Utilisateur:Groupir !/Le Corniaud
http://presse.defunes.free.fr/visu.htm
http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-social-club/europe-1-social-club-031215-2630571
Articles crées : Paris-secret
Anecdote : Le Corniaud, comédie française, et French Connection, polar américain, adaptent à l'écran le même fait divers.
Plan | |
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Introduction complète | |
Résumé détaillé | |
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Genèse | |
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Tournage | |
Musique | |
Sortie | |
Critiques | |
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Postérité | |
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Images et illustrations | |
Articles connexes et liens rouges |
http://www.20minutes.fr/cinema/1738655-20151129-corniaud-50-ans-voit-vie-grand
http://www.avoir-alire.com/le-corniaud-la-critique
[vidéo] « Le Corniaud - Interview de Louis de Funès (1964) », sur YouTube
http://www.dvdclassik.com/critique/le-corniaud-oury
Danièle Thompson Cinémathèque 2020
https://archive.org/details/bourvillatendres0000coqu
name="SagaDeFunès" Anonyme, « Deuxième époque, la consécration (1964 / 1966) : 3. Le Corniaud – 1964 », Saga Louis de Funès, sur lemondedesavengers.fr, (consulté le ).
Intro
[modifier | modifier le code]Inspiré par l'arrestation du présentateur Jacques Angelvin aux États-Unis, au volant d'une voiture provenant de France dans laquelle plus de 50 kg (110 lb) d'héroïne pure étaient dissimulés, qui clama son innocence en prétendant avoir été dupé, le film est la première comédie de Gérard Oury, réalisateur de trois films dramatiques sans grands succès et ancien acteur.
et inspiré d'un voyage en Italie effectué par Oury dans sa jeunesse
remporte un succès commercial inattendu, avec plus de 11 millions d'entrées au cours de sa première exploitation en France.
Prenant le parti de la « mule » bernée, l
Son scénario s'inspire d'un épisode du démantèlement de la « French Connection », l'affaire ,
s'inspire d'un des épisodes du démantèlement de la « French Connection », , un présentateur de la télévision française qui fut arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d'une Buick Invicta provenant de France et dans laquelle plus de cinquante kilogrammes d'héroïne pure avaient été dissimulés et qui clama son innocence en prétendant avoir été dupé.
En 1962, le réalisateur Gérard Oury tourne Le crime ne paie pas. Lors du tournage, Louis de Funès, un acteur de second plan, prédit au réalisateur qu'il
Après une carrière de comédien honorable et la réalisateur de films dramatiques passés inaperçus,
Conseillé par Louis de Funès de réaliser des films comiques, Gérard Oury, ancien
Ce succès renforce la popularité de Louis de Funès, après ceux des films Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantômas.
prépare donc une comédie dont l'intrigue s'inspire d'un événement récent : l'arrestation du présentateur de télévision français Jacques Angelvin
Le fait divers est transformé en scénario par Marcel Jullian et Gérard Oury lui-même et les dialogues écrits par les frères Georges et André Tabet. L'histoire devient celle d'un honnête commerçant utilisé par un trafiquant pour emmener de Naples à Bordeaux une Cadillac remplie d'héroïne, d'or, de pierres précieuses et du plus gros diamant du monde, le Youkounkoun. Antoine Maréchal, le « corniaud » du titre qui se révèle être moins naïf qu'il n'y paraît, est interprété par Bourvil, alors à l'apogée de la carrière, tandis que Léopold Saroyan, le gangster, est joué par Louis de Funès, qui à cette époque vit une fulgurante ascension, notamment depuis les sorties des films Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantômas en et .
Contrairement aux comédies françaises de l'époque, le film bénéficie d'un budget confortable, de décors naturels exceptionnels (
tournage chaotique
ainsi qu'en décembre, pour la célèbre scène de l'accident ouvrant le film.
Bien accueilli par la critique
Rencontrant dès sa sortie un grand succès, le film finit en tête du box-office français de l'année 1965 avec entrées. Avec plus de 11 millions d'entrées pour l'ensemble de son exploitation en salles, Le Corniaud devient le plus grand succès du cinéma français, dépassant ainsi le précédent record établi par Les Misérables, avant d'être rapidement détrôné par La Grande Vadrouille, film suivant du trio Oury / Bourvil / Louis de Funès.
( Intro inspirée par celle de la page de Kirikou et la Sorcière )
Synopsis
[modifier | modifier le code]Alors qu'elle n'a parcouru que quelques dizaines de mètres sur le chemin de ses vacances estivales vers l'Italie, la 2CV d'Antoine Maréchal est percutée en plein Paris par la Rolls-Royce de Léopold Saroyan, odieux directeur d'une maison d'import-export. D'abord de mauvaise foi, celui-ci reconnaît ses torts plusieurs jours plus tard et offre à Maréchal un voyage de remplacement en Italie.
la possibilité de poursuivre, tous frais compris, son voyage au volant de la superbe Cadillac décapotable d'un de ses clients américains. Ce dernier devra ainsi conduire le véhicule (qui arrive de Beyrouth) de Naples à Bordeaux (où il est prévu qu'il soit embarqué pour les États-Unis).
Séduit par la proposition, Maréchal ne se doute pas que Saroyan est en réalité le parrain d'un syndicat de gangsters et qu'il a truffé la Cadillac de produits illégaux : héroïne dans les ailes arrière de la voiture, or dissimulé dans les pare-chocs, des pierres précieuses cachées dans la batterie et le Youkounkoun[note 1], « le plus gros diamant du monde », récemment volé. Saroyan espère bien que sa « mule » pourra assurer le transport, y compris devant les douanes. Voici donc le naïf Maréchal sur les routes d'Italie puis du sud de la France, ignorant tout de sa précieuse cargaison et ne remarquant pas que le malfaiteur le suit à distance pour veiller sur la marchandise, qui est également convoitée par une bande rivale menée par
Un serveur espionnant pour une bande rivale transmet le plan de Saroyan à Mickey, dit « le bègue », un malfrat italien.
Le mari fait irruption dans le restaurant, sans qu'Antoine ne s'en aperçoive. Il danse avec une amie pour contrarier sa fiancée. Gina le remarque et multiplie les attentions envers Antoine pour faire de même. Naïvement séduit, Antoine est désemparé lorsqu'il comprend la situation.
À la tombée de la nuit, Mickey s'empare de la Cadillac. Scrutant toujours au balcon, Saroyan l'aperçoit. Une course-poursuite s'engage à travers les rues et la campagne romaine, provoquant quelques accidents. Dans l'échange de coups de feu, les hommes de Saroyan atteignent les flancs de la Cadillac : la drogue se déverse par les trous, sans qu'il ne puissent rien y faire. Saroyan parvient à tirer dans un pneu, obligeant ses rivaux à abandonner le véhicule. L'incident se termine par un affrontement dans les jardins de la Villa d'Este, où la bande du « bègue » est défaite. Celui-ci réussit à s'échapper. Saroyan mène la Cadillac endommagée dans un garage, où, pressé, il répare lui-même le véhicule en vitesse. Il parvient à rapporter la voiture au dernier moment à l'hôtel.
Le couple se réconcilie.
Ursula, naturiste allemande
Mickey reparaît dans le camping, avec pour plan de sympathiser avec Maréchal et de l'abattre pour lui voler directement la Cadillac. La nuit, il aborde Ursula prenant un bain de mer nue. Antoine passe la nuit seul, alors qu'il espérait qu'Ursula le rejoigne. Au matin, Ursula présente Mickey à Antoine et tous trois voyagent ensemble. Pour écarter Saroyan, Mickey a saboté sa Jaguar en jetant du sucre dans l'essence. Coincé au camping, en attendant de siphonner le réservoir, Saroyan décide d'une manœuvre désespérée : téléphoner à Maréchal pour le prévenir du danger. Par chance, Ursula prend l'appel. Il lui explique que l'Italien va descendre Antoine pour s'accaparer la luxueuse décapotable. Lors d'un arrêt pour admirer la vue, Mickey se débarrasse d'Antoine en le laissant chuter du haut d'une falaise. Ursula, restée dans le véhicule, sabote la batterie pour empêcher Mickey de partir avec la Cadillac puis part sauver Antoine. Sur le point de démarrer la voiture, l'Italien est surpris par Saroyan et ses hommes. Il s'en tire en provoquant des policiers de la route afin d'être arrêté.
Ursula le quitte
Au même moment, à la douane de Menton,... Le serveur complice de Mickey a parlé du convoi.
et Saroyan, jusqu'alors inconnu de la police,
Le klaxon, qui avait fait des siennes tout au long du périple,
Après une traversée de l'Italie marquée par des incidents, Maréchal arrive à la frontière et va découvrir la vérité sur la voiture et comprendre qu'il a été pris pour un « corniaud ». Il se vengera à sa façon lors d'une halte à Carcassonne tout en continuant d'emmener la voiture à Bordeaux où il découvrira la cachette du Youkounkoun : le klaxon de la voiture, qui connaissait plusieurs dysfonctionnements depuis le début du voyage.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Effets spéciaux et cascades : Yvan Chiffre, Claude Carliez, Gil Delamare, Michel Durin, Pierre Durin
- Ressortie en version restaurée en France :
Le film reçoit son visa d'exploitation le [1].
Le film sort pour la première fois en DVD le . Il puis une deuxième fois (en DVD) France : 13/10/2009 (en DVD) France : 06/10/2015 (en Blu-ray) France : 11/11/2015
Réalisation
[modifier | modifier le code]Genèse et développement
[modifier | modifier le code]Avant
[modifier | modifier le code]- Conseil de de Funès
Au début des années 1960,
Le vendredi , Louis de Funès, lors de la pause repas, pose une question à Gérard Oury :
« Mais quel film es-tu donc en train de faire ?
Gérard Oury, en face de lui, croit avoir mal entendu et lui demande de répéter
— Je te pose la question : crois-tu être un metteur en scène de films dramatiques ou réalistes ? Si c'est le cas, tu te fourres le doigt dans l'œil !
— Pourquoi ?
— Parce que tu as ris. Tu as ri, c'est très rare.
— C'est rare un réalisateur qui rit ?
— Exceptionnel même ! répond de Funès, qui sait de quoi il parle.
— S'il suffisait de se tordre pour être capable de faire rire les autres, où irions-nous ? rétorque le réalisateur, dubitatif.
— Vers un monde meilleur. Sais-tu que personne n'a jamais commis une mauvaise action en riant de bon cœur ? Quant à toi, tu es un auteur comique et tu ne parviendras à t'exprimer vraiment que lorsque tu auras admis cette vérité-là. »
— Discussion entre Louis de Funès et Gérard Oury[b 1].
Rencontre avec Marcel Jullian (Le Cargo de la Colère)
[modifier | modifier le code]tente d'abord de réaliser un nouveau film dramatique.
sujet pittoresque
Il s'inspirer de l'histoire vraie d'un lieutenant de vaisseau très autoritaire et original que lui avait raconté des amis officiers de navire[B 1].
Claude André Michel Costa
Gérard Oury désire réaliser un film relatant qui, de 1940 à 1942, a coulé plusieurs sous-marins allemands avant de disparaître corps et biens avec son navire transformé en lieu de débauche et camouflé en cargo[c 1],[N 1].
Il apprend qu'un livre existe sur cette histoire : HMS Fidelity, bateau mystère, écrit par Marcel Jullian et publié en 1956 aux éditions Amiot-Dumont[2]. Il rencontre son auteur en 1962 puis parle du sujet à Alain Poiré, qui accepte de produire le film[c 1]. Jullian et Oury commencent alors l'écriture d'un scénario s'intitulant Le Cargo de la colère mais le Le projet reste finalement inabouti[c 1],[N 2].
Au début des années 1960, Gérard Oury désire réaliser un film relatant l'histoire vraie du lieutenant de vaisseau Claude André Michel Costa qui, de 1940 à 1942, a coulé plusieurs sous-marins allemands avant de disparaître corps et biens avec son navire transformé en lieu de débauche et camouflé en cargo[b 2],[N 3]. Cette histoire lui avait été racontée par des amis officiers de marine[b 2]. Oury apprend qu'un livre existe sur cette histoire : HMS Fidelity, bateau mystère, écrit par Marcel Jullian et publié en 1956 aux éditions Amiot-Dumont[3]. Il rencontre son auteur en 1962 puis parle du sujet à Alain Poiré, qui accepte de produire le film[b 2]. Jullian et Oury commencent alors l'écriture d'un scénario s'intitulant Le Cargo de la colère[b 2]. L'acteur américain Yul Brynner accepte d’interpréter le rôle principal[b 3]. Le projet reste finalement inabouti[b 2],[N 4].
Après l'abandon du projet du Cargo de la colère,
Affaire Angelvin
[modifier | modifier le code]version raccourcie pour le film :
Un fait divers, lié à la « French Connection », donne l'inspiration à Oury pour une comédie : l'arrestation à New York en d'un présentateur-vedette de la télévision française, Jacques Angelvin, par des policiers du Bureau des narcotiques et des drogues dangereuses[a],[b],[c],[d],[note 2]. En voyage d'agrément aux États-Unis, Angelvin a fait acheminer par paquebot depuis la France une Buick Invicta récemment acquise[5],[e],[d]. Après la filature et l'interpellation de trafiquants français et américano-italiens, la police détermine que la voiture a pu dissimuler, grâce à des caissons soudés dans les ailes, environ 52 kg d'héroïne, dont seulement une partie est retrouvée dans la ville[5],[e]. Le réseau comptait sur la célébrité du présentateur de Paris-Club pour déjouer tout soupçon à la douane[d]. Angelvin clame son innocence en prétendant avoir été dupé[5],[d]. Condamné à entre trois et six ans de prison, il soutient avoir plaidé coupable uniquement pour bénéficier de la clémence des juges et abréger sa peine[f],[d],[note 3].
Robin Moore, La French Connection: A True Account of Cops, Narcotics and International Conspiracy, Boston, Little Brown & Compagny, 1969.
version détaillée pour l'article Jacques Angelvin : Un fait divers, lié à la « French Connection », donne l'inspiration à Oury pour une comédie : l'arrestation à New York en d'un présentateur-vedette de la télévision française, Jacques Angelvin, par Sonny Grosso et Eddie Egan (en) du Bureau des narcotiques et des drogues dangereuses[7],[8],[6],[9],[note 4]. En voyage aux États-Unis, Angelvin a fait acheminer par le paquebot United States depuis la France une Buick Invicta, d'ailleurs acquise sur le conseil du mafieux corse François Scaglia[5]. Après la saisie de 10 kg dans l'appartement de Scaglia à Brooklyn, la piste remonte jusqu'à la voiture : des caissons soudés dans les ailes sont découverts, ayant pu dissimuler environ 52 kg de drogue[5]. Angelvin clame d'abord son innocence en prétendant avoir été dupé. Il fut pourtant prouvé que la voiture du Français avait bien servi à transporter la drogue depuis Marseille jusqu'aux États-Unis et qu'il avait touché dix mille dollars pour cela[6]. Plaidant coupable lors de son procès, le présentateur de Paris-Club fut incarcéré pendant cinq ans[10].
(en) « Story Behind ‘French Connection’ », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
Gillard : https://www.samuelhuet.com/paid/47-dialektos/folio/1220-gilld-70.html
Une partie de la prise disparaît des réserves de la police quelques années plus tard[11].
https://books.google.fr/books?id=cVwJof9nz-UC&pg=RA4-PA470&lpg=RA4-PA470&dq=jacques+angelvin+mugshot&source=bl&ots=g1vSF0ZTrj&sig=ACfU3U1mauzmrN304yWfthzOytY_2rnj9g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi31cjJnaLmAhVSAGMBHeo_B-IQ6AEwBHoECAsQAQ#v=onepage&q=jacques%20angelvin%20mugshot&f=false : C'est alors la seconde plus grosse prise du Bureau des narcotiques.
https://nakedcitystories.com/frenchconnection.php (photos du véhicule)
article French Connection : Jacques Angelvin, animateur de télévision et acteur, est arrêté à New York, le 21 janvier 1962, en même temps qu'un autre Français, François Scaglia, patron de bar parisien connu des services de police. Sa Buick, arrivée par paquebot, a été retrouvée chargée de 52 kg d'héroïne. La drogue devait être livrée à la famille Fuca, dont l'un des membres, Pasquale, est considéré par la police comme le chef new-yorkais du réseau international de trafic de drogue[12]. Angelvin a cru que son statut d'animateur à l'ORTF le mettrait à l'abri des soupçons. Il plaide coupable d'association de malfaiteurs pour bénéficier de l'allègement prévu par la législation américaine et est condamné le , à une peine de six ans de prison[13]. Son commanditaire présumé est Jean Jehan, un Français vivant aux États-Unis, né en 1898, fiché par le Bureau of Narcotics depuis 1939 et dont la dernière condamnation remonte à 1927[14]. Jehan n'est pas interpellé.
article Jacques Angelvin : Il est arrêté à New York par Sonny Grosso, le , dans le cadre de la lutte contre la French Connection, pour trafic d'héroïne. Un peu auparavant, les agents du BNDD avaient saisi 10 kg d'héroïne à Brooklyn et arrêté François Scaglia qui connaissait l'animateur. Celui-ci avait transporté 52 kg d'héroïne pure, cachée à cinq endroits différents, dans sa Buick, immatriculée 18 LU 75, arrivée par paquebot en échange de 10 000 $, supposant peut-être que sa notoriété télévisuelle le mettrait à l'abri de toute suspicion[13]. Son arrestation fait grand bruit en France et les unes de la presse, Télé 7 jours titre en couverture avec sa photo : « Angelvin : j'ai pleuré en lisant les journaux français[15] ». Comme il avait acheté cette voiture d'occasion avant le voyage et l'avait lui-même conduite de Paris au port du Havre, sa culpabilité devenait plus que probable, sauf à soupçonner le garagiste lui-même. Il commence par clamer son innocence, puis finit par plaider coupable pour bénéficier de l'allègement prévu par la législation américaine. Il est condamné le , à une peine de six ans de prison[16].
https://www.pressreader.com/france/var-matin-grand-toulon/20200414/282857963043163 : sur les traces de J. Angelvin
Le film
[modifier | modifier le code]Sans forcément croire à la version d'Angelvin, Gérard Oury imagine le sujet d'une « mule » innocente, utilisée à son insu pour faire passer une frontière à une voiture cachant divers trafics[g]. Le souvenir d'un voyage en Italie avec son épouse et François Reichenbach à bord d'une Chevrolet de location lui donne le cadre et des idées de péripéties[h],[i]. Il envisage dès le début de confronter Bourvil à Louis de Funès, bâtissant les deux personnages sur leurs caractères habituels[j],[k].
{{sfn|Thompson|Jean-Pierre Lavoignat|2019|p=|gr=alpha}}.
Gérard Oury souhaite se départir des standards de la production comique française[17],[l]. En France, la comédie ne bénéficie alors que de faibles moyens, l'essentiel étant de faire rire, sans chercher de qualité formelle particulière[17],. Ces films sont ainsi cantonnés à de petits budgets, au noir et blanc, à l'écriture et au tournage rapides, reposant sur une économie maximale, n'offrant au spectateur que le rire comme unique attrait[17],.
À l'inverse, à Hollywood, le comique est considéré comme un genre à part entière et bénéficie des mêmes conditions de production qu'un film d'un autre registre[m]. Oury exige une certaine ambition
en couleurs, encore un luxe à l'époque[m].
essentiellement en extérieurs plutôt qu'en studios[m].
Cette volonté de s'éloigner des studios rejoint celle initiée par la Nouvelle Vague au même moment[n].
profiter de décors naturels spectaculaires[m].
engager les meilleurs techniciens de l'époque[m].
du temps pour écrire le scénario
son direct, plus onéreux et moins confortable que la postsynchronisation[o]
[g]. : "Les films comiques, jusqu’alors, se tournent rapidement, sans perdre trop de temps à l’écriture et à la préparation. Or il se trouve que le réalisateur a trouvé un producteur singulier et audacieux : Robert Dorfmann. Ce producteur a gravi tous les échelons du métier, de la tournée de colleur d’affiches pour le cinéma de Mazamet dont son père est gérant, quand il a dix-neuf ans, à la production de films qui n’attendent pas des lustres pour entrer dans les dictionnaires du cinéma " / [p]. : "Or, il y a des comédies qui, en France, s’écrivent en quinze jours parce qu’un producteur a mis la main à bon prix sur quelques semaines de location de studio - et Louis de Funès en a tourné beaucoup"
- Producteur
Alain Poiré de Gaumont, producteur du second film d'Oury, La Menace, est réticent à l'idée de produire Le Corniaud selon les conditions imposées par le réalisateur[18].
Avec son approche plus classique de la comédie, il lui propose de déplacer l'intrigue en Espagne, destination moins coûteuse, et de tourner en noir et blanc[19],. (ref ?)
Bourvil soutient Oury dans ses exigences[19]. Le producteur indépendant Robert Dorfmann découvre par hasard le film en passe d'être abandonné : connu pour ses prises de risques, il rachète le projet à la Gaumont et produit la comédie en respectant les vues d'Oury, malgré le lourd investissement nécessaire[19],[m],[note 5]. Il s'associe avec un co-producteur italien, Explorer Film '58[21]. Un budget de ... est établi.
Oury ne reçoit pas de cachet : le producteur lui octroie de quoi vivre durant la préparation et le tournage, puis il recevra la moitié des bénéfices du film[q].
Techniciens réputés engagés ?
Le producteur prévoit douze semaines de tournage, alors que le cinéma comique le plus riche — les films de Fernandel — ne profite au mieux de que de huit semaines[o].
- Ecriture
L'écriture du scénario commence en [r]. Les repérages en Italie et en France ont lieu en [r]. Le scénario est terminé en juillet-août 1964[r]. Le cadreur Alain Douarinou quitte en avance le tournage de Week-end à Zuydcoote afin de préparer le découpage technique avec Oury : « Le scénario dialogué était prêt. (…) Gérard n'était pas, au départ, particulièrement doué pour la mise en scène (…) La technique ne l'intéressait d'ailleurs de manière très secondaire »[s]. La première équipe de prise de vues est la même que celle du film de guerre d'Henri Verneuil[s].
Le montage du film s'achève le 24 mars 1965 (???)
Attribution des rôles
[modifier | modifier le code]Gérard Oury pense d'emblée à Bourvil et Louis de Funès pour les rôles principaux[t],[k]. Robert Dorfmann avait d'ailleurs déjà eu l'ambition de les réunir en tête d'affiche[22]. Le réalisateur connaît Louis de Funès depuis une pièce désastreuse en 1948, Thermidor, jouée au théâtre Pigalle seulement une semaine ; Oury avait aussitôt été ébloui par les facéties de son aîné et son talent de mime[u],[v],[w]. Quant à Bourvil, il avait joué avec lui dans Garou-Garou, le passe-muraille (1951), recevant de mémorables gifles du robuste Normand au cours d'une scène ; ils s'étaient également vus sur le tournage du film Le Miroir à deux faces, où Oury était acteur et scénariste[t].
Dans le rôle-titre du « corniaud » Antoine Maréchal, Bourvil est la vedette du film[t],[note 6]. Si les deux comédiens ont commencé leurs carrières au cinéma à la même époque, Bourvil est rapidement devenu une tête d'affiche, désormais installée depuis dix ans, tandis que Louis de Funès a péniblement réussi à s'établir comme un second rôle remarqué et apprécié du public, parfois acteur principal de quelques petits films[y]. Ils se sont par le passé côtoyés dans Poisson d'avril (1954), Les Hussards (1955) et La Traversée de Paris (1956) et ont envie de travailler à nouveau ensemble[22],[t]. Louis de Funès accepte la proposition sans hésiter[t]. Bourvil apprécie beaucoup Oury et lui donne son accord sans même connaître l'histoire[t]. Bourvil touche le triple du cachet de son partenaire, étant la véritable vedette du film à la signature du contrat[22],[z]. Lors de la préparation du Corniaud, Louis de Funès tourne un film dont personne n'imagine alors le succès, Le Gendarme de Saint-Tropez, qui décuplera sa célébrité[y],[t].
précision sur de Funès odieux sans être antipathique
Il avait tenu dailleurs le role dune mule malgre lui dans Taxi, roulotte et corrida, 1958, ou il transportait a son insu un gros diamant vers l'Espagne des vacances.
caché notamment dans la poche de veste d’un « corniaud » joué justement par Louis de Funès, à l’initiative de la complice d’une bande de voleurs de bijoux, laquelle à l'instar de Bourvil, se déplace dans une grosse voiture américaine. On retrouve ces différents ingrédients bien que scénarisés différemment, dans Le Corniaud.
- de Funès
https://www.youtube.com/watch?v=M1vU-mrZJNs
[vidéo] « Le Corniaud : souvenirs de Venantino Venantini », sur YouTube .
Le rôle de Mickey « le bègue » est confié à Venantino Venantini, habitué des productions franco-italiennes révélé par Les Tontons flingueurs (1963) ; il est de nouveau antagoniste face à Louis de Funès dans Le Grand Restaurant (1966) et La Folie des grandeurs (1971)[23],[aa]. Incarnation de la beauté romaine, Alida Chelli, surtout populaire en Italie en tant que chanteuse, tient le rôle de la manucure courtisée par Maréchal[24],[25]. Lando Buzzanca incarne le barbier, son mari sicilien jaloux, dans la lignée de ses personnages de séducteurs ridicules ou de machos dans la comédie à l'italienne de l'époque[26]. Le rôle de la nudiste allemande Ursula est attribué à l'actrice yougoslave Beba Loncar, repérée dans son pays dès son premier film, Neuvième cercle (1960), puis apparu dans la superproduction internationale Les Drakkars (1964)[27]. Le duo Grosso et Modo retrouvent Louis de Funès peu après Le Gendarme de Saint-Tropez, ici dans l'uniforme de douaniers (à l'instar du spectacle La Grosse Valse)[ab]. Michèle Morgan devait apparaître dans son propre rôle mais sa courte scène avec Louis de Funès est coupée[22],[ac].
Les deux se connaissent depuis une pièce désastreuse en 1948, Thermidor, jouée au théâtre Pigalle seulement une semaine ; Oury avait d'emblée été ébloui par les facéties de son aîné et son talent de mime[28],[v],[ad].
mime préfigurant la tirade d'Oscar[28]
dans la partie promotion ? : Avec les triomphes entretemps remportés par Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantomas, Louis de Funès est devenu une vedette comique de même rang que Bourvil[y].
Tournage
[modifier | modifier le code]- Italie
Le tournage principal se déroule du au [29],[ae]. Dix semaines sont prévues en Italie[o]. Gérard Oury comptait commencer au mois d'août pour profiter au mieux de l'été mais Bourvil refusa pour préserver ses vacances avec sa famille[o],[af]. Le tournage commence ainsi le à Rome[o]. L'avant-veille du début des prises de vues, le fils de seize ans du premier assistant Serge Vallin, subtilise la Jaguar verte prévue pour le tournage pour faire la fête dans Rome et a un accident avec un camion : l'adolescent finit avec une jambe fracturée et la voiture est détruite[22],[ag],[o],[af]. La police s'inquiète également des fausses plaques d'immatriculation[o]. Le même modèle doit être commandé à Paris, repeint et truqué, au plus vite[22],[30],[ag],[o],[af]. En attendant, le plan de tournage est recentré sur Bourvil, l'essentiel des scènes de Louis de Funès nécessitant cette Jaguar[22],[ag],[o],[af]. En dehors de ses rares plans, ce dernier s'occupe par du tourisme avec son épouse[22],[af].
À l'époque, les épreuves de tournage doivent être envoyés au laboratoire à Paris pour être développées puis revenir en Italie[31]. L'équipe ne découvre ainsi les images filmées qu'au bout de plusieurs semaines, dans une séance spéciale organisé dans un cinéma local[31],[ah]. Lors de la projection des épreuves des deux premières semaines de tournage, Louis de Funès trouve qu'il n'est pas assez présent à l'écran, puisque une bonne partie des images concerne son partenaire[32],[ai],[o]. Ce constat lui donne l'impression d'un film déséquilibré, alors qu'Oury lui promettait autant d'importance que Bourvil, plutôt qu'un second rôle[ac],[aj]. Au même moment, le triomphe inattendu du Gendarme de Saint-Tropez le convainc de la place nouvelle à laquelle il peut prétendre au cinéma. Dans la nuit, avec son épouse, il étudie le scénario pour mesurer les rôles[ac],[aj]. Le réalisateur raconte : « Il avait repris le plan de travail et le scénario (…), il avait fait de grands diagrammes avec des pastilles vertes pour les scènes de Bourvil et des pastilles rouges pour les siennes. Et il y avait beaucoup plus de vert que de rouge. J'ai eu beau lui expliquer que Bourvil, vu son genre de comique, avait plus de texte et lui, plus de visuel, lui rappeler que quand la voiture verte arriverait, il y aurait beaucoup de plans à tourner avec lui seul, il n'y avait rien à faire : il était blessé. Il m'a dit : « Je ne joue plus .» C’était un mot magnifique, un mot d'enfant »[ac]. Cette « grève du masque » dure un jour, lors duquel il participe aux prises de vues mais sans expression ni improvisation[ai],[ac],,[aj][note 7]. Oury déclare a posteriori : « Quand je revois le film, je suis toujours ému par ce plan, dans lequel il traverse le hall du Residence Palace, à Rome, où effectivement il ne joue plus »[ac]. Afin de le rassurer, il enrichit le scénario de nouvelles scènes pour le mettre en valeur[ac].
déroulé du voyage en Italie : Le tournage traverse la péninsule, en partant de Naples[af]. L'équipe alterne entre les journées consacrées à Louis de Funès et celles de Bourvil[ak]. La seconde équipe, dirigée par Claude Clément (frère de René), filme notamment avec des doublures des plans de paysages traversés par les voitures[s]. À Naples, Antoine Maréchal prend en charge la Cadillac à la gare maritime du port puis rejoint le centre historique depuis la via Nuova Marina (it)[33].
météo puis dépassements : Le film exige un soleil éclatant et un ciel bleu[af]. Si la météo est clémente en septembre, le temps se couvre en octobre[af]. L'équipe tourne notamment à Sutri « sous une pluie battante »[s]. À 150 km au nord de Rome, la pluie devient insoutenable, d'une ampleur et d'une durée historique, provoquant des inondations, des pannes d'électricité et coupant des routes[al]. Le tournage est interrompu pendant des jours[al],[af]. L'équipe, les voitures et les camions sont bloqués[af]. La moindre éclaircie est guettée pour tourner[af]. Perclus de retards, le film accuse dès lors un dépassement de budget[al].
Alain Douarinou, également délégué syndical, signale la situation à Oury et Dorfmann : l'équipe n'a même plus de défraiements pour payer l'hôtel et le restaurant[s]. Dorfmann ne peut que promettre une future rentrée d'argent incertaine et demande d'attendre[s]. casino de San Remo [s].
http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Corniaud+%28Le%29&exact=oui&annee=1964 [33]
« Lieux de tournage du film Le Corniaud », sur lieuxtournage.fr (consulté le ).
- Par pays[34]
- Italie :
- À Naples. Antoine Maréchal prend en charge la Cadillac à la gare maritime du port puis rejoint le centre historique depuis la Via Nuova Marina (it). Le garagiste vole un pare-chocs dans le Borgo Marinari où l'on vient profiter des restaurants d'un petit port de pêche situé au pied de Castel dell'Ovo. Tout près de là, dans le très huppé Hotel Vesuvio, loge Maréchal, qui repartira le lendemain en empruntant la route de bord de mer : la via Caracciolo, puis les hauteurs du Pausilippe.
- Aire d'autoroute Teano-est, dans le sens Rome-Naples (actuelle autoroute A1), près de laquelle la voiture de Saroyan tombe en panne.
- La « via Flacca » ou « strada statale 213 » dans le sud du Latium entre Sperlonga et Gaeta, où se trouve actuellement la discothèque « Il sombrero ». Il y a, sur ce tronçon, quatre tunnels. La scène de la batterie remplie de bijoux jetée à la mer a été tournée sur un parking situé entre les 2e et 3e tunnels.
- Rome (à proximité du Colisée, du Vatican, du Château Saint-Ange...). Maréchal loge à l'hôtel Résidence Palace (actuel The Duke Hotel), au 69 via Archimede. Extérieurs devant le restaurant La Casina Valadier sur le Pincio[A 1].
