Groupe Rassemblement national
Le groupe Rassemblement national (RN) est un groupe parlementaire de l'Assemblée nationale française fondé en 2022.
Groupe Rassemblement national | |
Chambre | Assemblée nationale |
---|---|
Législature(s) | XVIe et XVIIe (Cinquième République) |
Fondation | |
Partis membres | Rassemblement national L'Avenir français Identité-Libertés |
Présidente | Marine Le Pen (députée du Pas-de-Calais) |
Secrétaire général | Renaud Labaye |
Représentation | 125 / 577 |
Positionnement | Extrême droite[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7] |
Idéologie | Nationalisme[8] National-populisme[9],[10] Conservatisme social[11] National-conservatisme[12] Opposition à l'immigration[13] Nationalisme économique[14] Populisme de droite[11],[15],[16] Opposition à la mondialisation[17],[18] Protectionnisme[11] Souverainisme[19] Euroscepticisme[20] |
Site Web | deputes-rn.fr |
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À la suite des élections législatives de 2022, le RN réalise une percée historique, avec 89 députés élus qui font leur entrée à l'Assemblée nationale. Le parti d'extrême droite devient ainsi le premier parti d'opposition.
Il est présidé par Marine Le Pen depuis le .
Après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024 par Emmanuel Macron, Le président du Rassemblement national Jordan Bardella présente une nouvelle fois sa candidature au législatif en vue de devenir le prochain Premier ministre français. Le Rassemblement national bat toutefois un record historique pour le parti politique en possédant le plus de sièges à l’Assemblée nationale depuis sa création avec 126 sièges sur 577.
Fondation
Le groupe parlementaire est constitué au début de la XVIe législature après le succès du parti lors des élections législatives de 2022 et l'élection de 89 députés investis par le Rassemblement national. On trouve parmi ces députés une membre de la Ligue du Sud.
C'est la seconde fois que le parti constitue un groupe parlementaire, la première fois étant en 1986 après des élections utilisant le scrutin proportionnel.
Direction
Présidente
Présidente | Parti | Début | Circonscription | |
---|---|---|---|---|
Marine Le Pen | RN | 11e circonscription du Pas-de-Calais |
Président délégué
Présidente | Parti | Début | Fin | Circonscription | |
---|---|---|---|---|---|
Jean-Philippe Tanguy | LAF | 6 juillet 2022 | en cours | 4e circonscription de la Somme | |
Sébastien Chenu | RN | 13 septembre 2024 | en cours | 19e du Nord |
Vice-présidents
Vice-présidents | Parti | Début | Fin | Circonscription | |
---|---|---|---|---|---|
Bruno Bilde | RN | 6 juillet 2022 | en cours | 12e circonscription du Pas-de-Calais | |
Alexandre Loubet | LAF | 6 juillet 2022 | en cours | 7e circonscription de la Moselle | |
Caroline Colombier | RN | 6 juillet 2022 | 9 juin 2024 | 3e circonscription de la Charente | |
Caroline Parmentier | 6 juillet 2022 | en cours | 9e circonscription du Pas-de-Calais | ||
Yoann Gillet | 6 juillet 2022 | 9 juin 2024 | 1re circonscription du Gard | ||
Laurent Jacobelli | 6 juillet 2022 | en cours | 8e circonscription de la Moselle | ||
Gaëtan Dussausaye | 13 septembre 2024 | en cours | 2e des Vosges | ||
Manon Bouquin | 13 septembre 2024 | en cours | 4e du Hérault | ||
Edwige Diaz | 13 septembre 2024 | en cours | 11e de la Gironde | ||
Franck Allisio | 13 septembre 2024 | en cours | 12e des Bouches-du-Rhône | ||
Hélène Laporte | 13 septembre 2024 | en cours | 2e du Lot-et-Garonne |
Porte-paroles
Porte-paroles | Parti | Début | Fin | Circonscription | |
---|---|---|---|---|---|
Thomas Ménagé | LAF | 6 juillet 2022 | en cours | 4e circonscription du Loiret | |
Laure Lavalette | RN | en cours | 2e circonscription du Var | ||
Franck Allisio | 9 juin 2024 | 12e circonscription des Bouches-du-Rhône | |||
Kévin Mauvieux | 15 septembre 2023 | 9 juin 2024 | 3e circonscription de l'Eure | ||
Bryan Masson | 13 septembre 2024 | en cours | 6e des Alpes-Maritimes |
Secrétaire général
Le secrétaire général est Renaud Labaye[21] depuis 2022.
