Être comtesse n’est pas synonyme de bonheur. La comtesse de Ségur, née comtesse Sophie Rostopchine en 1799 à Saint-Pétersbourg est un bon exemple. Enfant, elle a souffert de la maltraitance de sa mère et d’un père aimant mais trop souvent absent. Devenue mère et grand-mère, elle a fait son possible pour que ses enfants et petits enfants soient éduqués dans la bienveillance.
L’enfance de Sophie Rostopchine
Sophie est une enfant très intelligente. Elle parle couramment cinq langues dont le français. Ses parents reçoivent souvent des lettrés et Sophie s’instruit à leur contact.
Sa mère, la comtesse Ekaterina Protassova, s’est convertie au catholicisme. Fervente catholique, elle donne à ses enfants une éducation rigoureuse basée sur la religion. Comme Sophie est une enfant vive et curieuse, sa mère la punit régulièrement très sévèrement. Les malheurs de Sophie sont tirés de ses souvenirs.
Son père, le comte Fédor Rostopchine est issu d’une grande famille aristocratique russe. Il a été lieutenant-général d’infanterie, ministre des Affaires étrangères du tsar Paul Ier qui était le parrain de Sophie, puis gouverneur général de Moscou. Lorsque Napoléon s’approche de Moscou avec ses troupes, il fait brûler la ville, ce qui a donné la victoire aux Russes. Pourtant, les habitants, furieux d’avoir perdu leur maison, ont insisté pour que le comte tombe en disgrâce.
La comtesse de Ségur et sa vie en France
Il quitte le pays dès 1814 et finit par s’installer à Paris avec sa famille en 1817. Sophie a alors 19 ans et fait la connaissance du comte Eugène de Ségur. Ils se marient deux ans plus tard, un mariage d’amour dit-on. En 1821, son père offre à la comtesse le Château des Nouettes en Normandie. Mais son époux préfère vivre à Paris une vie volage.
Bien que sa vie maritale soit un désastre, la comtesse est une maman aimante et attentive et se consacre entièrement à ses huit enfants puis à ses vingt petits-enfants qui profitent du château et de ses jardins. Pieuse, elle donne à ses enfants une solide éducation basée sur les valeurs chrétiennes.
Elle raconte beaucoup d’histoires rocambolesques qui démontrent que la bienveillance est toujours récompensée et la méchanceté punie. Elle les met en page vers l’âge de 50 ans. Cela lui permet d’avoir une autonomie financière. En 1866, elle devient tertiaire franciscaine, sous le nom de sœur Marie-Françoise, mais continue à écrire. Pour des raisons économiques, elle perd son château en 1872 et va vivre chez sa fille à Paris. Elle décède 2 ans plus tard.
Ourson, d’après les Nouveaux contes de fées de la comtesse de Ségur
Pour résumer, dans la ferme des bois vivent Agnella et Passerose. Elles ont une vache blanche, un chat et un âne et cultivent leur jardin. Un jour, Agnella voit un horrible crapaud mangeant des cerises posées au sol. Elle essaie de le chasser mais le crapaud est la fée Rageuse et elle jette un sort à l’enfant qu’elle porte qui sera hideux comme un ours. Heureusement, la fée Drolette, déguisée en alouette, l’empêche d’en dire plus. Ne pouvant casser le sort, elle l’adoucit en disant qu’il pourra reprendre sa vraie apparence si quelqu’un lui est assez reconnaissant et l’aime assez pour prendre sa malédiction.
Agnella et Passerose sont bien tristes quand naît Ourson. L’enfant grandit isolé du monde qui le craint et le rejette. Malgré son apparence et la souffrance qui l’accompagne, Ourson est d’une grande douceur, aimant et toujours prêt à rendre service et à protéger son entourage. Un jour qu’il est dans la forêt, il découvre une très jolie petite fille. Il est embarrassé car s’il se montre, elle aura peur mais s’il la laisse toute seule, il peut lui arriver malheur. Alors qu’il réfléchit, la petite se réveille et se met à pleurer. Puis quand elle voit Ourson, son premier réflexe est la peur mais très vite elle le prend en affection et ces deux-là ne se quittent plus.