- Les jardins et les fontaines de la villa d'Este à Tivoli pour la scène de combats et d'échanges de tirs entre les hommes du bègue et ceux de Saroyan.
- Sutri : scène où Lino, le coiffeur sicilien jaloux poursuit avec sa voiture Autobianchi Bianchina son amie Gina partie en compagnie de Maréchal, qui finalement prend en stop Ursula
- San Gimignano par la Piazza della Cisterna
- Pise
- Toscane
Peu après sa grève, Louis de Funès tourne dans la banlieue de Rome une scène avec Michèle Morgan, compagne du réalisateur, tenant ici son propre rôle de vedette de cinéma : à (une douane ?), Saroyan lui demande un autographe sans se souvenir exactement de son nom[ac]. scène ensuite coupée[35],[ac].
Après avoir longuement hésité à garder la scène dans le film durant la période du montage, Gérard Oury l'a finalement coupée, pour des raisons de rythme
Début novembre, le tournage investit Carcassonne et sa cité médiévale pour trois jours[36]. Les comédiens et figurent doivent arborer de courtes tenues estivales malgré un air déjà glacial[36]. Sur la place Saint-Nazaire, pour les décors, un magasin de photographie est transformé en café et la façade de l'hôtel Dame Carcas en gendarmerie[36]. L'intérieur de cette gendarmerie est tourné dans le garage de l'hôtel de la Cité ; les cabines téléphoniques de cet hôtel sont également utilisés pour les appels entre Saroyan et Maréchal[36]. Les protagonistes apparaissent notamment dans les lices, à la porte d'Aude ... (« Carcassonne, lieu de tournage du Corniaud », (consulté le ).)
en studios : , l'une des scènes pour Louis de Funès au cours du tournage afin de renforcer sa présence.
Oury imagine alors pour de Funès la scène du garage et celle de la douche, où l'acteur compare sa musculature avec celle d'un « grand balèze », l'ex-catcheur Robert Duranton. L'idée lui est inspirée par une rencontre étonnante faite lors d'un voyage en Italie : « ... J'avais rencontré à Capri un couple étrange, lui : un homo maigrichon américain, ridaillé mais milliardaire, elle : un colossal biquet français culturiste ! L'opposition physique entre ces deux êtres dépassait les limites de la bouffonnerie[b 4] ».
Vincent Hubé, « Louis de Funès : Rolls-Royce, Cadillac et gros diamant », sur lequipe.fr, L'Équipe, . : 2 CV atomisée, Rolls-Royce Silver Cloud de Léopold Saroyan / En vert, une Jaguar MKII conduite par Saroyan/De Funès (qui finit le film au volant d'une Rolls-Royce Silver Ghost des années 20), en rouge, une Austin Healey 3000 propriété d'un truand, « le Bègue », Et en blanc, la troisième star du film, une Cadillac DeVille Convertible
Italie
[modifier | modifier le code]http://www.cinecomedies.com/tops/top-10-des-scenes-coupees-qui-auraient-pu-devenir-cultes/
http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-social-club/europe-1-social-club-031215-2630571
http://www.defunes.free.fr/html/rubrique-p/cine-p/pages/t-connus/le-corniaud/corniaud-lieux-06.htm
Residence Palace, Rome :
- https://www.flickr.com/photos/37277781@N00/825836592/
- https://www.flickr.com/photos/7281235@N08/577069500/
France
[modifier | modifier le code]Menton 19 octobre 1964 : https://www.gettyimages.fr/search/2/image?family=editorial&phrase=Le%20corniaud%20film&events=775405953
https://www.ladepeche.fr/2021/08/12/les-pepites-de-lete-9727554.php
Censée se dérouler en Italie, la scène du bain nu d'Ursula (Beba Loncar) est en réalité tournée sur les plages du cap du Dramont, à Saint-Raphaël, en France.
http://nimotozor99.free.fr/jean-pieuchot.htm : Beba Loncar demande l'engagement d'une doublure pour les plans où elle rentre nue dans l'eau, de peur qu'une telle scène ne pose des problèmes pour sa carrière en Serbie[37].
https://www.menton.fr/actualites.php?page=amp&id_article=2539
https://www.caradisiac.com/Le-Corniaud-les-voitures-de-Louis-de-Funes-par-Sophie-Adriansen-83959.htm
http://nimotozor99.free.fr/chez-drouant.htm
http://nimotozor99.free.fr/ospedaletti.htm
http://nimotozor99.free.fr/rome1.htm
http://nimotozor99.free.fr/tivoli.htm
http://nimotozor99.free.fr/carcassonne1.htm
http://nimotozor99.free.fr/boulevard-malsherbes-corniaud.htm
http://nimotozor99.free.fr/rue-royale.htm
http://nimotozor99.free.fr/pont-iena-debilly-corniaud.htm
http://nimotozor99.free.fr/tour-eiffel-corniaud.htm
http://nimotozor99.free.fr/passage_a_niveau_motte.htm
http://nimotozor99.free.fr/capdramont.htm
Dernière scène du tournage
[modifier | modifier le code]Tournage générique (quand ? où ?)
[modifier | modifier le code]-
La circulation routière sur l'avenue des Champs-Élysées.
-
La tour Eiffel.
Bande originale
[modifier | modifier le code]<ref name="Gorin Danza" />
Photo rmn Delerue
Accueil
[modifier | modifier le code]Promotion
[modifier | modifier le code]Le public a pu voir, au moment du tournage, plusieurs reportages sur le film, lui assurant ainsi une promotion.
Depuis ..., un feuilleton-photo tiré des scènes du film paraît dans Le Parisien libéré (Articles Marcelle)
« Bourvil a été d'une grande gentillesse pour moi. Il a accepté mon nom à côté du sien, au dessus du titre, comme d'ailleurs Jean Marais. Ils ont donné le coup de pouce nécessaire. Grâce à eux, celui qui était toujours en bas de l'affiche s'est, un jour, trouvé en haut. C'est important dans une carrière. S'ils m'avaient laissé en bas j'aurai pu y rester longtemps. De tous, c'est Bourvil dont le souvenir reste le plus vivace en moi. »
— Louis de Funès à Guy Teisseire, pour Ciné Revue
http://nimotozor99.free.fr/le-corniaud.htm
http://inatheque.ina.fr/doc/TV-RADIO/DA_CPF86605652/discorama-emission-du-25-avril-1965
Avec les triomphes entretemps remportés par Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantomas, Louis de Funès est devenu une vedette comique de même rang que Bourvil[y].
Lieu de la première ?
Accueil critique
[modifier | modifier le code]Masque et la Plume : https://www.ina.fr/audio/P15041052
le Masque et la Plume, réponse : https://www.youtube.com/watch?v=aV26vOsqTg8
A la sortie du « Corniaud », le critique Michel Cournot fustigeait au « Masque et la Plume » ce « petit acteur qui fait beaucoup de singeries », et Jean-Louis Bory, son « numéro d'écureuil cousu de tics ».[39]
https://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2015/03/27/26010-20150327ARTFIG00317-il-y-a-50-ans-le-corniaud-n1-au-box-office.php : critique de Louis Chauvet, peut servir aussi pour l'analyse
Critique de cinéma Nouvelle Vague
« L'énorme succès de votre film en rend curieusement l'appréciation malaisée ; vous comprenez sûrement ce que je veux dire : il y a dans tout succès absolu un anéantissement de la notion de critique, qu'il s'agisse de Bonjour tristesse (le livre), de Patate (la pièce), de Goldfinger ou du Corniaud. Il devient idiot (parce que dérisoire) d'en dire du mal mais le bien que l'on en pense peut ne pas paraître sincère si on le dit. C'est un phénomène curieux, et en même temps je crois que chaque artiste doit rêver d'en arriver là, je veux dire au stade où les « avis » sont dérisoires (Prévert avec Paroles ou Chaplin avec tous ses films). Bref, je n'ai pas osé vous dire « Et moi j'ai trouvé très bien Le Corniaud », de crainte que vous ne pensiez : « il se croit obligé, etc. »
— François Truffaut, dans sa lettre à Gérard Oury[b 5].
Aux États-Unis, le magazine Time apprécie notamment les deux acteurs principaux, la photographie d'Henri Decaë et la scène de bagarre dans les jardins de la villa d'Este[40]. En mars 1965, L'Humanité rapporte que Wanda Hale, du New York Daily News a trouvé Le Corniaud « d'un bout à l'autre intelligent et spirituel » et que Howard Thompson, du New York Times, « le juge « désarmant » et loue sa « magnifique mise en scène »[41].
Le Corniaud reçoit des critiques globalement favorables[42]. Le Monde parle d'« une très heureuse surprise »[42].
Certaines remontrances portent sur le titre, le terme « corniaud » étant puisé dans l'argot[42].
Le Canard enchaîné : « Voilà un excellent film commercial qui est un divertissement touristique, plein de mouvement et de jolis paysages, sans oublier deux jolies filles. Et puis il y a un fameux tandem ! »[42]
Encore bienveillant voire laudateur envers Louis de Funès, les Cahiers du cinéma apprécient, au début du film, « l'efficacité et la précision des grandes comédies américaines » et « l'une des meilleures séquences du pauvre cinéma comique français », mais sont déçus par la présence réduite de l'acteur le reste du film ; cependant, la revue reproche un mélange des genres raté : « On veut amuser, divertir, émouvoir, apitoyer, donner envie et (même) faire compatir ou méditer : c'est assez pour Don Quichotte, trop pour Le Corniaud. La comédie ne souffre ni le trop juste ni le trop-plein, elle requiert le juste du trop, seul moteur d’effraction du sens »[43]. Jusqu'alors très sévère envers les films dans lesquels apparaissait Louis de Funès, Henry Chapier dans Combat salue l'ambition de la comédie, sans la juger totalement réussie[43] :
« On aurait tort de classer d'emblée Le Corniaud dans la catégorie habituelle des films commerciaux qui partent gagnant parce que les noms de Bourvil ou de Louis de Funès sont en tête d'affiche. Connaissant les facilités de la recette, nous sommes bien loin du numéro clownesque de ces acteurs populaires, dans la recherche beaucoup plus ambitieuse du monde des premiers films de Laurel et Hardy. Si la tentative n'a pas entièrement abouti, il faut tout de même reconnaître la sincérité, le soin et la conviction dont Gérard Oury a fait preuve cette fois-ci (…) Le Corniaud prenant le chemin inverse des films comiques à la mode, donne au gag la priorité sur le mot d'auteur. Félicitons donc Oury d’avoir su échapper à Michel Audiard… Débarrassé de « l'esprit français », le cinéma retrouve aussitôt sa fraîcheur et sa naïveté. (…) Qu'un tel film connaisse un large succès populaire ne peut que servir la cause d’un cinéma commercial estimable. Les visées du Corniaud sont honnêtes, et Gérard Oury a le mérite de ne pas piper les dés »
— Henry Chapier, Combat, 25 mars 1965[43].
