Cursive romaine
Cursive romaine | |
Morceau de papyrus comportant des extraits de discours prononcés au Sénat, sans doute sous le règne de Claude (entre 41 et 54) | |
Caractéristiques | |
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Direction | Gauche à droite |
Historique | |
Époque | Antiquité et Haut Moyen Âge |
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La cursive romaine (ou cursive latine) est une forme d'écriture manuscrite pratiquée dans la Rome antique et, jusqu'à une certaine époque, au Haut Moyen Âge. Sous ce terme, il faut distinguer deux écritures différentes : l'ancienne cursive et la nouvelle cursive commune.
L'ancienne cursive
[modifier | modifier le code]L’ancienne cursive, aussi appelée cursive majuscule et cursive capitalis, était l’écriture employée quotidiennement pour écrire des lettres, pour dresser des reconnaissances de dettes entre commerçants ou particuliers, pour la prise de notes par les écoliers apprenant l’alphabet latin, et même pour les ordres donnés par les empereurs. Pour les écritures plus formelles, on utilisait rarement la capitale romaine dite aussi quadrata, plus généralement la rustica, une évolution plus souple de la capitale, mais la cursive permettait d’écrire plus rapidement. D’un emploi déjà courant au Ier siècle avant Jésus Christ, elle est certainement apparue bien plus tôt, puisque dès le IIe siècle av. J.-C., le dramaturge Plaute, dans son Pseudolus, tourne en dérision cette écriture dépourvue de norme :
Calidorus: Cape has tabellas, tute hinc narrato tibi quae me miseria et cura contabefacit. |
Calidorus: Lis ce mot, vois quel malheur et quelle peine m’accablent... (Plaute, Pseudolus, 21-30) |
L'ancienne cursive emploie des ligatures, on n’insérait pas d’espace typographique entre les mots, et certaines lettres sont pour nous méconnaissables: le « a » ressemble un peu à notre « r » minuscule, « b » et « d » sont pratiquement indiscernables, le « e » a la forme d’une équerre, le « r » et le « t » sont très proches, et le « v » est réduit à un accent au lieu de reposer sur la ligne d’écriture[2].
La nouvelle cursive romaine
[modifier | modifier le code]L'origine de la nouvelle cursive, aussi appelée cursive minuscule ou cursive tardive, est contestée[3],[4]. L'école française, avec Jean Mallon, pense que la nouvelle cursive est un autre dérivé de la capitale romaine. Elle fut employée du IVe siècle au VIIe siècle de notre ère.
L'onciale et la demi-onciale sont presque certainement nées de cette écriture également, car les lettres a, g, r, et s y prennent des formes remarquablement voisines[5].
La nouvelle cursive a influencé non seulement le développement de l’écriture onciale, mais est aussi l'origine commune des écritures dites « nationales » qui sont des évolutions séparées de celle-ci : écritures dites « mérovingienne » en Francie, « wisigothique » dans la péninsule Ibérique, « insulaire » dans les îles Britanniques.
Notes
[modifier | modifier le code]- tablettes de Vindolanda
- Inscriptions de Vindolanda page 2 page 3 References Tablettes de Vindolanda.
- S. Hornsjöj-Möller, « Die Beziehung zwischen der älteren und der jüngeren römischen Kursivschrift », Aegyptus, 60 (1980), p. 161-223.
- T. De Robertis, « La scrittura romana », Archiv für Diplomatik, 50 (2004), p. 220-246.
- Les manuscrits de Vindolanda : contexte historique.
- (en) La cursive latine expliquée par l'université du Michigan Collection de papyrus latins
Pour en savoir plus
[modifier | modifier le code]- Catherine Salles, Lire à Rome, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », , 315 p. (ISBN 2-228-88808-7, présentation en ligne)
- Jan-Olaf Tjäder, Die nichtliterarischen lateinischen Papyri Italiens aus der Zeit 445-700 (Lund, 1955)
- Tablettes de Vindolanda sur le site du Centre for the Study of Ancient Documents de l’université d’Oxford.
- Vindolanda: des manuscrits latin d'époque...
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Roman cursive » (voir la liste des auteurs).
- Claude Mediavilla, Calligraphie, Édition de l’Imprimerie nationale