Maurice Flayelle

personnalité politique française

Maurice Flayelle , né le à Saint-Nabord (Vosges) et mort le à Paris (Seine), est un homme politique nationaliste et conservateur de la IIIe République française.

Maurice Flayelle
Illustration.
Fonctions
Sénateur français

12 ans, 8 mois et 23 jours
Élection 14 mars 1926
Réélection 9 janvier 1927
14 janvier 1936
Circonscription Vosges
Groupe politique Union républicaine
Prédécesseur Jules Méline
Député français

21 ans, 11 mois et 2 jours
Élection 24 avril 1904
Réélection 6 mai 1906
24 avril 1910
26 avril 1914
16 novembre 1919
11 mai 1924
Circonscription Vosges
Législature VIIIe, IXe, Xe, XIe, XIe et XIIIe (Troisième République)
Groupe politique Républicain nationaliste (1904-1906)
Non inscrit (1906-1910)
Députés indépendants (1910-1914)
Non inscrit (1914-1919)
ERD (1919-1924)
URD, groupe nationaliste, groupe révisionniste (1924-1926)
Prédécesseur Jules Méline
Successeur André Barbier
Conseiller général des Vosges

(30 ans)
Circonscription Canton de Plombières-les-Bains
Prédécesseur Édouard Georges
Successeur Marcel Deschaseaux
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Nabord
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès 17e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Français
Parti politique Appel au peuple (1904-1918)
Comité républicain nationaliste (1902-1904)
Association républicaine libérale (1904-19??)
Ligue des patriotes
Résidence Vosges

Biographie

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Un riche notable vosgien

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Maurice Émile Marie Flayelle[1] est issu d'une des familles les plus fortunées des Vosges, originaire du Nord. Il est le fils d'Auguste François Joseph Flayelle (1819-1862), avocat, et de Louise Zoé Pauline Chavanne (1832-1898). Il suit des études de droit à Paris, à la Faculté libre de l'Institut catholique de Paris, et obtient un doctorat. Il est avocat à la Cour de cassation puis auditeur au Conseil d'État. Il revient ensuite dans les Vosges pour s'occuper des affaires familiales.

Il est actionnaire de plusieurs affaires industrielles et thermales et siège à leur conseil d'administration: la Société générale des Eaux minérales de Vittel (SGEMV) à partir de 1893, qu'il préside de 1929 à sa mort, la verrerie de Gironcourt-sur-Vraine, liée à la SGEMV, à partir de 1911, qu'il préside de 1931 à son décès, la Compagnie des mines de Bruay-en-Artois, dans le Pas-de-Calais.

Il est également actionnaire de plusieurs affaires de presse, qui sont proches de ses convictions et qui servent sa carrière politique. Il commandite et inspire le périodique vosgien La Volonté nationale (1899-1920), qui a pour devise : « Dieu et Patrie. La France aux Français. Pour les droits du peuple ». Il est actionnaire de la société La Presse de l'Est depuis sa fondation en 1905 – elle publie le quotidien catholique et conservateur L'Éclair de l'Est à Nancy. Il est l'organe de l'Action libérale populaire[2]. Après la guerre, il reste proche de l'Éclair de l'Est et devient actionnaire du quotidien spinalien Le Télégramme des Vosges à sa fondation en [3].

Député puis sénateur des Vosges

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Maurice Flayelle est nationaliste – épithète qu'il revendique[4] – , catholique et bonapartiste. Il entre en 1904 au Comité central de l'Appel au peuple, structure bonapartiste. En 1911, il siège au Comité politique plébiscitaire.

Il est candidat aux législatives en 1889 à Remiremont, à 32 ans, face à Jules Méline, alors président de la Chambre des députés. Soutenu par les boulangistes et les bonapartistes, « conservateur révisionniste », il ne recueille que 33,6 % des suffrages exprimés. Il fonde en 1902 un Comité républicain nationaliste dans l'arrondissement de Remiremont, qui fusionne en 1904 avec le Comité Républicain libéral local. Naît alors l'Association républicaine libérale de Remiremont.

Il se présente à nouveau aux législatives en 1902 contre Jules Méline avec le soutien de la Ligue de la patrie française, obtenant 43,34 % des suffrages exprimés. Sa profession de foi se termine ainsi : « Je vous invite à crier avec moi : À bas la République parlementaire, juive et franc-maçonne ! Vive la république nationale ! Vive la république du peuple ! »[5].

Il est finalement élu député de Remiremont en janvier 1904 lors d'une législative partielle, Jules Méline ayant été élu au Sénat. Il est élu sous l'étiquette « national antisémite », dans le contexte de la poussée nationaliste en Lorraine. Il se proclame « nettement antisémite »[6]. Il s'opposait alors à un candidat républicain de gauche. À la Chambre, il s'inscrit au groupe de l'Union républicaine démocratique. Il a été membre du comité directeur de la Ligue des patriotes[7] puis a fait partie de son comité d'honneur. Il s'oppose à la loi de séparation de 1905[8]. Il est proche de l'Action libérale populaire (ALP) mais reste indépendant.

