Ernest Roume

administrateur colonial

Ernest Nestor Roume (12 juillet 1858 à Marseille - ) est un administrateur colonial français, ancien gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF), en poste du au .

Ernest Roume
Ernest Roume (à gauche), 1915 ou 1916
Fonctions
Président
Société de géographie
-
Gouverneur général de l'Indochine
-
Gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Nom de naissance
Ernest Nestor Roume
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Distinction

Biographie

modifier

Jeunesse et études

modifier

Il est élève à l'École polytechnique (X1879).

Parcours professionnel

modifier

Entré sur concours au Conseil d'État en 1884, il y est Auditeur puis devient Maître des requêtes en 1895.

  • Maître de conférence
  • Directeur du Commerce extérieur.
  • Directeur des Affaires Asiatiques au Ministère des Colonies
  • Missions aux États-Unis, en Angleterre, Belgique et Hollande.

Afrique

modifier

En 1902, succédant à Noël Ballay, après un bref intérim de Pierre Capest, Ernest Roum est nommé Gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF). Il sera le premier à habiter le Palais du Gouverneur (actuellement le Palais de la République) de Dakar. Il déplace l'administration centrale de l'AOF de Saint-Louis à Dakar, mais le siège du gouvernement du Sénégal reste à Saint-Louis. C'est sous sa gouvernance que l'idée de la Fédération des colonies avec un budget centralisé et un gouverneur général fort prendra tout son sens. Il obtient la première ligne de crédit allouée au développement économique des colonies. Surnommé l'architecte de l'AOF, il s'intéresse à la construction du réseau de chemin de fer.

L'année suivante, Ernest Roume entérine le choix de Koulouba par Edgard de Trentinian pour y édifier le siège du gouvernement du Soudan français (Mali).

Il remplace le « Service topographique » par le « Service géographique » de l'A.O.F

Il met en place le premier système scolaire de type public pour l’ensemble de l'AOF puis l'AEF :

  • L’école de village (ou école de premier degré) : niveaux C.P. et C.E., (langue française, hygiène et calcul)
  • L’école régionale : niveau C.M.
  • L’école urbaine : programmes de la métropole sanctionnés par un diplôme, le Certificat d’Études primaires.
  • Les écoles fédérales : forment les techniciens et cadres « auxiliaires »

En 1904, il transforme l'escale de Thiès en une Commune Mixte de Premier Degré. Création du service zootechnique et des épizooties, chargés d’orienter et de coordonner les études d’ensemble ayant trait à l’élevage et à la pathologie du bétail.

En 1906, Roume crée le corps des aides médecins indigènes. Il refuse d'effectuer un recensement de l'A.O.F. selon les instructions reçues car la méthode est impraticable : impossible de connaître toutes les races ou ethnies, ni les religions. Pour Roume, « race » et « tribu » sont deux choses différentes, et il ne faut pas que les recensements « portent les mêmes peuplades tantôt comme tribus, tantôt comme races »...

En 1907], il accepte de prendre Auguste Brunet comme Secrétaire général hors cadre, mais il précise : « Il doit être bien entendu qu'il n'exercera pas effectivement les positions de Secrétaire Général, et qu'en particulier, il n'aura aucun droit à exercer éventuellement les fonctions de lieutenant-gouverneur intérimaire ». Il le recommandera finalement pour une promotion.

En 1911 il tombe malade et rentre en France. C'est son protégé, William Ponty, qui lui succède.

Indochine

modifier

En janvier 1914 il part pour l'Indochine dont, jusqu'en janvier 1917, il est gouverneur général. En 1916], il accorde les crédits nécessaires pour l'installation de la station d'altitude de Dankia à Dalat.

En 1923, il devient président du Crédit foncier de l'Indochine.

Air France

modifier
  • 1933-1935 : ancien président d'Air Orient, il devient président de la compagnie aérienne nationale Air France, qui avait été créée le 31 août 1933.

Dans les années 1930, Roume est membre du conseil d'administration de l'École libre des sciences politiques[1].

Citations

modifier

« Tout l'enseignement de l'histoire et de la géographie doit tendre à montrer que la France est une nation riche, puissante, capable de se faire respecter, mais en même temps grande pour la noblesse des sentiments[2]. »

« Considérons l'instruction comme chose précieuse qu'on ne distribue qu'à bon escient et limitons en les bienfaits à des bénéficiaires qualifiés. Choisissons nos élèves tout d'abord parmi les fils de chefs et les notables » ([1924).

Académie

modifier

Distinctions

modifier
  • Grand-Croix de la Légion d'Honneur[3].

Postérité

modifier

Un boulevard porte le nom d'Ernest Roume à Abidjan (Côte d'Ivoire). C'était le cas également d'une avenue à Dakar-Plateau – celle où se trouve le Palais du Gouvernement – , mais dans l'intervalle elle a été rebaptisée du nom de Léopold Sédar Senghor.

En Guinée, une des trois principales îles de l'archipel de Loos se nomme île de Roume.

Écrits

modifier
  • La Conquête des Colonies Allemandes, Bloud & Gay Éditeurs, Paris / Barcelone, 1917.

Voir aussi

modifier

Notes et références

modifier
  1. Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne)
  2. Cité par Bernard Mouralis dans Littérature et développement: essai sur le statut, la fonction et la représentation de la littérature africaine d'expression française (Paris : Silex, [984].
  3. Annuaire officiel de la Légion d'honneur, , p. 2

Bibliographie

modifier
  • (en) Paul E. Lovejoy et A.S. Kanya-Forstner (dir.), Slavery and its abolition in French West Africa : the official reports of G. Poulet, E. Roume, and G. Deherme, University of Wisconsin-Madison, 1994, 206 p. (ISBN 0942615220)
  • Jean Chataud, Les Chemins de Fer de l'AOF (1909)
  • Jean-Claude Faur, La mise en valeur ferroviaire de l'AOF (1880-1939) - (Université de Paris. Thèse de doctorat, Faculte de Lettres, 1969)

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier