Le Comte de Monte-Cristo

roman d'Alexandre Dumas

Le Comte de Monte-Cristo est un roman d'Alexandre Dumas, écrit avec la collaboration d'Auguste Maquet et dont la publication commence pendant l'été 1844. Il est partiellement inspiré du récit d'un fait divers, « Le Diamant et la Vengeance » (voir Pierre Picaud), publié en 1838 dans les Mémoires tirés des archives de la police (tome V, chapitre LXXIV), mémoires apocryphes rédigés en large partie par l'écrivain Étienne-Léon de Lamothe-Langon à partir des notes de Jacques Peuchet, archiviste de la préfecture de police.

Le Comte de Monte-Cristo
Image illustrative de l’article Le Comte de Monte-Cristo
Après son évasion du château d'If dans le linceul de l'abbé Faria, Edmond Dantès atteint à la nage, en pleine tempête, les « pointes de granit » de l'île Tiboulen.
Affiche promotionnelle de Louis Français pour l'édition illustrée de L'Écho des Feuilletons (1846) par Paul Gavarni et Tony Johannot.

Auteur Alexandre Dumas avec la collaboration d'Auguste Maquet
Pays France
Genre Roman-feuilleton
Éditeur Journal des débats
Date de parution août 1844 à janvier 1846
Nombre de pages 1 889 pages en 6 volumes (éd. C. Lévy, 1889)

Le roman raconte comment, au début du règne de Louis XVIII, le , alors que Napoléon se prépare à quitter l'île d'Elbe pour les Cent Jours, Edmond Dantès, jeune marin de dix-neuf ans, second du navire Le Pharaon, débarque à Marseille pour s'y marier le lendemain avec la belle Catalane Mercédès. Trahi par des « amis » jaloux, il est dénoncé comme conspirateur bonapartiste et enfermé dans une geôle du château d'If, au large de Marseille. Après quatorze années, d'abord réduit à la solitude et au désespoir puis régénéré et instruit en secret par un compagnon de captivité qui lui révèle l'emplacement d'un trésor disparu, l'abbé Faria, il réussit à s'évader et prend possession du trésor caché dans l'île de Montecristo. Rendu riche et puissant, Dantès se fait passer pour divers personnages, dont le comte de Monte-Cristo. Il entreprend de garantir le bonheur et la liberté aux rares qui lui sont restés fidèles et de se venger méthodiquement de ceux qui l'ont accusé à tort et fait emprisonner.

Cet ouvrage est, avec Les Trois Mousquetaires, l'une des œuvres les plus connues de l'écrivain tant en France qu'à l'étranger. Il a d'abord été publié en feuilleton dans le Journal des débats du au (1re partie), du au (2e partie), puis finalement du au (3e partie).

Résumé

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Marseille

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Edmond Dantès est second du navire Le Pharaon, un vaisseau appartenant à l'armateur Pierre Morrel. Au retour d'un voyage, il a dû remplacer le capitaine Leclère, décédé durant le voyage. Le capitaine, en mourant, lui a remis un paquet pour le grand maréchal Bertrand et lui demande de faire escale à l'île d'Elbe pour lui remettre. Il reçoit du grand Maréchal une lettre à remettre à M. Noirtier, rue du Coq-Héron à Paris. À son arrivée, il est accueilli par Morrel qui lui promet de le nommer capitaine si son associé est d'accord.

Mais ce bonheur suscite des jalousies. Danglars, le comptable du Pharaon, brigue le poste de capitaine du navire, de même que Fernand Mondego, pêcheur catalan, cousin de Mercédès et rival malchanceux du jeune marin dans le cœur de la belle.

Attablés sous la tonnelle du cabaret de la Réserve avec Gaspard Caderousse, tailleur d'habits et voisin de Dantès père et fils, le comptable et le pêcheur catalan complotent pour se débarrasser d'Edmond. Danglars songe alors à la missive que tenait Edmond en revenant sur le Pharaon après avoir accosté à l’île d'Elbe. Par conséquent, le comptable écrit de la main gauche une lettre anonyme qui dénonce Dantès comme agent bonapartiste. Il froisse ensuite la lettre de dénonciation avant de la jeter par terre, puis s'en retourne à Marseille avec le tailleur. Tandis qu'il s'éloigne, le comptable voit Fernand récupérer le papier chiffonné en vue de l'expédier au procureur du roi. Le lendemain, Edmond Dantès est arrêté lors de son repas de fiançailles, au grand désespoir de son père, de Mercédès et de l'armateur Morrel. Quant à Caderousse, fermement raisonné par Danglars, il se tait par lâcheté tandis que Fernand s'esquive prudemment.

Ce même jour, Gérard de Villefort, substitut du procureur, fête également ses fiançailles. Villefort quitte momentanément ses convives pour aller interroger Edmond Dantès qui vient d'être arrêté. Pendant l'interrogatoire, le magistrat ne peut se défendre d'un sentiment de sympathie et de clémence pour ce jeune prévenu à la figure franche et loyale, qui célébrait lui aussi son futur mariage. Convaincu qu'une dénonciation calomnieuse a visé Dantès, tout au plus coupable d'imprudence, le substitut du procureur change subitement d'attitude en apprenant que la missive en provenance de l'île d'Elbe est adressée à son propre père, M. Noirtier, ancien girondin devenu conspirateur bonapartiste. Le visage de Villefort se décompose davantage en parcourant le message du grand-maréchal. Aussi le magistrat n'hésite-il pas à brûler la lettre avant d'incarcérer précipitamment le jeune marin au château d'If comme prisonnier d'État. Ce faisant, Villefort évite de compromettre Noirtier, son père factieux, et préserve sa carrière personnelle au service de la monarchie bourbonienne.

Le substitut du procureur se précipite ensuite à Paris afin d'apporter à Louis XVIII la nouvelle du débarquement de Napoléon et au même moment le Directeur général de la police survient pour annoncer piteusement au roi que Napoléon a débarqué le à Golfe-Juan. Désormais en faveur auprès du souverain, le magistrat quitte le palais des Tuileries et regagne Marseille.

Captivité et évasion par la mer

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L'île de Monte Cristo, une des îles de l'archipel toscan, où est caché le trésor des Spada.
 
Château d'If, forteresse où est emprisonné Edmond Dantès pendant 14 ans.

Le malheureux Dantès désespère dans sa captivité jusqu'à songer au suicide. Il a la chance de faire la connaissance de l'abbé Faria, un autre prisonnier qui, voulant s'évader, a creusé un tunnel qui débouche non sur la mer mais dans la cellule de Dantès, et sauve Dantès qui se laissait mourir de faim.

Edmond Dantès découvre alors en l'abbé Faria une personne exceptionnelle, érudit dans tous les domaines scientifiques et philosophiques. L'abbé Faria fait la lumière sur le complot machiné contre Edmond en lui montrant son écriture de la main gauche qui ressemble étrangement à celle de la lettre et en lui expliquant que M. Noirtier est en réalité le père de Villefort. Ces révélations instille la vengeance dans le cœur d'Edmond. L'abbé Faria, très érudit, se lie d'amitié avec Dantès et lui donne une éducation exceptionnelle tant en économie qu'en sciences, en politique, en philosophie mais aussi en langues.

Faria fait une première crise de catalepsie qui le laisse paralysé d'un bras et d'une jambe rendant ainsi l'évasion qu'ils préparaient impossible. Il lui fait alors part d'un secret qui le fait lui-même passer pour fou aux yeux de ses geôliers et, pendant un court moment, de Dantès : il est le dépositaire d'un immense trésor, celui des Spada, enfoui depuis des siècles dans l'île de Monte Cristo. Le vieux prêtre meurt d'un troisième accès et Edmond, pensant pouvoir s'échapper, prend la place du cadavre dans le linceul, en se munissant d'un couteau au cas où il serait découvert. Il comprend au dernier moment que tous les prisonniers morts en captivité sont jetés à la mer avec aux pieds un boulet de trente-six[1] au château d'If et se libère grâce à son couteau. Sa captivité aura duré quinze ans.

Edmond nage jusqu'à l'île de Tiboulen et est récupéré par un bateau de contrebandiers avec lesquels il noue des liens. C'est grâce à ce bateau, sur lequel il travaille temporairement comme marin, qu'il parvient à atteindre l'île de Monte-Cristo. Devenu très riche grâce au trésor des Spada dont il prend possession, Dantès retourne à Marseille où il apprend la mort de son père et constate la disparition de ses quatre « amis » : Danglars, Fernand, Caderousse et Villefort.

Préparation de la vengeance

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Dantès mène une enquête discrète et vérifie tous les faits qu'avait déduits l'abbé Faria dans leur geôle[2].

Il rend visite à son ancien voisin Caderousse qui tient maintenant une auberge près de Beaucaire. Edmond se fait passer auprès de Caderousse – le moins impliqué (l'ivresse aidant) dans le complot – pour un abbé italien du nom de Busoni, qui aurait assisté aux derniers moments de Dantès. Il prétend être l'exécuteur testamentaire d'Edmond qui a légué sa seule fortune (un diamant donné par un compagnon de prison) à ses trois anciens amis Caderousse, Danglars, Fernand, et à sa fiancée, Mercédès. Caderousse par cupidité, et pour récupérer le diamant pour lui seul, révèle à Edmond le complot dont il a été victime. Celui-ci se fait raconter l'incroyable destinée de ses anciens amis et leur fulgurante ascension sociale : Danglars est devenu un riche banquier et a été fait Baron tandis que Fernand Mondego qui s'est illustré à la guerre est devenu le Comte de Morcerf, quant à Mercédès, désespérant du retour d'Edmond et le croyant mort, elle a fini par épouser Fernand sans cesser d'aimer Edmond, est devenue comtesse de Morcerf et a eu un fils. Edmond apprend que l'armateur Morrel, son ancien patron, a intercédé vingt fois auprès de Villefort et des autorités en faveur de sa libération, mais sans succès. Il apprend aussi avec horreur que pendant sa captivité son père est mort de misère et de faim, malgré l'aide et le dévouement dont a à nouveau fait preuve l'armateur Morrel, ce qui attise encore plus son désir de vengeance.

Edmond, sous les traits de lord Wilmore et de la maison Thomson and French, décide de sauver de la ruine et du suicide l'armateur Morrel, qui a aidé son père en son absence, a cherché à le sortir de prison à la Restauration, et avait voulu, quatorze ans plus tôt, le nommer capitaine du Pharaon[3]. Il rend visite à la famille Morrel, paie toutes leurs dettes, et, plus tard, sous le nom de Simbad le Marin, leur fait cadeau d'une bourse en filet de soie rouge, laquelle contient un diamant. Puis il part pour l'Orient où il va, plusieurs années durant, étendre encore l'immense culture que lui avait donnée Faria, augmenter sa fortune déjà colossale et mettre minutieusement au point sa vengeance.

En 1838, soit vingt-trois ans après son emprisonnement et neuf après son évasion, celui qui se fait appeler désormais le comte de Monte-Cristo a quarante-deux ans. En Italie, durant le carnaval de Rome, il organise l'enlèvement puis la libération du fils de Mercédès, le jeune vicomte Albert de Morcerf, tombé dans les griffes du bandit romain Luigi Vampa, un compagnon du Comte. En guise de remerciement, le comte de Monte-Cristo demande à Albert de bien vouloir l'introduire dans la haute société parisienne. Reconnaissant, Albert accepte et lui donne rendez-vous dans trois mois à Paris. Grâce à la péripétie de Rome et à un train de vie d'un faste inouï, le comte de Monte-Cristo se rapproche de ceux qu'il veut frapper. Il retrouve Danglars, qui s'est enrichi dans l'intendance de guerre et est devenu banquier et baron. Villefort, ancien substitut du procureur à Marseille, est procureur du roi à Paris, et Fernand, qui a épousé Mercédès, a été titré comte de Morcerf et siège à la Chambre des pairs.

Le vengeur

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Le comte attaque d'abord Villefort, dont l'épouse empoisonne, méthodiquement et un à un, les membres de sa belle-famille, afin que son fils Édouard soit son seul héritier. Les poisons qu'elle utilise lui sont conseillés par Monte-Cristo[4]. Après avoir soupçonné sa fille Valentine, puis démasqué la coupable, Villefort lui ordonne de mettre fin à ses jours, sans quoi il requerra lui-même contre elle la peine de mort. Elle s'empoisonne donc mais, autant par vengeance que par amour insensé, elle tue également leur jeune fils. Villefort est entretemps présent au palais de justice où il cherche à faire condamner, avec toute sa force et son habileté, le bandit Benedetto, que Monte-Cristo a recueilli et introduit en société. Celui-ci se révèle être son fils, un enfant adultérin qu'il a eu avec la veuve de Nargonne maintenant Baronne Danglars et dont il pensait s'être débarrassé encore nourrisson. Cette révélation porte atteinte à son intégrité même et le pousse à démissionner du poste de procureur du roi. Prenant conscience de sa culpabilité supérieure à celle de sa femme, il se précipite à son domicile où il les trouve tous deux morts. Villefort, après avoir montré à un Edmond épouvanté, qui venait de lui révèler son identité, le cadavre de l'enfant, perd la raison. Monte-Cristo a pu, entre-temps, empêcher Valentine de Villefort de mourir à son tour de la folie homicide de sa marâtre. Celle-ci aime et est aimée de Maximilien Morrel, le fils de l'armateur. Il parvient ensuite à les réunir et c'est à cette occasion, dans le palais troglodytique de Simbad le Marin, sur l'île de Monte-Cristo, que Valentine lui révélera l'amour absolu que lui porte Haydée, la fille du pacha de Janina[5].

Fernand, l'ancien pêcheur catalan n'est parvenu à s'enrichir et à obtenir son titre de comte de Morcerf (conféré par Louis-Philippe) qu'en trahissant d'abord Napoléon à la bataille de Ligny[6], puis son protecteur, Ali Tebelin, pacha de Janina, en les livrant, sa forteresse et lui, aux Turcs en échange d'argent et de prébendes. Monte-Cristo a retrouvé Haydée, la fille du pacha, et est parvenu à la sortir de l'esclavage où Fernand l'avait réduite pour se débarrasser d'un témoin gênant. Elle témoigne devant la Chambre des pairs sans informer le comte mais certainement guidée par celui-ci. La Chambre des pairs est informée par un article paru dans l'Impartial et intitulé On nous écrit de Janina (article inspiré par le comte). Le fils du comte de Morcerf, Albert de Morcerf, devinant la machination du comte de Monte-Cristo, provoque ce dernier en duel. Mercédès, reconnaissant le comte comme Edmond Dantès dès le début, le supplie d'épargner son fils. Le comte, qui était déterminé à tuer Albert, abandonne sa vengeance sous les prières de Mercédès, décide alors de se laisser tuer par Albert et informe Mercédès de l'origine de sa disparition. Mercédès informe à son tour Albert et le pousse à pardonner au comte de Monte-Cristo. Le comte de Morcerf, quant à lui, est déclaré coupable et acculé à quitter la Chambre des pairs. Croyant que son fils lui a lavé son honneur, il déchante lorsqu'il apprend qu'Albert a présenté ses excuses au comte de Monte-Cristo. Il fonce chez ce dernier, qui lui révèle sa véritable identité. De retour chez lui, il assiste en spectateur à son abandon par sa femme et son fils. Ne pouvant supporter son humiliation, Morcerf se suicide. Mercédès, accablée par la révélation de la trahison de Fernand, part avec son fils, abandonnant demeure, fortune, bijoux et rang social. Elle se réfugie à Marseille, dans la petite maison du père Dantès dont Edmond lui a fait cadeau, accompagnée d'un maigre pécule qu'Edmond avait amassé en vue de leur mariage en 1815[7]. Albert, prenant le nom de sa mère, s'engagera dans les spahis avec les protections du comte de Monte-Cristo[8].

