Lors de mon dernier voyage en
Italie, passant devant le lac Trasimène, après avoir vu le Tibre et avoir dû tristement rebrousser chemin à 80 kilomètres de Rome, je compris quelles impressions d'enfance avaient renforcé ma nostalgie de la Ville éternelle. Je pensai précisément que l'année suivante je pourrais passer par Rome en allant à Naples, et une phrase que j'avais sans doute lue dans un de nos classiques me revint :
Qui sait lequel arpenta sa maison
le plus impatiemment lorsqu'il conçut le projet d'aller à Rome, d'Annibal le guerrier ou de Winckelmann le
vice-recteur ? J'ai suivi les traces d'
Annibal. Il ne m'avait pas été donné de voir Rome : lui aussi était allé en Campanie alors qu'on l'attendait à Rome.
Annibal, avec qui je me trouvais cette ressemblance, avait été le héros favori de mes années de lycée ; quand nous avions étudié les guerres puniques, ma sympathie, comme celle de beaucoup de garçons de cet âge, était allée non pas aux Romains mais au Carthaginois. Dans les classes supérieures, quand je compris quelles conséquences aurait pour moi le fait d'être de race étrangère, et quand les tendances antisémites de mes camarades m'obligèrent à prendre une position nette, j'eus une idée plus haute encore de ce grand guerrier sémite. Annibal et
Rome symbolisèrent à mes yeux d'adolescent la ténacité juive et l'organisation catholique. La signification qu'a prise depuis dans nos esprits le mouvement antisémite à contribuer à fixer les pensées et les sentiments de cette époque. Ainsi le souhait d'aller à Rome est devenu dans la vie du rêve le voile et le symbole de plusieurs autres souhaits très ardents, à la réalisation desquels il faut travailler avec la constance et l'obstination du
Carthaginois, et dont l'accomplissement paraît être aussi peu favorisé par la destinée que le fut le désir d'Annibal.
Die Traumdeutung, Sigmund Freud (trad. Jean-Pierre Lefebvre), éd. Seuil, 2010, p. 704
Les idées anxieuses et obsédantes sont étrangères à la conscience normale à peu près comme les rêves sont étrangers à la conscience éveillée; la conscience ignore leur origine de même qu'elle ignore l'origine des rêves.
Sur le rêve, Sigmund Freud (trad. Cornélius Heim), éd. Gallimard, 2006, p. 50
Même quand il est cohérent et intelligible, le contenu du rêve semble alors se préoccuper des bagatelles des plus indifférentes, qui seraient indigne de notre intérêt à l'état de veille.
Sur le rêve, Sigmund Freud (trad. Cornélius Heim), éd. Gallimard, 2006, p. 86
Rêve apparemment tout à fait insignifiant où apparaissent des nombres. Elle veut payer une chose quelconque ; sa fille sort 3 florins 65 kreuzers de son porte-monnaie ; elle dit : « Qu'est-ce que tu fais ? Cela ne coûte que 21 kreuzers. » (...) Les chiffres du rêve prennent une signification lorsqu'on se souvient que le temps c'est de l'argent. Time is money.
Les habitants primitifs de l'Australie sont considérés comme une race à part, sans parenté physique ni linguistique avec les peuples voisins. Ces habitants ne bâtissent ni maisons, ni cabanes solides, ne cultivent pas le sol, ne possèdent aucun animal domestique, ignorent jusqu'à l'art de la poterie. Ils se nourrissent exclusivement de la chair de tous les animaux qu'ils abattent et des racines qu'ils arrachent à la terre. Ils n'ont ni rois ni chefs, l'assemblée des hommes mûrs décidant des affaires communes. Il n'est pas certain qu'on trouve chez eux des traces d'une religion [...] Nous ne pouvons, certes, pas nous attendre à ce que ces misérables cannibales nus observent une morale sexuelle se rapprochant de la nôtre [...] Et cependant, nous savons qu'ils s'imposent l'interdiction la plus rigoureuse des rapports sexuels incestueux [...] Les membres d'un seul et même totem ne doivent pas avoir entre eux de relations sexuelles. C'est la loi de l'exogamie.
