Voie métrique
Une voie métrique est une voie ferrée dont l'écartement des rails est de 1 000 mm. Elle fait partie des voies étroites.
Caractéristiques
modifierElle est réputée être plus économique que la voie normale (1 435 mm), avec des travaux de construction et d'entretien réduits car utilisant du matériel plus léger :
- elle occupe une emprise au sol moins importante ;
- elle accepte des courbes plus serrées ;
- elle nécessite des ouvrages d’art moins nombreux et des tunnels avec un portail de dimensions réduites.
D’autres écartements proches du mètre sont parfois assimilés à la voie métrique, tel l’écartement de 1 067 mm[Note 1], dit voie sud-africaine, d’origine anglaise[1].
Utilisation
modifierCes caractéristiques de construction économique furent le propre de nombreuses lignes secondaires en Europe continentale, en particulier en France, en Suisse et en Belgique. Elle a été fort utilisée pour la réalisation de nombreux réseaux de tramways urbains ou interurbains dont beaucoup existent toujours, en particulier dans les pays germaniques.
L'écartement métrique est présent dans le monde entier, car c’est celui que la France a choisi pour l’établissement de lignes de chemins de fer dans ses colonies, notamment le Transindochinois / Transvietnamien.
Voies métriques en service en France
modifier- Les lignes des Chemins de fer de la Corse, depuis leur ouverture à aujourd'hui.
- La ligne de Villefranche – Vernet-les-Bains à Latour-de-Carol, parfois surnommée ligne de Cerdagne, longue de 62,5 km, dans le département des Pyrénées-Orientales. Elle constitue la ligne 669 000 du réseau ferré national. Ce chemin de fer est familièrement appelé le Train Jaune ou le Canari, car les véhicules arborent les couleurs catalanes, le jaune et le rouge. Cette ligne fait partie du réseau TER Occitanie exploité par la SNCF.
- La ligne ferroviaire de Nice à Digne[2] anciennement exploitée de 1892 à 1925 par la Compagnie des Chemins de Fer du Sud de la France (SF), puis jusqu'en 1952 par les Chemins de Fer de la Provence (CP), puis jusqu'en 2009 par la Société générale de chemins de fer et de transports automobiles (CFTA), puis actuellement par la Régie Régionale des Transports Provence Alpes Côte d’Azur (RRT PACA)[3], fonctionne sur des rails à largeur de voie métrique et n'est pas électrifiée.
- Le Chemin de fer du Blanc-Argent dans la région Centre-Val de Loire. Cette ligne a été mise en service entre 1901 et 1902. Les rames circulant sont assurés par des autorails diesel X 74500 qui roulent à une vitesse maximale de 70 km/h. Cette ligne s'étend de Valençay à Salbris via Romorantin-Lanthenay.
- Le Mont-Blanc Express, reliant la gare de Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet à celle de Martigny (Suisse), et empruntant des lignes à voie métrique de Saint-Gervais-Le Fayet à Vallorcine sur sa partie française, et de Martigny à Châtelard sur sa partie suisse. Cette ligne est exploitée depuis 2005 avec du matériel roulant Z 850 du constructeur suisse Stadler Rail, aux-côtés de matériels plus anciens.
- Le tramway du Mont-Blanc et le chemin de fer du Montenvers dans le massif du Mont-Blanc.
- Les réseaux de tramways de Saint-Étienne et de Lille sont également à écartement métrique.
D'autres chemins de fer à voie métrique (les tacots) ont existé dans la plupart des départements français mais ont aujourd'hui disparu.
Voies métriques en Suisse
modifierEn Suisse, 28 compagnies de chemins de fer à voie métrique existent dans 21 cantons et, en 2008, leur longueur représente 1 409 km. Ces données ne prennent pas en compte les voies de tramways. Cet écartement des voies est une mesure qui a été introduite officiellement en Suisse le seulement[4].
Voies métriques en Belgique
modifierEn Belgique la défunte Société nationale des chemins de fer vicinaux exploitait des trams à voie métrique dans tout le pays. Il en résulte que toutes les lignes de tramways de Belgique, à l'exception notable de celles de Bruxelles et de Liège (qui sont à voie normale) c'est-à-dire les tramways de la côte, de Gand, d'Anvers, ainsi que le métro léger de Charleroi, sont à voie métrique.
Voies métriques en Tunisie
modifierEn Tunisie, la plupart des lignes de chemins de fer sont à voie métrique : 1 674 km, contre seulement 471 km de voie normale. Tout le réseau du Centre et du Sud du pays est à voie métrique, y compris les grandes lignes comme Tunis-Kasserine ou Tunis-Sousse-Sfax. Cette dernière, dénommée Ligne de la Côte, a été modernisée récemment. Depuis 2008 y circulent de nouveaux Autorails Express diesel pouvant atteindre 130 km/h, ce qui en fait les trains les plus rapides au monde sur voie métrique. Les lignes régionales, tels la Ligne du Cap Bon de Bir Bouregba à Nabeul ou le Métro du Sahel de Sousse à Mahdia, sont également à voie métrique.
Sénégal
modifierLa majorité des voies du Sénégal sont à voie métrique, mais le développement de la nouvelle ligne TER Dakar-AIBD, reliant la capitale enclavée de Dakar au bout de la presqu’île du Cap-Vert à l'aéroport international Blaise-Diagne et les villes nouvelles de la région, utilise l'écartement standard[5]. Il a été inauguré le [6].
Lignes en service
modifierCe tableau reprend les lignes en service en 2021 par pays. Les longueurs de réseau indiquées sont celles détaillées dans chaque article lié. Les funiculaires ne sont pas indiqués.
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- Pierre Mayeux, Transmondia : la revue de tous les transports, (ASIN B0000DV6RF), p. 20.
- Le fameux Train des Pignes
- Chemins de fer de Provence trainprovence.com, consulté en aout 2016
- « Litra, Service d'information pour les transports publics » [PDF] (consulté le ), p. 3.
- « TER Dakar-AIBD, Interview De Macky Sall »
- « Lancement des travaux du TER Dakar-AIBD », sur Au Sénégal,
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste des chemins de fer à voie métrique de France
- Société nationale des chemins de fer vicinaux belge
Liens externes
modifierBibliographie
modifier- A. Sampité, Les chemins de fer à faible trafic en France : Lignes secondaires des grands réseaux, chemins de fer d'intérêt local et tramways à vapeur - établissement et exploitation, Baudry et cie, (réimpr. 2010 par BiblioLife), 467 p. (ISBN 9781145904347, lire en ligne)