Tranchée de Calonne
La Tranchée de Calonne est une route forestière (ne traversant aucun village) numérotée Route départementale 331, reliant Hattonchâtel (département de la Meuse) à Verdun sur une distance de plus de 25 kilomètres.
À noter que le mot tranchée est antérieur à la guerre, il est fréquent sur les Hauts de Meuse, et est un terme forestier analogue au mot route, du latin rupta, brisé, coupé (à travers).
Tranchée de Calonne | |
La Tranchée de Calonne près de l'endroit où est tombé Alain-Fournier. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 25 km |
Extrémité | Vigneulles-lès-Hattonchâtel |
Extrémité | Verdun |
Réseau | Route départementale |
Territoire traversé | |
1 région | Grand Est |
1 département | Meuse |
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Histoire
modifierXVIIIe siècle, création de la Tranchée de Calonne
modifierElle fut tracée vers 1786 sur les ordres de Charles Alexandre de Calonne, ministre de Louis XVI, qui en ordonna la réalisation dans le but de desservir directement le château qu'il avait acquis le à Hannonville-sous-les-Côtes de la veuve du marquis Michel de Dreux-Brézé[1].
Les combats de la Tranchée de Calonne (1914-1915)
modifierPendant la Première Guerre mondiale, la Tranchée de Calonne fut l'enjeu de combats acharnés. En , l'écrivain Alain-Fournier y trouva la mort.
En , la tranchée est bombardée avec des obus de 305. « Les obus sont plus lourds, le tremblement du sol, les nuages s'évaporent en brune fine sur des fumées noires et fauves, les sifflements et l'air giflent nos tympans, toutes les mottes, tous les débris informes remontent au bourdonnement d'éclats »[2].
Le colonel Charles Michon y tombe au mois de , grièvement blessé et reste deux jours sous les cadavres, passant pour mort. Il en réchappera, grièvement blessé et presque infirme souffrant terriblement de ses blessures jusqu'au terme de sa vie.
De l'autre côté de la ligne de front, Ernst Jünger y est blessé le [3].
De nos jours, ce chemin forestier est parcouru par les amateurs d'histoire et les randonneurs à vélo.
La Tranchée de Calonne dans la littérature
modifier- Maurice Genevoix la cite dans ses mémoires de guerre, Ceux de 14.
- Ernst Jünger en parle dans son ouvrage, Orages d'acier.
Notes et références
modifier- Voir C 2769 aux Archives départementales de la Meuse
- Genevoix 1949, p. 579.
- Jünger 1970, p. 31-46.
Voir aussi
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles connexes
modifierBibliographie
modifier- Michel Bernard, La tranchée de Calonne : récit, Paris, La Table ronde, coll. « L'usage des jours », , 181 p. (ISBN 978-2-710-32981-7, OCLC 470996211)
- Maurice Genevoix, « Les Éparges », dans Ceux de 14, éditions Flammarion,
- Ernst Jünger (trad. Henri Plard), Orages d'acier, Christian Bourgois, .
- Nicolas Czubak et Pascal Lejeune, La mort dans les taillis : Alain-Fournier, Genevoix et Jünger à la tranchée de Calonnes : combats des hauts de Meuse, 1914-1915, Louviers, Ysec, coll. « La Guerre en images », , 159 p. (ISBN 978-2-846-73363-2, OCLC 1233032997)