Camille Vallaux
Camille Vallaux, né à Vendôme (Loir-et-Cher) le et mort au Relecq-Kerhuon (Finistère) le est un géographe français, pionnier de l'océanographie en France. Ses travaux ont porté sur la Bretagne, les enjeux sociaux et géopolitiques, la mer et les océans.
Nom de naissance | Camille Vallaux |
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Naissance |
Vendôme |
Décès |
(à 74 ans) Finistère |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Mouvement | Géographie critique |
Œuvres principales
- Les sciences géographiques (1925)
- Géographie sociale : le sol et l'État (1911)
- La géographie de l'histoire : géographie de la guerre et de la paix sur mer (1921)
- Géographie générale des mers (1933)
Biographie
modifierÉtudes et professorat de géographie
modifierIssu d’un milieu modeste, il entre à l'École normale supérieure en 1891[1], passe l’agrégation d'histoire et géographie en 1894[2]. Au cours de ces études, il est l'élève de Vidal de la Blache[2].
A la fin de ses études, il devient successivement professeur de lycée à Pontivy (1894) et Brest (1896 - 1901), où il découvre un attrait puissant pour la mer avant d’être professeur de géographie à l’École navale de 1901 à 1913[3].
Le parcours scientifique de géographe se caractérise par des recherches hétéroclites. Il consacre sa thèse en 1907 à une géographie sociale de la Basse-Bretagne, dans laquelle il a nettement individualisé les spécificités de la Basse-Bretagne concernant la vie économique et les conditions sociales[4].
Puis, il devient examinateur honoraire à l’École navale de 1914 à 1931[5].
Une césure dans son parcours est liée au fait de la Première guerre mondiale. Il est en campagne contre l'Allemagne de 1915 à 1916 en tant que sergent fourrier. Il reste enrôlé jusqu'en novembre 1918, date à laquelle il est libéré du service[3].
Il a travaillé en collaboration avec Jean Brunhes, pour la rédaction de l'ouvrage intitulé la Géographie de l'histoire (1921), qui, avec son ouvrage intitulé Les sciences géographiques (1925), montrent son intérêt pour les questions de méthodes[5].
Il n'a pas eu d'élève à diriger en recherche.
Tout en maintenant des contacts étroits avec la Bretagne, il termine sa carrière à Paris aux lycées Buffon et Janson-de-Sailly, puis à l’École des hautes études commerciales de 1920 à 1931.
Océanographe reconnu et intellectuel engagé
modifierPar son travail de recherche, il s’intéresse à la géographie de la mer et des océans, le contexte social et les enjeux géopolitiques. Il fait paraitre un grand nombre d'articles, faisant connaitre en France les recherches sur l'océanographie dans le monde. Considéré comme le pionnier français de l'océanographie, notamment pour sa Géographie générale des mers publiée en 1933. dans ses travaux, il prône la théorie du mélange des eaux marines et la délimitation d'un océan austral. Il était opposé au Transsaharien ou encore au projet du canal des Deux-Mers[5].
Il a également cherché à être un acteur de la réforme régionale en plaidant pour l’avènement d’une société républicaine dans laquelle les ouvriers et les paysans se libèreraient de la tutelle des notables et du clergé. Il prend parti pour une « civilisation où de nouveaux groupes économiques et sociaux réclament leur part de soleil » et, dans différents ouvrages, s’intéresse largement aux enjeux géopolitiques et maritimes de la construction des États[2].
Il a joué un rôle dans certains débats publics, par exemple : il milite pour la suppression des départements au profit des régions, afin de penser la régionalisation, en particulier la réorganisation administrative en Bretagne[3].
Participation à des sociétés savantes
modifierIl est membre de plusieurs sociétés savantes en France et outre-Atlantique : membre du Conseil de l'Association de géographes français (AGF), de la commission du Comité national français de géographie (CNFG), de l'Atlas de France dès 1920, de l'American Geographical Society, et de la commission de géographie de la Ligue maritime et coloniale[3].
Mort
modifierIl meurt le après avoir assisté aux combats de la Libération.
Publications
modifierThèses de doctorat de Lettres
modifier- La Basse-Bretagne, étude de géographie humaine, Ed. Cornely et Cie, Paris, 1905, 320 p (rééd. Statkine, Genève, 1980)[1].
- Penmarch aux XVIe et XVIIe siècles, thèse complémentaire au doctorat, Paris, 1906, 42 p[1].
