radin
Étymologie
modifier- (1885) Adjectif d’origine obscure [1] → voir rade et radiner ;
- Peut-être une extension du sens de radin (« gousset ») attesté au sens de « tiroir à argent » en 1844, de rade, radeau (« tiroir de comptoir ») attesté en 1836 — (Vidocq, Les Voleurs, 1837, tome 2, page 45), également « comptoir » ;
- Certains le rattachent au français populaire radin, radon (« gratin ») → voir rat, ratisser et raton.
Adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | radin \ʁa.dɛ̃\ |
radins \ʁa.dɛ̃\ |
Féminin | radine \ʁa.din\ |
radines \ʁa.din\ |
radin \ʁa.dɛ̃\ masculin
- (Familier) Qui est avare, pingre.
Thierry. — Elle joue gros jeu ? Alice. — Oh ! un affreux petit jeu, radin, râleux, comme si elle avait devant elle l'argent de son terme…
— (Tristan Bernard, Un perdreau de l'année, 1926, première édition, 1910))Écrit à Champion au sujet du Manuscrit-Autographe. Ça ne servira à rien. Il est « radin » mais ça l'embêtera.
— (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 135, 11 juin 1928, page 176)Soyez radin. La prodigalité attire de nombreux amis sur le court terme mais, plus tard, personne ne vous en remerciera jamais.
— (Tim Philipps, Machiavel - leçons de réalisme pour devenir un fin stratège, 2009, page 133)Devenez radin ! Les petits ruisseaux font les grandes rivières « Être économe c’est très bien, surtout si vos parents l’ont été pour vous ! » disait Winston Churchill.
— (Geoffroy Delabarriere, Plus riche à coup sûr !: Les techniques qui ont fait leurs preuves , 2009, page 19)
Note d’usage : L'invariabilité en genre au féminin est fréquente :
Sur le tard, elle est devenue radin et méchante comme une vieille pie.
— (Françoise Sagan, Le chien couchant ; Éditions J'ai Lu, Paris, 1983, p. 44)
Synonymes
modifier- → voir avare
Dérivés
modifierTraductions
modifier- Allemand : geizig (de)
- Anglais : stingy (en)
- Catalan : garrepa (ca) masculin
- Chinois : 吝嗇的 (zh) lin-se-de
- Croate : škrt (hr)
- Danois : nærig (da)
- Espagnol : codo (es)(a), tacaño (es)(a), rácano (es)(a)
- Hongrois : zsugori (hu)
- Italien : spilorcio (it), taccagno (it)
- Kazakh : сараң (kk)
- Néerlandais : gierig (nl), vrekkig (nl)
- Nganassan : нөмнюо (*)
- Occitan : cusson (oc), rascàs (oc), sarrat (oc)
- Polonais : skąpy (pl) masculin
- Portugais : forreta (pt), somítico (pt), agarrado (pt), sovina (pt)
- Same du Nord : gahci (*), divas (*), coazzi (*), hánis (*)
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
radin | radins |
\ʁa.dɛ̃\ |
radin \ʁa.dɛ̃\ masculin
- (Familier) Personne radine.
Un radin d’ailleurs, ce compère, qui m’agréa pour un tout petit salaire, mais avec un contrat et des clauses longues comme ça, toutes à son avantage. Un patron en somme.
— (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 508)Oui, les radins modernes sont devenus des gens qui savent gérer leur argent et profiter des bonnes occasions.
— (Alain Rey, Les radins savent gérer leur argent, dans 60 millions de consommateurs, hors-série no 151, octobre-novembre 2010)
- (Archaïsme) Argent monnayé, et par extension, argent du comptoir.
- (Archaïsme) (Par extension) (Argot des voleurs) Gousset de montre ou de gilet.
- (Archaïsme) (Par extension) Tiroir-caisse.
[…] et que c'est généralement l'argent du comptoir qui est volé, ce vol se nomme indifféremment : vol au radin ou vol au pégriot. Radin désigne le tiroir qui renferme l'argent.
— (Charles Virmaitre, Paris-escarpe: réponse à M. Macé, 1887)
Synonymes
modifier- → voir avare
Apparentés étymologiques
modifier- Argent monnayé
Dérivés
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \ʁa.dɛ̃\ rime avec les mots qui finissent en \dɛ̃\.
- France (Muntzenheim) : écouter « radin [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « radin [Prononciation ?] »
- Cornimont (France) : écouter « radin [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « radin [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- [1] « radin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Lorédan Larchey; Les excentricités du langage, 1865, 5e édition, page 274.
- Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte. Argots parisiens comparés, 1867, page 408.
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage