pocher
Étymologie
modifier- (XIIe siècle)[1] Dénominal de poche[1].
- Le sens de « faire un œil au beurre noir » peut venir aussi de l'ancien verbe poucher, « froisser avec le pouce » ; picard, pocher, « tâter avec le pouce »[2]. Voir pouchier, poucier en ancien français.
- Quant au pocher des artistes, c'est sans doute un emploi figuré : faire lâchement, comme une poche, ou peut-être froisser du pouce, et alors le mot viendrait originairement des modeleurs[2].
Verbe
modifierpocher \pɔ.ʃe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Vieilli) Mettre en sac, en poche.
Sans que ledit fermier soit tenu, si bon ne lui semble, de pocher ni mesurer ledit sel auxdits entrepôts.
— (Bail Gautier, 6 mars 1660)Elle nous poche aussi des lettres, les retrouve, nous les remet en se mordant la lèvre inférieure et en nous regardant de côté.
— (Nicolas Bouvier, Le vide et le plein, folio, page 48)
- Meurtrir l’œil de quelqu’un en lui assénant un coup.
Je lui ai poché les deux yeux !
Pour comble de gloire, le seul coup que j’avais reçu m’avait glorieusement poché un œil, qui fut d’abord rougeâtre, puis au cours de l’après-midi, s’entoura de cercles multicolores du plus bel effet.
— (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 374)
- (Cuisine) Cuire un aliment en le submergeant dans un liquide chauffé.
Pocher un chou pour le blanchir.
- (En particulier) Faire cuire un œuf sans sa coquille dans de l’eau chaude, du jus, du bouillon, de manière que le blanc soit saisi et enveloppe le jaune comme d’une poche.
Pocher un œuf.
- (Peinture) Esquisser, exécuter rapidement une peinture, tacher.
La nuit était tombée. Une nuit d'hiver, poisseuse, opaque, feutrée d'une brume roussâtre qui pochait les lumières.
— (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 40)
- Exécuter un dessin au pochoir, faire des taches comme au pochoir.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Cuisine) Disposer à l’aide d’une poche à douille.
Pocher le crémeux autour du biscuit noisette et poser le second disque de Bassam dessus.
— (Baptiste Toninato, Bassam Crépitant, chocolat-weiss-professionnel.fr, 22 janvier 2016)La poche à douille a beaucoup d’usages. Elle servira à pocher vos macarons, fabriquer les choux et les éclairs, garnir vos pâtisseries, faire des décors…
— (Décorer avec une poche à douille, site blog.cerfdellier.com, 3 décembre 2014)
- (Québec) Échouer.
J'ai poché mon examen.
pocher intransitif
- Former des poches, se déformer.
Ce pantalon poche aux genoux.
- — Moi aussi, est-ce que vous ne croyez pas que je deviendrai vieille, un jour ?
— Non, pas un jour, répondit le philosophe. C’est la nuit qu’on vieillit, qu’on devient flasque et ridé, qu’on se poche. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922) Quant au pantalon, outre qu’il lui arrivait aux mollets, il n’avait aucune tenue. À taille élastique, sa doublure était montée de telle sorte qu’il s’avachissait aux genoux. Il ne se serait pas douté qu’un pantalon puisse pocher comme ça.
— (Ken Siman, Pizza Face, 1991. Traduit de l’américain par Pascale Barbera, 1993, page 117)
Quasi-synonymes
modifierDérivés
modifierTraductions
modifierexécuter au pochoir
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « pocher [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « pocher [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « pocher [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « pocher [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « pocher [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- ↑ a et b « pocher », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a et b « pocher », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifierVerbe
modifierpocher *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Pocher, meurtrir l’œil.
- Et s’il en doute [d’un miracle], de son doit
Li doit chascun les yex [yeux] pochier. — (Gautier de Coinci, XIIe s.) Il resta tout eslourdy et meurtry, ung oeil poché au beurre noir, le breschet enfondré.
— (François Rabelais, Pantagruel, XVIe s.)
- Et s’il en doute [d’un miracle], de son doit
- Prendre.
- Des esteiles vous di le nombre,
Si com Tholomeus le nombre
En son almageste qu'il fist,
Qui totes les pocha e quist. — (Image du monde, XIIe s.)
- Des esteiles vous di le nombre,
- Imiter, contrefaire.
Oncqu'enfant ne ressembla mieux à pere ; quel menton fourché ? Vrayement c'estes vous tout poché.
— (Farce de maître Patelin, XVe s.)
- (Cuisine) Pocher, bouillir.
Variantes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifierRéférences
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
- « pocher », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage