Cheval (astrologie chinoise)
Le Cheval est le septième animal qui apparaît dans le zodiaque chinois, lié au calendrier chinois, par ordre d'arrivée. Sa présence dans ce zodiaque semble résulter de l'influence du bouddhisme indien. Le Cheval est un signe de feu yang, lié au soleil qui, comme les autres signes chinois, a une occurrence de douze ans. La dernière année du Cheval était en 2014 ; la prochaine débutera en 2026.
Le signe du Cheval est tristement célèbre pour ses années du « Cheval de feu », tous les soixante ans, qui s'accompagnent d'une baisse sensible du nombre de naissances de filles en Chine et au Japon. Une croyance populaire veut que les femmes « Cheval de feu » soient destinées à détruire leur mari. Cette croyance n'est évidemment soutenue par aucune donnée scientifique, mais elle crée des problèmes sociaux et démographiques réels.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'arrivée du cheval dans le zodiaque chinois semble provenir de l'influence du bouddhisme indien, dans lequel le cheval fait partie des « sept trésors ». En effet, l'essor de la dimension symbolique du cheval se produit à l'arrivée des écrits bouddhistes en Chine[1]. En Inde, à la même époque, le cheval joue un rôle très important dans les croyances bouddhistes, notamment en tant que Kalkî, dixième et dernier avatar du Bouddha. Cette influence indienne sur la symbolique chinoise se retrouve dans les Ren shen ma tou, des personnages à corps d'homme et tête de cheval gardant certains temples[1].
Description
[modifier | modifier le code]Le cheval est le septième des douze signes du zodiaque chinois, correspondant aux douze années que met Jupiter à tourner autour de la Terre. Son élément est le feu et son point cardinal le Sud. Il est considéré comme un signe yang, c'est-à-dire masculin, lié à l'heure de midi et au mois de juin, deux moments où le soleil est particulièrement présent[1]. Comme les autres signes chinois, son occurrence est tous les douze ans.
Début | Fin | Élément |
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Cheval de terre | ||
Cheval de feu | ||
Cheval de bois | ||
Cheval d'eau | ||
Cheval de métal | ||
Cheval de terre | ||
Cheval de feu | ||
Cheval de bois | ||
Cheval d'eau | ||
Cheval de métal |
Les personnes nées sous le signe du Cheval auraient une incompatibilité de caractère avec le Rat et le Buffle ; elles s'entendraient par contre très bien avec les personnes des signes Tigre et Chien[2].
Année du Cheval de feu
[modifier | modifier le code]Le signe du cheval est également tristement célèbre pour les événements qui se déroulent l'année du Cheval de feu (en japonais Hinoeuma). L'association du signe du cheval et de l’élément feu (association qui arrive tous les soixante ans) est, dans la symbolique chinoise, annonciatrice de grands bouleversements. Plusieurs tyrans et révolutionnaires seraient nés sous le signe du Cheval de feu[1].
La dernière année du Cheval de feu est 1966. La grande baisse de la natalité constatée cette année-là a attiré la curiosité de nombreux démographes, qui après avoir examiné les possibilités, en sont venus à la conclusion d'une explication par les croyances populaires[3]. L'année du Cheval de feu est associée à une « malédiction astrologique » qui toucherait les filles, selon laquelle elles sont destinées à détruire leur mari mentalement ou moralement, voire physiquement. La difficulté à faire marier les femmes nées Cheval de feu a conduit de nombreux parents à éviter d'avoir un enfant cette année-là[3]. Cette tendance a été accentuée par la publication de magazines chinois en 1966, qui ont colporté et ainsi renforcé cette croyance. La Chine étant en pleine politique de limitation des naissances, l'acceptation sociale en est d'autant facilitée[3]. L'examen de la démographie chinoise depuis 1830 permet de constater que toutes les années Cheval de feu s'accompagnent d'une baisse sensible des naissances[4], touchant tout particulièrement les filles. Le nombre anormal de naissances de garçons déclarées par rapport aux naissances de filles rend très probable le fait que les parents de filles nées au début et à la fin d'une année Cheval de feu déclarent une fausse date de naissance pour leur enfant[5]. Il est possible aussi que le nombre d'avortements ait sensiblement augmenté, bien que les données manquent pour appréhender ce phénomène en 1966 en Chine[6].
D'après une étude menée au Japon, le nombre de contraceptions et d'infanticides de filles connaît une nette hausse chaque année du Cheval de feu. Cette superstition a donc des incidences graves et réelles, à la fois sur les enfants et sur l'économie sociale du pays, en raison du déséquilibre créé dans le ratio hommes-femmes[7]. Une autre étude, toujours au Japon, a examiné l'influence de ce signe astrologique chinois sur les femmes japonaises nées en 1966. Ces femmes n'ont aucun désavantage social dans leur vie familiale et professionnelle, par rapport à celles qui sont nées sous d'autres signes chinois[8].
Célébrations
[modifier | modifier le code]Comme pour les autres années du zodiaque chinois, celle du Cheval est l'occasion de voir de nombreuses représentations de cet équidé dans les régions où vivent des populations chinoises, et des défilés de rue festifs.
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Danse du lion pour la célébration de l'année du Cheval en 2014 à Hong Kong.
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Célébration de l'année du Cheval en 2014 à Kobé.
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Effigie pour l'année du Cheval en 2014 à Las Vegas.
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Parade pour l'année du Cheval en 2014 à Londres.
Compatibilité
[modifier | modifier le code]80-100 % | 50-80 % | 0-50 % |
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Tigre (100 %), Chien (99 %), Chèvre (98 %) | Cheval (80 %), Cochon (70 %), Coq (64 %), Singe (64 %), Serpent (60 %), Dragon (57 %), Lapin (55 %) | Bœuf (41 %), Rat (25 %) |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Forgerit 1989, p. 125.
- Hale 2002, p. 242.
- Biraben 1968, p. 154.
- Biraben 1968, p. 155-156.
- Biraben 1968, p. 157.
- Biraben 1968, p. 159.
- Rohlfs, Reed et Yamada 2010, p. Résumé.
- Hiroyuki 2012, p. Résumé.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Biraben 1968] Jean-Nöel Biraben, « L'année “Cheval et Feu” », Population, vol. 23, no 1, , p. 154-162 (lire en ligne, consulté le ).
- [Forgerit 1989] Corinne Forgerit, « Le cheval dans la littérature chinoise », dans Le Petit Livre du cheval en Chine, Favre, coll. « Caracole », , 205 p. (ISBN 978-2828903312).
- [Hale 2002] (en) Jill Hale, The Practical Encyclopedia of Feng Shui, New York, Barnes and Noble Books, , 256 p. (ISBN 0-7607-3741-X).
- [Hiroyuki 2012] (en) Yamada Hiroyuki, « Superstition effects versus cohort effects: is it bad luck to be born in the year of the fire horse in Japan? », Review of Economics of the Household, vol. 11, , p. 259-283 (ISSN 1569-5239 et 1573-7152, DOI 10.1007/s11150-012-9162-9, lire en ligne, consulté le ).
- [Rohlfs, Reed et Yamada 2010] (en) Chris Rohlfs, Alexander Reed et Hiroyuki Yamada, « Causal effects of sex preference on sex-blind and sex-selective child avoidance and substitution across birth years: Evidence from the Japanese year of the fire horse », Journal of Development Economics, vol. 92, , p. 82-95 (DOI 10.1016/j.jdeveco.2008.11.005, lire en ligne, consulté le ).