De retour à la maison, la petite Violette est bien accueillie et le soir, la fée Drolette explique à Agnella que c’est la fille du roi Indolent et de la reine Nonchalante qui ont été assassinés par le roi Féroce. Agnella est la reine Aimée, femme du roi Féroce et Drôlette l’a aidé à fuir son mari. La fée donne un cassette à Violette. Son bonheur s'y trouve, mais la cassette ne peut être ouverte avant d’avoir été perdue et retrouvée. Elle donne également une bague qui apporte à Agnella tout ce dont elle a besoin et l’assure de veiller sur la famille. Ourson est heureux, il a enfin une compagne qu’il considère comme sa sœur.
La fée Rageuse toujours en colère cherche encore à leur nuire. Un jour, elle attire Violette au fond d’une rivière. Ourson la sauve mais reçoit le venin de la fée. Il tombe malade. Agnella et Violette le veillent et au bout de huit jours, il semble être à l’article de la mort. La fée Drolette propose à Violette de guérir Ourson en échange d’un grand sacrifice. Violette n’hésite pas un instant car elle lui est très dévouée, l’aime par-dessus tout et lui est reconnaissante pour tout ce qu’il a fait pour elle.
Deux ans plus tard, Violette passe par un raccourci pour apporter le repas à Ourson qui coupe du bois dans la forêt. Elle se trouve face à un sanglier féroce envoyé par la fée Rageuse. Elle grimpe sur un arbre et appelle au secours. Ourson est loin mais l’heure passant, il se dit qu’ils se sont mal compris et rentre en passant par le raccourci. Il entend les cris de Violette, accourt et voit le sanglier. Il se bat contre lui à coup de hache mais le sanglier est plus fort et le piétine. Se croyant perdu, il ne pense qu’à Violette et demande à la fée Drolette de la protéger. La fée arrive à temps et sauve Ourson.
Trois ans plus tard, Violette rêve du crapaud qui lui dit qu’elle ne pourra jamais être heureuse avec Ourson et qu’il va périr. Peu après, une nuit, la maison brûle et la fée Rageuse à bloqué toutes les sorties. Ourson qui dort dans l’étable arrive avec une échelle et réussit à sortir tout le monde. Quand il apprend que la cassette qui renferme le bonheur de Violette est dans la maison, il fonce la chercher. Une fois dedans, la maison s’effondre. Tout le monde pense qu’il est mort mais deux jours plus tard, en cherchant son corps, Violette tombe dans un puits et atterrit dans les bras d’Ourson qui était protégé par la fée Drolette.
Ils se retrouvent, remplis de joie et de reconnaissance. Malheureusement, la bague magique a disparu et Ourson cherche du travail. Mais partout où il va, il est chassé méchamment. Bien qu’il sache que Violette pouvait prendre sa malédiction, il a toujours refusé qu’elle puisse souffrir comme lui et il interdisait à sa mère de lui révéler ce secret. Mais quand elles pensaient qu’il était mort, Violette connut la vérité. Depuis, elle veut vraiment faire ce sacrifice et la fée Drolette jette le sort. Ourson devient le prince magnifique et Violette une petite oursonne. Mais l’amour qui règne n’a pas changé.
Quand la fée Drolette révèle leurs vraies identités, elle dit aussi que le prince va retrouver son royaume et qu’il pourra épouser une des princesses que son père décédé retenait prisonnières. Le prince refuse de se séparer de Violette et cette dernière ne veut pas qu’il s’attire des problèmes à cause de son apparence. Ils décident de refuser le trône et de vivre dans la ferme le reste de leur vie. C’est alors que la fée Drolette fait chercher la cassette qui renferme une huile qui permet à Violette de retrouver son aspect et les bracelets qui apporteront tous les bienfaits à ses enfants.
De retour au château, le peuple les acclame, une grande fête organisée par la fée Drolette rassemble tout le monde. Plus tard, le génie Bienveillant, tombé amoureux de la reine Aimée, l’emmène dans son monde où le roi des génies lui accorde l’immortalité et tous les pouvoirs des génies. De leur côté, le prince Merveilleux et Violette eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux de longues années.
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