« Nous déclarons Louis de Funès vainqueur aux points et nous en sommes le premier étonné. Son comique, efficace au théâtre, perdait beaucoup à l'écran. Louis de Funès a longtemps fait devant la caméra les grimaces qui lui réussissaient sur scène. C’était compter sans le grossissement du cinéma. Un seuil était franchi. Nous étions plus gênés qu’amusés. Mais voici que pour la première fois sans doute (…), Louis de Funès a discipliné son visage, trop parlant pour le cinéma du même nom. (…) C’est une marionnette gesticulante, mais qui a des méchancetés bien humaines. Un agité glapissant, mais moins proche des singes hurleurs que de quelques personnes de notre connaissance. »
— Claude Mauriac, Le Figaro littéraire, 26 mars 1965[43].
Anecdote : « Les Cahiers du cinéma, qui célèbrent depuis des années Louis de Funès en éreintant les films dans lesquels il apparaît »[42] : Les Cahiers du cinéma ont longtemps adoré Louis de Funès et publié des articles laudateurs à son sujet. (le placer dans la section Avis critique)
Box-office
[modifier | modifier le code]France
[modifier | modifier le code]http://boxoffice-archives.eklablog.com/bo-hebdo-france-1965-c29267326
http://boxoffice-archives.eklablog.com/bo-hebdo-france-1966-c29276758
Semaine | Entrées | Salles | no 1 du box-office hebdo. | Rang | |
---|---|---|---|---|---|
1re | 24 mars au 30 mars 1965 | 119 384 entrées [1] | 16 | Goldfinger | 2e |
2e | 31 mars au 6 avril 1965 | 331 110 entrées [2] | 42 | Le Corniaud | 1er |
3e | 7 avril au 13 avril 1965 | 403 683 entrées [3] | 45 | Le Corniaud | 1er |
4e | 14 avril au 20 avril 1965 | 495 292 entrées [4] | 57 | Le Corniaud | 1er |
5e | 21 avril au 27 avril 1965 | 392 006 entrées [5] | 60 | Le Corniaud | 1er |
6e | 28 avril au 4 mai 1965 | 388 741 entrées [6] | 63 | Le Corniaud | 1er |
7e | 5 mai au 11 mai 1965 | 291 321 entrées [7] | 68 | Le Corniaud | 1er |
8e | 12 mai au 18 mai 1965 | 183 885 entrées [8] | 62 | Le Corniaud | 1er |
9e | 19 mai au 25 mai 1965 | 195 349 entrées [9] | 62 | Le Corniaud | 1er |
10e | 26 mai au | 235 081 entrées [10] | 69 | Le Corniaud | 1er |
11e | 2 juin au 8 juin 1965 | 236 078 entrées [11] | 70 | Le Corniaud | 1er |
12e | 9 juin au 15 juin 1965 | 144 548 entrées [12] | 66 | Le Corniaud | 1er |
13e | 16 juin au 22 juin 1965 | 105 329 entrées [13] | 58 | Le Corniaud | 1er |
14e | 23 juin au 29 juin 1965 | 95 193 entrées [14] | 48 | Le Corniaud | 1er |
15e | 30 juin au 6 juillet 1965 | 67 734 entrées [15] | 35 | Le Corniaud | 1er |
16e | 7 juillet au 13 juillet 1965 | 72 527 entrées [16] | 43 | Le Corniaud | 1er |
17e | 14 juillet au 20 juillet 1965 | 120 152 entrées [17] | 57 | Le Corniaud | 1er |
18e | 21 juillet au 27 juillet 1965 | 96 536 entrées [18] | 50 | Le Corniaud | 1er |
19e | 28 juillet au 3 août 1965 | 90 242 entrées [19] | 46 | Le Corniaud | 1er |
20e | 4 août au 10 août 1965 | 114 280 entrées [20] | 57 | Le Corniaud | 1er |
21e | au | 155 317 entrées [21] | 82 | Le Corniaud | 1er |
22e | au | 156 601 entrées [22] | 74 | Le Corniaud | 1er |
23e | au | 132 421 entrées [23] | 68 | Le Corniaud | 1er |
24e | au | 182 754 entrées [24] | 64 | Le Corniaud | 1er |
25e | au | 155 916 entrées [25] | 59 | Le Corniaud | 1er |
26e | au | 115 857 entrées [26] | 51 | Le Corniaud | 1er |
27e | au | 178 079 entrées [27] | 61 | Le Corniaud | 1er |
28e | au | 125 511 entrées [28] | 59 | Le Tonnerre de Dieu | 2e |
29e | au | 138 770 entrées [29] | 69 | Le Tonnerre de Dieu | 2e |
30 | au | 132 400 entrées [30] | 65 | Le Tonnerre de Dieu | 2e |
31 | au | 96 872 entrées [31] | 61 | Le Tonnerre de Dieu | 2e |
32 | au | 132 994 entrées [32] | 74 | Le Gendarme à New York | 3e |
33 | au | 75 460 entrées [33] | 60 | Le Gendarme à New York | 4e |
34 | au | 86 073 entrées [34] | 58 | Le Gendarme à New York | 6e |
35 | au | 88 704 entrées [35] | 69 | Le Tonnerre de Dieu | 5e |
36 | au | 61 977 entrées [36] | 61 | Le Gendarme à New York | 6e |
37 | au | 57 617 entrées [37] | 63 | Les Tribulations d'un Chinois en Chine | 8e |
38 | au | 42 806 entrées [38] | 57 | Les Tribulations d'un Chinois en Chine | 14e |
39 | au | 43 622 entrées [39] | 50 | Opération Tonnerre | 11e |
40 | au | 69 033 entrées [40] | 45 | Fantômas se déchaîne | 13e |
41 | au | 115 150 entrées [41] | 62 | Opération Tonnerre | 9e |
42 | au | 30 765 entrées [42] | 38 | Opération Tonnerre | 25e |
43 | au | 30 034 entrées [43] | 48 | Opération Tonnerre | 20e |
44 | au | 31 968 entrées [44] | 37 | Fantômas se déchaîne | 24e |
45 | au | 34 238 entrées [45] | 23 | Opération Tonnerre | 19e |
46 | au | 37 518 entrées [46] | 41 | Viva Maria ! | 19e |
47 | au | 27 037 entrées [47] | 41 | Viva Maria ! | 27e |
48 | au | 39 592 entrées [48] | 49 | Viva Maria ! | 19e |
49 | au | 25 290 entrées [49] | 26 | Viva Maria ! | 30e |
50 | au | 35 149 entrées [50] | 49 | Angélique et le Roy | 19e |
51 | au | 25 844 entrées [51] | Angélique et le Roy | + 30e |
http://boxoffice-archives.eklablog.com/bo-hebdo-france-1966-c29276758
Paris
[modifier | modifier le code]http://www.boxofficestory.com/box-office-hebdomadaire-1965-a91176877
Semaine | Rang | Entrées | Cumul | no 1 du box-office hebdo. | |
---|---|---|---|---|---|
1 | 24 mars au 30 mars 1965 | 1er | 71 264 [52] | entrées | Le Corniaud |
2 | 31 mars au 6 avril 1965 | 71 359 [53] | entrées | ||
3 | 7 avril au 13 avril 1965 | 80 241 [54] | entrées | ||
4 | 14 avril au 20 avril 1965 | 81 922 [55] | entrées | ||
5 | 21 avril au 27 avril 1965 | 59 317 [56] | entrées | ||
6 | 28 avril au 4 mai 1965 | 67 440 [57] | entrées | ||
7 | 5 mai au 11 mai 1965 | 53 881 [58] | entrées | ||
8 | 12 mai au 18 mai 1965 | 3e | 30 850 [59] | entrées | Le Grain de sable |
9 | 19 mai au 25 mai 1965 | 32 190 [60] | entrées | La Rolls-Royce jaune | |
10 | 26 mai au | 1er | 44 420 [61] | entrées | Le Corniaud |
11 | 2 juin au 8 juin 1965 | 2e | 43 873 [62] | entrées | Nevada (documentaire) |
12 | 9 juin au 15 juin 1965 | 4e | 39 837 [63] | entrées | Paris-secret (documentaire) |
13 | 16 juin au 22 juin 1965 | 5e | 22 760 [64] | entrées | L'Arme à gauche |
14 | 23 juin au 29 juin 1965 | 3e | 21 950 [65] | entrées | |
15 | 30 juin au 6 juillet 1965 | 2e | 26 462 [66] | entrées | Furia à Bahia pour OSS 117 |
16 | 7 juillet au 13 juillet 1965 | 12e | 12 200 [67] | entrées | Merveilleuse Angélique |
17 | 14 juillet au 20 juillet 1965 | 11e | 14 580 [68] | entrées | |
18 | 21 juillet au 27 juillet 1965 | 7e | 17 180 [69] | entrées | |
19 | 8 juillet au 3 août 1965 | 10e | 16 260 [70] | entrées | Rio Bravo (reprise) |
20 | 4 août au 10 août 1965 | 17 500 [71] | entrées | La Fabuleuse Aventure de Marco Polo | |
21 | 11 août au 17 août 1965 | 3e | 19 345 [72] | entrées | Espionnage à Bangkok pour U-92 |
22 | 18 août au 24 août 1965 | 4e | 20 190 [73] | entrées | Duel à Rio Bravo |
23 | 25 août au 31 août 1965 | 9e | 17 347 [74] | entrées | L'Express du colonel Von Ryan |
24 | au 7 septembre 1965 | 7e | 24 577 [75] | entrées | L'Express du colonel Von Ryan |
25e | aucun chiffres [76] | e | ||
26e | 15 septembre au 21 septembre1965 | 13 840 entrées [77] | Le Tonnerre de Dieu | 12e |
Bilan
[modifier | modifier le code]http://www.boxofficestory.com/le-corniaud-louis-de-funes-box-office-1965-a91183309
Raymond Castans, « Louis de Funès fait trembler James Bond », Paris Match, (lire en ligne, consulté le ).
Le Corniaud sort en salles le .
Le Corniaud
sept salles à Paris et Orly : le Gaumont Bosquet, le Madeleine, le Mercury, le Max-Linder, le Mistral, l'Images et le Publicis-Orly, . Lors de cette première semaine, seule une ville de province, Bordeaux, a l'exclusivité sur le film (probablement car la fin s'y déroule).
Aucun film majeur n'est prévu cette semaine-là, limitant la concurrence pour Le Corniaud.
http://www.boxofficestory.com/le-corniaud-box-office-louis-de-funes-1965-a91183309
Chaque semaine, toutes les nouvelles sorties ... Le Gentleman de Cocody de Christian-Jaque, La 317e Section de Pierre Schoendoerffer, Passeport diplomatique agent K 8 de Robert Vernay,
Le film profite probablement de la fin de la grève des exploitants de salles qui offrent des séances gratuites au public (https://www.gettyimages.fr/license/558626619)
http://boxoffice-archives.eklablog.com/bo-hebdo-france-1965-c29267326/53 : pas une telle année depuis Don Camillo
http://archives-box-office.eklablog.com/box-office-3-ans-films-1965-a158470810 : 8 524 779 en trois ans
L'exploitation en salles du film dure en continue de sa sortie en mars 1965 jusqu'à la fin de 1977.
