Rivière des Prairies

rivière entre l'île de Montréal et l'île Jesus

La rivière des Prairies (en abénaqui : Pamskodatekw ou Pamskodategw[3]) est un cours d’eau du Québec (Canada). Elle est située entre l’île de Montréal, l’île Jésus et l'île Bizard. Elle sépare les villes de Montréal et de Laval.

Rivière des Prairies
Pamskodatekw, Rivière Jésus
Illustration
Vue aérienne vers l'est de la Rivière des Prairies. Au premier plan, on distingue le pont Louis-Bisson et l'île aux Chats.
Carte
Tracé du cours d'eau et de ses principaux affluents.[1]
Caractéristiques
Longueur 51 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Bassin collecteur Fleuve Saint-Laurent
Débit moyen 1 365 m3/s
Cours
Source Lac des Deux Montagnes
· Localisation Île Bizard
· Coordonnées 45° 28′ 20″ N, 73° 56′ 34″ O
Confluence Fleuve Saint-Laurent
· Localisation Repentigny
· Coordonnées 45° 42′ 30″ N, 73° 28′ 45″ O
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Rivière des Mille Îles, Rivière L'Assomption
· Rive droite Aucun
Pays traversés Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Lanaudière
MRC Les Moulins
Principales localités Laval, Montréal

Sources : Commission de toponymie[2]

Géographie

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Hydrographie

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La rivière des Prairies prend sa source dans le lac des Deux Montagnes entre, d'une part la pointe ouest de l'île Bizard et le Cap Saint-Jacques sur l'île de Montréal, et d'autre part entre l'île Bizard et l'île Jésus. Ces deux bras entourent l'île Bizard. Avant de rejoindre le fleuve Saint-Laurent, elle capte les eaux de la rivière des Mille Îles. La rivière des Prairies est en partie navigable mais elle est entravée par un barrage hydro-électrique. Ainsi, le passage entre son affluent et son émissaire est bloqué à la navigation. La rivière des Prairies reçoit 70 % de l’eau du lac des Deux Montagnes. Elle est un prolongement de la rivière des Outaouais[2].

La rivière était également autrefois alimentée par des ruisseaux de l'île Montréal désormais canalisés, comme l'ancien ruisseau Provost[4]. Parmi les affluents directs mineurs de la rivière des Prairies, on compte plusieurs ruisseaux actuels de l'île de Montréal (ruisseau Pinel, ruisseau De Montigny, ruisseau Bertrand, rivière à l'Orme, etc.) et de l'île Jésus (ruisseau la Pinière, ruisseau Corbeil, etc.)[5].

Rapides

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La rivière des Prairies est parsemée de rapides. Le dénivelé total du lac des Deux Montagnes au fleuve Saint-Laurent est de presque 16 mètres.

Les rapides de Cap Saint-Jacques[6] courent sur environ 500 m entre l’île Bizard et l’île de Montréal, les rapides Lalemant[7] courent eux aussi sur une distance approximative de 500 m entre l’Île Bizard et l’île Jésus, les rapides du Cheval Blanc[8] font environ 100 m. Il faut mentionner l’existence passée de deux gros rapides, soit le Gros-Sault[9] près de l’île Perry, où l’on érigea un moulin[10] et le Sault-au-Récollet, aujourd’hui engloutis depuis la construction de la centrale hydro-électrique, mais où subsiste un fort courant[11]. Le Sault-au-Récollet était aussi infranchissable sur la rive nord de l’île de Montréal que les rapides de Lachine sur sa rive sud.

De part et d’autre de l’île de Montréal, il était malaisé de remonter le courant. C’était carrément impossible avec des navires de fort tonnage et un défi de taille pour les petites embarcations. Les portages étaient aussi nombreux que les rapides.

La rivière compte de nombreuses îles, notamment l'Île Bizard, les Îles-Laval, l'île Du Tremblay, l'Île Paton et l'Île de la Visitation.

La liste ci-dessous recense les îles de la rivière des Prairies, à l'exception de celles n'ayant pas de dénomination officielle.

Nom Superficie

(ha)

Municipalité Coordonnées
Île Barwick 2,6 Montréal 45° 30′ 25″ N, 73° 51′ 25″ O
Île Bigras

(Îles-Laval)

37 Laval 45° 31′ 11″ N, 73° 51′ 19″ O
Île Bizard 2278 Montréal 45° 29′ 40″ N, 73° 53′ 41″ O
Île Bonfoin 14 Montréal 45° 42′ 04″ N, 73° 29′ 54″ O
Île Bourdon 60 Repentigny 45° 42′ 29″ N, 73° 29′ 11″ O
Île Boutin 1,3 Montréal 45° 38′ 07″ N, 73° 36′ 57″ O
Île aux Chats 12 Montréal 45° 30′ 59″ N, 73° 45′ 18″ O
Île du Cheval de Terre 1,25 Montréal 45° 35′ 07″ N, 73° 39′ 22″ O
Île Dirette 1,1 Laval 45° 40′ 03″ N, 73° 33′ 54″ O
Île Drouin 0,06 Laval 45° 30′ 50″ N, 73° 51′ 20″ O
Île Gagné 7 Montréal 45° 38′ 31″ N, 73° 36′ 25″ O
Île Haynes 2,8 Montréal 45° 41′ 51″ N, 73° 30′ 05″ O
Île Jasmin 0,4 Montréal 45° 29′ 56″ N, 73° 51′ 28″ O
Île Lapierre 5,4 Montréal 45° 38′ 11″ N, 73° 36′ 44″ O
Île Ménard 2,0 Montréal 45° 29′ 26″ N, 73° 51′ 39″ O
Île Mercier 7,8 Montréal 45° 29′ 00″ N, 73° 52′ 36″ O
Achipel du Mitan 68 Laval 45° 41′ 06″ N, 73° 32′ 33″ O
Île du Moulin de Saint-François 2,25 Laval 45° 40′ 04″ N, 73° 34′ 07″ O
Île Pariseau

(Îles-Laval)

12,4 Laval 45° 31′ 09″ N, 73° 50′ 57″ O
Île Paton 20 Laval 45° 31′ 23″ N, 73° 45′ 03″ O
Île Perry 1,8 Montréal 45° 32′ 52″ N, 73° 41′ 52″ O
Île de Pierre 1,25 Laval 45° 39′ 42″ N, 73° 34′ 35″ O
Île Rochon 3,5 Montréal 45° 38′ 15″ N, 73° 36′ 51″ O
Île Ronde

(Îles-Laval)

2,8 Laval 45° 30′ 48″ N, 73° 51′ 12″ O
Île de Roxboro 3,4 Montréal 45° 30′ 49″ N, 73° 49′ 14″ O
Île Serre 0,5 Montréal 45° 42′ 13″ N, 73° 29′ 28″ O
Île Du Tremblay 10 Laval 45° 31′ 21″ N, 73° 45′ 25″ O
Île Verte

(Îles-Laval)

11 Laval 45° 30′ 57″ N, 73° 51′ 12″ O
Île de la Visitation 14 Montréal 45° 34′ 46″ N, 73° 39′ 40″ O

Énergie

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Déversoir de la centrale, vu du Parc-nature de l'Île-de-la-Visitation à Montréal.

Aux premiers temps de la colonisation française, le fort courant de la rivière fut exploité pour y faire tourner nombre de moulins. La rivière est en partie harnachée pour la première fois en 1726. On y construit une digue pour relier la rive à l'île de la Visitation. Cette digue est considérée comme « l'un des plus importants ouvrages de génie civil du Régime français. »[12]

Deux siècles plus tard, une centrale hydroélectrique de 45 MW, la centrale de la Rivière-des-Prairies, est installée entre l'île de la Visitation et la rive lavalloise. Elle alimente en électricité les maisons de Laval. Construite en 1928-1929, la propriété de cette centrale a été transférée à Hydro-Québec lors de la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power, en 1944[13].

Eau potable

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On tire de la rivière des Prairies l’eau destinée à la consommation des habitants de cinq municipalités de l’île de Montréal. 63 000 m3 d’eau sont traités en moyenne chaque jour dans l'usine de filtration de Pierrefonds[14]. Deux des trois usines de filtration assurant l’approvisionnement en eau potable de la ville de Laval puisent leur eau dans la rivière des Prairies, soit l’usine Chomedey et celle de Pont-Viau[15].

