Aurélien Bellanger

écrivain et chroniqueur radio français

Aurélien Bellanger, né le [1] à Laval, est un écrivain français et chroniqueur radio, philosophe de formation. Il reçoit le prix de Flore en pour son deuxième roman, L'Aménagement du territoire, publié aux éditions Gallimard.

Aurélien Bellanger
Aurélien Bellanger en .
Biographie
Naissance
(44 ans)
Laval
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Genre artistique
essai, roman
Distinction

Biographie

modifier

Né à Laval, Aurélien Bellanger vit un an à Argentré[2], puis grandit à Barentin (banlieue de Rouen), puis dans l'Essonne. Il effectue deux années de classe préparatoire littéraire (hypokhâgne puis khâgne) au lycée La Perverie à Nantes, suit des études de philosophie[3],[4],[5] à Nantes et à Rennes[2] et, après une première expérience professionnelle en banlieue chez Virgin, travaille à la librairie L'Arbre à lettres, rue Édouard-Quénu en bas de la rue Mouffetard à Paris. Il finit par quitter son travail pour se consacrer à la littérature[4],[6].

En , il publie son premier livre aux éditions Léo Scheer, l'essai Houellebecq écrivain romantique. En paraît son premier roman, La Théorie de l'information, aux éditions Gallimard. Pour sa sortie, le livre est tiré à 10 000 exemplaires[1]. L'auteur déclare avoir voulu écrire un roman balzacien sur l'époque contemporaine. Le personnage principal, Pascal Ertanger, est en partie inspiré de la biographie de Xavier Niel, fondateur de Free. Le titre du roman est une référence à la théorie de l'information développée par Claude Shannon à partir de [7].

Son deuxième roman, L'Aménagement du territoire, sort en et remporte le prix de Flore[8]. Son troisième, Le Grand Paris, est publié en [9].

En , il est membre du jury du Festival international du livre d'art et du film de Perpignan[10].

De à , il tient la chronique quotidienne finale des Matins de France Culture intitulée « La conclusion d'Aurélien Bellanger[11] », dans laquelle il se livre au détour d'un commentaire très littéraire d'un fait de société. Une sélection de ces chroniques paraît en sous le titre La France. Son quatrième roman, Le Continent de la douceur, est publié la même année.

En , il rejoint l'émission Clique de Mouloud Achour sur Canal+, dans laquelle il anime chaque vendredi une chronique décalée sur le monde de la culture[réf. nécessaire][12].

Inspirations

modifier

Honoré de Balzac et Michel Houellebecq l'ont fortement influencé pour l'écriture de son premier roman[4]. Il prend toutefois ses distances avec le second, considérant qu'il « s'est trompé en se radicalisant » et que « maintenant, il est à droite de Zemmour », et par conséquent dans le « camp d'en face »[13].

Aurélien Bellanger affirme être un fan inconditionnel du Club des cinq d'Enid Blyton[14]. Il cite également, parmi les lectures qui l'ont marqué, Marcel Proust, Julien Gracq, Gustave Flaubert et Stendhal[15].

Au niveau musical, ses deux plus grandes inspirations sont Arnold Schönberg et Bob Marley[16].

Il se définit comme un sceptique[17] et se réfère régulièrement au chercheur Freeman Dyson[18].

Réception critique

modifier
 
Aurélien Bellanger à Mouans-Sartoux en .

À la sortie de son premier roman La Théorie de l'information, Sylvain Bourmeau dans Libération et Élisabeth Philippe dans Les Inrockuptibles comparent l'écrivain à Michel Houellebecq[19],[6]. Dans La Croix, Sabine Audrerie s'interroge : « S’il fallait chercher un lien, on pourrait retenir la volonté de s’inscrire dans l’héritage balzacien »[7].

Dans L’Express, Jérôme Dupuis n'est pas élogieux, trouvant le livre ennuyeux. Il y voit un Houellebecq « sans humour, sans sexe, sans aphorisme et sans mélancolie »[20]. Quant au style littéraire d'Aurélien Bellanger, Sylvain Bourmeau le qualifie de volontairement transparent, inspiré du style de l'encyclopédie Wikipédia[19]. Le directeur du magazine Lire, Philippe Delaroche, qualifie cette écriture de « poison Wikipédia »[21].

