Pont Marchand (Paris)
Le pont Marchand ou pont Marchant, parfois pont aux Marchands est un ancien pont de Paris achevé en 1609 et détruit par un incendie en 1621. Il reliait l'île de la Cité à la rive droite, à un emplacement un peu en aval de celui de l'actuel pont au Change.
Pont Marchand (détruit par un incendie en 1621) | |
Le pont Marchand au premier plan (détail du plan de Merian de 1615) ; le pont au Change se trouve en arrière-plan. | |
Géographie | |
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Pays | France |
Commune | Paris |
Coordonnées géographiques | 48° 51′ 25″ N, 2° 20′ 46″ E |
Fonction | |
Franchit | la Seine |
Fonction | Traversée + Support d'habitations |
Caractéristiques techniques | |
Type | pont en pierre |
Longueur | Env0,100 m |
Largeur | Ruelle entre les maisons : env0,9 m |
Matériau(x) | Pierre |
Construction | |
Inauguration | 1608 |
Mise en service | décembre 1609 |
Fin du service | à la suite d'un incendie |
Maître d'ouvrage | Charles Marchand, capitaine des arquebusiers et archers de la ville |
Historique | |
Anciens noms | Pont Marchand pont Marchant (1619) pont aux Marchands |
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Historique
modifierLe pont Marchand a été construit pour remplacer le pont aux Meuniers qui s'était effondré le [1],[2].
Charles Marchand, capitaine des arquebusiers et archers de la ville, propose de faire reconstruire le pont aux Meuniers à ses dépens, à condition que le pont porte son nom et qu'il puisse y bâtir des maisons[1]. Les lettres patentes datent de 1598; elles furent enregistrées en 1608. À l'inverse du pont des Meuniers très utilitaire, l'édit royal autorisait la construction de maisons de dimensions et de style homogènes [2].
Il fut détruit par un incendie accidentel dans la nuit de 23 au [3]. Le feu se propagea au pont au Change tout proche qui fut également détruit [2].
Les deux ponts furent remplacés par un pont provisoire dit pont de Bois, avant que le pont au Change ne soit reconstruit tout seul [2].
Description
modifierLe pont Marchand fut reconstruit dans les alignements des piles du pont au Change et plus près (15 m) que n'en était le pont aux Meuniers [2].
Il supportait de 30 à 50 maisons identiques à 2 étages dont de nombreuses comportaient une échoppe. Ces maisons étaient reliées entre elles par des tirants placés en hauteur en travers de la ruelle. Une plaque en marbre apposée sur le pont était ainsi libellée :
Pons olim submersus aquis, nunec mole resurgo.
Mercator fecit: nomen et ipse dedit.(Un pont qui a été submergé a été reconstruit plus grand.
C'est Marchand qui l'a reconstruit et lui a donné son nom.)
Chaque façade état décorée d'un oiseau qui donnait son nom à la maison, et celui de « pont aux Oiseaux » à l'ouvrage[2].
Dans Les Etats, Empires et Principautez du Monde, rédigé dans les années 1610, l'historien Pierre Davity (v. 1573-1635) écrit que le « pont Marchant » est un des embellissements de Paris, et que la rue qui est sur ce pont surpasse en beauté toutes les autres[4].
Notes
modifier- peniche.com Bernard KUNTZ, « Pont au Change », sur peniche.com (consulté le ).
- « Le pont aux Meuniers », sur La vie de nos ancêtres - Pour compléter une généalogie, avec l'histoire de nos ancêtres dans les temps passés, vue en photos, ou par écrit, (consulté le ).
- Serge Jodra, 2009. - Reproduction interdite., « Pont-au-Change, à Paris. », sur cosmovisions.com (consulté le ).
- « Mais après-tout, si l’on vient au pont Marchant (qui estoit autrefois le pont aux Meuniers) on aduoüera [avouera] tout aussitost que c’est vn des embellissements de Paris, et que la ruë qui est sur ce pont surpasse en beauté toutes les autres. » Pierre Davity, Les Etats, Empires et Principautez du Monde…, Paris, Pierre Chevalier, 1619, cité dans Davity, Ranchin, Rocoles, La Prévosté de Paris et L'Isle-de-France, introduction et notes par l'Abbé Valentin Dufour, A. Quantin, Paris, 1883, p. 7 (en ligne).
Bibliographie
modifier- Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, t. 1, C. Moette, Paris, 1724, pp. 223-225 (en ligne).
- Edme Béguillet, Description historique de Paris, et de ses plus beaux monuments, gravés en taille-douce..., chez les auteurs, Paris, 1779, pp. 129-131 (en ligne).
- Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, seconde édition, t. V, Guillaume, Paris, 1823, pp. 182-183 (en ligne)