Composition
XVIe législature
Liste des membres
Répartition partisane
Statut | Parti | Nombre | |
---|---|---|---|
Membres | Rassemblement national | 82 | |
L'Avenir français | 5 | ||
Divers extrême droite | 1 | ||
Total | 88 |
Anciens membres
Député | Parti | Circonscription | Observation | |
---|---|---|---|---|
Anne-Sophie Frigout | LAF | Marne, 2e | Élection invalidée par le Conseil constitutionnel. Défaite lors d’une élection partielle | |
Joris Hébrard | RN | Vaucluse, 1re | Élu maire du Pontet, il est remplacé par Catherine Jaouen |
XVIIe législature
Liste des membres
Anciens membres
Député | Parti | Circonscription | Observation | |
---|---|---|---|---|
Flavien Termet | RN | Ardennes, 1re | Démissionne le pour raisons de santé |
Répartition partisane actuelle
Statut | Parti | Nombre | |
---|---|---|---|
Membres | Rassemblement national | 116 | |
L'Avenir français | 5 | ||
Identité-Libertés | 3 | ||
Divers extrême droite | 1 | ||
Total | 125 |
Actions
Le groupe est représenté au bureau de l'Assemblée avec deux vice-présidents : Sébastien Chenu et Hélène Laporte[22].
Leur première action lors de la XVIe législature est de réclamer une commission d'enquête sur les causes de l'inflation, une mesure également réclamée par Michel-Édouard Leclerc[23].
Le groupe RN a présenté en un an 6 143 amendements, dont 123 ont été adoptés. Alors qu’il forme le deuxième groupe parlementaire de l’Assemblée, le RN n’est que quatrième par le nombre d’interventions en commission[24].
Relations avec le gouvernement et les autres groupes
Soucieux de se poser en « parti de gouvernement », le RN entend se placer dans une « opposition ferme mais constructive ». Il a ainsi voté, dès les premières semaines de la mandature, régulièrement dans le sens du gouvernement, en particulier sur les questions économiques : refus d’augmenter le Smic et de bloquer les prix, maintien de la flat tax à 30 % sur les revenus du capital, suppression de la redevance audiovisuelle, etc[25]. Lors de l’examen de la réforme de l’assurance-chômage, les députés du RN votent, avec les LR, des amendements-clés et proposent de réduire les droits des travailleurs étrangers[26].
Après une année de mandature, le RN apparait comme une « opposition à deux visages » selon France Info, votant régulièrement en faveur des textes-clés présentés par le gouvernement. Sur les quatorze principales réformes du gouvernement, les députés du groupe RN ont voté, en moyenne, à 42 % pour et à 22 % contre (le reste correspondant aux abstentions et non-participations). Il constitue ainsi le deuxième groupe d'opposition le plus proche du gouvernement, après le groupe LR[27]. Ce dernier est celui dont le RN est le plus proche. Tous deux ont voté dans le même sens dans 56 % des cas, selon le site Datan[24].
Niche parlementaire
Lors de la niche parlementaire du groupe, Marine Le Pen annonce reprendre une proposition de loi votée au Sénat en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes, créant une aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales. Elle annonce également reproposer le texte de Caroline Fiat, députée LFI sur la réintégration des soignants non-vaccinés. Elle a d'ailleurs été nommée rapporteure du texte avant de le retirer le lendemain. Le groupe a également proposé ses propres textes notamment sur l’instauration de la proportionnelle à toutes les élections rapporté par Bruno Bilde, le port de l’uniforme à l’école porté par Roger Chudeau, la hausse des salaires de 10 % présenté par Jean-Philippe Tanguy, la suppression des ZFE ou encore la réforme de la taxe des ordures ménagères que porte Sébastien Chenu[28]. Finalement, le texte de la sénatrice Valérie Létard sur les violences conjugales sera examiné au titre de la « semaine de l’Assemblée » une semaine après la niche RN[29],[30].
Constitutionnalisation de l'IVG
Après s'être d'abord opposé à l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution, le groupe propose la constitutionnalisation de la loi Veil sur l'IVG[31]. Au final, 38 députés RN sur 86 votent l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution proposée par la NUPES[32].
Positions économiques et sociales
Sur les questions économiques et sociales, le groupe RN a au cours de la XVIe législature (2022-2024) prioritairement défendu les intérêts des grandes entreprises, des propriétaires immobiliers et des ménages aisés, tout en conservant l’essentiel de sa défense de l’État social, selon le quotidien Le Monde[33].
Ainsi, sur le logement, le groupe RN a prôné l’allègement de la fiscalité locative et des obligations de rénovation énergétique. Il s'est opposé à une proposition de loi visant à « remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue » en donnant davantage de pouvoirs de régulation aux maires ainsi qu'à l'allègement de la niche fiscale dite « Airbnb ». Les députés RN ont déposé une proposition de loi visant à détricoter la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU), qui oblige les communes en zone urbaine à proposer un taux minimal de logements sociaux[33].
En matière de fiscalité, le RN a proposé la baisse de la TVA sur les carburants et sur les énergies, sans toutefois faire de distinction entre ménages populaires et ménages aisés, ainsi que l’exonération d’impôts sur le revenu pour les moins de 30 ans et pour leurs entreprises. Il s'est par ailleurs opposé au malus au poids pour les véhicules thermiques, qui devait viser les SUV. Le RN a également soumis des propositions propres à avantager les détenteurs de patrimoine, avec l’abrogation des droits de succession pour les héritages inférieurs à 150 000 euros et le remplacement de l’impôt sur la fortune immobilière par un impôt sur la fortune financière[33].
Sur les questions liées à l'entreprise et au travail, le RN a soutenu la réforme de l’assurance-chômage de 2022 et défendu des amendements réclamant la fin de l’indemnisation des chômeurs ayant refusé un CDI à la fin d’un CDD et assimilant les abandons de poste à des démissions. Il s’est par ailleurs toujours opposé à une augmentation du smic ou à l’indexation des salaires sur l’inflation, proposant en revanche d'inciter les entreprises à augmenter les salaires par des exonérations de cotisations patronales. Il s'est opposé à la réforme du RSA qui instaure au moins quinze heures d’activité hebdomadaire en contrepartie du versement de l’allocation[33]. Opposé au projet de réforme des retraites, le RN a déposé une motion référendaire qui a été débattue à l'Assemblée nationale le [34]. Le RN a déposé une motion de censure afin de tenter de faire démissionner le gouvernement[35]. Lors du vote le , la motion a été rejetée ; elle a obtenu 89 voix favorables, soit les suffrages des 88 députés RN plus celui de Nicolas Dupont-Aignan[35]. Afin de favoriser la réindustrialisation, le groupe RN a proposé de poursuivre la baisse des impôts de production et la « simplification » des normes juridiques et environnementales. Le RN a également voté la loi « industrie verte » du gouvernement qui vise à simplifier entre autres les procédures pour installer des usines[33].
Environnement
Sur l’agriculture, le groupe Rassemblement national s'est exprimé en soutien à l’agrandissement des exploitations et à l’intensification, et contre toute forme de contrainte. Ses membres ont voté contre l’inscription dans la loi d’objectifs à 2030 de surfaces en agriculture biologique, contre l’instauration de diagnostics climatiques lors de l’installation, contre la mise en place de stages de sensibilisation en cas d’atteintes à l’environnement, contre l’interdiction des nitrites dans les charcuteries, et contre un amendement du groupe écologiste proposant un approvisionnement 100 % français pour la viande servie en restauration collective[33].
Selon le quotidien Libération, le groupe RN est engagé en faveur de l’énergie nucléaire mais s'oppose aux initiatives favorisant la transition énergétique. Il a ainsi proposé en 2024 une baisse drastique des subventions aux énergies renouvelables, une hausse de la taxe sur l’éolien en mer, la suppression du plan vélo, une réduction du champ d'activité de l'Agence de la transition énergétique et de l’Office français de la biodiversité, une baisse de l'aide publique au développement (qui consacre une grande part de son budget à l’adaptation climatique), et la privation pour certaines ONG des réductions d’impôts auxquelles ont droit les associations, visant en particulier Greenpeace en raison de son militantisme contre le nucléaire[36].
Polémique sur Grégoire de Fournas
Lors des questions au gouvernement du 2 novembre 2022, le député Grégoire de Fournas crie « Qu'il retourne en Afrique » au moment où le député Carlos Martens Bilongo questionne le gouvernement au sujet du bateau Océan Viking en attente de pouvoir débarquer ses passagers dans un port. Ces propos jugés racistes suscitent une réaction très forte de tous les autres partis; de son côté, le groupe RN fait corps autour du député pour s'opposer à la demande qu'il quitte l'hémicycle et argue que le député évoquait le sort du bateau. A la suite de cet événement, le député De Fournas est exclu du parlement pour 15 jours et son indemnité parlementaire est diminuée de moitié pour deux mois[37].
Organisation
En , L'Express dénombre 144 collaborateurs parlementaires de députés du groupe RN, essentiellement issus des militants locaux du parti, ce qui illustre, selon l'hebdomadaire, « la difficulté du parti à recruter en dehors de sa zone de confort ». L'Express identifie également « des profils radicaux » et « une dizaine de transfuges - venus pour l'essentiel du parti Les Républicains »[38].
Notes et références
- Mondon, A., 2015. "The French secular hypocrisy: the extreme right, the Republic and the battle for hegemony." Patterns of Prejudice, 49 (4), pp. 392–413.
- Anthony M. Messina (2015). "The political and policy impacts of extreme right parties in time and context." Ethnic and Racial Studies 2015; 38: 1355.
- Sonia Van, « France – A Guide to Europe's Right-Wing Parties and Extremist Groups », Time, (lire en ligne, consulté le )
- « Sénatoriales 2023 : il refusait d’être classé à l’extrême droite, le RN débouté par le Conseil d’État », sur Public Sénat (consulté le )
- « Decision n° 488379 du Conseil d’État datant du 21 septembre 2023 » (consulté le )
- « Conseil d'État, Juge des référés, formation collégiale, 10/03/2020, 439273, Inédit au recueil Lebon », sur Légifrance (consulté le )
- « Le Rassemblement national est bien d’extrême droite, confirme le Conseil d’État… Sur demande du RN » (consulté le )
- (en) Wolfram Nordsieck, « France », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
- Nicolas Lebourg, Marine Le Pen est-elle d'extrême droite ?, Le Nouvel Observteur, 2 mai 2012 « Malgré leur divergences, les Le Pen fille et père se rattachent au même courant interne de l'extrême droite : celui du national-populisme. »
- « Pourquoi dit-on que le Front national et Les Patriotes sont d'extrême droite ? », sur liberation.fr, 27 mai 2018.
- « Depuis 2011, le FN est devenu «protectionniste au sens large» », sur Libération.fr, (consulté le ).
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- « Soutien des LR, double jeu du RN, abstention des socialistes… Comment les députés des oppositions votent sur les textes phares du gouvernement », sur Franceinfo,
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- Mariama Darame et Jérémie Lamothe, « A l’Assemblée nationale, la sanction prise contre le député RN Grégoire de Fournas fragilise la stratégie de normalisation du groupe d’extrême droite », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Camille Vigogne Le Coat, « Cathos, radicaux, pizzaiolo... Qui sont les 144 nouveaux collaborateurs RN à l'Assemblée ? », sur lexpress.fr, (consulté le ).