salon de M. Page.
- Décor du salon d'Urbain le Thierry, à Lille, redécouvert en 2010 et classé monument historique.
- Décor pour M. Bayard[Où ?][réf. nécessaire].
- Décor réalisé vers 1880 avec Amaury-Duval à Ballée au château des Linières.
Portrait
[modifier | modifier le code]- Maria dite Lilie et Louise Mottez, vers 1833-1834, sœurs du peintre, localisation inconnue[réf. nécessaire].
- Portrait de Madame Mottez, 1836 ou 1837, fresque, Paris, musée du Louvre[3].
- Portrait de Julie Mottez, 1840, huile sur toile, 125 × 105,5 cm, Lille, palais des Beaux-Arts.
- Mme Armand Bertin, 1843, Salon de 1845, localisation inconnue[réf. nécessaire].
- François Guizot à Londres, 1849, Salon de la Royal Academy de 1849 et Salon de Paris de 1853, localisation inconnue[réf. nécessaire].
- Famille de Bully, localisation inconnue[réf. nécessaire].
- Mme André Charvet, née Catherine Févez, dite La Dame en bleu, Paris, collection particulière de la descendance de Mme Charvet[réf. nécessaire].
- La Duchesse d'Aumale et son fils, 1851, Chantilly, musée Condé.
- Portrait du duc d'Aumale à Twickenham, 1853, Chantilly, musée Condé
- Portrait de Blanquart-Evrard, vers 1859, huile sur toile, 113 × 95 cm, Lille, palais des Beaux-Arts[4].
- Portrait d'Henry Mottez enfant, huile sur bois, Paris, musée du Louvre[5].
- Portrait de Louis Screpel, Roubaix, La Piscine[6].
- Portrait de Cécile Florin, localisation inconnue[réf. nécessaire].
Peinture d'histoire
[modifier | modifier le code]- Judith tenant la tête d’Holopherne, 1852, musée des Beaux-Arts de Rennes
- Phryné devant l'aréopage, Salon de 1859, huile sur toile, 80 × 100 cm, Dijon, musée des Beaux-Arts.
- Zeuxis choisissant un modèle pour Hélène, 1859, Chantilly, musée Condé
- La Résurrection des Morts, 1870, Lille, palais des Beaux-Arts.
- Médée, musée des Beaux-Arts de Blois.
- Ulysse et les sirènes, musée des Beaux-Arts de Nantes.
Cartons de vitraux
[modifier | modifier le code]- En collaboration avec le maître verrier lillois Charles Gaudelet[réf. nécessaire].
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Portrait de Madame Mottez (1836 ou 1837), fresque, Paris, musée du Louvre.
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La Résurrection des morts (1870), Lille, palais des Beaux-Arts.
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Médée, musée des Beaux-Arts de Blois.
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Ulysse et les sirènes, musée des Beaux-Arts de Nantes.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Il existe une esquisse d'un portrait de Victor Hugo[Où ?].
- Fiche d'identité d'Henri Mottez sur IdRef.
- « Madame Mottez », notice sur cartelfr.louvre.fr.
- « Portrait de Blanquart-Evrard », sur Palais des Beaux-Arts de Lille (consulté le ).
- « Henri Mottez enfant », notice sur art.rmngp.fr.
- roubaix-lapiscine.com.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Giard, Victor Mottez, Lille, 1934.
- Hippolyte Verly, Essai de biographie lilloise contemporaine, 1800-1869 : augmenté d'un supplément et accompagné de notes historiques et bibliographiques, Lille, Six-Horemans, coll. « Leleu, libraire, rue du curé Saint-Etienne, 11 », , 250 p. (lire en ligne), p. 172 et s..
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Victor Mottez » sur la base Joconde.
- « Victor Mottez. Un peintre lillois aux multiples facettes. Actes du colloque Victor Mottez » sur lillesimplement.fr/.
- Catherine Guillot, « Redécouverte à Lille d’un décor peint à fresque par Victor-Louis Mottez : un jalon important dans la peinture décorative du XIXe siècle et du « premier XXe siècle » », In Situ, mis en ligne le .
- Peintre français du XIXe siècle
- Peintre fresquiste français du XIXe siècle
- Élève de l'École des beaux-arts de Lille
- Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts au XIXe siècle
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Naissance en février 1809
- Naissance à Lille
- Décès en juin 1897
- Décès dans l'Essonne
- Décès à 88 ans
- Personnalité inhumée dans l'Essonne