Au même moment, Monte-Cristo s'attaque à Danglars. Grâce à sa fortune et aux mauvais penchants du baron banquier, il va presque parvenir à le ruiner. Il s'arrange ensuite pour l'acculer à donner – ou, plus exactement, à « vendre » – en mariage à sa fille Eugénie un prétendu aristocrate italien, le prince Andrea Cavalcanti, personnage fabriqué de toutes pièces par le comte et supposé très riche par Danglars. La fiancée découvrira, le jour de la signature du contrat, que Benedetto n'est ni prince ni riche ni même italien : il s'agit d'un forçat évadé, fils adoptif de Bertuccio, le maître d'hôtel corse du comte. Benedetto est l'enfant adultérin que Villefort a eu avec Madame de Nargonne, devenue Madame Danglars. Le procureur avait enterré ce fils né hors mariage pour ne pas être déshonoré, et raconte alors à Madame Danglars que c'était un mort-né. Ayant déterré le nouveau-né, Bertuccio l'avait ramené à la vie et adopté.

Entre-temps, Danglars, piégé par Monte-Cristo et préférant une bonne banqueroute à une mauvaise prison, s'est enfui à Rome où le comte le fait enlever par le bandit Vampa en vue de lui prendre, repas après repas[9], les millions qu'il a volés aux hospices et ce à raison de « cent mille francs par souper ». Lorsque Danglars, à bout de faim et de soif, ayant tout donné à ses geôliers[10], voit apparaître ce « Maître » qui ordonne à Vampa lui-même, il reconnaît d'abord Monte-Cristo, puis enfin Edmond Dantès. Il se repent alors du mal qu'il a causé. Entre son enlèvement et ce repentir, il y a eu la mort du jeune Édouard de Villefort et Edmond, moralement ébranlé, accorde la grâce à son dernier ennemi.

« Relevez-vous, vous avez la vie sauve : pareille fortune n'est pas arrivée à vos deux autres complices : l'un est fou, l'autre est mort ».

Plus Caderousse mort comme Fernand, alors qu'il se contenta de laisser faire.

Il lui laisse son dernier argent et l'invite même à dîner : « Et maintenant, mangez et buvez ; ce soir je vous fais mon hôte »[11]. Abandonné ensuite en pleine campagne, à demi-fou, Danglars, se penchant sur un ruisseau pour y étancher sa soif, s'aperçoit qu'en une nuit ses cheveux sont devenus blancs. Il est ruiné mais sauf, alors que Morcerf est mort et que Villefort a perdu la raison.

Une fois sa vengeance accomplie, torturé de questions sur le droit de se faire justice, de se substituer à Dieu, Monte-Cristo repart pour l'Orient en compagnie de la femme qu'il aime, Haydée, qui, peut-être, lui fera retrouver une sérénité mise à mal par la mort injuste du jeune Édouard. Il a richement doté Valentine et Maximilien et leur a fait cadeau de son île en ne leur laissant qu'un bref message : « Attendre et espérer ! »[12].

Personnages du roman

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Principaux personnages

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  • Edmond Dantès, second pressenti pour devenir le capitaine du navire le Pharaon, alias le Comte de Monte-Cristo, lord Wilmore, abbé Giacomo Busoni, Zaccone, ou encore Simbad le Marin. Dantès est dénoncé par ses « amis » Fernand et Danglars comme espion bonapartiste. Il est envoyé au château d'If, prison située au large de Marseille (il y sera même maintenu par Villefort durant les Cent-Jours[13]). Pour reconstituer la vérité sur le crime qui lui a fait perdre quatorze années de sa vie, il prendra de nombreux déguisements et mènera ses plans de très longue main d'abord en Italie puis à Paris.
  • Mercédès Herrera, d'abord fiancée à Edmond Dantès puis, convaincue de sa mort, elle épouse Fernand Mondego qui devient comte de Morcerf. De ce mariage naîtra Albert de Morcerf. Elle sera la seconde, après Morrel père, à reconnaître Dantès sous le masque du "Comte de Monte-Cristo". Mercédès est une pauvre fille de pêcheur dont l'élévation morale la rendait supérieure à sa condition. Ainsi, elle profite de sa nouvelle fortune pour s'éduquer et s'élever moralement afin d'être digne de son titre de comtesse et d'élever son fils. Quand elle apprendra le rôle de son mari dans l'emprisonnement de son ancien fiancé (et qui se cachait derrière le comte de Monte-Cristo), après que Dantès ait laissé Albert en vie suite à sa promesse avec elle, Mercédès et son fils dénigreront Fernand Mondego avant de l'abandonner.
  • Fernand Mondego, pêcheur catalan, l'un des dénonciateurs d'Edmond. Il est devenu comte de Morcerf et pair de France. Il épouse Mercédès en la convainquant de la mort d'Edmond. Il aura bâti sa carrière militaire sur la trahison en trahissant d'abord l'armée napoléonienne au profit des anglais, en combattant les espagnols sa nationalité d'origine et en livrant Ali Pacha de Janina pour de l'argent. Lorsque son passé lui reviendra subitement en pleine face en lui faisant perdre sa réputation, et que sa femme et son fils, apprenant son acte ignoble envers Dantès, l'abandonneront alors qu'il venait de reconnaître son ancien « ami », il se suicidera, déshonoré.
  • Danglars, comptable sur le navire le Pharaon, puis commis aux écritures. C'est un arriviste et opportuniste. Il dénonce Dantès car il est jaloux de son succès et de sa future nomination au poste de capitaine, poste qu'il brigue aussi. En outre, il a eu une altercation avec Dantès qui a conduit ce dernier à le provoquer en duel et Dantès a découvert dans ses comptes des irrégularités. Il épouse la fille de son patron, un banquier espagnol puis à sa mort, il épouse la veuve de monsieur de Nargonne, qui a déshonoré son mari (en le trompant avec Villefort), ce qui d'après Danglars a fortement contribué à la mort de l'époux[14]. Il est devenu un banquier richissime grâce à la campagne d'Espagne et à ses conséquences qu'il a largement exploitées au profit de ses divers trafics et spéculations. Mari plus que complaisant, il est en outre admirablement renseigné sur la politique intérieure et extérieure du gouvernement par l'amant de sa femme, Lucien Debray, secrétaire particulier du ministre de l'Intérieur.