Territoires protégés

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La région est densément peuplée, ce qui affecte forcément ses écosystèmes naturels. Néanmoins, plusieurs zones riveraines et insulaires sont protégées et mises en valeur sur le plan environnemental.

Plusieurs des grands parcs de Montréal bordent la rivière des Prairies. De l'ouest vers l'est, on retrouve le parc-nature du Cap-Saint-Jacques, le parc-Nature du bois-de-l'île-Bizard, le parc-nature des Rapides-du-Cheval-Blanc[16] (parc créé en 2009 qui n'est pas ouvert au public), le parc-nature du Bois-de-Liesse (traversé par le ruisseau Bertrand), le parc-nature du bois de Saraguay, le parc-nature de l'Île-de-la-Visitation, le parc-nature du Ruisseau-De-Montigny (traversé par le ruisseau de Montigny) et le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies.

Faune et flore

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Parmi les espèces florales à statut précaire on retrouve le micocoulier occidental, l'orme de Thomas, le staphylier à trois folioles et l'aigremoine pubescente[réf. nécessaire]. La rivière des Prairies abrite deux espèces de poisson en danger, l’alose savoureuse et l’esturgeon jaune[réf. nécessaire]. La rivière offre aux diverses espèces qui la peuplent des milieux humides propices à leur reproduction[réf. nécessaire].

Histoire

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La rivière a reçu son nom en 1610. Le père Vimont écrit dans la Relation des Jésuites de 1640 : « [...] un certain Français, M. des Prairies, ayant charge de conduire une barque au Sault-Saint-Louis en 1610, quand il vint à la rencontre des deux fleuves, au lieu de tirer du côté du sud, il tira vers cet autre fleuve qui n'avait pas encore de nom français et qui, depuis ce temps-là, fut appelé du nom de ce jeune homme. »[17]

Au lieu de continuer dans le Saint-Laurent, à la hauteur de Repentigny, il entra sans le savoir dans l'affluent de ce dernier que les Indiens appelaient Skawanoti, c'est-à-dire la rivière en arrière de l'île[18].

Les Sulpiciens exploitèrent l’énergie du Sault au Récollet en y construisant des moulins dès le XVIIe siècle. Ces moulins furent utilisés jusqu'au début du XXe siècle.

Plusieurs ponts ou tunnels la traversent. De l'ouest vers l'est, ce sont :

 
Le Pont Pie-IX vu de Saint-Vincent-de-Paul à Laval.

Notes et références

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  1. Relation OpenStreetMap
  2. a et b Commission de toponymie du Québec — La rivière des Prairies
  3. « Fiche descriptive - Rivière des Prairies », sur Commission de toponymie (consulté le ).
  4. Marie Tison, « Sur la trace des derniers ruisseaux de Montréal », sur La Presse, (consulté le )
  5. Conseil régional de l'environnement de Laval, « Ruisseaux et plans d'eau », sur Conseil régional de l'environnement de Laval (consulté le )
  6. Commission de toponymie — Les rapides de Cap Saint-Jacques
  7. Commission de toponymie — Les rapides Lalemant
  8. Commission de toponymie — Les rapides du Cheval blanc
  9. Patrimoine de la ville de Montréal — Gros-Sault ou Vieux-Bordeaux
  10. Évaluation du patrimoine urbain — Arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville
  11. Sentier maritime du Saint-Laurent — Route bleue du Grand Montréal
  12. Patrimoine Canada et Héritage Montréal — Montréal en quartiers : le quartier Saut-au-Récollet
  13. Patrimoine Canada et Héritage Montréal — Centrale de la Rivière-des-Prairies
  14. Ville de Montréal — Traitement de l’eau à l’usine Pierrefonds
  15. [1]|Ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques : Répertoire des installations municipales de production d’eau potable approvisionnées en eau de surface.
  16. Ville de Montréal, « Parc des Rapides-du-Cheval-Blanc », sur montreal.ca (consulté le )
  17. René Tellier, La Visitation du Sault-au-Récollet, Photo-Litho Caro Inc., Éditeur, 1983, p. 11.
  18. idem

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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