Ouvrages et article de géographie générale
modifier- Géographie sociale. Le sol et l’État, Doin, Paris, 1911.
- La Géographie de l’histoire. Géographie de la guerre et de la paix sur mer, Alcan, Paris, 1921 (avec J. Brunhes).
- Les Sciences géographiques, Alcan, Paris, 1925.
- Les Aspirations régionalistes et la géographie, le Mercure de France, 1928, p. 568-585.
- Rivières, pays et maisons de France, la géographie, 1921, p. 117-126.
Monographies - études territoriales
modifier- « L’Évolution de la vie rurale en Basse-Bretagne », Annales de géographie, tome XIV, no 73, 1905, p. 36-51.
- « À propos de la Ceinture dorée », Annales de géographie, volume 14, no 78, 1905, p. 456-459[lire en ligne (page consultée le 27/09/2019)].
- Études de Basse-Bretagne : un groupe industriel Huelgoat-Poullaouen, imprimerie Chevalier, Morlaix, non daté, 7 p.
- La Division régionale appliquée à la Bretagne, (extrait de la Dépêche de Brest, , et ), 23 p.
- La Montagne noire de Basse-Bretagne, annales de géographie, tome XIX, no 105, 1910, 21 p.
- L’Archipel de la Manche, Hachette, Paris, 1913, 256 p (p. 249-253).
- Plaidoyer pour la chapelle des bergers, bulletin de la société archéologique du Finistère, nov-déc.1920, 15 p.
- L. Oges, Géographie du département du Finistère, préface de C. Vallaux, Ed. Le Goaziou, Quimper, 1922, 32 p.
- Sur les côtes de Norvège, Hachette, Paris, 1923, 189 p.
- Les Campagnes des armées françaises (1792-1815), Alcan, Paris, 1899.
- Visages de la Bretagne, Horizon de France, 2e éd, 1945, 183 p. (avec H. Waquet, C. Chasse et A. Dupouy).
Géographie des mers et des océans
modifier- « Océans et terres polaires », Annales de géographie, 1931, volume 40, no 226, p. 443-448.
- Mers et océans, Rieder, Paris, 1932, 100 p.
- Le Canal des deux mers. Rêveries et dangers, auto-édition, 1933, 12 p.
- Géographie générale des mers, Alcan, 1933, 796 p.
- Toponymie et topographie polynésiennes, annales hydrographiques, no 1382, 1955, 52 p.
- « Sur les oscillations des côtes occidentales de la Bretagne », Annales de géographie, A.Colin, Paris, 1903, volume 12, no 61, p. 19-30.
- Fondation de la section de Brest de l’association Les Bleus de Bretagne, La Bretagne nouvelle, 1904, p. 27-28.
Distinctions
modifier- Officier de la Légion d'honneur le 12 janvier 1926[6].
- Il a reçu de nombreux prix et décorations décernés par la Société de Géographie, de la Société Commerciale de Géographie, de la Ligue maritime et coloniale[3].
Hommages
modifierUne rue et un collège du Relecq-Kerhuon, près de Brest, lui rendent hommage.
Références
modifier- Françoise Huguet, « Les thèses de doctorat ès lettres soutenues en France de la fin du XVIIIe siècle à 1940 »,
- Cristina D'Alessandro, Michel Lussault et Jacques Lévy 2003.
- Numa Broc, Gérard Joly, Jacquemine Garel, Bernadette Joseph et Bruno Delmas, « Vallaux Camille Joseph Maximilien », sur CTHS,
- Emmanuel de Martonne, « La géographie économique de la Basse-Bretagne d'après M. Camille Vallaux », Annales de géographie, no 88, , p. 361-364 (lire en ligne)
- Elicio Colin 1945.
- « Légion d'honneur » (Dossier : 19800035/1413/63322 - Base Léonore), sur Archives nationales
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Cristina D'Alessandro, Michel Lussault (dir.) et Jacques Lévy (dir.), Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Paris, Belin, , « Vallaux Camille », p. 975-977
- Elicio Colin, « Camille Vallaux (1870-1945) », Annales de géographie, no 296, , p. 305 (lire en ligne)
- Gérard Joly (dir.), Dictionnaire biographique de géographes français du XXe siècle aujourd'hui disparus, Paris, PRODIG, (BNF 43704265)
Liens externes
modifier- « Camille VALLAUX (1870 - 1945) », sur Espace tradition de l'École navale,
Bases de données et dictionnaires
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