Ziad Gebran note, après la parution du Grand Paris : « l’auteur est familier de ce type de production hybride, entre imaginaire et réalité, entre documentaire et fiction, qui force une lecture à plusieurs niveaux »[22].

Ulysse Baratin, dans En attendant Nadeau, évoque la « manière bien reconnaissable » composée de « paradoxes, préciosité de style et aisance distanciée » d'un auteur « à thèse » qui « passe son temps à se battre avec un poète refoulé » et dont la « vraie passion » est de « faire des phrases »[23].

En , il publie Les Derniers Jours du Parti socialiste, roman à clés, qui dépeint l’ascension du mouvement politique Printemps républicain, estimant qu'il travestit à gauche le concept de laïcité[24]. Pour Marianne, le roman est un « sommet de lourdeur militante » et un « règlement de comptes à travers une mauvaise littérature »[25]. Les Échos jugent que « la satire est souvent drôle, mais le roman vide de romanesque »[26]. La journaliste Caroline Pernes pour le magazine Télérama décrit quant à elle l'ouvrage comme une « grande fresque politico-historique, délicieusement cynique »[27]. Alain Finkielkraut, dans son émission Répliques, qualifie d'« abjecte » la façon dont Laurent Bouvet est traité, sous couvert de satire, dans le roman[28]. Parmi les personnages de ce roman à clef : Laurent Bouvet Grémond, Raphaël Enthoven Taillevent, Michel Onfray Frayère, Lucien Jerphagnon Cormier[29], Caroline Fourest Véronique Bourny, Philippe Val Revêche, Rokhaya Diallo Lassana Diop, Rachel Khan Lili Caen, Aurélien Bellanger Sauveterre... et le Printemps républicain alias Mouvement du [30].

Œuvres

modifier
  • La Théorie de l'information, Gallimard, coll. « Blanche »,  ; coll. « Folio » (no 5702), .
  • L'Aménagement du territoire, Gallimard, coll. « Blanche »,  ; coll. « Folio » (no 6049), .
  • Le Grand Paris, Gallimard coll. « Blanche »,  ; coll. « Folio » (no 6519), .
  • Le Continent de la douceur, Gallimard, coll. « Blanche »,  ; coll. « Folio » (no 6904), .
  • Téléréalité, Gallimard, coll. « Blanche »,  ; coll. « Folio » (no 7115), .
  • Le Vingtième Siècle, Gallimard, coll. « Blanche », .
  • Les Derniers Jours du Parti socialiste, Seuil, coll. « Cadre rouge », 2024, 472 p. (ISBN 978-2-0215-7116-5)[31].

Nouvelles

modifier
  • « Retour vers le futur », dans Le Point, no 2095, .
  • La Fête (avec des aquarelles de Thomas Lévy-Lasne), Éditions de la Ménagerie, .

Théâtre

modifier
  • Eurodance, Gallimard (hors série littérature), .

Préfaces

modifier

Contributions

modifier
  • « Webcam », dans Thomas Lévy-Lasne, Éditions Particules, .
  • « Blockbuster – À propos de Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ de Pierre Paul Rubens », dans D'après – Des romanciers au musée des Beaux-Arts de Lyon, Presses universitaires de Lyon, .
  • « 42 kilomètres », dans Creatures of the City - SCAU architecture (photographies de Cyrille Weiner), Park Books, .
  • « Terminus », dans Armistice, Gallimard, coll. « Blanche », .
  • « Un truc du XXe siècle », dans Les Désirs comme désordre, Pauvert, .
  • « La mer à portée de main », dans Prélude au Vendée Globe - Regards d’écrivains, de marins et de chercheurs, Gallimard, .
  • « Les années  », dans Collection Cranford : les années , Silvana Editoriale, .