  • Gérard de Villefort, substitut du procureur à Marseille, nommé très rapidement procureur du Roi à Paris grâce aux faveurs dont jouissent ses beaux-parents, le marquis et la marquise de Saint-Méran, auprès du roi et grâce au rôle qu'il a joué dans les Cent-jours en informant le Roi avant tout le monde du débarquement de Napoléon (il apprend ce fait grâce à la lettre du Maréchal Bertrand pour Noirtier qui a été saisie sur Edmond). Il jette Edmond en prison en sachant que celui-ci est innocent pour protéger son père et sa propre carrière. En effet, son père, Noirtier, est un ancien conventionnel et un bonapartiste enragé réduit à la demi-solde. C'est à lui qu'est destinée la lettre remise au défunt commandant du Pharaon par le Grand maréchal Bertrand à l'île d'Elbe, élément matériel de la dénonciation. Il se montre aussi injuste envers Bertuccio en refusant de pourchasser les assassins de son frère car son frère était un soldat bonapartiste. Enfin, il enterre vivant son fils nouveau-né qu'il croit mort et qui est sauvé par Bertuccio venu tuer Villefort pour sa vendetta. Il deviendra complètement fou lorsqu'il retrouvera sa femme, accusée d'empoisonnement dans sa propre maison, et son fils Édouard mort.
  • Maximilien Morrel, officier de spahis, protégé du comte de Monte-Cristo, le cadet des enfants de Morrel père. Il décide de se suicider avec son père lorsque celui-ci veut se donner la mort pour éviter la ruine mais son père le convainc de ne pas mourir à lui pour soutenir sa sœur. Il sauve Raoul de Chateau-Renaud, un 5 septembre, anniversaire du miracle qui sauve son père, lors de la retraite du Siège de Constantine (1837). Morrel vit chez sa soeur Julie, femme d'Emmanuel Herbault. Il est fou amoureux de Valentine de Villefort et ils s'aiment en secret. Lorsque Valentine meurt, il décide de se suicider mais le Comte le convainc d'attendre 1 mois pour tester son amour et augmenter son bonheur futur en comparaison de sa misère et de son malheur. Le Comte lui lègue ses possessions de France lorsqu'il quitte la France avec Haydée.
  • L'abbé Faria, prisonnier au château d'If depuis de nombreuses années lorsque Dantès y arrive. Il transmet à Edmond une large part de son immense savoir, l'éveille au raisonnement logique et à la science, et lui révèle l'emplacement d'un immense trésor caché depuis très longtemps sur l'île de Monte-Cristo, celui des Spada. C'est lui qui instille en Edmond le sentiment de la vengeance en ayant deviné la machination qui l'a frappé grâce à sa connaissance des hommes. Sa mort permettra l'évasion audacieuse d'Edmond.
  • Albert de Morcerf, fils de Mercédès et de Fernand. Il devient l'ami de Monte-Cristo à la suite d'une aventure certainement instrumentée par le comte à Rome. C'est un jeune homme impulsif et courageux qui parvient à forcer l'admiration du Comte malgré la haine que ce dernier éprouve pour son père et sa volonté de se venger sur ce fils tant aimé par son père.
  • Gaspard Caderousse, voisin de Dantès, ancien tailleur ruiné après l'arrestation d'Edmond, devenu propriétaire de l'Auberge du Pont-du-Gard. Il témoigne auprès de « l'abbé Busoni » : ce sont Danglars et Fernand qui, en sa présence, ont provoqué la chute d'Edmond, et donc la mort de son père, en écrivant et adressant la lettre de dénonciation. Il confesse deux erreurs : en état d'ivresse, avoir d'abord cru naïvement à une plaisanterie, puis, le lendemain, avoir égoïstement et en toute connaissance de cause laissé se dérouler l'arrestation par crainte de « la politique telle qu'elle se faisait à l'époque ». Il s'est marié depuis avec Madeleine Radelle dite la Carconte. L'abbé Busoni lui offrira, pour prix de ses confidences, un diamant supposé légué par Dantès mourant et qui, loin de faire sa fortune, l'enfoncera d'un degré de plus dans sa déchéance et dans le crime.
  • Haydée, officiellement l'esclave du comte de Monte-Cristo. Elle est la fille d'Ali Tebelin, pacha de Janina, et a été vendue aux Turcs par Fernand à la suite de sa trahison. Monte-Cristo l'a sauvée en la rachetant au marchand El Kobbir afin de perdre Morcerf.
  • Bertuccio, corse, ancien contrebandier et homme d'honneur à sa manière, c'est le majordome et factotum du comte de Monte-Cristo. Il est le père adoptif de Benedetto, qu'il a sauvé alors qu'il était nouveau-né et que son père adultérin, Gérard de Villefort, avait enterré vivant. Bertuccio avait déclaré jadis la vendetta au procureur car celui-ci avait refusé d'examiner la mort de son frère. Le jour de cet enterrement, il blesse grièvement Villefort d'un coup de couteau, pensant le tuer.
  • Benedetto, entièrement fabriqué prince Andrea Cavalcanti par Monte-Cristo pour frapper à la fois Danglars et Villefort. Fils illégitime de Villefort et de madame de Nargonne, veuve devenue madame Danglars. Fils adoptif de Bertuccio, il tue Asunta, la belle-sœur de Bertuccio, en "jouant à la question" pour lui faire avouer où l'argent du foyer est caché et s'enfuit. Il est ensuite envoyé au bagne pour faux-monnayage.
  • Noirtier de Villefort, père du très royaliste procureur Villefort, ancien conventionnel anobli par l'Empereur et ci-devant sénateur d'Empire. Le plus souvent nommé simplement Noirtier pour éviter la confusion avec son fils, il est le destinataire de la lettre compromettante remise à l'île d'Elbe par le Grand maréchal Bertrand à Edmond Dantès, commandant du Pharaon, et rapportée à Marseille par Edmond après la mort du capitaine durant le voyage de retour. Après la sortie de prison de Dantès, il concentre toute son affection sur sa petite-fille. Malgré son état de paralysé (il va être atteint du syndrome d'enfermement), il va se battre pour qu'elle épouse Maximilien Morrel (qu'elle aime) plutôt que Franz d'Épinay. Il est le président d'une société secrète bonapartiste qui vise au rétablissement de l'empereur et c'est en sortant de cette réunion qu'il tue le Général d'Epinay, père de Franz, qui avait été invité à la réunion car potentielle recrue mais qui avait refusé de trahir le roi et qui avait insulté Noirtier à plusieurs reprises déclenchant ainsi un duel. Sa paralysie fait qu'il a des difficultés à se faire comprendre et ceux qui parviennent à le comprendre sans difficulté sont Valentine, Barrois et son fils.
  • Valentine de Villefort, fille de Gérard de Villefort, elle est l'une des seules à comprendre son grand-père, Noirtier de Villefort qui ne parle plus du tout. Elle est destinée à épouser Franz d'Épinay, qu'elle n'aime pas au contraire de Maximilien Morrel mais qui n'est pas d'assez bonne condition pour sa famille.
 