Le budget et son important dépassement est rapidement remboursé et, en fin d'exploitation, la rentabilité du film s'élève à 613 % (http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=9245)
L'exploitation dans les salles du Corniaud dure en continue de sa sortie en jusqu'à fin 1977. Durant l'année 1965, le film réunit 6,7 millions de spectateurs en neuf mois, un résultat triomphal. L'année suivante, il attire encore 1,3 millions de spectateurs, cumulant ainsi plus de 7,7 millions d'entrées fin 1966. En 1967, le film est vu par 809 000 spectateurs en France et cumule donc 8,5 millions d'entrées. Début 1972, Le Corniaud devient le premier film français à dépasser la barre des 10 millions de spectateurs sur le territoire national (???).
À la fin de son exploitation, fin 1977, Le Corniaud aura réalisé un énorme box-office de 11 740 438 entrées en France. Il a entre-temps été dépassé par un succès encore plus gigantesque : La Grande Vadrouille, film suivant de Gérard Oury, Bourvil et Louis de Funès, et ses 17,2 millions d'entrées enregistrées de 1966 à 1975.
Semaine | France | Paris et banlieue | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Rang | Entrées | Cumul | Salles | no 1 du box-office hebdo. |
Rang | Entrées | Cumul | no 1 du box-office hebdo. | |||
1 | au | 2e | 119 384 | entrées | 16 | Goldfinger | 1er | 71 264 | 71 264 | Le Corniaud | |
2 | au | 1er | 331 110 | entrées | 42 | Le Corniaud | 1er | 71 359 | 142 623 | Le Corniaud | |
3 | au | 1er | 403 683 | entrées | 57 | Le Corniaud | 1er | 80 241 | 222 864 | Le Corniaud | |
4 | au | 1er | 495 292 | entrées | 60 | Le Corniaud | 1er | 81 922 | 304 786 | Le Corniaud | |
5 | au | 1er | 392 006 | entrées | 60 | Le Corniaud | 1er | 59 317 | 364 103 | Le Corniaud | |
6 | au | 1er | 388 741 | entrées | 63 | Le Corniaud | 1er | 67 440 | 431 543 | Le Corniaud | |
7 | au | 1er | 291 321 | entrées | 68 | Le Corniaud | 1er | 53 881 | 485 424 | Le Corniaud | |
8 | au | 1er | 183 885 | entrées | 62 | Le Corniaud | 3e | 30 850 | 516 274 | Le Grain de sable | |
9 | au | 1er | 195 349 | entrées | 62 | Le Corniaud | 3e | 32 190 | 548 464 | La Rolls-Royce jaune | |
10 | au | 1er | 235 081 | entrées | 69 | Le Corniaud | 1er | 44 420 | 592 884 | Le Corniaud | |
11 | au | 1er | 236 078 | entrées | 70 | Le Corniaud | 2e | 43 873 | entrées | Nevada (documentaire) | |
12 | au | 1er | 144 548 | entrées | 66 | Le Corniaud | 4e | 39 837 | entrées | Paris-secret | |
13 | au | 1er | 105 329 | entrées | 58 | Le Corniaud | 5e | 22 760 | entrées | L'Arme à gauche | |
14 | au | 1er | 95 193 | entrées | 48 | Le Corniaud | 3e | 21 950 | entrées | L'Arme à gauche | |
15 | au | 1er | 67 734 | entrées | 35 | Le Corniaud | 2e | 26 462 | entrées | Furia à Bahia pour OSS 117 | |
16 | au | 1er | 72 527 | entrées | 43 | Le Corniaud | 12e | 12 200 | entrées | Merveilleuse Angélique | |
17 | au | 1er | 120 152 | entrées | 57 | Le Corniaud | 11e | 14 580 | entrées | Merveilleuse Angélique | |
18 | au | 1er | 96 536 | entrées | 50 | Le Corniaud | 7e | 17 180 | entrées | Merveilleuse Angélique | |
19 | au | 1er | 90 242 | entrées | 46 | Le Corniaud | 10e | 16 260 | entrées | Rio Bravo (reprise) | |
20 | au | 1er | 114 280 | entrées | 57 | Le Corniaud | 10e | 17 500 | entrées | La Fabuleuse Aventure de Marco Polo |
- Postérité au box-office
Analyse
[modifier | modifier le code]L'esthétique chère à Gérard Oury
[modifier | modifier le code]Hommage aux films muets et à Chaplin
[modifier | modifier le code]Louis de Funès admirait les comiques du temps du cinéma muet qu'étaient Laurel et Hardy, Harold Lloyd, etc. et surtout Charlie Chaplin.
Louis de Funès avait d'ailleurs été comparé à Chaplin par des critiques du journal britannique The Times, au début de sa carrière[44].
http://www.telerama.fr/cinema/la-chanson-de-geste-de-louis-de-fun-s,91922.php
Louis de Funès rend hommage à Charlie Chaplin qu'il admirait, dans la scène où il « emprunte » en pleine nuit l'atelier d'un garagiste (Jean-Marie Bon) pour réparer la Cadillac (à la 54e minute du film) sous les yeux médusés de celui-ci et de son fils. Il s'agit d'un clin d'œil évident aux Temps modernes et plus encore au Dictateur :
- La musique est très proche de celle d'une scène du film de Chaplin : la pause déjeuner (1 h 1 min). Il s'agit ici de la Tarantelle extraite de La Boutique fantasque de Gioachino Rossini (arrangée par Ottorino Respighi).
- De Funès est toujours en mouvement dans la scène, son bras ne peut s'empêcher de faire des gestes circulaires ce qui parodie bien sûr le travail à la chaine critiqué dans le film de Chaplin.
- On peut remarquer à la fin de la scène (lorsque de Funès est debout sur la voiture) des rouages sur le côté : le plan est très proche de l'affiche des Temps modernes.
Cette scène du garage est encore plus proche de celle de la séance de rasage dans Le Dictateur où Chaplin rase un client au son de la cinquième des Danses hongroises de l'allemand Brahms. Les deux « chorégraphies » sont très similaires par la coordination des gestes et de la musique.
film bien fait https://books.google.fr/books?id=_UzBCQAAQBAJ&pg=PT165#v=onepage&q&f=false
Autres
[modifier | modifier le code]comme Le Grand Restaurant, colle à la mode des films de voyous de Lautner
un film sur l'époque de la bagnole selon Oury
https://www.senscritique.com/liste/Les_films_dont_parle_Eric_Zemmour/3101739 : en 2021, « Le Corniaud raconte une lutte des classes entre un magnat qui se révélera mafieux et un ouvrier naïf qui se révélera moins couillon qu’il en a l'air. Le film s'ouvre sur un hilarant numéro de mépris de classe (…) Mais la fin du film sonne la revanche du petit contre le gros, du prolo contre le richard, de l'honnête homme contre le mafieux : le film d'Oury est l'antithèse des films des années 1930, où la défaite du Front populaire se reflétait à l'écran dans des personnages d'ouvriers à la Gabin, perdants magnifiques mais désespérés. Nous sommes dans les années 1960 désormais, le temps des Trente Glorieuses et de la Sécurité sociale et du plein-emploi : les ouvriers accèdent lentement à la classe moyenne et au confort matériel inauguré par l'Amérique et vanté par la publicité. La « moyennisation » de la société française semble alors l'issue pacifique de l’ancienne lutte des classes. »
https://www.dvdclassik.com/critique/le-corniaud-oury
https://cinedweller.com/movie/le-corniaud-la-critique-du-film/
Exploitations ultérieures
[modifier | modifier le code]- Carrière à la télévision
https://www.youtube.com/watch?v=Ru2jMm44jyY
diffusion dans l'émission Mardi Cinéma après la mort de Louis de Funès : [vidéo] « 20h Antenne 2 du 28 janvier 1983, Louis de Funès est mort », sur YouTube, INA.
- vidéo
http://www.cinemotions.com/Le-Corniaud-VHS-prd215941
- Ressorties / Restauration (ou dans la section "Postérité")
téléverser et utiliser le logo fait pour les 50 ans ici.
projet de 3D : https://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Le-Corniaud-et-La-Grande-Vadrouille-bientot-en-3D-150998
À l'occasion des 50 ans de la sortie du film, en 2015, le film ressort en version restauré. Il est distribué par Tamasa Distribution.
http://www.cinecomedies.com/news/dvd-bluray/le-corniaud-en-version-restauree-pour-ses-50-ans/
Postérité
[modifier | modifier le code]Alexandre Marchant, « La French Connection, entre mythes et réalités », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 3, no 115, , p. 89-102 (ISSN 0294-1759, lire en ligne, consulté le ).
https://www.francetvinfo.fr/culture/en-regions/en-normandie-des-fans-de-bourvil-rejouent-des-scenes-du-corniaud-dans-un-spectacle-itinerant_5261590.html / https://actu.fr/normandie/fontaine-le-dun_76272/bourvil-une-grande-parade-autour-du-film-le-corniaud-pres-de-dieppe_52469888.html /
En 2020, alors que la petite gare de La Motte-Sainte-Roseline doit être démolie, l'apparition de son passage à niveau dans Le Corniaud (et Le Gendarme se marie) est mis en avant pour tenter de la sauvegarder (https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/dans-le-var-la-motte-veut-sauver-la-gare-du-corniaud-14-11-2020-8408325.php)
Dicale
[modifier | modifier le code]Page 253 Gérard Oury a beaucoup réfléchi depuis les exhortations de Louis de Funès l’invitant, sur le tournage du très lourd Le crime ne paie pas, à réaliser des films comiques. Mais pas question pour autant d’entrer dans la confrérie des réalisateurs de comédies standardisées tournées à la va-vite. S’il est devenu réalisateur, selon son propre aveu, c’est pour impressionner la femme qu’il aime, Michèle Morgan. Alors il n’est pas question de se convertir aux pratiques et aux mentalités du plus médiocre cinéma commercial. Il a de hautes ambitions pour son premier film comique et, après plusieurs synopsis sans lendemain, il invente une histoire inspirée de l’affaire Angelvin.
Jacques Angelvin, animateur de l’émission de télévision « Paris- Club », est arrêté le 21 janvier 1962 à New York. Il a transporté 52 kilos d’héroïne pure dans les flancs de la Buick avec laquelle il a voyagé par paquebot depuis Le Havre. Fréquentant assidûment les boîtes de nuit et les cercles de jeu, il a accepté 10000 dollars pour jouer le rôle du passeur, ses complices et lui pensant que son statut de célébrité détournerait de lui tout soupçon. Dénoncés par un indicateur anonyme, sa voiture et lui seront surveillés par les policiers américains qui porteront, avec son arrestation et celle de ses commanditaires, un coup majeur à la filière française du commerce de drogue. Condamné à six ans de prison en 1963, Angelvin sera libéré en 1967 et deviendra agent immobilier. De manière beaucoup plus réaliste que Le Corniaud, son aventure inspirera le film The French Connection de William Friedkin, en 1971.