Court métrage

modifier

Filmographie

modifier

Notes et références

modifier
  1. a et b David Caviglioli, « 3615 Xavier Niel », Le Nouvel Observateur, .
  2. a et b Valentin Gendrot, « Les racines argentréennes d'A. Bellanger », Ouest-France, (consulté le ).
  3. Il commence puis abandonne une thèse intitulée « La métaphysique des individus possibles » sous la direction de Frédéric Nef à l'École des hautes études en sciences sociales ; voir : « Aurélien Bellanger », sur institutnicod.org, Institut Jean-Nicod (version du sur Internet Archive).
  4. a b et c Élisabeth Philippe, « Aurélien Bellanger, l’une des révélations de la rentrée littéraire », Les Inrockuptibles, .
  5. Sylvain Bourmeau, « Ce roman n’aurait jamais vu le jour sans Wikipédia », Libération, .
  6. a et b Élisabeth Philippe, « Aurélien Bellanger, le nouveau Houellebecq ? », Les Inrockuptibles, .
  7. a et b Sabine Audrerie, « Des souris et des hommes », La Croix, .
  8. Thierry Clermont, « Le prix de Flore pour Aurélien Bellanger », Le Figaro, (consulté le ).
  9. Philippe Vallet, « Le livre du jour - "Le Grand Paris" d'Aurélien Bellanger », France Info, .
  10. Site du FILAF, section .
  11. « La conclusion d'Aurélien Bellanger », sur radiofrance.fr, France Culture.
  12. « Aurélien Bellanger », sur Clique.tv (consulté le ).
  13. Benoît Franquebalme, « Aurélien Bellanger : "La petite fenêtre par laquelle la gauche pourrait se réinventer est chez Walter Benjamin" », Marianne, .
  14. Christine Deymard, « Aurélien Bellanger, l'artisan écrivain », Marie Claire, .
  15. Romain Bgb, « Aurélien Bellanger : entre photographie et philosophie », (consulté le ).
  16. Aurélien Bellanger, « Mon problème avec la musique », Le Nouvel Obs, (consulté le ).
  17. Les Matins de France Culture, émission du 27 août 2012 ; voir en ligne.
  18. Christophe Kantcheff, « Aurélien Bellanger est-il “photogénique” ? », Politis, no 1223,‎ (lire en ligne).
  19. a et b Sylvain Bourmeau, « La Théorie de l’information, un puissant avatar de l'époque », Libération, .
  20. Jérôme Dupuis, « Aurélien Bellanger, ennuyeux comme un annuaire électronique », L'Express, .
  21. « Le match des critiques : que vaut le dernier livre d'Aurélien Bellanger ? » [vidéo], sur YouTube, L'Express, .
  22. Ziad Gebran, « Le Grand Paris d'Aurélien Bellanger », Esprit Critique, sur jean-jaures.org, Fondation Jean-Jaurès, .
  23. Ulysse Baratin, « Le continent de la douceur, d'Aurélien Bellanger : l'art de faire des phrases », sur En attendant Nadeau, (consulté le ).
  24. Lucie Delaporte, « Comment le Printemps républicain a œuvré à la montée de l’extrême droite », sur Mediapart, (consulté le ).
  25. Étienne Campion, « Aurélien Bellanger se paye le Printemps républicain : quand le militantisme balourd rencontre la littérature », Marianne, .
  26. Adrien Gombeaud, « Les Derniers Jours du Parti socialiste : Le roman des gauches parallèles », Les Échos, .
  27. Caroline Pernes, « Pourquoi le roman à clés d’Aurélien Bellanger fait polémique », Télérama, (consulté le ).
  28. Alain Finkielkraut, « Laurent Bouvet et le Printemps républicain », Répliques, France Culture,  ; vers 48 min 30 s.
  29. Ugo Loumé, « Aurélien Bellanger : des "valeurs de la République" jusqu'au fascisme », ActuaLitté, .
  30. Thomas Mahler, « Raphaël Enthoven : "Aurélien Bellanger ne se conduit pas en romancier, mais en nécrophage" », L'Express, .
  31. « Olivier Faure : « La laïcité n'est pas une religion » » [vidéo], À l’air libre, sur YouTube, Mediapart, (consulté le ).
  32. « Aurélien Bellanger | Le Grand Paris des écrivains », sur pavillon-arsenal.com, Pavillon de l'Arsenal (consulté le ).
  33. Marie-Christine Imbault, « Aurélien Bellanger reçoit le 20e prix de Flore », sur Livres Hebdo, .
  34. Vincy Thomas, « Le prix du Zorba pour Aurélien Bellanger », sur Livres Hebdo, .
  35. « Aurélien Bellanger », sur academie-francaise.fr, Académie française.

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier

Liens externes

modifier