Relations entre les personnages du roman Le Comte de Monte-Cristo

Personnages secondaires

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  • Franz de Quesnel, Baron d'Epinay, ami d'Albert, c'est le premier à rencontrer le Comte qui l'accueille dans les grottes de Monte-Cristo sous le nom de Sinbad le Marin.
  • Luigi Vampa, bandit romain dont le quartier général se trouve dans les catacombes de Saint-Sébastien ou sous les ruines des thermes de Caracalla. Très érudit, il lit les Commentaires de César et les Lettres à Lucilius de Sénèque dans le texte. Il commande une terrible bande et ne se reconnaît qu'un seul maître, Monte-Cristo, qui a sauvé l'un de ses amis de l'exécution à laquelle il était promis[15] et qui un jour que Vampa cherchait à le dépouiller, l'avait arrêté grâce à une force supérieure mais l'avait ensuite libéré contre sa fidélité. La biographie de Vampa est minutieusement détaillée à Franz d'Épinay et Albert de Morcerf par « Maître » Pastrini, leur hôtelier romain[16]. On y découvre le lien qui l'unit depuis longtemps à Monte-Cristo et la façon dont Luigi Vampa est devenu chef.
  • Lucien Debray, secrétaire particulier du ministre de l'Intérieur. Il est l'amant de Madame Danglars, qu'il renseigne sur les affaires internationales, ce qui leur permet de boursicoter de concert avec l'argent du banquier dans une « roulette où l'on gagne toujours sans miser jamais ! », comme dit joliment Danglars à sa femme, lorsque la tendance s'inverse fâcheusement par la faute de Monte-Cristo et du télégraphe Chappe. Il garde donc leurs gains communs et lorsque Danglars entre en disgrâce, il remet sa part à la Baronne en lui conseillant de quitter Paris. Il a un temps réfléchi à épouser Eugénie Danglars pour sa fortune avant de se raviser.
  • Beauchamp, jeune mais influent journaliste à l'Impartial, feuille d'opinion plutôt d'opposition à Louis-Philippe. C'est dans L'Impartial que sera publié le fameux article « On nous écrit de Janina », suscité par le comte et qui déclenchera le scandale d'Albert de Morcerf, le fils de Fernand. Provoqué par Albert, Beauchamp diligentera une enquête confirmant et aggravant lourdement les premiers soupçons. Par amitié pour le jeune vicomte, il accepterait bien d'étouffer l'affaire mais, passant à la vitesse supérieure, le comte, toujours incognito, a alerté l'ensemble de la presse parisienne. L'Impartial ne pourra plus reculer, provoquant ainsi le duel avorté entre Albert et le comte, puis le déshonneur et le suicide de Fernand.
  • Le « major » Cavalcanti, fripouille envoyée à Monte-Cristo par l'abbé Busoni (c'est à dire par lui même). Il n'est évidemment pas plus « major » que « Cavalcanti », mais accepterait aussi bien d'être l'ange Gabriel pour la moitié de ce que le comte lui donne. Busoni lui a remis des papiers confirmant non seulement cette noble identité, mais également celle de son fils odieusement enlevé enfant par d'affreux bandits et que le comte va lui permettre enfin de serrer sur son cœur[17]. Ce « fils » si opportunément retrouvé, c'est Benedetto, compagnon de chaîne de Caderousse au bagne de Toulon qui va devenir, par la grâce du comte et de façon très éphémère, ce prince Andréa Cavalcanti, lequel perdra successivement Caderousse en le tuant, Danglars en n'empêchant pas sa ruine (Danglars comptait sur la dot de son gendre pour se refaire), et Villefort, son père biologique qui l'avait enterré encore vivant à sa naissance, en le déshonorant lors de son procès.
  • Barrois, serviteur personnel de Noirtier de Villefort, il est l'un des rares avec Valentine, petite-fille du vieillard, et monsieur de Villefort, à pouvoir le comprendre et à connaître tous les secrets du vieillard (c'est lui seul qui connaît l'emplacement du tiroir secret de son secrétaire où l'on trouve le procès verbal ayant mené à la mort du père de Franz). Il mourra à la place de son maître, empoisonné par madame de Villefort, qui ignore que celui-ci est « mithridatisé » par la brucine que lui administre son médecin, le docteur d'Avrigny.
  • La marquise de Saint-Méran, première belle-mère de Villefort. Elle n'a les honneurs de la citation qu'au tout début du roman[18] lors du mariage de sa fille, lors du décès de son mari[19] et vers la fin, lors de sa mort, la deuxième d'une série après son mari. Elle sera, elle aussi, l'instrument de la Providence en s'obstinant à vouloir marier sa petite-fille Valentine au jeune baron Franz de Quesnel d'Épinay, fils d'un général royaliste tué en duel par Noirtier.
  • Le docteur d'Avrigny, excellent médecin et diagnosticien remarquable. Il soigne Noirtier à la brucine et l'a donc en même temps, et sans le savoir, immunisé contre les poisons administrés par madame de Villefort. C'est lui qui décèlera le premier l'origine criminelle de la mort des Saint-Méran, puis de Barrois. Accusant tout d'abord la fille du magistrat, il répand un climat de terreur dans l'hôtel de Villefort. Lorsque Valentine est empoisonnée à son tour, il ouvrira les yeux du procureur dont la volonté de faire justice aboutira à la mort de son fils, au suicide de sa femme et à sa folie.
  • Général Flavien de Quesnel, baron d'Épinay, général d'Empire fait baron par Louis XVIII et officier royaliste que quelques bonapartistes ont cru à tort des leurs. Ce personnage « secondaire », autre instrument de la Providence, est le seul qui n'apparaisse pas « physiquement » dans le roman. Et pour cause : il est mort le [20], soit trois semaines avant l'arrivée du Pharaon dans le port de Marseille. Il fait l'objet de l'un des plus beaux chapitres[21] du roman dans lequel l'extraordinaire volonté de Noirtier va s'employer, malgré son terrible handicap, à faire échouer le mariage de sa petite-fille avec le fils du général en lui révélant que c'est lui-même qui a tué son père en duel à la sortie d'une réunion du club bonapartiste de la rue Saint-Jacques, où le général avait refusé de se rallier à l'Empereur, protestant hautement de sa fidélité au roi. Franz découvre ainsi que son père a été tué lors d'un duel loyal et non assassiné comme il le pensait.
  • Ali, esclave muet de Dantès. Sur ordre de son maître, il sauve Mme de Villefort et son fils.
  • Raoul de Château-Renaud, un ami de Morcerf. C'est lui qui introduit Maximilien Morrel, qui lui a sauvé la vie, dans la société parisienne.
  • Cucumetto, premier chef de la bande des brigands avant Luigi Vampa, il est présenté comme un chef dépravé qui a un goût prononcé pour la luxure : Il kidnappe la fiancée d'un de ses compagnons, Carlini, et la viole quand celui-ci va demander la rançon à son père après avoir eu l'assurance qu'on ne la toucherait pas. Carlini tue alors sa fiancée que Cucumetto voulait donner en pâture à la bande, et Cucumetto tue ensuite son compagnon d'une balle dans le dos de peur qu'il ne se venge. Cucumetto est tué par Luigi Vampa alors qu'il tentait de kidnapper Teresa, sa fiancée, ce dernier prend alors sa place.
  • Teresa, fiancée de Luigi Vampa, née bergère elle rêve d'habits de luxe et de richesse. Elle sert d'appât à Luigi Vampa pour kidnapper Albert de Morcerf à Rome.
  • Pepino, jeune berger condamné à mort pour avoir caché la bande de Luigi Vampa, il est gracié grâce à l'intervention du Comte et il rejoint la bande de Luigi Vampa.
  • Bepo, jeune brigand qui se déguise en femme pour enlever Albert qui le prenait pour Teresa, la belle bergère qu'il avait courtisée lors du carnaval.
  • Marquis de Saint-Meran, beau-père de Villefort, c'est lui qui possède la maison d'Auteuil où la vendetta de Benedetto s'accomplira. Il meurt après avoir ingéré les pilules qu'on lui a envoyé de Paris et que Mme de Villefort a empoisonnées.
  • Eugénie Danglars, Fille du Baron Danglars et sa femme la veuve de Nargonne, elle est très indépendante et rêve de devenir artiste. Elle n'aime pas les hommes et refuse tous les mariages qu'on arrange jusqu'à ce que son père la convainque de céder car sans la dot de son mari, Andrea Cavalcanti, sa banque fera faillite. A la fin du roman elle s'enfuit avec son amie Louise d'Armilly (avec qui l'auteur sous-entend qu'il y aurait une relation homosexuelle) pour devenir artiste en Italie. Elle est humiliée à l'Auberge de la Cloche et de la Bouteille car Andrea et les gendarmes qui l'arrêtent la surprennent au lit avec Louise d'Armilly conduisant à son humiliation publique lorsqu'elle quitte l'Auberge.
  • Pierre Morrel, honnête et vertueux armateur sur un des navires duquel Dantès a servi comme second, il promet à Edmond de le nommer capitaine après avoir eu confirmation de son associé car « Che a compagne a padrone » (qui a un compagnon a un patron) ce qui accroît la jalousie de Danglars. Il tente de faire libérer Dantès pendant les cent jours en rendant visite à Villefort à de nombreuses reprises mais ce dernier bloque ces demandes. Il soutient le père d'Edmond jusqu'au bout et paye son enterrement et ses petites dettes à sa mort. À la sortie de prison de Dantès, il est au bord de la ruine à la suite de nombreux naufrages et reçoit un délai de trois mois de la maison Thomson & French de Londres qui a racheté toutes ses créances. Trois mois plus tard, Monte-Cristo sauvera l'armateur Morrel prêt à se suicider car il respectait la tradition jamais brisée d'honorer totalement ses dettes à leurs termes, ce qu'il n'était pas en état de faire. Edmond, sous l'apparence de lord Wilmore, lui rend la bourse qu'il avait donnée au vieux Dantès, et qu'il garnit d'un diamant (pour dot de sa fille Julie) et de traites acquittées en remise totale des dettes de l'armement Morrel auprès de la Maison Thomson & French de Londres, créancière de l'armateur, car c'était lui l'émissaire. En outre Dantès recrée une réplique du Pharaon, le dernier bateau de Morrel qui avait fait naufrage et le remplit des marchandises que ce dernier devait rapporter. Il meurt en prononçant le nom d'Edmond Dantès ayant comme une illumination de la tombe.

Genèse du roman

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Contexte politique

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Les liens d'Alexandre Dumas avec le bonapartisme étaient contradictoires. Son père, fils d'une esclave noire de Saint-Domingue, devenu général sous la Révolution avait été destitué de son grade par Bonaparte, à la suite de l'insurrection de l'île dont il était originaire. En 1848, Dumas soutient Cavaignac aux élections contre Louis-Napoléon Bonaparte et, en 1851, il est opposé au coup d'État.