Page 254 Dans le scénario d’Oury, pas de planque à New York ni de sombres réalités de la pègre transatlantique. « Je préfère croire Angelvin innocent », dit-il. Son corniaud sera un brave gars chargé de conduire une Cadillac de Naples jusqu’à Bordeaux avec à son bord de l’héroïne, de l’or, des pierres précieuses et un diamant célèbre, le You Koun-Koun. Pour être sûr que la voiture parvienne à destination, le commanditaire du trafic, Léopold Saroyan, la suivra discrètement tout au long de son parcours. Or, une bande rivale a vent de l’affaire et va essayer de s’emparer de la Cadillac. Il y aura des poursuites, des coups de feu, du suspense, mais aussi toutes les aventures romanesques ou romantiques qui peuvent survenir sous le soleil d’été de l’Italie.
Gérard Oury travaille longuement son scénario avec Marcel Jullian, puis avec ses dialoguistes Georges et André Tabet. Sa fille, Danièle, vingt et un ans, assiste à beaucoup de réunions de travail. Elle n’est pas encore officiellement scénariste, ni n’imagine encore devenir plus tard la réalisatrice Danièle Thompson, mais elle apporte « son grain de sel », comme elle dit. Parmi ses idées, le téléphone installé dans la voiture de Saroyan, gadget encore rarissime à l’époque, qui va apporter beaucoup de rebondissements et d’effets comiques au film.
A la fin de l’été 1963, Gérard Oury présente son sujet à Louis de Funès en lui proposant d’incarner Saroyan. Celui-ci est terriblement timide, mais il accompagne Oury quand il va chez Bourvil lui proposer le film. Il aime l’idée du duo-duel, des aventures du Français moyen dans l’Italie des vacances, du naïf qui se révèle plus malin que les autres... Il lui plaît aussi qu’un film comique s’annonce comme plus fastueux que ce à quoi il est habitué, à commencer par un tournage en couleurs.
Car on chuchote, dans le milieu du cinéma, à propos du prochain projet d’Oury. Les films comiques, jusqu’alors, se tournent rapidement, sans perdre trop de temps à l’écriture et à la préparation. Or il se trouve que le réalisateur a trouvé un producteur singulier et audacieux : Robert Dorfmann. Ce producteur a gravi tous les échelons du métier, de la tournée de colleur d’affiches pour le cinéma de Mazamet dont son père est gérant, quand il a dix-neuf ans, à la production de films qui n’attendent pas des lustres pour entrer dans les dictionnaires du cinéma [...] Un des meilleurs flairs de la profession, donc, mais aussi le souci que les films se réalisent comme ils doivent l’être, sans mégoter sur des bouts de ficelle et sans harceler les réalisateurs pour chaque minute de dépassement. Il va conquérir sur Le Corniaud une aura de grand seigneur en n’adressant pas un mot de reproche à Gérard Oury pour les 50 % de dépassement du budget initial !
Page 255 Mais, dans l’immédiat, on se demande pourquoi il accorde autant de temps à Oury pour l’écriture d’un film comique. Un an d’écriture, neuf mois de préparation technique avant le tournage. Or, il y a des comédies qui, en France, s’écrivent en quinze jours parce qu’un producteur a mis la main à bon prix sur quelques semaines de location de studio - et Louis de Funès en a tourné beaucoup ! Après tout, réplique Dorfmann en substance, Charlie Chaplin n’a-t-il pas consacré quatre ans de travail et deux millions de dollars de l’époque aux Temps modernes - un investissement en temps et en argent qui choqua nombre de consciences à Hollywood ? Dorfmann a un credo très simple : « Il y a une désaffection certaine du cinéma. S’il n’y a pas de qualité, il n’y a pas de spectateurs. »
[considérations économiques sur le cinéma, peut-être quelques bonnes analyse à tirer (p.255-260)] : cette nouvelle façon de faire de la comédie colle à une évolution des habitudes des Français au cinéma
Page 260 Robert Dorfmann a donc donné de vrais moyens à Gérard Oury. Alors qu’un gros film de Femandel - c’est-à-dire le cinéma comique français le plus riche - ne demande pas plus de huit semaines, il est prévu que Le Corniaud soit tourné en douze semaines. De plus, Oury veut travailler en son direct, ce qui semble une hérésie à bien des réalisateurs, qui préfèrent le confort des tournages en postsynchronisation.
Idéalement, Oury souhaite tourner dix semaines en Italie, en commençant au début d’août 1964. Mais Bourvil est inflexible : il passera le mois d’août en vacances avec sa famille. Donc le premier clap sera donné le 31 août à Rome. Plus de quatre-vingts techniciens et acteurs sont du voyage, ainsi que trois voitures : une Jaguar verte pour Saroyan, une Cadillac De Ville blanche pour Maréchal, une Austin rouge pour leurs poursuivants - vert-blanc-rouge pour un voyage en Italie, Oury tient au clin d’œil. Or, la veille du premier jour de tournage, « la verte », comme on l’appelle, disparaît. C’est la police qui la retrouve, lourdement accidentée dans une rue de Rome. Le fils du premier assistant du film, un gamin d’une quinzaine d’années, l’a « empruntée » pour une virée nocturne qui a mal fini : il s’est cassé la jambe et la police prend ombrage de ce qu’elle porte de fausses plaques d’immatriculation. Surtout, il faut renvoyer la Jaguar en France pour la réparer. « Il a fallu refaire tout le plan de tournage, se souvient Oury. Donc, en attendant que revienne la verte, on a tourné sur la blanche. Et la blanche, c’était Bourvil. Or j’ai eu la sottise, au bout de quinze jours, d’inviter tout le monde à la projection des rushes, quand ils sont arrivés de Paris, où ils avaient été développés. »
Page 261 Toute l’équipe est rassemblée dans une salle de projection à Rome pour assister aux rushes des deux premières semaines de tournage, dans lesquels on voit donc des dizaines de plans avec Bourvil et presque rien avec de Funès. Son épouse et lui sortent de la projection sans mot dire. Le lendemain matin, l’acteur fait appeler Oury et lui montre de grandes feuilles de papier semées de points de couleur. « Il avait repris le plan de travail et le scénario du film et, pendant toute la nuit, il avait fait de grands diagrammes avec des pastilles vertes pour les scènes de Bourvil et des pastilles rouges pour les siennes. Et il y avait beaucoup plus de vert que de rouge. J’ai eu beau lui expliquer que Bourvil, vu son genre de comique, avait plus de texte et lui, plus de visuel, lui rappeler que quand la voiture verte arriverait, il y aurait beaucoup de plans à tourner avec lui seul, il n’y avait rien à faire : il était blessé. Il m’a dit : “Je ne joue plus.” C’était un mot magnifique, un mot d’enfant. » Et, de fait, il ne joue plus : le lendemain, il se contente d’effectuer son travail, sans plus. Il fait la grève de l’expression, montre un visage lisse à la caméra. Gérard Oury : « Quand je revois le film, je suis toujours ému par ce plan, dans lequel il traverse le hall du Résidence Palace, à Rome, où effectivement il ne joue plus. »
La grève de Louis de Funès ne dure qu’une journée. Très vite, Oury retourne la situation. Il ajoute quelques séquences au scénario, dont une va passer à la postérité. Il écrit et raconte à de Funès la bientôt légendaire scène de la douche, qu’ils tourneront à leur retour en France. Pistant Maréchal dans un camping, Saroyan fait sa toilette dans les douches collectives quand survient un body-builder qui s’installe à côté de lui, fait complaisamment jouer ses muscles sous la douche, se regarde dans le miroir et lui glisse une œillade équivoque - à la grande indignation de Saroyan. Oury choisit pour cette séquence le lutteur et catcheur Robert Duranton, élu monsieur Europe 1963, qui va incarner pour quelques dizaines de secondes ce fugace séducteur, avant de réapparaître dans quelques autres films, dont Les Aventures de Rabbi Jacob , dans lequel il campe un CRS en faction à l’aéroport d’Orly. La scène de la douche, grand numéro de comique muet, sera conservée au montage, au contraire d’une scène tournée dans la banlieue de Rome dans les jours qui suivent sa grève, une scène charmante mais très artificielle avec Louis de Funès et Michèle Morgan. (...)
Page 262 En alternant les journées de Funès et les journées Bourvil, le film remonte peu à peu vers la France. Lorsque l’équipe s’installe à Menton pour les scènes du retour en France, Jeanne de Funès en personne appelle Grosso et Modo pour qu’ils viennent passer une semaine avec son mari puisqu’elle quitte le tournage pour aller voir ses enfants à Paris. Collaborateurs épisodiques d’Oury sur son scénario, ils retrouvent l’uniforme des douaniers de La Grosse Valse pour les retrouvailles de Maréchal et Saroyan au poste-frontière.
Ensuite, aux studios de Saint-Maurice, Louis de Funès sera très heureux des dimensions extravagantes que prend son jeu devant la caméra lorsqu’il tourne la scène - « imaginée au scénario mais inventée au tournage », nous dira Gérard Oury - au cours de laquelle il remet en état la Cadillac après le duel dans les jardins de la Villa d’Este à Tivoli. Un grand numéro sans paroles sur la tarentelle de La Boutique fantasque de Rossini, véritable manifeste du comique physique et de la puissance de mime de Louis de Funès.
Mais l’acteur est inquiet. Si le jeu de Bourvil est bien connu des spectateurs, le sien n’a pas encore atteint une popularité comparable. Il craint que, au tournage comme au montage, son très populaire partenaire ne s’impose à son détriment. Pourtant, de son côté, Oury veille à la parité entre ses deux héros, depuis l’incident de Rome : Bourvil présente un personnage qui ressemble à celui que les Français aiment depuis des années : simple, naïf, timide avec les femmes, romantique, malin... En face, le jeu atrabilaire, nerveux, sec, émotionnel, de Louis de Funès s’exprime bien dans la longue filature en concurrence avec le Bègue (Venantino Venantini, qu’il retrouvera bientôt dans Le Grand Restaurant).
Page 263 Oury a d’autres soucis : en octobre, alors que l’équipe est à 150 kilomètres au nord de Rome, la pluie commence à tomber. Une pluie interminable, catastrophique, historique. Inondations, pannes d’électricité, routes coupées. Le film s’interrompt pendant des jours. Et c’est là que Le Corniaud entre en dépassement : le budget de 3,5 millions de francs va atteindre 5,3 millions, ce qui représente un surcoût de 50 % ! A Paris, le milieu du cinéma ricane ou compatit, mais personne n’imagine que Robert Dorfmann se sortira de l’ornière. Pourtant, le producteur conserve son calme, n’exige jamais du réalisateur qu’il aille plus vite ou qu’il allège son scénario. Le film durera in fine une heure cinquante, Oury réalisant Le Corniaud « sans jamais me dire qu’il y a un temps fixé pour tourner chaque scène ; je prends le temps qu’il faut ».
