ROV Arthur
Le robot sous-marin Arthur est un prototype de robot sous-marin téléopéré (de type ROV - Remotely Operated Vehicle) spécialisé en archéologie sous-marine et pouvant plonger jusqu'à 2500 mètres de profondeur[1],[2]. C'est un prototype non-commercial conçu par le Laboratoire d'Informatique de Robotique et de Microélectronique de Montpellier (CNRS, université de Montpellier), qui équipe le navire d'exploration archéologique Alfred Merlin du DRASSM (Ministère de la Culture) depuis son lancement en 2021[3],[4],[5] et qui permet d'expertiser les épaves et de réaliser des prélèvements[6].
Caractéristiques techniques
[modifier | modifier le code]Le ROV Arthur pèse environ 100 kg. Il dispose d'un éclairage LED très puissant, associé à des caméras UHD (4K) qui lui permettent d'effectuer des films ou des photogrammétries des sites archéologiques immergées[7],[8].
Il est aussi équipé d'un sonar d'imagerie et d'outils spécialisés (griffes, aspirateurs, souffleurs, panier) permettant de prélever sans dommage des objets archéologiques[8],[6].
Une cage lui sert de garage sous-marin et l'emporte jusqu'au fond, suspendue par un ombilical en acier relié au navire, permettant aussi d’alimenter le robot en électricité et de le piloter depuis une salle de contrôle dédiée[9],[10]. L'ombilical lui confère une autonomie illimitée et permet de descendre le robot jusqu'à 2500 mètres de profondeur[11].
Missions
[modifier | modifier le code]Corse et Côte d'Azur - 2022
[modifier | modifier le code]Le robot a été utilisé pour plusieurs missions en Corse[12],[13], ainsi que pour accompagner le premier robot humanoïde sous-marin, Ocean One, lors de plongées jusqu'à 850 mètres de profondeur en mer Méditerranée en 2022[9],[14].
Italie - Canal de Sicile - épaves romaines - 2022
[modifier | modifier le code]A bord de l'Alfred Merlin, le robot Arthur a accompli une mission archéologique dans le canal de Sicile durant l'été 2022. Cette mission, coordonnée par l'UNESCO dans le cadre de la Convention de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, réunissait l'Algérie, la Croatie, l'Égypte, l'Espagne, la France, l'Italie, le Maroc, et la Tunisie pour explorer et documenter trois épaves romaines découvertes par les expéditions américaines Ballard-McCann dans les années 1990[15],[16]. Durant ses plongées jusqu'à 850 mètres, le robot a collecté des photos et des vidéos qui ont permis une étude plus approfondie de ces épaves et la découverte de nouveaux éléments substantiels[17],[18],[19],[20].
Toulon (Var) - épave de la Lune - 2022
[modifier | modifier le code]En novembre 2022, le ROV Arthur a participé à une campagne archéologique sur l'épave de la Lune, au large de Toulon, par 90 mètres de profondeur[21],[22],[23]. Il a participé au prélèvement d'objets sur le site avec le ROV Basile[24].
Italie - épave Cap Corse 2, entre le Cap Corse et l'île de Capraia - 2023
[modifier | modifier le code]Le navire Alfred Merlin a déployé le ROV Arthur et le ROV Hilarion sur une épave nommée Cap Corse 2 et située entre le Cap Corse et l'île de Capraia, pour une mission d'archéologie et de biologie sous-marine en juillet 2023, sous la direction de la Soprintendenza Nazionale per il Patrimonio Culturale Subacqueo[25], en collaboration avec le parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate[26],[27],[28]. Le robot a collecté des objets ornés en verre, datés entre le Ier et le IIe siècle apr. J.-C., qui seront restaurés à Tarente en Italie[29],[30].
Corse - épave Macinaggio 1, épave Capo Sagro 1, épave Capo Sagro 2 et épave du Bonaparte - 2024
[modifier | modifier le code]Au large de la Corse, à bord de l'Alfred Merlin, le DRASSM et le Parc naturel marin Cap Corse et Agriate ont mené une mission d'exploration sous-marine de trois semaines, qui s'est achevée le 9 juillet 2024[31]. Cette mission, qui concernait à la fois l'archéologie et la biologie marine, a vu le déploiement des ROV Hilarion et Arthur sur quatre sites archéologiques profonds : Macinaggio 1, Capo Sagro 1, Capo Sagro 2 et épave du Bonaparte (navire reposant à 400 mètres de profondeur, coulé accidentellement en 1847 par collision avec le Comte-de-Paris)[31]. Le travail des robots a été complété par des carottages effectués depuis le navire[32].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Avec l’« Alfred-Merlin », l’archéologie sous-marine tricolore se dote d’un navire high-tech », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « "Beaucoup de robotique sur le pont" : la France se dote d'un nouveau navire archéologique suréquipé », sur Franceinfo, (consulté le )
- « La recherche archéologique sous-marine se dote d’un nouveau navire - 7 juillet 2021 - lejournaldesarts.fr », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
- « L'"Alfred Merlin", le vaisseau français qui révolutionne l'archéologie sous-marine », sur LExpress.fr, (consulté le )
- « Archéologie: « Alfred Merlin », le nouveau navire high-tech français », sur Les Echos, (consulté le )
- « À la recherche des trésors engloutis dans les grandes profondeurs », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Montpellier : le robot Arthur, roi des profondeurs et de l'archéologie sous-marine », sur midilibre.fr (consulté le )
- Anne Debroise, « MISSION : Retrouver nos épaves englouties », Science et Vie, no 1256, , p. 90-95
- « Ocean One, un robot humanoïde dans les abysses », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Retrouver nos épaves englouties », sur Science et vie (consulté le )
- « Arthur, le robot de l'extrême conçu à Montpellier, a fouillé ses premières épaves à 850 m de profondeur », sur midilibre.fr (consulté le )
- « Mare Latinu : Deux supers robots sous-marins sur des épaves autour de la Corse », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
- GEO avec AFP, « En Corse, des robots sous-marins explorent les abysses », sur Geo.fr, (consulté le )
- Réalisateur : Mathieu Pradinaud, Auteur : Alain Zenou, « Ocean One K, le robot des abysses – Gedeon Media Group, DRASSM, Stanford University, ECPAD, Planète+ », (consulté le )
- « Expédition subaquatique au banc d'Esquerquis | UNESCO », sur www.unesco.org (consulté le )
- (en) « UNESCO Shipwreck Mission in Mediterranean Successfully Completed », sur www.hydro-international.com (consulté le )
- « Mission archéologique réussie pour l'UNESCO et 8 États membres en Méditerranée | UNESCO », sur www.unesco.org (consulté le )
- Marie Parra, « Exploration sous-marine hors-normes au "cimetière des épaves" », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
- « En Méditerranée, le banc des Esquerquis révèle ses trésors archéologiques », sur LEFIGARO, (consulté le )
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- La rédaction, « On a plongé sur la Lune, à la recherche des trésors enfouis dans la rade de Toulon », sur Var-Matin, (consulté le )
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- David Ravier, « Archéologie sous-marine : au large du Cap Corse deux épaves livrent leurs secrets », sur Corse Net Infos - Pure player corse (consulté le )
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- Rose Casado, « À la découverte des épaves du Cap Corse, un sanctuaire pour la biodiversité marine », sur Corse Net Infos - Pure player corse (consulté le )
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