Il est réélu député en 1906 contre le républicain de gauche et conseiller municipal Pierre Vénard et contre Louis Lapicque, socialiste unifié, maître de conférence à la Sorbonne. Il est réélu au premier tour en 1910 face à un candidat républicain de gauche, un radical et enfin un socialiste. En 1914, il est réélu avec 56 % des voix face à un radical et un socialiste. Il est alors opposé au gouvernement radical, propose la décentralisation, la diminution des dépenses, notamment par la baisse du nombre de fonctionnaires, pour la proportionnelle, pour l'impôt sur le revenu mais sans déclaration obligatoire, pour la réduction des impôts sur les bas salaires et sur les petites exploitations agricoles, pour une réduction des impôts indirects qui touchent en premier les plus pauvres, pour la loi des Trois ans, pour la neutralité scolaire, pour la direction du père de famille dans l'éducation des enfants. Il soutient aussi les aides pour les familles nombreuses et la subvention par l'État de l'assurance maladie.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il prend la tête de la liste d'Union nationale républicaine en 1919, composante du Bloc national. La liste regroupe les républicains de gauche refusant toute alliance avec les socialistes, menés par le député Constant Verlot et l'opposition de droite d'avant-guerre provenant essentiellement des milieux catholiques, dont le chef de file est Maurice Flayelle. En 1924, il mène la liste d'Union républicaine et nationale qui est presque entièrement réélue, devant les listes de l'Union républicaine, radicale, Républicaine union de la gauche, la liste socialiste, le Bloc ouvrier et paysan et la liste républicaine. Il s'inscrit dans le groupe d'Union républicaine démocratique, nationaliste et révisionniste, dont il est, pour ce dernier, le vice-président le 26 février 1924.

C'est aussi un élu local. Il est conseiller général du canton de Plombières-les-Bains depuis 1907, fonction qu'il occupe jusqu'à son décès. Il est élu président du conseil général en 1934. Âgé, il ne se représente pas en 1937.

Il est élu au Sénat le au second tour, à la mort de Méline, à 70 ans. Il est réélu en 1927 et en 1935 avec l'étiquette de l'URD. Il siège au groupe de l'Union républicaine. Il se tient éloigné du Sénat en 1938 en raison de son âge.

Vie privée

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Le 6 janvier 1914 à Paris 17e, il épouse Marthe Muel[9].

Notes et références

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  1. « Acte de naissance », sur Archives départementales des Vosges (consulté le ), p. 27
  2. Il possède 20 actions en 1905, soit 1,3 % du capital. L'actionnaire majoritaire est le groupe de La Presse régionale
  3. Une société anonyme a été constituée sous l’impulsion de Louis Calba, négociant fortuné d’Épinal. Maurice Flayelle, député de la circonscription de Remiremont, est le seul politique parmi les actionnaires, qui sont des industriels: Max Prudhomme et Paul Peters, d’Épinal, Emile Walter, de Granges-sur-Vologne, Charles Victor Hatton, de Lépanges, Albert de Pruines, de Semouse, Jean Bouloumié, directeur-administrateur de la Société des Eaux de Vittel. Le Télégramme des Vosges a une ligne très cléricale, résolument anti-socialiste et anticommuniste, hostile aux internationalistes dénoncés comme étant des traîtres à la patrie. Son directeur est l'abbé Henri Barotte. À sa mort en 1924, les actionnaires du journal se mettent d'accord pour que le quotidien soit repris par la Presse de l'Est de Nancy
  4. En 1904, lors d'une conférence de l'ALP à Nancy, il affirme qu'« on ne doit pas rougir du titre de nationaliste car c'est un gage d'honneur et de loyauté envers la Patrie », in Thierry Choffat, « Maurice Flayelle », in Jean El Gammal (dir.), op. cit., p. 349
  5. Ibidem
  6. Gilles Grivel, Les juifs dans les Vosges : http://judaisme.sdv.fr/synagog/vosges/histoire.htm
  7. La Presse, 28 mai 1920, p. 2.
  8. http://www.eglise-etat.org/scrutin.html Cf aussi: http://classiques.uqac.ca/collection_documents/assemblee_nationale/separation_Eglises_Etat/seance_15/debat_15_1905.pdf
  9. « Acte de mariage », sur archives.paris.fr (consulté le ), p. 14

Annexes

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Bibliographie

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  • « Maurice Flayelle », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Philippe Alexandre, La Presse périodique dans le département des Vosges, 1772-2006 (Pdf sur le site de l'université de Nancy)
  • Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisation, réseaux, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002, 3 volumes
  • Dir. Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième République, Metz, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 358-361
  • Gilles Grivel, Le Parti républicain dans les Vosges de 1870 à 1914, thèse de doctorat sous la direction de François Roth, Université de Nancy II, 1997, 2 tomes, 780 p.
  • Bertrand Munier, Le Grand Livre des élus vosgiens, 1791-2003 : conseillers généraux et régionaux, députés, sénateurs, ministres, 2003.

Liens externes

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