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Émile Borel

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Émile Borel
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Émile Borel (1932)

Naissance
Saint-Affrique (Aveyron)
Décès (à 85 ans)
14e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Français
Domaines théorie des fonctions et des probabilités
Institutions Faculté des sciences de Paris
Formation École normale supérieure
Directeur de thèse Gaston Darboux
Étudiants en thèse Robert Deltheil, Henri Lebesgue, Paul Montel, Georges Valiron
Renommé pour Théorie de la mesure, Théorie des probabilités
Distinctions Médaille d'or du CNRS

Émile Borel
Fonctions
Ministre de la Marine

(7 mois et 11 jours)
Président du Conseil Paul Painlevé
Gouvernement Painlevé II
Prédécesseur Jacques-Louis Dumesnil
Successeur Georges Leygues
Député français

(11 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 11 mai 1924
Réélection 29 avril 1928
1er mai 1932
Circonscription Aveyron
Législature XIIIe, XIVe et XVe (Troisième République)
Groupe politique RRRS (1924-1928)
IDG (1928-1932)
PRS (1932-1936)
Successeur Emmanuel Temple
Maire de Saint-Affrique

(2 ans)
Prédécesseur Georges Caussat
Successeur Ernest Cavallier

(12 ans)
Prédécesseur Alfred Reynès
Successeur André Cagnard
Biographie
Conjoint Camille Marbo
Résidence Aveyron

Émile Borel Écouter, né à Saint-Affrique le et mort à Paris le , est un mathématicien français, professeur à la Faculté des sciences de Paris. En tant que mathématicien, il est connu pour ses travaux fondamentaux dans les champs de la théorie de la mesure et des probabilités. Membre de l'Académie des sciences, homme politique français, député et ministre, ses actions pour la Société des Nations et au sein de son Comité fédéral de Coopération européenne font de lui un des précurseurs de l'idée européenne.

Famille, enfance et études

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Félix Édouard Justin Émile Borel est le fils d'un pasteur protestant.

Il est reçu à la fois premier à l'École polytechnique et à l'École normale supérieure, qu'il choisit. Il est également reçu premier à l'agrégation de mathématiques en 1892[1]. Refusant les offres des industriels, il se consacre à la recherche. Émile Borel est nommé maître de conférences à la Faculté des sciences de Lille en 1893.

Début de carrière

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Il est président de la Société mathématique de France en 1905, et en 1906 il crée avec sa femme Camille Marbo La Revue du mois, journal scientifique et littéraire. Il obtient la chaire de Théorie des fonctions à la Faculté des sciences de Paris en 1909, puis la chaire de Probabilités et physique mathématique, succédant à Joseph Boussinesq, en 1921. Il est par ailleurs directeur adjoint de l'École normale supérieure de la Rue d'Ulm, de 1910 à 1920.

Première Guerre mondiale, politique et responsabilités universitaires

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Engagé volontaire en 1914, il commande une batterie d'artillerie. Son neveu et fils adoptif, le physicien Fernand Lebeau, est tué au front en 1915. Émile Borel a un rôle politique actif : alors sur le front et rappelé par son ami Paul Painlevé, il devient secrétaire général de la présidence du Conseil. Il est député radical et radical-socialiste, puis indépendant de gauche, puis enfin républicain-socialiste de l'Aveyron de 1924 à 1936, et ministre de la Marine du au . À noter qu'il est devenu député en 1924 en battant le général Édouard de Castelnau, député sortant.

Il est vice-président puis secrétaire général à partir de 1927 de l'Entente internationale des partis radicaux et démocratiques, une organisation internationale fondée en 1924, dans le contexte de l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches. Elle est présidée par Fernand Bouisson puis à partir de 1927 par le Danois Ivar Berendsen. Les Français y jouent un rôle majeur. Ils sont membres du parti radical mais aussi des républicains-socialistes et des socialistes indépendants ; ils sont tous partisans de « l'esprit de Genève », de la politique étrangère favorable à la Société des nations (SDN). L'activité de l'Entente se traduit par des réunions annuelles, un congrès et une réunion du comité directeur. L'Entente a une section française, le comité français de coopération démocratique internationale, présidé par Bouisson puis par Borel[2],[3].

Membre du Conseil de l'Université depuis 1920, Émile Borel en devient vice-président. C'est également à lui qu'on doit la création en 1922 de l'Institut de statistique de l'université de Paris (ISUP), la plus ancienne école de statistique en France. Il est par ailleurs en 1923-1924 président de la Confédération des travailleurs intellectuels (CTI). Émile Borel crée en 1928, avec le soutien financier des Rockefeller et des Rothschild, le Centre mathématique qu'il nomme Institut Henri-Poincaré (où se trouve maintenant le Centre Émile Borel), et qu'il dirige pendant trente ans.

Borel fait adopter par le Parlement l'institution du Sou des laboratoires destiné à les équiper, et prélevé sur les bénéfices industriels, en même temps que la taxe d’apprentissage.

Émile Borel est membre de l'Académie des sciences, élu en 1921, vice-président en 1933, puis président en 1934.