Dans un petit écrit publié en 1857, État civil du Comte de Monte-Cristo[Note 1], Dumas raconte que l'idée du roman lui est venue à un moment où il avait des contacts fréquents et intimes avec des membres de la famille Bonaparte. Il se trouvait en 1841 à Florence où résidait également le prince – et ex-roi de WestphalieJérôme Bonaparte, frère de Napoléon Bonaparte. Dumas était un visiteur quotidien dans la maison du prince et, lorsque le fils de Jérôme, Napoléon, revint d'Allemagne pour vivre dans la maison paternelle, son père demanda à Dumas d'accompagner le jeune homme en voyage en Italie, ce qui fut fait. Les deux voyageurs visitèrent ainsi l'île d'Elbe, partant de Livourne dans un petit bateau. Après Elbe, ils voulurent chasser et mirent le cap sur l'île de Monte-Cristo. Ils se contentèrent finalement d'en faire le tour, car l'aborder les aurait contraints à une quarantaine au retour, l'île étant en « contumace ». Le jeune prince aurait demandé à Dumas : « À quoi cela sert-il de faire le tour de cet îlot ? », et l'écrivain aurait répondu : « À donner, en mémoire de ce voyage que j'ai l'honneur d'accomplir avec vous, le titre de L'Île de Monte-Cristo à quelque roman que j'écrirai plus tard »[22].

Depuis une année les cendres de Napoléon Ier étaient en France. Le bonapartisme avait donc un centre qui allait devenir lieu de culte et pèlerinage. Un autre neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon, était en prison pour avoir ourdi des tentatives de coups d'État en 1836, et en 1840[Note 2]. Il réussit à s'échapper en 1846 – sous déguisement – et s'exila en Angleterre, puis revint en France pour se joindre au mouvement républicain en 1848 et devenir le premier président de la République française. Bien qu'il n'eût aucune expérience politique, il fut élu avec une énorme majorité (mais contre l'avis de Dumas, qui était dans le camp de Cavaignac). Or, le triomphe du roman de Dumas se situe dans les années 1844 à 1848. Son statut de livre à succès mondial fut rapidement acquis et déjà en 1848 le roman était traduit et connu dans le monde entier[23]. Il existe donc à la fois une similarité entre les destins d'Edmond Dantès et de Napoléon III (le prisonnier à vie qui s'évade et revient dans le monde comme un être puissant et impénétrable) et une simultanéité entre la création du roman et l'avènement du Second Empire. Dumas n'explique pas cette similarité et ne mentionne pas dans l'État-civil du Comte de Monte-Cristo qu'il a rendu visite au jeune Louis-Napoléon dans sa prison à Ham[24].

Le Comte de Monte-Cristo et le bonapartisme : chronologie

  • Le général Dumas
    • 1793 : Thomas Alexandre Dumas devient général dans l'armée de la première République.
    • 1794 : Il désapprouve publiquement les massacres perpétrés dans l'ouest de la France.
    • 1795-97 : Il jouit d'une grande célébrité. Se bat sous les ordres de Napoléon.
    • 1802 : Épuration raciale de l'armée de l'Empire qui a rétabli l'esclavagisme.
    • 1802 : Naissance de son fils, Alexandre Dumas « père ».
    • 1806 : Th. A. Dumas meurt accablé par l'injustice de l'Empire.
  • Dumas père
    • 1832 : Le fils de Napoléon Ier meurt et la lignée directe de l'empereur s'éteint avec lui.
    • 1836 : A. Dumas est déjà un écrivain célèbre.
    • 1836 : Premier putsch de Louis-Napoléon, âgé de 28 ans.
    • 1840 : . Une loi décide que les cendres de Napoléon Ier doivent être ramenées en France.
    • 1840 : . Deuxième tentative de Louis-Napoléon. Condamné à la prison à vie, il se fait connaître comme prétendant au trône impérial.
    • 1841 : Dumas vit à Florence et fréquente l'ex-roi Jérôme et son fils Napoléon.
    • 1841-42 : Dumas rédige des impressions de voyages.
    • 1843 : Dumas et Maquet imaginent la trame du roman.
    • 1843-1844 : Rédaction des parties I et II
    • 1845 : Rédaction de la partie III
    • 1846 : Le roman est déjà traduit et extrêmement populaire.
    • 1846 : Louis-Napoléon s'enfuit de la citadelle de Ham.
    • 1848 : Deuxième République. Louis-Napoléon est élu président de la République mais Dumas ne vote pas pour lui.
    • 1857 : Publie État civil du Comte de Monte-Cristo.

Histoire éditoriale de l'ouvrage

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L'histoire éditoriale de cet ouvrage est assez complexe[25].

 
Portrait d'Alexandre Dumas peint par Pierre François Eugène Giraud en 1842.

Comme Dumas le rappelle lui-même dans ses Causeries, c'est durant les années d'exil à Florence en 1840-1842 qu'il trouve un décor et une sorte de prétexte à un récit de voyage... à travers Paris (cf. « Contexte politique » ci-dessus). Alors qu'il ne chôme pas, que des pièces de théâtre et des nouvelles sont écrites, en , il est à Marseille pour travailler sur ses « mousquetaires », juste après un dernier séjour à Florence en avril[26]. Vers la fin de 1843, Dumas signe un contrat d'impression avec l'imprimeur parisien « Béthune et Henri Plon - Imprimerie des Abeilles » (36 rue de Vaugirard, Paris) qui devait en principe se charger de la composition des « Impressions de voyage dans Paris », prévues en huit volumes. Et Dumas de préciser :

« Comme il m'était aussi égal de faire un roman que des impressions de voyage, je me mis à chercher une espèce d'intrigue pour le livre de MM. Béthune et Plon. J'avais depuis longtemps fait une corne, dans la Police dévoilée [1838] de [Jacques] Peuchet, à une anecdote d'une vingtaine de pages, intitulée : « le Diamant et la Vengeance ». Tel que cela était, c'était tout simplement idiot ; si l'on en doute, on peut le lire. Il n'en est pas moins vrai qu'au fond de cette huître il y avait une perle ; perle informe, perle brute, perle sans valeur aucune, et qui attendait son lapidaire. Je résolus d'appliquer aux Impressions de voyage dans Paris l'intrigue que je tirerais de cette anecdote. Je me mis, en conséquence, à ce travail de tête qui précède toujours chez moi le travail matériel et définitif. La première intrigue était celle-ci : Un seigneur très riche, habitant Rome et se nommant le comte de Monte- Cristo, rendrait un grand service à un jeune voyageur français, et, en échange de ce service, le prierait de lui servir de guide quand, à son tour, il visiterait Paris. Cette visite à Paris, ou plutôt dans Paris, aurait pour apparence la curiosité ; pour réalité, la vengeance. Dans ses courses à travers Paris, le comte de Monte-Cristo devait découvrir ses ennemis cachés, qui l'avaient condamné dans sa jeunesse à une captivité de dix ans. Sa fortune devait lui fournir ses moyens de vengeance. Je commençai l'ouvrage sur cette base, et j'en fis ainsi un volume et demi, à peu près. Dans ce volume et demi étaient comprises toutes les aventures à Rome d'Albert de Morcerf et de Frantz d'Epinay, jusqu'à l'arrivée du comte de Monte-Cristo à Paris. J'en étais là de mon travail, lorsque j'en parlai à Maquet, avec lequel j'avais déjà travaillé en collaboration. Je lui racontai ce qu'il y avait déjà de fait et ce qui restait à faire[27]. »

 
Mémoires tirés des Archives de la Police de Paris, 1838.

En réalité, l'histoire « Le Diamant et la Vengeance », vraisemblablement fictive, est incluse dans les Mémoires tirés des archives de la police attribués à Jacques Peuchet, archiviste de la Préfecture de police. L'ouvrage est publié posthumément en 1838, huit ans après la mort de son auteur présumé, par l'éditeur Alphonse Levasseur. Or ces mémoires sont partiellement apocryphes car largement « arrangés » par l'écrivain Étienne-Léon de Lamothe-Langon d'après les notes du défunt Peuchet[28],[29],[30],[31]. Prolifique polygraphe, Lamothe-Langon applique une méthode industrielle éprouvée en tant que « teinturier » (réécriveur) de nombreux autres « souvenirs » pour répondre à une importante demande éditoriale de mémoires, véritable phénomène littéraire durant la première moitié du XIXe siècle[32].

Alors que Les Trois Mousquetaires paraissent en feuilletons entre le et le dans le journal Le Siècle[25], un nouveau roman feuilleton de Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, est annoncé cette fois dans le Journal des débats : les deux premières parties y sont publiées, respectivement du au , puis du au . À partir de la fin 1844 et au début de 1845, après la sortie de la première partie en feuilletons, les premiers volumes reliés qui formeront au total dix-huit tomes, vont se succéder en librairie, en deux vagues, d'abord quatorze volumes chez le libraire Baudry (partie I puis II), mais à partir du septième, c'est l'imprimeur A. Henry, rue Gît-le-Cœur, qui reprend la composition, et les quatre derniers volumes sortent chez le libraire-commissionnaire Pétion, rue du Jardinet, juste après la publication en feuilletons de la partie III publiée du au  : un tirage de cette édition appelée la « Baudry-Pétion en 18 volumes », devenue rarissime en bel état, a été vendu 253 000 euros en 2010[33].

Au cours de cette même année 1846 sort la première édition illustrée, d'abord sous la forme de fascicules vendus 40 centimes pièce, puis réunis sous la forme de neuf volumes in-octavo, chez l'éditeur « Au bureau de l'Écho des feuilletons », périodique dirigé par L.-P. Dufour et Jean-Baptiste Fellens, accompagnée de gravures sur bois signées Paul Gavarni et Tony Johannot, lancée à grand renfort d'affichettes publicitaires (cf. ci-dessus) ; elle est vue comme peu pratique et est donc suivie, chez le même éditeur, par une édition ramassée en deux volumes[34].

Fin 1846 (et non en 1850), commence à sortir l'édition en six volumes, non illustré, en un format certes plus grand mais moins cher que la Baudry-Pétion, chez l'éditeur Michel Lévy[35], qui conserve son monopole bien après la mort de Dumas (via Calmann-Lévy).

Le succès peut se mesurer d'une part à la vitesse avec laquelle toutes ces éditions s'enchaînent et d'autre part, à la quantité de parodies plus ou moins subtiles qui fleurissent sur la scène parisienne à partir de la fin 1846 et qui brocardent les lecteurs obnubilés par ce récit.

Les premières traductions en langues étrangères commencent dès 1844 à Londres en version abrégée, traduite et adaptée par M. Valentin ; cette version connaît un certain succès en Amérique, à Boston, puis à New York, éditée chez Burgess & Stringer Company (2 volumes) ; ou en Allemagne, à Munich, chez Taschenbuch, traduite par Thomas Zirnbauer, etc., et contribuent également au succès et au renom de Dumas dans le monde.

En 1853 paraît une suite faussement attribuée à Dumas (en réalité sans nom d'auteur), et ce pour des raisons commerciales, au Portugal, intitulée La Main du défunt (A Mão do finado par Alfredo Hogan), bientôt traduite dans le monde entier y compris en France, début d'une longue série d'étonnantes variations littéraires, le roman laissant ouvertes de nombreuses perspectives puisque le héros ne meurt pas à la fin. Dumas réagit très mal en découvrant l'édition portugaise, puis française, et en 1864, il déclare au périodique Le Grand Journal : « Comme cette suite est exécrable, j'ai par le monde une foule d'amis qui soutiennent, tout bas, bien entendu, que cette suite est de moi. À l'époque où l'ouvrage a paru, j'ai protesté dans tous les journaux, ou à peu près ; mais je ne vous apprendrai rien de nouveau en vous disant que les amis lisent toujours les accusations, jamais les protestations », affirmant par ailleurs qu'il n'écrira jamais de suite à ce roman[36].

Adaptations et inspirations fictionnelles

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Au théâtre par Dumas

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Toujours avec Maquet, Alexandre Dumas a tiré de son roman trois drames formant quatre parties, il s'agit d'une adaptation comportant des variations :

Cette transposition dramatique est reprise à Londres en avec succès puis à Boston et New York en 1869.

À la radio

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  • Adaptation en feuilleton sur France Culture du au , rediffusé pendant l'été 2018 (du au ). Avec Pierre Santini dans le rôle de Monte-Cristo.
  • Adaptation Serge Martel et Pierre Dupriez - Réalisation Jean-Jacques Vierne[37]

Au cinéma

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Photographie de plateau de The Count of Monte Cristo (1908) de Francis Boggs : c'est le premier film hollywoodien.
 
Le Comte de Monte-Cristo (1917) : au centre, Léon Mathot (Dantès) ; à droite, Nelly Cormon (Mercédès).

Les trois premières tentatives de transposition à l'écran remontent à 1908 et sont américaine, française et italienne. Il faut attendre 1915 pour qu'une transposition fidèle voie le jour, avec Henri Pouctal[38].

À la télévision

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En animation

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En jeux vidéo

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  • 2015 : The Witcher 3 : l'une des dernières quêtes principales propose au héros, Geralt, de s'entretenir avec l'Abbé Faria, fraîchement évadé d'une prison pourtant réputée des plus sûres.
  • 2017 : Fate/Grand Order : le jeu fait intervenir Edmond Dantès en tant que personnage jouable, de classe Avenger.

En poésie

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  • 2015 : La Ballade Lunaire de Jack Samat, recueil de poèmes dont l'un des textes, intitulé Le comte de Monte Cristo, est dédié au personnage d'Edmond Dantès.

En comédie musicale

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  • 2006 : Le Comte de Monte-Cristo, d'Emmanuel Incandela et Arnaud Thouvenel[40]
  • 2007 : Il Conte di Montecristo : The Musical de Francesco Marchetti, mise en scène Jocelyn Hattab[41] (Italie)
  • 2008 : L'Affaire Edmond Dantès, composée par Christophe Loiseleur des Longchamps, pour solistes, chœur d'enfants et orchestre symphonique, créée à Brive (Espace Ceyrac) par la Maîtrise Notre-Dame de Brive ; reprise en 2010 à Brive (Espace des Trois Provinces) : L'Oiseleur des Longchamps, (Edmond Dantès, rôle-titre, baryton & mise en scène), Magali Paliès (Mercédès, mezzo), Estelle Andréa (Haydée, soprano), Simon Lehuraux (Comte de Morcerf).
  • 2013 : Le Comte de Monte Cristo, de David Tainturier.
  • 2020 : Le Comte de Monte Cristo, le prix de la vengeance. Écrit et mis en scène par Olivier Martin. Musiques de Michel Pradel. Production Le Chatbaret. Création au théâtre Le Milandy à Luçon.

En musique

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À l'opéra

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En bande dessinée

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Adaptation publiée dans Classic Comics no 3, 1942 — couverture de Ray Ramsey (1877-1952).
  • The Count of Monte Cristo, adaptation publiée dans Classic Comics, n° 3, 1942
  • Mickey à travers les siècles T6 : Mickey et le vrai comte de Monte-Cristo (Hachette, 1971)
  • Yves Sente et Grzegorz Rosinski, La vengeance du comte de Skarbeck (Dargaud), deux chapitres
    1. Deux mains d'or, 2004.
    2. Un cœur de bronze, 2005
  • Dantès, de Pierre Boisserie, Philippe Guillaume et Erik Juszezak (Dargaud)
    1. La Chute d'un trader (2007)
    2. Six années en enfer (2008)
    3. Le Visage de la vengeance (2009)
    4. Pour solde de tout compte (2010)
    5. Le Complot politique (2011)
    6. L'affrontement final (2012)
  • Ena Moriyama, Le Comte de Monte-Cristo (manga) (2017)[42]
  • Monte-Cristo, de Jordan Mechner (Auteur) et Mario Alberti (Dessinateur), en 3 tomes[43]
    1. Le prisonnier (2022)[44]
    2. L'île (2023)[45]
    3. (à paraitre).
  • Le Comte de Monte-Cristo, de Jared Reinmuth (scénariste) et Amazing Ameziane (Dessinateur) (Éditions du Rocher, 168p., 2024)

Suites et variations romanesques

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Jules Lermina, Le Fils de Monte-Cristo, Paris, Albert Méricant, 1909.

Considéré comme un mythe littéraire, il en existe à ce jour plus d'une centaine de suites et variations romanesques parues sous la forme d'ouvrages, soit pastichant le style de Dumas, soit le parodiant. La première date de , L'Île de Monte-Cristo, pochade théâtrale écrite par Auguste Jouhaud pour la scène du Baumarchais (Paris) et qui s'ouvre sur un homme obsédé par la lecture du roman[46]. Parmi tous ces ouvrages, citons celles-ci :

  • Jules Lermina
    • Le Fils de Monte-Cristo, Paris, L. Boulanger, 1881 ; nombreuses rééditions[47]lire sur Gallica.
    • [anonyme][48], Le Trésor de Monte-Cristo, Paris, Charaire et fils, 1885.
  • Italo Calvino, Le Comte de Monte-Cristo, 1967 (réécriture du roman de Dumas sous forme de nouvelle), concluant le recueil Temps zéro[49].
  • François Taillandier, Mémoires de Monte-Cristo, Paris, 1994.
  • René Reouven, Souvenez-vous de Monte-Cristo, Paris, 1996 (l'histoire originale et le roman de Dumas servent de trame).
  • Old Boy, un manga en 8 volumes de Garon Tsuchiya et Nobuaki Minegishi, est une adaptation spirituelle du Comte de Monte-Cristo (1996-1998), qui a eu droit à une adaptation au cinéma réalisé par Park Chan-wook en 2003.
  • Le roman Le roi mystère, de Gaston Leroux, est présenté explicitement par Leroux comme une réécriture du Comte de Monte-Cristo.

Thème similaire

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Plusieurs romanciers ont, après Dumas, repris le thème du prisonnier qui s'évade pour se venger de l'accusation crapuleuse portée contre lui.

Hommages et tourisme culturel

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Le Château d'If en 2009

En 1844-1846, Alexandre Dumas fait construire une demeure au Port-Marly (Yvelines), qu'il appelle le « château de Monte-Cristo ». Le parc et le château sont ouverts à la visite depuis 1994.

En 1889, à Paris, est inaugurée une rue Monte-Cristo, qui débouche sur la rue Alexandre-Dumas.

En 1935 est créé à La Havane le cigare de marque Montecristo en hommage au roman considéré comme populaire parmi les ouvriers des usines à rouler[51].

En 2003, un timbre est émis par la poste française[52].

Du côté de Marseille, des visites des « cellules dites d'Edmond Dantès et de l'abbé Faria » sont organisées au château d'If, au large de la ville, dès 1848 et l'ouverture au public. Le réalisme est poussé jusqu'à avoir creusé une galerie entre la cellule supposée de Dantès et celle de l'abbé Faria[53]. Pour commémorer l'évasion du comte de Monte-Cristo, une traversée à la nage entre le château d'If et la plage du Roucas-Blanc est organisée tous les ans depuis 1999, généralement en juin. Les participants (plusieurs milliers en 2021) ont également la possibilité de faire des parcours moins longs[54].

Notes et références

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  1. Se trouve comme annexe dans l'édition de la Pléiade.
  2. Dumas a trouvé le moyen de mentionner le nom de la citadelle où était enfermé le jeune Napoléon III : Ham, ce qui est d'autant plus significatif que c'est sans lien avec l'action. p. 140 dans l'édition de la Pléiade.
  3. La production s'est interrompue pendant la guerre
  4. Albert Valentin reprend ici et adapte la « vraie » histoire du Diamant de la vengeance.
  5. Jules Verne l'affirma explicitement et dédia à ce titre par courrier son livre à son ami Alexandre Dumas-fils qui en réponse le salua en le qualifiant de véritable fils de son père.

Références

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  1. Chapitre XX, Volume I, p. 282.
  2. En particulier Chapitre VII, Volume II, p. 88.
  3. Chapitre I, Volume I, p. 11.
  4. Chapitre XIV, Volume III.
  5. Chapitre XX, Volume VI, p. 273.
  6. Chapitre VI, Volume II, p. 72.
  7. Chapitre XIV, Volume V, p. 207-208.
  8. Chapitre IX, Volume VI, p. 127.
  9. Chapitre XVIII, Volume VI.
  10. Chapitre XIX, Volume VI, p. 256.
  11. Chapitre XIX, Volume VI, p. 257.
  12. Chapitre XX, Volume VI, p. 278.
  13. Chapitre I, Volume XIII, p. 157.
  14. « Cela veut dire, madame, que M. de Nargonne, votre premier mari, n'étant ni un philosophe ni un banquier, ou peut-être étant l'un et l'autre, et voyant qu'il n'y avait aucun parti à tirer d'un procureur du roi, est mort de chagrin ou de colère de vous avoir trouvée enceinte de six mois après une absence de neuf. […] Pourquoi, au lieu de tuer, s'est-il fait tuer lui-même ? » (Chapitre VIII, Volume IV, p. 103).
  15. Chapitre XIV, Volume II, p. 265.
  16. Chapitre XII, Volume II, p. 181-214.
  17. Chapitre XVII, Volume III.
  18. Chapitre VI, Volume I.
  19. Chapitre XVI, Volume IV.
  20. Chapitre XVIII, Volume IV, p. 251.
  21. Chapitre XVIII, Volume IV.
  22. Claude Schopp, « Le Véritable Monte Cristo », émission Au cœur de l'histoire, Europe 1, 18 mai 2012.
  23. Traduction en danois : 1845-1848 ; en anglais : 1846. Les dates témoignent du succès immédiat du roman. Pour l'étendue de ce succès les chiffres manquent. La préface de l'édition de la Pléiade note qu'il y a eu, avant 1972, 28 adaptations cinématographiques, et que les rééditions sont innombrables.
  24. Pierre Milza, Napoléon III, Perrin, Paris, 2004.
  25. a et b Claude Aziza (2013), Dossier de présentation et historique, édition Omnibus, p. IV à VII et p. 1147-1251.
  26. Sylvain Ledda, Alexandre Dumas, Paris, Folio Biographie, 2014, (ISBN 9782072477102), Chapitre 11.
  27. Alexandre Dumas, Causeries, Paris, Jules Hetzel, 1857, chapitre IV : « État-civil du comte de Monte-Cristo », pp. 119-135extrait en ligne.
  28. Jacques Peuchet, Mémoires tirés des archives de la police de Paris, depuis Louis XIV jusqu'à nos jours, A. Levavasseur et cie, (lire en ligne), p. 207.
  29. « Edmond Dantès, comte de Monte-Cristo », L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, no 197,‎ , p. 445-446 (lire en ligne).
  30. Compère 1998, p. 11.
  31. Ethel Groffier, Un encyclopédiste réformateur : Jacques Peuchet (1758-1830), Québec, Presses de l'Université Laval, coll. « Mercure du Nord », , 440 p. (ISBN 978-2-7637-8898-2), p. 11 ; 128-129.
  32. Damien Zanone, Écrire son temps : les Mémoires en France de 1815 à 1848, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 416 p. (ISBN 978-2-7297-0788-0, lire en ligne), p. 50 ; 299.
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  46. Liste des suites et variations avec notices détaillées, sur pastichedumas.com
  47. Cf. l'essai de Vittorio Frigerio, Les Fils de Monte-Cristo : idéologie du héros de roman populaire, Limoges, Presses de l'Université de Limoges (PULIM), 2002, 356 p. (ISBN 2842872509), Présentation sur le site de l'éditeur.
  48. Cette suite de la suite-pastiche, est parue sans nom d'auteur — Notice bibliographique sur pastichedumas.com.
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  51. Il existe plusieurs versions de cette histoire devenue mythique, dont celle rapportée par Alberto Manguel, dans Une histoire de la lecture, Paris/Montréal, Actes Sud/Leméac, 1998, p. 141-142.
  52. « Le comte de Monte-Cristo », sur laposte.fr (consulté le ).
  53. Virginie d'Humières, « Visiter le château d'If, entre mythe et réalité », sur My Provence - Provence Tourisme, (consulté le ).
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Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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