Le langage de ces tribus australiennes présente une particularité [...] un homme appelle père non seulement celui qui l'a engendré, mais aussi tout homme qui, d'après les coutumes de la tribu, aurait pu épouser sa mère et devenir son père ; il appelle mère toute femme qui, sans enfreindre les coutumes de la tribu, aurait pu devenir réellement sa mère ; il appelle frères et sœurs non seulement les enfants de ses véritables parents, mais aussi les enfants de toutes les autres personnes qui auraient pu être ses parents.
Ces rois des sauvages possèdent une puissance et un pouvoir de dispenser le bonheur que des peuples moins primitifs ne reconnaissent qu'à leurs dieux et à la réalité desquels seuls les courtisans les plus serviles et hypocrites affectent de croire, à des phases de civilisation plus avancées.
Il y a une contradiction manifeste entre cette toute-puissance de la personne royale et la croyance d'après laquelle elle aurait besoin d'être protégée de très près contre les dangers qui la menacent; mais ce n'est pas là la seule contradiction qu'on constate dans l'attitude des sauvages à l'égard de leurs rois. Ces peuples jugent nécessaire de surveiller leurs rois, afin qu'ils ne dépensent pas leurs forces inutilement ; ils sont loin d'être sûr de leurs bonnes intentions ou de leur loyauté. Il y a une nuance de méfiance dans la motivation des prescriptions tabou concernant le roi [...]
L'attouchement est le commencement de toute tentative de s'emparer d'un individu ou d'une chose, de l'assujettir, d'en tirer des services exclusifs et personnels.
Totem et tabou, Sigmund Freud (trad. S. Jankélévitch), éd. Payot, 1971, p. 45
Qu'est-ce en effet que la "conscience" (bonne ou mauvaise) ? D'après le témoignage même de la langue, la conscience s'applique à ce qu'on sait de la façon la plus certaine. Il y a même des langues où il existe à peine une distinction entre la conscience morale et la conscience, au sens de la connaissance.
Totem et Tabou, Sigmund Freud (trad. S. Jankélévitch), éd. Payot, 1971, p. 82
Dans la conception scientifique du monde, il n'y a plus de place pour la toute-puissance de l'homme, qui a reconnu sa petitesse et c'est résigné à la mort, comme il s'est soumis à toutes les autres nécessités naturelles. Mais dans la confiance en la puissance de l'esprit humain qui compte avec les lois de la réalité, on retrouve encore les traces de l'ancienne croyance à la toute puissance.
Totem et Tabou, Sigmund Freud (trad. S. Jankélévitch), éd. Payot, 1971, p. 104
L'essentiel dans le rêve, ce sont les idées dont il se compose, et non les faits, et ces idées ont toujours un sens, sont cohérentes et disposées selon un certain ordre. Mais leur ordre et leur disposition diffèrent totalement de ce que notre souvenir retrouve dans le contenu manifeste du rêve.
Totem et Tabou, Sigmund Freud (trad. S. Jankélévitch), éd. Payot, 1971, p. 111
Sans l'hypothèse d'une âme collective, d'une continuité de la vie psychique de l'homme qui permet de ne pas tenir compte des interruptions des actes psychiques résultant de la disparition des existences individuelles, la psychologie collective, la psychologie des peuples ne saurait exister.
Totem et Tabou, Sigmund Freud (trad. S. Jankélévitch), éd. Payot, 1971, p. 181
Le primitif, au contraire, ne connaît pas d'entraves à l'action ; ses idées se transforment immédiatement en actes ; on pourrait même dire que chez lui l'acte remplace l'idée, et c'est pourquoi, par une décision définitive et certaine, nous pouvons risquer cette proposition : « au commencement était l'action ».