En 1936, avec Jean Perrin et Jean Zay, il participe à la création de l'organisation d'État de la Recherche, devenue ensuite le CNRS.

Il est aussi professeur extraordinaire à l'université de Rome, ainsi que membre de l'Académie roumaine.

Seconde Guerre mondiale

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté et emprisonné à Fresnes pendant un mois, en 1941, mais sitôt libéré, il reprend la lutte dans la Résistance[4].

À partir de 1945, Émile Borel est membre du conseil de l'ordre de la Légion d'honneur.

Il est élu membre du Bureau des longitudes en 1946.

En 1948, il devient président du comité des sciences de l'UNESCO.

De 1909 à sa mort, il dirige la « Nouvelle collection scientifique », éditée chez Félix Alcan puis aux PUF.

Il meurt à Paris en 1956.

Sa femme, née Marguerite Appell, écrivain connue sous le nom de plume Camille Marbo, reçoit le Prix Femina en 1913 ; elle est la fille du mathématicien Paul Appell et la sœur du député Pierre Appell.

Avec René Baire et Henri-Léon Lebesgue, il est parmi les pionniers de la théorie de la mesure et de son application à la théorie des probabilités. Le concept de tribu borélienne est nommé en son honneur. Dans l'un de ses livres sur les probabilités, il présente l'amusante expérience de pensée connue sous le nom paradoxe du singe savant ou analogues. Il publie également un certain nombre d'articles de recherche sur la théorie des jeux ainsi qu'un véritable monument sur le jeu de bridge : Théorie mathématique du bridge (coécrit avec André Chéron).

Cas de la loterie

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Dans une intervention à l'Académie des sciences, Émile Borel s'en prend au préjugé consistant à croire irrationnel de prendre un billet de loterie. L'achat du billet ne change pas réellement l'existence de celui qui le prend, explique-t-il, tandis que s'il gagne — bien qu'il ait très peu de chance que cela se produise — cette vie en sera changée du tout au tout. Il ne s'agit au fond que d'une sorte de version en modèle réduit du pari de Pascal, mais insistant sur le fait que « l'utilité d'un aléa ne se confond pas en général avec son espérance mathématique ». Au cours de la même séance, il montre qu'il est tout aussi rationnel de payer pour acheter du risque (cas du billet de loterie) que de payer pour en éviter (cas de l'assurance).

En mémoire d'Émile Borel

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La Ville de Saint-Affrique, où Émile Borel est né, perpétue la mémoire du scientifique : sa tombe, au cimetière de Saint-Affrique, est fleurie chaque année par la mairie.

Le maire de Saint-Affrique Sébastien David, a lancé une série d'actions en sa mémoire : réception en 2022 d'une délégation de l'Institut Henri Poincaré fondé par Borel, exposition sur Borel au musée de marionnettes de Saint-Affrique[5], et à la maison de la mémoire du Pays Saint-Affricain, entretien et fleurissement de sa tombe[6], dates anniversaires importantes[7], commission municipale Émile Borel du Conseil municipal des jeunes, création d'un quartier nouveau de Saint-Affrique Espace Émile Borel sur les anciens garages Sénégas Cabanel.

Distinctions et hommages

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Décorations

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  • Grand Prix des sciences mathématiques, 1898.
  • Prix Poncelet, 1901.
  • Prix Vaillant, 1904.
  • Prix Petit d'Ormoy, 1905.
  • Prix Osiris, 1954.
  • 1re Médaille d'or du CNRS[10] pour l'ensemble de son œuvre.

Nomenclature borélienne

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Émile Borel laisse son nom aux concepts mathématiques suivants :

Portent aussi son nom :

Œuvre écrite

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Principaux ouvrages :

Notes et références

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  1. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 | Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le ).
  2. Serge Berstein, Le milieu genevois dans la France de l'entre-deux-guerres, Publications de l'École française de Rome, 1987/95.
  3. L'Ere nouvelle, 19 octobre 1927 (discours de Borel lors du congrès du parti radical, présentant l'Entente).
  4. (en) Why did the Germans arrest and release Emile Borel in 1941?
  5. « Saint-Affrique. Émile Borel mis à l’honneur via une exposition et une conférence [GALERIE PHOTOS] », sur leprogresstaffricain.fr (consulté le ).
  6. Sébastien David, « [Emile Borel] Fleurissement de la tombe du mathématicien, et homme politique », sur Sébastien David - Emilie Gral (consulté le ).
  7. « Saint-Affrique : il y a 65 ans, Émile Borel, maire et ancien ministre, disparaissait », sur centrepresseaveyron.fr (consulté le ).
  8. « Cote 19800035/168/21667 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  9. « - Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  10. CNRS, « Liste des médaillés d'or du CNRS »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cnrs.fr (consulté le ).
  11. Émile Borel, « Sur quelques points de la théorie des fonctions », Annales scientifiques de l'É.N.S., 3e série, t. 12,‎ , p. 9-55 (lire en ligne).
  12. Texte lire en ligne sur Gallica (édition de 1919).
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Émile Borel.

Bibliographie

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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