Charles Ginisty

évêque français

Charles-Marie-André Ginisty, né le à Saint-Saturnin-de-Lenne et mort le à Verdun, est un prélat catholique français, évêque de Verdun de jusqu'à sa mort. Il est l'initiateur de l'ossuaire de Douaumont.

Charles Ginisty
Image illustrative de l’article Charles Ginisty
Portrait de Charles Ginisty vers 1920.
Biographie
Nom de naissance Charles-Marie-André Ginisty
Naissance
Saint-Saturnin-de-Lenne
Ordination sacerdotale , par
Joseph-Christian-Ernest Bourret
Décès (à 81 ans)
Verdun
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Charles du Pont de Ligonnès
Évêque de Verdun

Blason
Certa bonum certamen fidei
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

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Formation

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Charles-Marie-André Ginisty naît le au Colombier, hameau de la commune de Saint-Saturnin-de-Lenne au sein d'une famille très pieuse dont quatre des quatorze frères et sœurs deviendront religieux. Destiné à la prêtrise dès son enfance, il va à l’école primaire de Saint-Saturnin, puis suit l’enseignement du collège de Saint-Affrique. Il étudie ensuite au petit séminaire de Saint-Pierre de Rodez et au séminaire Saint-Sulpice de Paris.

Le , il est ordonné prêtre par Joseph-Christian-Ernest Bourret. Remarqué, on l'envoie compléter ses études théologiques au séminaire français de Rome de à [1]. En , il y participa à une session du chant grégorien de Dom André Mocquereau de Solesmes. C'est la raison pour laquelle l'abbé Ginisty organisa, en , le congrès diocésain de musique religieuse et de plain-chant à Rodez, en faveur du chant grégorien[2].

Principaux ministères

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De retour dans le diocèse, il est nommé secrétaire particulier d'Ernest Bourret, évêque de Rodez et Vabres, charge qu'il exercera jusqu'à la mort de ce dernier, soit le .

Parallèlement, il est chargé de l’aumônerie militaire et édifie le foyer des soldats.

En , il est nommé responsable de la paroisse de Cransac. L'église étant perchée sur une colline, il se lance dans la construction d'une nouvelle bâtisse, plus facile d'accès. Il exerce cette charge jusqu'en , date à laquelle il est élevé archiprêtre de la sous-préfecture de Saint-Affrique. En pleine période marquée par l'anticléricalisme, l’abbé Ginisty défend ses curés soumis aux inventaires et expulsions : sa vigueur est telle qu’il se voit condamner à un mois de prison avec sursis[1].

Épiscopat

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Le , Charles-Marie-André Ginisty est nommé évêque de Verdun. Le , jour de l’Ascension, il est sacré à Saint-Affrique, par Charles du Pont de Ligonnès, assisté de Jean-François-Ernest Ricard et Léon Livinhac. Le , il est installé dans le diocèse de Verdun[3].

Première Guerre mondiale

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La mobilisation générale intervient le et déjà 190 sur 415 prêtres exerçant dans le diocèse de Verdun doivent participer à la guerre. Les hostilités débutent dans les premiers jours d’ et Verdun, ville frontière fortifiée, est rapidement menacée par les canons allemands. De nombreuses églises sont dévastées, notamment sur les champs de bataille tels Vassincourt, Rembercourt-aux-Pots ou encore Revigny. Durant la Bataille de la Marne, Ginisty est impuissant et bloqué à Bar-le-Duc.

À la mi-, alors que la victoire penche du côté français, Verdun devient une importante base de l’arrière-front et accueille de nombreux prêtres venus de tous les horizons et qui occupent diverses fonctions d'aumôniers, d'infirmiers ou encore de brancardiers. Sous son autorité, ce clergé hétéroclite acquiert une certaine cohésion. La guerre lui donne également l’occasion de s’exprimer en « homme de terrain ». Il visite les ambulances de campagne et les troupes au repos en apportant foi et réconfort. Il continue de célébrer les messes dans les églises quasiment en ruines. Le , devant l’ampleur de l’offensive allemande, Verdun est évacuée et Ginisty rejoint Bar-le-Duc où il continue son œuvre en faveur des soldats[1].

Entre-deux-guerres

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Le , il est décoré, dans la citadelle souterraine de Verdun, de la Légion d'honneur, des mains du président Raymond Poincaré, qui rappelle : « Par son attitude calme, confiante et courageuse, il n’a cessé de contribuer largement au réconfort de la population et au maintien de son moral »[1].

En , à l’occasion du troisième anniversaire de la bataille de Verdun qui se tient à Paris au Trocadéro et conformément à une promesse faite aux combattants, Ginisty évoque officiellement son projet d’ossuaire de Douaumont, « cathédrale des morts et basilique de la Victoire ». Le projet est alors soutenu par le maréchal Ferdinand Foch, le président Raymond Poincaré, le député Victor Schleiter et le maréchal Philippe Pétain, « vainqueur de Verdun », qui est désigné président d’honneur du comité de réalisation. Les travaux débutent le , et l’édifice reçoit les 52 premiers cercueils en . Enfin, le , a lieu l’inauguration officielle, devant 100 000 personnes[1]. Le , il décide également du couronnement de Notre-Dame du Guet à laquelle on associe la préservation de Bar-le-Duc pendant la Première Guerre mondiale[4].

Seconde Guerre mondiale

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En , Verdun est envahie et Ginisty est de nouveau contraint de se retirer de son diocèse. Après plusieurs mois à Saint-Savinien, il retrouve la cathédrale de Verdun. Durant l’hiver -, sa santé se dégrade progressivement et il est contraint de faire appel à un coadjuteur, Georges Petit, dès le [5],[1].

Finalement, le , Charles Ginisty meurt à l’âge de 81 ans[6].

Décorations

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Le Charles Ginisty fête son double jubilé de cinquante ans de sacerdoce et vingt cinq ans d’épiscopat. Le général Boichut lui remet à cette occasion, au nom maréchal Pétain, la croix de commandeur de la Légion d’Honneur[7]. Le il reçoit, du Premier ministre de Belgique, la croix de commandeur de l’ordre de Léopold.

Notes et références

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  1. a b c d e et f « Monseigneur Ginisty, l’inscription du souvenir dans la pierre », sur Verdun-Meuse.fr (consulté le )
  2. Pierre Combe, Histoire de la restauration du chant grégorien d'après des documents inédits, p. 189, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 1969
  3. (en) « Bishop Charles-Marie-André Ginisty », sur Catholic-hierarchy.org (consulté le )
  4. Jean-Luc Flohic (direction) et al., Les patrimoines des communes de la Meuse, t. 1, Paris, Flohic Éditions, coll. « Les patrimoines des communes de France », , 608 p. (ISBN 2-84234-0744), p. 86.
  5. (en) « Bishop Georges Marie Paul Petit », sur Catholic-hierarchy.org (consulté le )
  6. « Mgr Charles Ginisty, évêque de Verdun, « évêque des soldats ». », sur Diocèse aux armées (consulté le )
  7. « Nouvelles diverses. Le jubilé de Mgr Ginisty », La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai,‎ , p. 270

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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