Actuelles sur la guerre et la mort, 1915
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La mort propre est irreprésentable […] dans l’inconscient, chacun de nous est convaincu de son immortalité
Œuvres complètes de Freud - Psychanalyse, Sigmund Freud (trad. André Bourguignon,
Jean Laplanche, Janine Altounian), éd. Presses universitaires de France, 1988
(ISBN 2-13-042148-2), t. 13, p. 145
Normalement, rien n'est plus stable en nous que le sentiment de nous-mêmes, de notre propre Moi. Ce Moi nous apparaît indépendant, un, et bien différencié de tout le reste. Mais cette apparence est trompeuse car le Moi se prolonge dans une autre entité inconsciente que nous appelons le Soi (...) Au plus fort de l'état amoureux, la démarcation entre le Moi et l'objet court le risque de s'effacer. A l'encontre de tous les témoignages des sens, l'amoureux soutiendra que Moi et Toi ne font qu'un.
L'émotion esthétique dérive de la sphère des sensations sexuelles ; elle serait un exemple typique de tendance inhibée quant au but. Primitivement la « beauté » et le « charme » sont des attributs de l'objet sexuel. Il y a lieu de remarquer que les organes génitaux en eux-mêmes, dont la vue est toujours excitante, ne sont pourtant presque jamais considérés comme beaux. En revanche, un caractère de beauté s'attache, semble-t-il, à certains signes sexuels secondaires.
- L'émotion éthique dériverait de la violence et des pulsions de mort.
En fixant fortement ses adeptes à un infantilisme psychique et en leur faisant partager un délire collectif, la religion réussit à épargner à quantité d'êtres humains une névrose individuelle.
Le problème consiste à écarter l'obstacle le plus grand rencontré par la civilisation, à savoir l'agressivité constitutionnelle de l'être humain contre autrui : d'où l'intérêt tout particulier du plus récent des commandements du Surmoi collectif : « Aime ton prochain comme toi-même ». Dans un but thérapeutique, le traitement des névroses nous oblige de lutter contre les exigences éthiques du Surmoi.
- Jésus disait : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » ; Confucius disait : « Rendez la justice pour le mal, et le bien pour le bien ».
La question du sort de l'espèce humaine me semble se poser ainsi : le progrès de la civilisation saura-t-il, et dans quelle mesure, dominer les perturbations apportées à la vie en commun par les pulsions humaines d'agression et d'autodestruction ? Les hommes d'aujourd'hui ont poussé si loin la maîtrise des forces de la nature qu'avec leur aide il leur est devenu facile de s'exterminer mutuellement jusqu'au dernier.
L'appétit de pouvoir que manifeste la classe régnante d'un État contrecarre une limitation de ses droits de souveraineté. Cet « appétit politique de puissance » trouve souvent un aliment dans les prétentions dont l'effort économique se manifeste de façon matérielle. Je songe particulièrement ici à ce groupe que l'on trouve au sein de chaque peuple et qui, peu nombreux mais décidé, peu soucieux des expériences et des facteurs sociaux, se compose d’individus pour qui la guerre, la fabrication et le trafic des armes ne représentent rien d’autre qu'une occasion de retirer des avantages particuliers, d'élargir le champ de leur pouvoir personnel.
J'ai déjà dit, en racontant ma rencontre avec lui, que le crâne de Freud ressemblait à un escargot de Bourgogne. La conséquence est évidente : si on veut manger sa pensée il faut la sortir avec une aiguille. Alors elle sort tout entière.
La théorie de Freud rattache les troubles nerveux à certains chocs, à certains traumatismes, c'est-à-dire à des cicatrices affectives, dont les principales se situeraient dans l'enfance. Cependant, Freud lui-même, pour rendre compte de l'action à retardement de ces chocs (puisque la maladie éclate en général longtemps après, au cours de l'âge adulte), a fait appel à une autre notion, celle de régression. A la suite d'accidents ultérieurs, la « libido », l'énergie affective de l'être, reflue ; refluant, elle rencontre les traces des chocs anciens, qui constituent pour elle des lieux de stagnation privilégiés ; c'est ainsi que ces traces se trouvent ravivées (qu'une peur d'enfance ressuscite en phobie ou en angoisse), et que la névrose éclate.
Au shéma de cette thèse, Jung ne prétend rien changer d'essentiel, mais il place l'accent autrement. Il est clair que l'attention de Freud est retenue avant tout par le traumatisme ; Jung considère la régression, et se demande en outre quel est l' accident dont elle procède. Il observe alors que cet accident est un conflit actuel.
L'Œuvre de Jung et la psychologie complexe (1963),
Charles Baudouin, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2002
(ISBN 2-228-89570-9), partie II. Discriminations, chap. VII. Les âges de la vie, Débat de l'infantile et de l'actuel, p. 192
Engels, dans l'
Origine de la Famille, n'hésite pas à faire de
l'amour sexuel individuel, né de cette
forme supérieure des rapports sexuels qu'est la monogamie, le plus grand progrès moral accompli par l'homme dans les temps modernes. Quelque entorse qu'on cherche aujourd'hui à faire subir à la pensée marxiste sur ce point comme sur tant d'autres, il est indéniable que les auteurs du
Manifeste communiste n'ont cessé de s'élever contre les espoirs de retour aux rapports sexuels « désordonnés » qui marquèrent l'aube de l'histoire humaine. La propriété privée une fois abolie, « on peut affirmer avec raison, déclare
Engels, que
loin de disparaître, la monogamie sera plutôt pour la première fois réalisée ». Dans le même ouvrage il insiste à plusieurs reprises sur le caractère
exclusif de cet amour qui, au prix de quels égarements – j'en sais de misérables et de grandioses – s'est enfin
trouvé. Cette vue sur ce que peut sans doute présenter de plus agitant la considération du devenir humain ne peut être corroborée plus nettement que par celle de Freud pour qui l'amour sexuel, tel même qu'il est déjà donné,
rompt les liens collectifs créés par la race, s'élève au-dessus des différences nationales et des hiérarchies sociales, et, ce faisant, contribue dans une grande mesure au progrès de la culture. Ces deux témoignages, qui donnent la conception de moins en moins frivole de l'amour pour principe fondamental au progrès moral aussi bien que culturel, me sembleraient à eux seuls de nature à faire la part la plus belle à l'activité poétique comme moyen éprouvé de fixation du monde sensible et mouvant sur un seul être aussi bien que comme force permanente d'anticipation.
Sigismund Shlomo Freud, né en 1856, fils d'un modeste et religieux marchand de laine de Moravie dont toute la vie est hantée par des problèmes d'
argent [...]. Toute maladie mentale peut se soigner en la dévoilant à soi-même par le truchement d'un analyste, à qui il faut payer cher la cure - celle-ci, dit Freud, étant, quoiqu'elle coûte, une « bonne affaire », comparée à ce qu'il aurait fallu débourser pour un traitement médical classique.
Freud écrit : «
En vérité, partout où a régné ou bien persiste le mode de pensée archaïque, dans les civilisations anciennes, dans le mythe, les contes, les superstitions, dans la pensée inconsciente, dans le rêve et dans la névrose, l'argent est mis en relation intime avec l'excrément. »
Acceptant la demande d'une de ses patientes de la laisser parler, Freud renonça à l'activisme thérapeutique qui jusqu'alors multipliait les moyens supposés thérapeutiques : outre l'hypnose, les massages, les bains, les médicaments, les manipulations et les chantages. C'est à partir de là que la psychanalyse, comme pratique thérapeutique de l'interprétation, fut découverte et instituée.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008
(ISBN 978-2-10-051145-7), Introduction, p. 2
C'est dans Trois essais sur la théorie de la sexualité que Freud (1915) introduit la notion de pulsion dans sa dimension psychanalytique. La façon dont la sexualité et ses troubles sont envisagés par la médecine à la fin du XIXe siècle est fondée sur l'idée d'une indépendance entre psychisme et sexualité et sur l'idée que les comportements sexuels sont innés et gouvernés par l'instinct ; de ce fait les « aberrations sexuelles » sont des déviations de l'instinct liées à la « dégénérescence », explication universelle de l'époque à toute pathologie psychiatrique. La façon dont Freud relie le sexuel à l'ensemble du fonctionnement du psychisme, à travers la notion de pulsion précisément, inverse complètement la perspective. A la base des perversions il y a quelque chose que tous les hommes ont en partage, « les racines innées de la pulsion sexuelle » (Freud, 1915) que « les influences de l'existence » feront varier dans leur forme et dans leur intensité.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008
(ISBN 978-2-10-051145-7), Introduction, p. 23
Freud invoque une « compulsion de répétition » qu'il observe également dans le jeu des enfants qui reproduisent une situation où ils ont éprouvé de l'angoisse. Il existerait en nous quelque chose qui nous pousse à répéter les expériences antécédentes les plus désagréables et non pas seulement les expériences porteuses de plaisir. Freud, pour rendre compte de cette « compulsion », va donc introduire une notion nouvelle, la « pulsion de mort », pulsion de destruction qui œuvre silencieusement au cœur du psychisme et a le pouvoir de désorganiser le fonctionnement psychique, d'aller à contre-courant du principe de plaisir. La contrepartie de cette « pulsion de mort », nommée aussi
Thanatos, sera
Éros, ensemble qui subsume les pulsions sexuelles regroupées sous le terme de « pulsions de vie ». Le but d'Éros est de bâtir des ensembles de plus en plus grands alors que celui de Thanatos est une force de déliaison.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008
(ISBN 978-2-10-051145-7), 1. L'évolution de la théorie des pulsions chez Freud, p. 30
Freud dans son Introduction à la psychanalyse (1916) considère la levée du refoulement comme la raison d'être de la psychanalyse, qui aurait comme but de rendre conscient l'inconscient, en supprimant les refoulements ou en comblant les lacunes amnésiques. Actuellement, le processus analytique ne vise pas tant la recherche du passé et son interprétation, comme le proposait Freud dans un premier temps, que de favoriser la levée du refoulement, à travers l'analyse du transfert, des résistances et des défenses qui en sont à l'origine (Le Guen, 1992).
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008
(ISBN 978-2-10-051145-7), 1 Les mécanismes de défense névrotiques, p. 123
Le problème est moins cette réception pathologique de mon livre que l'incapacité de mes détracteurs d'apporter un seul argument valable contre mon travail […] on chercherait en vain une invalidation de telle ou telle thèse de mon livre. Par exemple : Freud
menteur. Freud affabulateur, inventeur de « mythes scientifiques » et de « roman historique ». Freud destructeur des traces de ses forfaits. Freud
cocaïnomane dépressif, errant doctrinalement et cliniquement pendant plus d'une décennie. Freud à l'origine de la mort de son ami
Fleischl-Marxow à cause d'erreurs répétées de prescriptions médicales. […] Freud obsédé par l'onanisme. Freud obnubilé par l'accouplement avec sa mère. Freud extrapolant sa pathologie œdipienne à la planète entière. Freud perpétuellement travaillé par le tropisme
incestueux. […] Freud sacrifiant à l'occultisme et au spiritisme. Freud pratiquant des rites de conjuration contre le mauvais sort. Freud croyant à la télépathie. Freud féru de numérologie. Freud inventant des cas n'avant jamais existé. […] Freud affirmant avoir guéri des patients qui ne l'ont jamais été. […] Freud confiant à
Ferenczi « Les patients, c'est de la racaille ». […] Freud écrivant a
Binswanger que la psychanalyse est un « blanchiment de nègres », autrement dit, que son chamanisme ne fonctionne pas. Freud ontologiquement homophobe. Freud misogyne théorisant l'infériorité physiologique donc ontologique, des femmes. Freud très médiocre hypnotiseur. Freud pratiquant la
balnéothérapie ou l'
électrothérapie. […] Freud écrivant en pleine furie nazie que
Moïse n'était pas juif et que les
Juifs étaient des Égyptiens. Freud avouant peu de temps avant la fin de sa vie qu'on « n'en finit jamais avec une revendication pulsionnelle », autrement dit : qu'on ne guérit jamais.
L'apostille au crépuscule : Pour une psychanalyse non-freudienne,
Michel Onfray, éd. Grasset, 2010, p. 19-21
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