De retour à Paris début novembre, l’équipe assiste au triomphe de Fantômas. La dernière scène tournée, le 7 décembre derrière le Panthéon, est peut-être la plus célèbre du film, puisque c’est l’accident de voiture au cours duquel se rencontrent Maréchal et Saroyan. La 2CV que conduit Bourvil débouche de la rue de la Montagne-Sainte- Geneviève et est emboutie par la Bentley que conduit de Funès. Le truquiste Pierre Durin a préparé la voiture avec des centaines de boulons explosifs qui démantibuleront la voiture en quatre secondes.
Bourvil et de Funès doivent jouer en une prise le plan de l’accident lui-même et leurs premières répliques. Plusieurs caméras permettront le montage de la scène. Puis ils vont parfaire la suite de leur dialogue en quelques prises dans les débris de la 2CV. Dans l’élan, d’ailleurs, les deux comédiens oublient un peu de leur texte.
(...)
Page 265 Mais ce qui est imprévu, c’est qu’il survienne avec Le Corniaud un phénomène unique dans l’histoire : pendant quatre semaines, le nombre de spectateurs augmente dans les salles d’exclusivité parisiennes. 71274 spectateurs en première semaine, 7 1 359 pour la deuxième, 80 241 pour la troisième, 81922 pour la quatrième. C’est le reflet exact de la sentence de Jean de Baron- celli dans Le Monde : « une très heureuse surprise »... Car le bouche à oreille est exceptionnel, de plus en plus de spectateurs allant voir un film qui ne les attirait pas a priori, qu’ils soient rebutés par Bourvil, par Louis de Funès ou par le genre comique. Outre la renommée personnelle des deux acteurs, c’est la victoire de Gérard Oury, de Robert Dorfmann et de leur théorie d’un cinéma populaire correspondant aux évolutions récentes des goûts et des pratiques culturelles. Le raide, l’exigeant, le cinéphile critique Henry Chapier de Combat ne disait pas autre chose lorsqu’il évoquait à la sortie du Corniaud « un cinéma commercial estimable »
Page 266 Semaine après semaine, toutes les nouvelles sorties mordent la poussière : Le Gentleman de Cocody de Christian-Jaque avec Jean Marais, La 317e Section de Pierre Schoendoerffer, Passeport diplomatique agent K8 avec Roger Hanin, Le Vampire de Düsseldorf de Robert Hossein, le western Major Dundee de Sam Peckinpah, Le Journal d’une femme en blanc de Claude Autant-Lara, Alphaville de Jean-Luc Godard avec Eddie Constantine... En province, Le Corniaud accomplit aussi des prodiges : pour la première fois de son histoire, Le Béarn, plus grand cinéma de Pau, prolonge un film au-delà de quatre semaines ; performances comparables au Drakkar de Saint-Lô, au Club de Bordeaux, à l’ABC du Mans ; records absolus de première semaine à Orléans et Angers... Il faut exploiter le prodige : soixante-douze copies sont en service simultanément dans toute la France . Ce n ’ est qu ’ en huitième semaine que Le Corniaud cède la première place des fréquentations à Paris, face au Grain de sable, polar avec Pierre Brasseur, et La Rolls-Royce jaune, comédie à sketches avec Rex Harrison, Jeanne Moreau et Shirley MacLaine. Il attire encore 30 850 spectateurs, ce qui porte son total à 516284 entrées en huit semaines.
(...)
Page 267 Le Corniaud poursuit jusqu’à l’automne sa florissante carrière en exclusivité, avec quelques jolies performances relatives : début juillet, nouvelle deuxième place pour sa quinzième semaine ; une troisième place en août pour sa vingt et unième semaine... Quand Goldfinger, un des plus prospères des James Bond, quitte l’affiche en vingt-cinquième semaine avec 83 2879 entrées au compteur, il a été largement dépassé par Le Corniaud. Le 23 septembre, le film d’Oury quitte les salles d’exclusivité après avoir attiré 915097 spectateurs parisiens en vingt-sept semaines. On parle dans les journaux spécialisés de 30 millions de francs de recettes en salles dans toute la France - le cap des six millions de spectateurs approche. Au 31 décembre 1966, Le Corniaud a été vu par 7711 000 spectateurs ; au 31 décembre 1967, ils seront 8517000 ; au 31 décembre 1968, ils seront 9069000. Au total 11 740000 spectateurs verront en France Le Corniaud avant qu’il ne devienne un autre classique de la télévision. Pour Gérard Oury, pour Bourvil comme pour Louis de Funès, ce record ne sera battu que par La Grande Vadrouille.
Autour du film
[modifier | modifier le code]Suite...
[modifier | modifier le code]Une suite est envisagée.
Postérité
[modifier | modifier le code]L'affaire Jacques Angelvin, relatée en 1969 dans le roman La French Connection: A True Account of Cops, Narcotics and International Conspiracy de Robin Moore, inspire à son tour l'intrigue du film French Connection (1973), où [intrigue] https://filmschoolrejects.com/the-french-connection-true-story/
La première exposition temporaire du musée Louis-de-Funès à Saint-Raphaël est consacrée au Corniaud, en 2021 : Margaux Delaunay et Anne Le Hars, « Saint-Raphaël : La 2CV du film Le Corniaud, exposée au musée Louis de Funès », sur france3-regions.francetvinfo.fr, France 3 Côte d'Azur, .
https://www.lepoint.fr/societe/bernard-tapie-ses-complices-et-la-jurisprudence-du-corniaud-05-10-2021-2446421_23.php (pour la partie Analyse)
sauvegarde patrimoniale ? : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/var/draguignan/ancien-decor-films-clap-fin-gare-motte-var-1898138.html / https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/dans-le-var-la-motte-veut-sauver-la-gare-du-corniaud-14-11-2020-8408325.php
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes :
- Le nom est celui d'une localité guinéenne, Youkounkoun : voir Sophie Dulucq, « Vrai diamant… », sur Anthropophagie et Histoire, .
- Gérard Oury, 1988 : « Influencé par l'affaire Angelvin, j'en ai rêvé de cette histoire. Ce présentateur croupit en prison à New York pour avoir emmené par bateau sa voiture américaine en Amérique. Cela a paru louche […] Ou alors le type ne savait rien. C'est ce qu'il prétend, ce corniaud ! »[4].
- Il est établi que l'homme de télévision a touché dix mille dollars pour le convoi de la drogue[6]. Jacques Angelvin est finalement libéré dès pour bonne conduite[5]. Après son retour en France, il raconte son expérience carcérale dans Mes prisons américaines, paru en 1968[f],[d].
- Gérard Oury, 1988 : « Influencé par l'affaire Angelvin, j'en ai rêvé de cette histoire. Ce présentateur croupit en prison à New York pour avoir emmené par bateau sa voiture américaine en Amérique. Cela a paru louche […] Ou alors le type ne savait rien. C'est ce qu'il prétend, ce corniaud ! »[4].
- Les versions divergent sur la manière dont Robert Dorfmann a découvert le projet : soit lors d'une visite improvisée au bureau de l'agent de Bourvil, soit de la part de Gérard Oury à la sortie du Fouquet's (toutes les maisons de production étant alors massées sur les Champs-Élysées)[19],[20].
- Bourvil avait joué aux côtés de Jacques Angelvin dans Le Chanteur de Mexico (1956)[22],[x].
- Olivier de Funès, 2005 : « J'ai lu plus tard que mon père, un temps, se serait livré à une sorte de grève sur le tournage […]. C'est inexact : il avait bien trop de conscience professionnelle pour cela. […] En réalité, durant cette très courte période de froid, il ne joua plus que ce qui était écrit […] sans plus chercher à inventer ni improviser ».
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Références bibliographiques :
- Alexandre Marchant, « La French Connection, entre mythes et réalités », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, vol. 3, no 115, , p. 89-102 (ISSN 0294-1759, lire en ligne, consulté le ).
- Dicale 2009, p. 253.
- Pierre Péan, Compromissions, Fayard, , 462 p. (ISBN 2213679312, lire en ligne), chap. 13 (« La French Connection »).
- Alexandre Marchant, L'Impossible prohibition : Drogues et toxicomanie en France 1945-2017, Perrin, , 563 p. (ISBN 9782262077419, lire en ligne).
- Charles Gillard, Échec aux rois de la drogue, Buchet-Chastel, , 392 p. (lire en ligne), chap. XI (« La « Belle Américaine » de Jacques Angelvin »).
- Jacques Angelvin, Mes prisons américaines, Plon, , 287 p.
- Dicale 2009, p. 254.
- Oury 1989, p. 173.
- Michel Aubriant, « Ça ne vous étonne pas un peu le triomphe de votre Corniaud », Paris-Presse, , in Articles assemblés par Marcelle Oury.
- Oury 1989, p. 212.
- Chapeau 2004, p. 13.
- Thompson et Jean-Pierre Lavoignat 2019, p. 65.
- Chapeau 2004, p. 14.
- Dicale 2009, p. 236.
- Dicale 2009, p. 260.
- Dicale 2009, p. 255.
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- Les Éléphants de Philippe Durant (2012), livre d'anecdotes sur le cinéma populaire français des années 1970
Références issues du site Autour de Louis de Funès.fr :
Autres références:
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- Chapeau 2004, p. 12.
- p. 220 :
« Un an auparavant, j'ai rencontré Marcel Jullian. Des copains officiers de marine m'avaient raconté une histoire incroyable mais vraie : celle du lieutenant de vaisseau Costa, né moitié corse, moitié viet. Entre 40 et 42, ce mec avait coulé plusieurs sous-marins allemands avant de disparaître corps et biens avec son navire-bordel camouflé en cargo. Je parle du sujet à Alain Poiré. Il accepte de le produire. J'apprends entre-temps qu'un bouquin existe, relatant l'aventure. L'auteur rapplique. Il s'appelle Marcel Jullian. Nous travaillons ensemble mais Le Cargo de la colère reste en rade. »
- Oury 2001, p. 185.
- Mémoires d'éléphant, p. 225.
- Oury 1988, p. 327
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« Un an auparavant, j'ai rencontré Marcel Jullian. Des copains officiers de marine m'avaient raconté une histoire incroyable mais vraie : celle du lieutenant de vaisseau Costa, né moitié corse, moitié viet. Entre 40 et 42, ce mec avait coulé plusieurs sous-marins allemands avant de disparaître corps et biens avec son navire-bordel camouflé en cargo. Je parle du sujet à Alain Poiré. Il accepte de le produire. J'apprends entre-temps qu'un bouquin existe, relatant l'aventure. L'auteur rapplique. Il s'appelle Marcel Jullian. Nous travaillons ensemble mais Le Cargo de la colère reste en rade. »
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